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ATTENTION ! ENFANTS (1989)

 


L'HISTOIRE : John et sa petite famille se rendent dans une petite ville à l’orée des bois dans laquelle les habitants sont en proie à la terreur depuis quelques temps. En effet, voilà maintenant plusieurs longs mois que les disparitions d’enfants se multiplient et que des adultes sont tués. Avec le shérif, John va enquêter sur ses mystérieux kidnappings et rechercher les enfants disparus...


MON AVIS : Distribué par la firme américaine Troma, Attention ! Enfants est un film sorti en 1989 mettant en scène des enfants meurtriers, comme nous pouvions déjà en voir une bonne poignée au cours des années 70/80. Alors que Les Révoltés de l’An 2000, Les Démons du Maïs, Les Tueurs de l'Eclipse ou plus tôt encore Le Village des Damnés avaient su se faire une place dans ce genre si particulier, le film de Mik Cribben tombera rapidement dans l’oubli.

Un résumé aguicheur, le nom de Troma, une affiche sacrément racoleuse, tout était pourtant mis en avant pour attirer le public qui, malheureusement, délaissera bien vite ce petit film que l’on verra alors débarquer par chez nous quinze ans plus tard dans une petite édition dvd toute aussi racoleuse que les publicités de l’époque (ils aiment leurs parents… ils les préfèrent avec de la sauce tomate mentionne la jaquette du dvd).

Car même si nous retiendrons tout particulièrement un final fun et barbare (le principal, et peut-être seul atout de Attention ! Enfants), il faut bien reconnaître que le film de Mik Cribben fourmille de défauts, aussi bien dans sa narration que dans sa réalisation et son casting.

Avec une histoire relativement simpliste, Attention ! Enfants ne tiendra pas longtemps en haleine le spectateur. Remplissages verbeux en veux-tu en voilà, incohérences flagrantes (notre héros dort dehors dans un hamac en pleine nuit à l’orée des bois alors qu’il sait pertinemment que des enfants tueurs rôdent dans les parages, des enfants que personne ne trouvent d’ailleurs alors qu’ils vivent à quelques centaines de mètres depuis plusieurs mois dans un campement…) et séquences stupides s'enchaînent en pagaille.

Malgré le peu de scénario, il est tout de même surprenant de constater autant d’imperfections. Une constatation qui ne fait plus aucun doute une fois arrivé à mi-parcours : autant de maladresses et de crétineries ne peut être qu’intentionnel d’où cette impression d’être ici face à un nanar bien plus qu’un navet. D’ailleurs, le final dont je vous parlais quelques lignes plus haut viendra confirmer cela sans plus aucune hésitation possible. Nous aurons droit à une sorte de lutte entre Cowboys et Indiens aussi bien jouée que dans une cour d’école primaire sous une musique décalée, avec ses meurtres parfois grossiers et ses morts qui respirent encore !

Je ne parlerai pas de la musique, guère entraînante, très rétro, et parfois bien entêtante ainsi que des raccords grossiers et des cadrages bien vilains qui viennent nous rendre visite de temps en temps. Non, je préfère vous parler à présent du casting et de la galerie des personnages car là encore nous avons droit à du grand n’importe quoi !

Tous plus mauvais les uns que les autres, les acteurs et actrices de Attention ! Enfants sont de véritables perles en la matière : manque d’expression sur les visages, textes récités sans trop de ton et j'en passe. Ne parlons pas des scènes de combats ou tout simplement des altercations entre personnages dans lesquelles les coups font office de petites tapes, l’adversaire tombant sans le moindre contact physique,  et encore moins des morts sur le champ de bataille final. Déjà que les acteurs ne sont pas aidés par un doublage français catastrophique, il faut en plus que ces derniers soient ridicules face à la caméra de papa Cribben, avec une mention spéciale notamment à notre jeune gourou en herbe au look préhistorique et armé d’une massue rappelant Fred et Barney des Pierrafeu ou encore les frères Têtes-dures Roc et Gravillon dans Les Fous du Volant.

En ce qui concerne les effets spéciaux, bien qu’ils soient en nombre suffisant au vu de la barbarie perpétrée dans le film de Mik Cribben (head-shoot, corps coupé en deux, empalement, éventration, extirpation de cœur, têtes coupées, coups de haches et de couteaux…), la qualité n’est malheureusement pas souvent au rendez-vous. Dommage diront beaucoup tandis que d’autres trouveront peut-être que ce manque de moyens indéniable donne un petit charme non dénué d’intérêt au métrage.

