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L'ATTAQUE DES SANGSUES GÉANTES (1959)

 

Titre français : L'Attaque des Sangsues Géantes
Titre original : Attack of the Giant Leeches
Réalisateur : Bernard L. Kowalski
Scénariste : Daniele Stroppa
Musique : Alexander Lazslo
Année : 1959
Pays : Usa
Genre : Monstre
Interdiction : /
Avec : Ken Clark, Yvette Vickers, Jan Shepard, Michael Emmet, Tyler McVey...


L'HISTOIRE : Un braconnier raconte à ses amis qu'il a vu des sortes de monstres bardés de ventouses dans le marais du coin. Connu pour ses excès de boisson, personne ne le prend au sérieux. Mais des disparitions surviennent de plus en plus fréquemment. Le braconnier n'avait-il pas vu juste ?? Le garde forestier Steve Benton n'est pas de cet avis et va explorer les moindres recoins du marais, sans succès…


MON AVISTiens, un craignos monsters ! Vous me direz, avec un titre pareil, il ne pouvait en être autrement. Datant de 1959, ces sangsues géantes sont issues de l'association des deux frères Corman, Roger (pas besoin de le présenter) et Gene, bien moins connu que son frère. Ils choisissent Bernard L. Kowalski pour mettre en scène le film. Kowalski avait réalisé l'année précédente Night of the Blood Beast. Il sera surtout connu pour la réalisation de très nombreux épisodes de séries télévisées, comme Rawhide, Les Incorruptibles, Mission Impossible, Chips, Magnum, K2000 et bien d'autres encore. Les amateurs du genre ne se rappellent peut-être pas son nom mais il est également le réalisateur du très sympa SSSSnake en 1973.

Le film a une durée très courte. 62 minutes seulement au compteur ! C'est dire qu'on ne devrait pas avoir le temps de s'ennuyer. Pourtant, ça nous arrive quand même de temps en temps. Notamment lors de l'intrigue secondaire nous présentant Liz, jeune femme plantureuse faisant cocu son mari, qui est le dernier au courant alors que tous ses soi-disants copains le savent déjà depuis belle lurette, le prétendant étant l'un d'eux. Ça meuble un peu l'histoire mais on aurait aimé que le film gagne en dynamisme, surtout sur une aussi courte durée. 

Le héros du film est un garde forestier qui aurait très bien pu être le penchant masculin de Dana Scully tant il demeure sceptique sur la présence de monstres dans les marais. Quasiment trois quarts d'heure sans y croire, malgré les nombreuses disparitions et corps qu'on ne retrouve pas ! Plus sceptique tu meurs ! S'ajoute son amour invétéré de la nature, qui l'entraînera quasiment à vouloir menotter le père de sa femme, celui-ci voulant utiliser de la dynamite dans le marais pour faire remonter les corps disparus. Pensez-vous ! De la dynamite dans le marais ! Trop dangereux pour l'écosystème ! Il y a quand même longtemps que je n'avais pas vu un personnage aussi borné dans ses convictions. Un vrai film pour écologique ça !

Bon, et ces sangsues géantes, tu nous en parles un peu ? Oui, oui, deux minutes ! Holala… Alors comme je disais tout en haut de ce texte, on est dans la catégorie craignos monsters, terme qui prend ici toute sa dimension à la vue des bestioles qui nous sont présentées. L'amateur éclairé ne manquera pas de deviner le costume en latex noir porté par les malheureux acteurs jouant les sangsues. Je dis malheureux parce que ça ne doit franchement pas être évident de bouger là-dedans, surtout dans les eaux d'un marais en plus ! Les créatures apparaissent rapidement dans le film, de manière progressive, comme souvent dans les films de monstres des années 50. D'abord une tête qui sort de l'eau après le passage d'une barque, une ventouse entre aperçu par-ci, par là, puis l'animal en entier. Pas mal de membres du casting vont avoir affaire aux sangsues, ce qui n'est pas pour nous déplaire. La séquence se déroulant dans la grotte sous-marine, où nos créatures suceuses se mettent à coller leur grosse ventouse dans le cou de leurs victimes est assez sympa, même si on voit bien la faiblesse du budget. Mais il y a toujours dans ce genre de film un petit charme naïf qui fait qu'on sourit mais pas par méchanceté, plus par compassion d'une époque révolue et pleine de nostalgie.

