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LE BLOB (1988)



L'HISTOIRE :  Une météorite s'écrase à proximité d'une paisible bourgade, libérant un organisme extraterrestre rose et gluant qui va croître en taille et en avidité au fur et à mesure qu'il absorbera ses victimes. Enfreignant l'incrédulité de la police et les autorités scientifiques, un jeune rebelle et son amie vont tenter de survivre et de stopper la progression du monstre...


MON AVIS : En 1958, Steve McQueen faisait déjà connaissance avec ce nouveau monstre du bestiaire du cinéma fantastique, le Blob, dans Danger Planétaire. 14 ans plus tard, la masse gélatineuse faisait son retour sur les écrans dans Attention au Blob de Larry Hagman. Et puis, plus rien. La menace rose invertébrée venue de l'espace disparaît des satellites et des radars cinématographiques.

Jusqu'à cette année 1988 où Chuck Russell, qui vient de remporter un succès phénoménal l'année précédente avec son premier film, Freddy 3 les Griffes du Cauchemar, décide de le faire venir une nouvelle fois sur notre bonne vieille planète Terre. Et comme les effets spéciaux ont fait un prodigieux bond en avant, le spectacle promet d'être percutant. Et il l'est ! Franchement, Le Blob version 1988 est une petite bombe de série B qui mérite vraiment d'être remise en avant et d'être réévaluée à la hausse tant elle est dynamique et propose des séquences renversantes. Jamais notre gélatine rose n'a paru aussi terrifiante et gloutonne, admirablement bien mise en scène par les équipes de FX.

Il faut voir cet homme entièrement englouti dans la masse rose et tentant d'en sortir ou ce cuistot qui voit tout son corps être aspiré dans la canalisation de son évier (!!) quand ce n'est pas toute une salle de cinéma qui doit tenter d'échapper à un Blob qui atteint une taille surdimensionnée et qui se faufile absolument partout, chaque interstice, aussi petite qu'elle soit, lui servant de porte d'entrée. A chacune de ses apparitions, le Blob provoque la naissance d'un grand sourire sur notre visage et on félicite intérieurement Chuck Russell de l'avoir remis au goût du jour, surtout que le réalisateur se laisse aller, n'hésitant pas à sacrifier à son monstre un jeune enfant !

Le film est mis en scène avec brio, possède un rythme alerte et nous présente des personnages certes très clichés, tels le joueur de football américain (Donovan Leitch Jr.), le rebelle au blouson de cuir noir qui va évidemment devenir le héros au cœur tendre (Kevin Dillon) ou la pom-pom girl super jolie (Shawnee Smith, future Amanda de la saga Saw) mais qui correspondent tout à fait à l'ambiance recherchée.

Personnellement, je trouve que Le Blob version 1988 est un archétype du film d'horreur 80's comme peut l'être Vampire, vous avez dit Vampire ? par exemple. Franchement, Chuck Russell a réussi son remake haut la main. L'intervention des militaires vers le milieu du film lui donne même un sous-texte intéressant sur la course à l'armement et sur le danger de la recherche sur les armes biologiques. Encore un cliché me direz-vous mais il sert encore une fois admirablement bien le film. Une vraie réussite, je vous le dis...



Titre français : Le Blob
Titre original : The Blob
Réalisateur : Chuck Russell
Scénariste : Chuck Russell, Frank Darabont
Musique : Michael Hoening
Année : 1988 / Pays : Usa
Genre : extraterrestre, monstre / Interdiction : /
Avec Kevin Dillon, Shawnee Smith, Joe Seneca, Donovan Leitch, Del Close...





Stéphane ERBISTI

BLACK FRIDAY (2021)


L'HISTOIRE : Pendant la période des fêtes de fin d'année, les employés d’un magasin de jouets de la franchise We Love Toys doivent, malgré leurs différences évidentes, se protéger mutuellement d'une horde d'acheteurs infectés par un parasite extraterrestre qui les transforme en créatures monstrueuses et semblant toutes reliés entre elles par un lien télépathique. Qui sera alors élu employé du mois ?