Nous retiendrons cependant que le film ose bien des choses dans son final surprenant il faut le reconnaître : malgré l’amateurisme des séquences, voir des gosses prendre des coups de machettes, se faire exploser la tête ou encore se prendre des balles dans le dos alors qu’ils tentent de fuir, tout ça transpire le mauvais goût que nous étions en droit d’attendre d’un film distribué par la firme Troma ! Rajoutez à cela un viol, des séquences de cannibalisme et des massacres d’adultes et vous avez là un film bien cru comme promis sur la jaquette et l’affiche du film.

Avec ses allures de navet, Attention ! Enfants ressemble finalement bien plus à un bon vieux nanar, tant de niaiseries font forcément sourire et nous poussent forcément à croire que tout cela est intentionnel. Un film certes blindé de défaut mais pour lequel bizarrement nous ressentons presque un petit plaisir coupable. Une sensation due indéniablement à cette scène finale de barbarie aux plans parfois kitsch, à la musique délirante, aux effets parfois pathétiques et aux acteurs carrément mauvais ! Dommage que le restant du film, autrement dit environ 1h20, ne soit pas à la hauteur des dix dernières minutes carrément nanaresques et presque jouissives…


Titre français : Attention ! Enfants
Titre original : Beware ! Children at Play
Réalisateur : Mik Cribben
Scénariste : Fred Scharkey
Musique : Hershel Dwellingham
Année : 1989 / Pays : Usa
Genre : Enfants tueurs / Interdiction : -12 ans
Avec : Michael Robertson, Rich Hamilton, Robin Lilly, Lori Tigrath, Jamie Krause...




David MAURICE

ATOMIC COLLEGE 3 (1994)

 


L'HISTOIRE : Roger, le sauveur body-buildé de Tromaville dans le précédent épisode, est ici confronté à un nouveau problème. Alors qu'un écureuil mutant a rasé le lycée et la centrale, sa fiancée sub-humanoïde a accouché de jumeaux, Adlai et Dick. L'un est passionné par la nature au contraire de l'autre qui déteste tout. En effet, alors qu'Adlai grandissait en paix avec ses deux parents, Dick, enlevé et éduqué par d'atroces bandits, était destiné à un avenir de super-vilain. Aidés par le professeur Holt, cette mafia va faire régner la terreur sur le campus. Alors que la fête de fin d'année se prépare, ils complotent contre la tranquillité de Tromaville...


MON AVISTroma se fonde sur trois éléments : les femmes, le sang et l'humour. Ici les deux derniers ingrédients sont peu présents, la farce étant plutôt lourde à digérer. En revanche les seins sont biens présents, et défilent par paires ! En effet Atomic College 3 mise tout sur les corps des actrices qui animent le film. Tout est prétexte à faire défiler des attributs féminins, de préférence dénudés.

Si le premier de la série regorgeait de qualités, les deux volets suivants sont foncièrement mauvais. C'est du Troma, alors le spectateur sait à quoi s'attendre : un bon gros nanar ! Mais là, ce n'est pas le cas, l'humour est lourdingue et l'action répétitive à souhait. Certains gags sont quand même efficaces et l'aspect ultra fauché donne un aspect attrayant, au film. Cela mis à part, ne regardez ce dernier volet de la trilogie que si vous êtes un inconditionnel de Atomic College 2. Sinon, oubliez-le, même s'il est très légèrement supérieur à son aîné, il lui ressemble en tous (mauvais) points.

Et ce n'est pas la performance de Brick Bronsky qui rattrapera le film. Mais où Troma est-elle allée chercher cet ahuri ? Son jeu d'acteur est pire que mauvais, et encore, si l'on garde à l'esprit qu'il s'agit d'un métrage estampillé Troma. Les trucages pourris, l'écureuil mutant ainsi que le total capharnaüm sont de retour. Certes, cet excès de n'importe quoi plaira aux cinéphiles amoureux de la firme de Lloyd Kaufman (et sûrement aux fans de Van Damme !), tout en les décevant un peu. Au bout de 10 minutes le film ennuie, particulièrement pour qui a vu le 2. Pour les autres ce ne sera qu'un film anecdotique, enfilant les gags vaseux et les paires de fesses / seins comme des perles. Décevant.