Au final, L'Attaque des Sangsues Géantes n'est pas aussi fun que je l'aurai imaginé. Ça se regarde gentiment, mais voilà, sans plus. Un petit manque de rythme, des scènes pas toujours utiles nuisent au film. Créatures craignos, message écolo, héros doté d'un scepticisme hallucinant et mise en scène sympa en sont les points forts. Ça reste dans une bonne moyenne quoi…




Stéphane ERBISTI

L'ATTAQUE DES CRABES GÉANTS (1957)

 

Titre français : L'Attaque des Crabes Géants
Titre original : Attack of the Crab Monsters
Réalisateur : Roger Corman
Scénariste : Charles B. Griffith
Musique : Ronald Stein
Année : 1957
Pays : Usa
Genre : Monstre
Interdiction : /
Avec : Richard Garland, Pamela Duncan, Russell Johnson, Leslie Bradley...


L'HISTOIRE : Une équipe de scientifiques se rend sur une île perdue afin de voir ce qu'il est advenu de la première équipe qui ne donne plus signe de vie. L'équipe doit également faire des tests sur les méfaits de la radioactivité au niveau de la faune et de la flore, l'île ayant été irradiée lors de bombardements nucléaires. A peine débarqués, les scientifiques vont découvrir que l'île est la proie de crabes géants qui possèdent des pouvoirs télépathiques et qui peuvent communiquer avec eux…


MON AVIS Sorti en 1957, Attack of the Crab Monsters est l'un des titres cultes de Roger Corman. C'est avec un très petit budget que le prolifique réalisateur a mené à bien son projet et cela se ressent, surtout lorsqu'on voit apparaître les crabes mutants. Mais avec Corman, petit budget = inventivité et on ne sera pas déçu à ce niveau, le scénario fourmillant de trouvailles comblant les lacunes financières.

Le film dure à peine 1h05, Corman n'a donc pas le temps de s'étendre dans d'innombrables séquences de dialogues qui ralentiraient le rythme du film. Le film a démarré depuis quelques minutes que déjà, Corman nous dévoile ses crabes lors d'une séquence sous-marine qui n'aurait rien à envier à celle du film Le Lac des Morts Vivants. Mais là où Corman fait preuve d'ingéniosité, c'est que seul le spectateur a vu les monstres des profondeurs. Nous avons une longueur d'avance sur les personnages et cela permet de nous faire prendre conscience des dangers qui règnent sur cette île, tout en laissant les principaux protagonistes vierges de toute inquiétude. Du moins en ce qui concerne les crabes géants car d'autres dangers vont se révéler, comme des secousses violentes provoquant l'éboulement et la disparition de nombreuses falaises, et créant des trous béants dans le sol.

L'équipe se compose exclusivement d'hommes à l'exception de Martha Hunter, une biologiste spécialisée dans les animaux marins. Mais de par la courte durée du film, il n'y a pas la place pour tramer des intrigues amoureuses complexes. Les conditions climatiques n'étant pas clémentes, nos protagonistes se retrouvent totalement isolés sur cette île, aucune liaison radio n'aboutissant. Le suspense se met doucement en place, la lecture du journal de la première équipe disparue parlant de la découverte d'un lombric d'1m50 de long en rajoutant un peu plus. Un peu plus tard, nouvel ajout : certains personnages entendent des voix qui leur semblent familières. Corman a tout compris pour que son film ne devienne pas ennuyeux. Il ajoute petit à petit des éléments irrationnels et fait donc progresser son histoire de façon astucieuse, augmentant l'intérêt du spectateur. Malin et habile ! Entre une séquence aquatique, la découverte d'un trou béant, il n'oublie pas ses crabes, qui s'en prennent à deux artificiers sur la plage. Conscient que ses créatures ne sont pas très réussies, il les montre rapidement et ne s'attarde pas trop dessus, ce qui aurait eu pour effet de les rendre vraiment ridicules.

L'explication des fameuses voix est assez ingénieuse également, et apporte une part de réflexion sur les dangers du nucléaire dans ce qui ne semblait être qu'un hommage aux vieux films de monstres. Désormais conscient des dangers et de la menace représentés par les crabes géants télépathes, les survivants vont s'activer à trouver une solution pour s'en sortir et le reste du film sera basé sur cela, alternant scènes de recherches et séquences de combats contre les monstres à pinces, que nous verrons de manière plus large. Leur aspect prêtera forcément à sourire mais les amateurs de kitsch et de craignos monsters seront aux anges ! Sacré Corman, il fallait quand même oser nous montrer de telles créatures !