MON AVIS : Black Friday est, sur le papier, un film qui a tout pour plaire avec son casting accrocheur (notamment Bruce Campbell, le génial Ash de la saga Evil Dead et le sympathique Devon Sawa vu dans Destination Finale, La main qui tue ou encore 388 Arletta Avenue) et son pitch prometteur faisant penser à une critique du consumérisme à tout-va digne des films de George A. Romero (des employés sont enfermés dans un magasin pendant les fêtes de Noel et doivent faire face à une menace extraterrestre !). D’ailleurs le film ne perd pas de temps, puisque peu après la diffusion d’un bulletin d’information télévisé nous avertissant de l’arrivée imminente d’un météore, une créature alien causera encore plus d’agitation que la future pénurie des jouets incontournables de l’année un jour de soldes ! Les acheteurs seront ainsi transformés en mutants / aliens / zombies mangeurs de chair et le personnel du magasin de jouets n’aura pas d’autre choix que de faire équipe pour tenter de rester en vie.

Malheureusement, passé vingt minutes, la suite va reléguer ce film pourtant bien entamé au rang d’une énième série Z de bas étage ! Déjà, les personnages représentent tous les clichés qu’il est possible de retrouver chez les différents types de vendeurs. Ils ne sont guère développés et en plus, les acteurs sont sous-exploités eu égard à leur potentiel ! On reconnaîtra ainsi Michael Jai White (SpawnMortal Kombat, Black Dynamite), tout en muscles et en cloueuse électrique, mais trop rapidement tué à notre goût ! Devon Sawa est quant à lui assez fade voire transparent. Quant à Bruce Campbell, il est ici affublé d’une coiffure horrible, d’une petite moustache, d’un nœud papillon, d’une chemise à carreaux, d’un pull en laine de mauvais goût, le tout allant bien avec son personnage de peureux et respectueux des conventions, mais bon sang qu’il est barbant ! En même temps, tout ce qu’il débite est inconsistant !

D’une manière générale, on a souvent l’impression que les répliques des protagonistes sont juste balancées comme cela et qu’elles n’ont aucun tranchant ! Ce n’est pas drôle, pas assez irrévérencieux donc pas incisif pour deux sous, si bien qu’on a le sentiment que les membres du casting déclament des banalités pour meubler ou combler un vide scénaristique manifeste ! En même temps, aucun des protagonistes n’est suffisamment brossé pour susciter une quelconque once d’empathie ! C’est dommage car la critique sur l’avidité des entreprises au détriment du bien-être de leurs employés est bien là, mais le commentaire social n’est pas non plus mis en valeur car pas assez humoristique. C’est ainsi trop bavard, hyper long entre deux scènes d’action ou de lutte contre les infectés ou l’entité extraterrestre s’inspirant tout de même largement de Le Blob et de Braindead pour la couleur rose et le boss de fin !

On ne manquera pas néanmoins de constater que les effets visuels et les maquillages sont de qualité. En même temps, avec Robert Kurtzman (ayant officié sur Predator, les deux premiers Evil Dead, Tremors, Scream ou encore L’antre de la folie, excusez du peu !) aux commandes, cela semble logique ! Entre corps purulents, geysers de sang et prothèses en latex du plus bel effet, on sent que le bonhomme a du métier et privilégie avant tout les effets à l’ancienne comme tout bon artisan qui se respecte ! Malheureusement, c’est bien la seule consolation apportée par ce film manquant d’originalité, de tension et n’offrant aucune scène inédite tout en enchaînant poncifs en tous genres et à la métaphore facile sur le consumérisme excessif ne constituant même pas un nanar regardable entre potes avinés car ce n’est même pas marrant !