Dommage pour un Troma donc, le film est loin de combler toutes les attentes, concentrant toute son énergie sur le seul aspect tromettes, reléguant le gore au second plan. Reste un joyeux désordre en guise d'introduction, et cet écureuil mutant, décidément plein de charme...


Titre français : Atomic College 3
Titre original : Class of Nuke'em High 3 - The Good, the Bad and the Subhumanoid
Réalisateur : Eric Louzil
Scénariste : Stephen Gerard, Lloyd Kaufman, Eric Louzil, Carl Morano, Mark F. Roling, Jeffrey W. Sass, Mat Unger
Musique : /
Année : 1994 / Pays : Usa
Genre : Comédie fantastique & horrifique / Interdiction : -12 ans
Avec : Brick Bronsky, Lisa Star, John Tallman, Lisa Gaye, Albert Bear, Elizabeth Young...




Colin VETTIER

ATOMIC COLLEGE (1986)

 


L'HISTOIRE : Le lycée de Tromaville est construit juste à coté d'une centrale nucléaire dont la sécurité est plus que douteuse. Depuis quelques temps les têtes de classe déjantent et sèment terreur et anarchie dans le lycée. Tandis que ce gang, qui s'appelle lui-même "les crétins", sévit dans l'établissement, d'autres élèves se mettent à fondre sur place après avoir bu l'eau du robinet. Décidément quelque chose ne va pas. Et ce quelque chose va prendre plus d'ampleur lorsqu'un couple de jeunes lycéens disjoncte après avoir fumé de l'herbe atomique poussant dans des rejets radioactifs et fournie par les élèves dissidents...


MON AVISWooooooo-ah, ça c'est Troma ! De l'humour décapant, bête et méchant, 100 % gratuit mais tellement bon.

Atomic College nous montre une bande d'élèves qui, à trop fumer de l'herbe radioactive, ont totalement déjanté. Les effets diffèrent suivant les personnes, et le petit groupe de punks qui terrorise le lycée est tout simplement génial. Tous sont complètement à côté de la plaque, arborent des looks décalés au possible et agissent en anarchistes déclarés.

Atomic College rassemble toutes les marques de fabrique Troma, enfin presque, ici la nudité est moins présente que dans la majorité des production de la firme, mais on a tout de même l'anarchie, l'écologie et l'humour potache.

Même si cette bobine est largement moins gore que la majorité des Troma, à commencer par Citizen Toxie - The Toxic Avenger 4, quelques scènes versent dans un gore timide mais joyeux.

Avec des protagonistes exotiques au possible côtoyant des jeunes Américains stéréotypés, Troma, comme à son habitude, rend une critique acerbe de la société américaine. Acerbe, pas fine. Atomic Collège rentre littéralement dans le lard et se moque ouvertement de la société et des valeurs américaines en les caricaturant à outrance... Un régal ! En filigranes, certains pourront même voir une évocation du malaise des grossesses adolescentes et du VIH. Peut-être aussi des méfaits de la drogue, voire même du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Qui sait ? Ce n'est pas là le message (volontaire) du métrage. Troma c'est avant tout du divertissement, une ode à la joie de vivre et un bon glaire à la face du monde.

Pour certains insupportables, pour d'autres cultes, les films de la Troma ne sauraient laisser indifférent. Vous aimez le gore ? L'irrévérencieux ? L'amusement ? Et avant tout l'humour trash ? Alors celui là est pour vous ! Culte. Toutefois Atomic Collège reste bien loin de certaines autres productions Troma qui atteignent des sommets jusque-là jamais explorés.C'est presque un Troma pour tout public, puisqu'on est clairement dans la comédie potache fantastique et horrifique...


Titre français : Atomic College
Titre original : Class of Nuke'em High
Réalisateur : Richard W. Haines, Samuel Weil
Scénariste : Richard W. Haines, Lloyd Kaufman
Musique : David Barreto, David Behennah
Année : 1986 / Pays : Usa
Genre : Comédie fantastique & horrifique / Interdiction : -12 ans
Avec : Janelle Brady, Gil Brenton, Robert Prichard, Pat Ryan, James Nugent Vernon...