L'attaque des Crabes Géants est un bon petit spectacle, divertissant, plutôt bien rythmé, grâce aux trouvailles scénaristiques permettant de relancer sans cesse l'intrigue. Les scènes de combats contre les fameux crabes sont savoureuses et vous feront bien sourire ! Bref, un film de monstres géants à petit budget mais inventif et bien plaisant...




Stéphane ERBISTI

LES 5 SURVIVANTS (1951)

 

Titre français : Les 5 Survivants
Titre original : Five
Réalisateur : Arch Oboler
Scénariste : Arch Oboler
Musique : Henry Russell
Année : 1951
Pays : Usa
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec : William Phipps, Susan Douglas Rubes, James Anderson, Charles Lampkin, Earl Lee...


L'HISTOIRE : Dépeuplée par un holocauste nucléaire, la Terre n’est plus qu’un vaste cimetière. Seules cinq personnes semblent avoir miraculeusement survécu. Ils se retrouvent dans un site épargné par les retombées radioactives : une femme enceinte, un homme de couleur, un employé de banque, un philosophe et un alpiniste raciste. Vont–ils, malgré leurs différences, parvenir à coexister face au tragique de la situation ?


MON AVISProduit, scénarisé et réalisé en 1951 par Arch Oboler, qui réalisera l'année suivante Bwana Devil en 3D, Les 5 Survivants est un film inédit en France qui met en scène cinq personnes se retrouvant seules sur Terre après une explosion nucléaire. Ce film peut être considéré comme l'un des premiers, si ce n'est le premier, à traiter de cette thématique, à savoir la vie après une apocalypse nucléaire. La décennie 50's a été des plus prolifiques pour la science-fiction au cinéma, nous présentant tout un tas d'invasion extra-terrestres ou de voyages spatiaux sur des planètes mystérieuses. Arch Oboler, avec un budget des plus minimes, ne peut se permettre de nous faire parcourir des planètes hostiles ou de faire débarquer des aliens agressifs. Avec Les 5 Survivants, il va donc filmer à l'économie, avec, en tout et pour tout, cinq acteurs qu'il promène dans des paysages inhabités.

Malgré le faible budget, Arch Oboler nous propose des visions de rues bardées de véhicules à l'arrêt, de maisons abandonnées de toute trace de vie, si ce n'est quelques squelettes éparpillés ci et là. Le rendu est plutôt efficace et l'impression de désolation totale est bien ressentie par le spectateur même si on aurait aimé voir des bâtiments détruits ou rasés pour plus de crédibilité. 

L'action du film a lieu principalement dans une petite maison côtière dans laquelle vit Michael. Se croyant seul au monde, sa rencontre avec Roseanne va changer sa vie. A nos deux héros viendra se joindre Charles et monsieur Barnstaple puis Eric, ancien alpiniste ayant gravit l'Everest. D'abord amicales, les relations entre les protagonistes vont vite devenir plus tendues, surtout à cause d'Eric, un macho raciste qui n'a que faire des autres. Se mettant clairement à l'écart du groupe, Eric va focaliser toutes les attentions et devenir petit à petit le grain de sable dans le rouage. De plus, la présence d'une femme parmi des hommes va vite attiser les jalousies, notamment entre Michael et Eric.

Très contemplatif, très posé, Les 5 Survivants distille son rythme lancinant entre deux réflexions philosophiques et se montre très nihiliste. Car ce film traite son sujet avec un sérieux indéfectible et nous montre que l'être humain, même dans une situation des plus alarmantes, ne cessera jamais de se comporter comme un monstre. Eric en est l'exemple le plus probant, affichant clairement son racisme anti-noir, ne se souciant que de sa petite personne, ne proposant jamais son aide aux autres survivants, détruisant même les quelques épis de maïs qu'ils ont réussi à faire pousser.

Un constat bien pessimiste pour cette fable humaine en huis clos dont on retrouvera des idées dans La Nuit des Morts Vivants de George A. Romero. Peu d'action, beaucoup de dialogues au programme donc pour ce film intéressant et qui préfigure tout ce courant des films après la bombe, tels Le Dernier Rivage, Le Monde la Chair et le Diable, La Jetée, Panique Année Zéro ou Je suis une légende entre autres.




Stéphane ERBISTI