Parabole sur la surconsommation de nos sociétés occidentales qui font des grandes surfaces de véritables temples où l’unique religion est d’acheter jusqu’à plus soif, ce Black Friday n’a malheureusement pas grand-chose de folichon pour attirer le quidam ! Pourtant, la chose pouvait paraître alléchante si on se fiait au pitch prometteur et à la distribution séduisante. Malheureusement, le réalisateur Casey Tebo, plus enclin à réaliser des clips et documentaires sur Aerosmith, tente - sans grande réussite - de parodier comme beaucoup avant lui le cultissime Zombie en transformant ses clients déjà bien excités par les soldes en morts vivants voraces semblant liés entre eux par une entité venue de l’espace. Toutefois, le film se noie dans ses nombreux bavardages et en plus n’est même pas drôle car les dialogues sont ratés. Et ce ne sont pas quelques SFX assez bien fichus et encore moins la présence de Bruce Campbell en manager moustachu proche de la retraite qui parviendront à rattraper le naufrage cinématographique qui nous est proposé tant son personnage est mou du genou, tout comme le reste du casting n’ayant même pas une punchline mémorable à nous asséner ! Bref, Black Friday n’est ni plus ni moins qu’un film d’horreur qui se cherche sans jamais trouver sa voie et à oublier d’urgence !


Titre français : Black Friday
Titre original : Black Friday
Réalisateur : Casey Tebo
Scénariste Andy Greskoviak
Musique Patrick Stump
Année : 2021 / Pays : Usa
Genre : Comédie fantastique & horrifique / Interdiction : -12 ans
Avec Bruce Campell, Devon Sawa, Ivana Baquero, Ryan Lee, Michael Jai White...




Vincent DUMENIL

BATTLESHIP (2012)

 

Titre français : Battleship
Titre original : Batleship
Réalisateur : Peter Berg
Scénariste : Jon Hoeber, Erich Hoeber
Musique : Steve Jablonsky
Année : 2012
Pays : Usa, Japon
Genre : Science-fiction, extraterrestre
Interdiction : /
Avec Taylor Kitsch, Alexander Skarsgard, Rihanna, Brooklyn Decker, Liam Neeson...


L'HISTOIRE : Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance. Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de destruction inimaginable. Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ? A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane et le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît. La bataille pour sauver notre planète débute en mer...


MON AVIS Je ne sais pas si les plus jeunes le savent, mais avant la généralisation presque totale des consoles de jeux, avant de lire régulièrement des histoires de jeunes abrutis passant par la case hôpital après un marathon sur Call of Duty, il existait des jeux de société. Certes, il manquait sans doute le doux son des insultes échangées par micro interposé et des remarques tendant à donner à nos mères une vie sexuelle débridée, mais nombre d’entre nous avons passé des heures autour du Monopoly ou du Trivial Poursuit. Si j’évoque ce glorieux passé, c’est parce qu’après les figurines GI Joe et les Transformers, c’est aujourd’hui la célèbre bataille navale qui est adaptée à l’écran avec ce Battleship.

L’histoire est simplissime : des extraterrestres attaquent la Terre, et le tout se joue autour d’une longue bataille navale. Aussi le film s’applique-t-il à évacuer pendant sa première demi-heure toutes les questions liées à la personnalité des protagonistes, et n’y reviendra plus ensuite. Sans surprise, on retrouve donc le militaire un peu rebelle (Taylor Kitsch - John Carter), menacé de renvoi et amoureux de la fille de son amiral (Liam Neeson - Excalibur ou Le Territoire des Loups), la militaire cool et courageuse (Rihanna, aussi bonne actrice que chanteuse), le rival japonais qui deviendra un allié et un ami (Tadanobu Asano, déjà vu dans Ichi the Killer ou Jellyfish) et le vétéran de guerre amputé des deux jambes qui cherche un sens à sa vie (interprété par un véritable vétéran de guerre). Bref, on s’aperçoit bien vite que ce Battleship ne cherche pas à révolutionner le cinéma au niveau de son scénario. En revanche, c’est du côté des scènes d’action qu’il va tenter de marquer les esprits.