Colin VETTIER

ANGEL NEGRO (2000)

 


L'HISTOIRE : Une bande d'amis vient de passer son diplôme. Pour fêter cela, ils décident de se saouler au bord d'une falaise. Au bout de quelques heures, un accident survient : Angel disparaît. La police ne retrouvera aucune trace de la demoiselle, pas de sang, pas de corps, pas de vêtements. Dix ans plus tard, l'un des amis, Gabriel, travaille à la morgue. Sur la table en fer devant lui, un cadavre qu'il reconnaît : Rafael Alvarez, l'une des personnes présentes le soir de la disparition d'Angel. Le macchabée présente des traces de violence post-mortem. Angel serait-elle de retour ?


MON AVIS Troma nous a cette fois déniché un néo-slasher chilien fort sympathique, mais ô combien peu original. Mais c'est suffisament rare pour être souligné. Malheureusement c'est là, la seule originalité d'Angel Negro. En effet, le métrage tout entier repose sur des clichés du genre. La mise en scène souffre de la comparaison avec les classiques du genre. A la vision du film de Jorge Olguín, il est difficile de ne pas penser à Halloween, la nuit des masques, Scream et autres néo-slashers. En fait, on y pense tellement que les moments supposés saisissants sont totalement désamorcés. L'un des protagonistes se rince le visage face à un miroir. Gros plan sur son visage dans le miroir, elle relève la tête, le plan s'élargit et… bingo ! Derrière son dos, le tueur. Quant à l'utilisation de vidéos DV issues de ce que les protagonistes sont censés filmer, si le concept est à présent éculé, il apporte une impression d'urgence au métrage. Une certaine authenticité s'en dégage, et permet à la mise en scène du film de respirer légèrement.

Le constat est le même en ce qui concerne le scénario. Si vous avez déjà assimilé le concept du slasher, par la vision compulsive des œuvres de Craven, de Carpenter et que vous êtes fan du genre, alors vous n'aurez aucun mal à deviner le dénouement d'Angel NegroPeut-être même vous ennuierez-vous un brin, mais cela vous apprendra à passer vos nuits à regarder les ersatz d'Halloween, la nuit des masques et ses suivants.

Les retournements majeurs de situation sont assez attendus et l'histoire est banale, pourtant un certain charme se dégage d'Angel Negro. Au lieu de tourner avec des acteurs de 15-20 ans, le réalisateur Chilien a choisi de tourner avec des adultes. Parti pris intéressant qui évite ainsi les lieux communs liés à l'adolescence et à l'entrée dans l'âge adulte.

Malgré tous ses défauts, Angel Negro réussit à captiver par son ambiance. Ancré dans le monde des adultes qui se débattent dans leur passé, le métrage Chilien se révèle divertissant. Pas de quoi casser trois pattes à un Jason, tout en demeurant à des lieux du fond de la cuve à néo-slashers. Pas non plus de véritable message derrière la mise en scène ou le script. Du pur divertissement et rien d'autre.

Le style du tueur rappelle tous ces célèbres tueurs comme Michael Myers ou Jason. Tout habillé de noir avec un masque blanc livide, s'il n'est pas surprenant, le tueur a au moins le mérite d'être graphiquement efficace. Ce qui, en soit, est un véritable exploit tant les néo-slashers avec un psychopathe insipide sont légions.

Pour quelles raisons devriez- vous regarder Angel Negro ?
1) Pour oublier Wes Craven.
2) Si vous voulez avoir un aperçu du rendu d'un sous-titrage en anglais fait par quelqu'un qui ne parle pas anglais.
3) Si vous voulez entendre une musique intéressante mais totalement peu originale.
4) Pour le plaisir de voir un Troma sans aucun humour, sans vomi, et sans poitrines exubérantes.
Mais finalement quel est l'intérêt ? Et bien, l'intérêt d'Angel Negro provient du fait qu'il a été tourné par un amoureux du genre, qui, par une mise en scène peu inspirée, réussit tout de même à faire raisonner sa passion...


Titre français : Angel Negro
Titre original : Angel Negro
Réalisateur : Jorge Olguin
Scénariste : Jorge Olguin
Musique : Juan Francisco Cueto
Année : 2000 / Pays : Chili
Genre : Néo-slasher / Interdiction : -12 ans
Avec : Alvaro Morales, Andrea Freund, Blanca Lewin, Juan Pablo Bastidas...




Colin VETTIER

A PLEIN TUBE (1991)

 


L'HISTOIRE : Garçon timide, ingrat et incapable, Marty Malt ramasse les poubelles le jour et assure des shows comiques la nuit. Problème : Marty n'a aucune fibre comique et ne le sait pas. Sans cesse relancé par son pote Gus, qui lui sert occasionnellement de coach, Marty est rejeté par un chercheur de talents et peine à trouver du réconfort chez sa petite amie Rosarita. Mais la nature lui offre un cadeau qu'il espérait à peine : un troisième bras...dans le dos !


