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L'AVION DE L'APOCALYPSE (1980)

 

Titre français : L'Avion de l'Apocalypse
Titre original : Incubo sulla Citta Contaminata
Réalisateur : Umberto Lenzi
Scénariste : Antonio Cesare Corti, Luis Maria Delgado, Piero Regnoli
Musique : Stelvio Cipriani
Année : 1980
Pays : Italie, Mexique, Espagne
Genre : Infection
Interdiction : -16 ans
Avec : Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Mel Ferrer, Maria Rosaria Omaggio...


L'HISTOIRE : Sur l'écran de contrôle d'un aéroport, un avion militaire non identifié est repéré. Malgré la demande répétée de la tour, l'engin refuse de décliner son identité. De ce fait l'armée est appelée à la rescousse sur le tarmac, où se trouve déjà un journaliste venu pour interviewer un professeur réputé. A l'atterrissage de l'avion, le professeur apparaît, avec derrière lui une nuée d'hommes et de femmes assoiffés de sang…


MON AVISBien avant L'Armée des Morts, certains zombies avaient déjà choisi de sortir de leur léthargie gestuelle. C'est ici le cas, avec, en prime quelques explications indispensables. L'Avion de l'Apocalypse n'est pas à proprement parler un film de morts vivants : le scénario nous dévoile rapidement qu'il s'agit ici d'hommes et de femmes exposés au nucléaire, donc irradiés, infectés. Les choses sont maintenant plus claires. 

Umberto Lenzi (Cannibal Ferox, La Secte des Cannibales), l'un des rois du Bis italien, est aux commandes de cet ovni cinématographique. Délirant : voilà l'adjectif qui qualifie le mieux Nightmare City (titre américain). Nul besoin d'être un spécialiste du genre pour se rendre compte que le budget du film fût dérisoire. Qu'importe ! Quand bien même les maquillages des créatures sont plus que sommaires, le dynamisme de la réalisation relève largement la situation.

Réalisé à la toute fin des 70's, le film déploie tous les clichés propres à cette décennie : ton décalé, couleurs psychédéliques, musique hypnotique. Un esthétisme primaire, coloré, et efficace dans ce cas précis. Il existe dans le discours du film une dénonciation sous-jacente des pratiques et du comportement de l'armée, même constat concernant l'église. A ce propos, une scène particulièrement trash au sein de l'église comblera tous les aficionados du blasphème dans le film de genre.

Les contaminés, parlons-en. Certes, le maquillage est sommaire et frise le ridicule, mais comme cité précédemment, la cause en est qu'il s'agit d'une contamination, le propos étant axé sur la folie des protagonistes, à l'image de La Nuit des Fous Vivants de George A. Romero et non sur leur désir de chair.

D'ailleurs, il convient également de noter que nos monstres sont certes assoiffés de sang, mais uniquement de ça. Leurs délires meurtriers se résument à des morsures et autres succions ; exit donc les éventrations et autres joyeusetés spécifiquement gore. Nous sommes donc plus proches du vampirisme que du cannibalisme à l'état pur.

Cependant, la brutalité est bien présente. Nos créatures sont déterminées, réfléchissent et sont organisées. Détail amusant : ils sont propres sur eux, tirés à quatre épingles. La violence est leur maître-mot. Témoin l'invasion du plateau télé où se tourne une émission kitsch dédiée à la danse. Un ersatz de Fame sous tranquillisants à mourir de rire. Une occasion en or pour un délire sanglant très visuel. Nos contaminés s'en donnent à cœur joie. Un véritable carnage, prétexte à des meurtres brutaux (couteaux, haches...) et des scènes pseudos-érotiques (morsures et palpations mammaires) sur de jolies danseuses effarouchées et légèrement vêtues.

Alors oui, le scénario n'est pas vraiment folichon, les acteurs pas franchement bons. Même Mel Ferrer ne semble pas convaincu de sa propre présence. Le casting manque cruellement de consistance, et seul Umberto Lenzi semble s'être véritablement amusé. Paradoxalement sans grande conséquence, puisque ce sont les créatures, qui, indiscutablement, éclaboussent l'écran.

Une mise en scène tonique, un rythme qui ne faiblit jamais, en bref une petite perle de la comédie horrifique, classée tout de même R aux USA, int –18 en Angleterre et Allemagne de l'Ouest, –16 en France et tout bonnement interdite en Islande ! Voici le voyage qui vous attend. Embarquement immédiat !

Ah oui, petite précision sur le DVD édité par Néo Publishing : il comporte la version censurée mais aussi la version uncut. Pour voir la censurée, choisir le film en VF (1h18), pour voir la version uncut, choisir le film en Italien ou en anglais (1h28).




Christophe JAKUBOWICZ