On devine ainsi rapidement qu’une grande partie du budget dépassant les 200 millions de dollars a été réservée aux effets spéciaux, par ailleurs particulièrement réussis. On regrettera néanmoins une trop grande impression de déjà vu, le film citant des œuvres aussi variées que Independence Day, A la poursuite d’Octobre rouge, Pirates des Caraïbes ou Pearl Harbor. On notera également que les combinaisons des envahisseurs ressemblent beaucoup à celles du jeu vidéo Dead Space

Les scènes d’action sont par ailleurs régulièrement ponctuées d’effets visuels discutables, les éternels ralentis étant parfois accompagnés de retours en arrières, comme si un imbécile s’amusait avec les touches retour rapide et avance rapide de son lecteur. Le pire, c’est que malgré tous les moyens à disposition, les scènes d’action sont rarement réussies, et même la présence de hard-rock lors de certains passages ne suffit pas à injecter de l’énergie au film.

Battleship, c’est donc une immense impression de déjà-vu, et pas seulement parce que c’est tiré d’un jeu de société. Le film est d’ailleurs principalement à voir pour une réplique surexcitée devant un écran indiquant les positions supposées des embarcations ennemis : Touché ! Touché-coulé ! Pour le reste, vous pouvez vous contenter des films cités plus haut, même de Pearl Harbor, pas forcément plus fins mais tellement plus intenses...




Steeve RAOULT

BAD TASTE (1987)

 

Titre français : Bad Taste
Titre original : Bad Taste
Réalisateur : Peter Jackson
Scénariste : Peter Jackson, Tony Hiles, Ken Hammon
Musique Michelle Scullion, Jay Snowfield
Année : 1987
Pays : Nouvelle-Zélande
Genre : Gore
Interdiction : -12 ans
Avec : Terry Potter, Pete O'Herne, Craig Smith, Mike Minett, Peter Jackson…


L'HISTOIRE : Une petite ville côtière de Nouvelle-Zélande est le théâtre d'une invasion extraterrestre. Les Aliens, sous apparence humaine, ont décidé d'utiliser les habitants comme viande de première qualité pour leur fast-food spatial. Heureusement, une bande de copains va tenter de les stopper par tout les moyens...


MON AVISQu'il est étonnant le parcours de Peter Jackson ! Comme Sam Raimi, qui a suivi la même évolution de carrière, le jeune Peter, qui habite en Nouvelle-Zélande, dispose d'un talent inné pour la mise en scène, est passionné par la caméra et les effets-spéciaux depuis son plus jeune âge, a débuté par le cinéma d'horreur indépendant à très petit budget avant de se voir offrir des ponts d'or par les studios afin de réaliser des blockbusters ! Dès que ses parents ont eu un caméra 8mm, Peter Jackson s'est mis à réaliser des tas de petits courts métrages inventifs avec ses copains. Il s'achète ensuite une caméra Bolex 16mm et décide de transformer un de ses courts métrages en film. Il réunit des amis, qui seront tout aussi bien acteurs que techniciens, et pendant quatre longues années, il filme chaque week-end, avec parfois des pauses de cinq mois, ce qui deviendra Bad Taste

Gonflé en 35mm, Peter Jackson part proposer son film au marché du film à Cannes en 1988, sans grande conviction, et revient au pays ravi, le film ayant été acheté dans divers pays dont la France ! Bad Taste gagnera petit à petit ses galons de film gore culte à travers ses diverses diffusions dans des festivals (il récoltera le prix du Gore au festival du Rex) et va acquérir une horde de fans à travers le monde lors de son exploitation en VHS puis en DVD. Quand on voit la saga du Seigneur des Anneaux et qu'on se rappelle de Bad Taste, on peut vraiment dire que Peter Jackson est parti de loin, de très loin même. 

Car ce premier film possède un côté vraiment amateur, notamment dans le jeu des acteurs (tous des potes du réalisateur, qui ont juste voulu l'aider dans son projet et qui n'ont pas poursuivi dans la voie du cinéma ensuite pour la majorité). Mais derrière cet aspect amateur se cache bien d'autres choses qui font de Bad Taste une expérience peu ordinaire dans laquelle le système D est le maître-mot. Il suffit de regarder le making-of du film pour se rendre compte du génie créatif de Peter Jackson