MON AVISNul doute que Adam Rifkin aurait fait des ravages chez Troma : un sacré petit malin, dans l'univers se plait à taper dans l'humour potache et cartoonesque ; pas étonnant en fait qu'il est collaboré furtivement avec la bande à Sam RaimiIl suffit de faire le tour de sa filmographie pour voir son aisance à passer de genres en genres, avec un détour par le Z coquin, le slasher, le drame, la comédie loufoque, le film d'action...et le bonhomme n'est pas tout à fait au point mort !

Des petits budgets souffrant d'une exploitation relativement hasardeuse : ce A plein tube (titre français à la con comme vous pouvez le constater) là n'a pourtant rien de Z, et affiche même un casting quatre étoiles. Sa ressortie de l'autre côté de l'atlantique en dvd fut l'occasion (et ça l'est encore !) de le découvrir : la barrière de langue ne sera pas un problème ici puisque le dvd est pourvu de sous-titres français !

On hallucine donc assez fort à la vision de cet OVNI s'inscrivant dans un mouvement de comédies fantastiques dont le rythme et l'inventivité se réclament avec ferveur de la bande dessinée et du dessin animé ; on citera pour la forme Beetlejuice, Meet the Applegate, La cité des Monstres, Mort sur le Grill, Life on Edge ou bien encore Psychose meurtrièreBref, des films qui ne tournent pas rond...et on aime ça !!

Ceux qui ont du mal avec les premières pelloches de John Waters risquent de n'être guère dépaysés en se frottant aux effluves nauséabondes du film de Rifkin : surréaliste de sa première à sa dernière image, A Plein Tube se veut être l'enfant illégitime de Brazil et de Street Trash (sans les débordements gores) : ou les aventures d'un freak dans une cité difforme aux allures de bennes à ordures.

Le budget ne devait pas être éléphantesque, et Rifkin fait tout pour s'en cacher : le pari est emporté haut la main, tant on croit à l'existence de cette ville imaginaire ici réduite à quelques décors de studios et de rares prises en extérieurs entre deux ruelles glauques. Des publicités douteuses sont placardées où que l'on aille, les émissions télés font peur, très peur, les poubelles y font partie intégrantes du décor, toute forme de luxe y est de très mauvais goût, on bouffe n'importe quoi, on se maquille outrageusement ou au pire, on ne se lave pas.

A Plein Tube fait cohabiter le rétro bizarre à la Eraserhead (esthétique incertaine et tordue, musique carnavalesque, impression de cauchemar sans fin) et la dégueulasserie d'un Waters, arrosée d'une bonne louche de Crumb, dont on retrouve le goût prononcé pour les architectures vomissantes, les figures pathétiques et le sexe grossier et primaire. Sacré cocktail !

Au milieu de tout ça, cette histoire de quidam se voyant pousser un troisième bras (tout va bien donc) pourrait faire office de voyage initiatique ou pourrait déboucher sur une révolte sociale : rien de tout ça, en fait le personnage de Marty partira d'un point pour revenir quasiment au même (avec une petite note d'espoir en bonus). Dire que le spectacle de Rifkin tient de la comédie sinistre, c'est bel et bien un euphémisme, tant le rire se confond avec un malaise persistant à chaque image. On regrettera une dernière partie qui perd en rythme et en intérêt, là où elle aurait pu offrir une sorte d'apothéose.

Aux portillons de ce conte abjecte se bouscule alors des personnalités comme Bill Paxton en accordéoniste queutard, nécrophile et hypocrite (ça fait beaucoup !), Lara Flynn Boyle en serveuse esseulée, James Caan en médecin maboul (il faut le voir pour le croire), Wayne Newton en imprésario douteux, Rob Lowe en playboy aux dents gâtées ou Claudia Christian en infirmière nympho. Ben oui, forcément ça calme...


Titre français : A Plein Tube
Titre original : Dark Backward
Réalisateur : Adam Rifkin
Scénariste : Adam Rifkin
Musique : Marc David Decker
Année : 1991 / Pays : Usa
Genre : Insolite / Interdiction : /
Avec : Judd Nelson, Bill Paxton, Lara Flynn Boyle, James Caan, Rob Lowe…


Jérémie MARCHETTI