Avec trois bouts de ficelles, des tubes d'acier, du bois, du latex et un max de débrouillardise, Jackson et ses amis ont construit une grue pour leur caméra, des rails pour les travelling, une steadycam de fortune mais qui fonctionne à merveille, des maquettes réalistes et surtout des effets spéciaux gores et de maquillage qui fonctionnent encore très bien aujourd'hui et qui sont réellement d'une ingéniosité à toute épreuve. On le sait, Peter Jackson voue un culte aux artisans des effets spéciaux et notamment à ceux qui utilisent la stop-motion, comme Willis O'Brien ou Ray Harryhausen. Il a puisé dans son imagination mais aussi dans les nombreux films qu'il a vu pour imaginer et concevoir le look de ses extraterrestres, leurs masques et prothèses animés par des câbles, les armes du film (toutes factices et bricolées mais c'est quasiment indétectable à l'écran !) et les effets gores bien sûr. 

Un talent fou au service d'une histoire d'invasion extraterrestre rigolote donc, dans laquelle un groupe de quatre personnes au service du gouvernement va devoir tout faire pour sauver le monde. Quatre héros qui vont bien nous faire rire à travers des péripéties souvent loufoques, déjantées et dans lesquelles l'humour noir côtoie un gore décomplexé qui n'hésite pas à verser dans le répugnant et le vomitif. Mais toujours dans la bonne humeur, ce qui permet à Bad Taste de marquer des points et d'amuser plus qu'il ne dégoûte en fin de compte, même si certaines scènes donnent parfois la nausée, comme cette dégustation de vomi d'un vert peu appétissant (la petite Regan MacNeil de L'Exorciste à là un sérieux concurrent !) mais qui semble tout à fait au goût d'un de nos quatre héros ! A se pisser dessus ! 

Explosions de cervelles, tête coupée, bras arraché, corps coupé en deux et j'en passe, Peter Jackson nous offre un véritable festival de gore festif qui font de Bad Taste, en 1988, le film le plus gore jamais fait. Une consécration qui sera pulvérisée en 1992 par le même Peter Jackson et son génial Braindead

En l'état, Bad Taste est un pur film récréatif, qui souffre tout de même d'une certaine répétitivité dans ses rebondissements, de scènes d'action réalisées avec les moyens du bord et qui, il faut bien le reconnaître, font un peu nanar, d'un rythme pas toujours enlevé mais comme déjà dit, c'est cet aspect bricolage qui fait tout le charme du film. 

Si vous n'avez jamais vu Bad Taste mais que vous connaissez la majorité des films de Peter Jackson, nul doute que vous allez avoir la mâchoire qui va se détacher devant le résultat. A noter que le réalisateur interprète deux personnages dans son propre film, celui de l'hilarant Derek et son bout de crâne qui tombe, et celui de Robert l'extraterrestre ! 




Stéphane ERBISTI

ATTACK THE BLOCK (2011)

 

Titre français : Attack the Block
Titre original : Attack the Block
Réalisateur : Joe Cornish
Scénariste : Joe Cornish
Musique : Steven Price
Année : 2011
Pays : Angleterre, France
Genre : extraterrestre
Interdiction : /
Avec : John Boyega, Jodie Whittaker, Nick Frost, Alex Esmail, Leeon Jones...


L'HISTOIRE : Sam, une jeune infirmière habitant dans la banlieue sud de Londres se fait racketter en soirée par une bande d'ados la délestant de son portefeuille et d'une bague de valeur. Soudain, comme tombée du ciel, une créature hideuse assaille Moïse, le leader du gang qui décide d'occire l'affreuse bestiole, ce qui provoque fortuitement la fuite de l'agressée nocturne. Le travail étant fait, les adolescents décident d'aller exhiber leur trophée à Hi-Hatz, caïd et dealer notoire du block, une barre d'immeubles du quartier où ils habitent tous. Mais c'est à partir de cet événement que notre bande va devoir faire face à une invasion de féroces extraterrestres, ce qui transformera leur cité en véritable terrain de chasse et bientôt leur immeuble en abri de fortune complètement assiégé. Ils devront alors se débrouiller par leurs propres moyens tout en évitant les rafles inopinées des forces de police locales. Survivront-ils à cette nuit d'enfer ?


MON AVISAttack the Block est, avant toute chose, un film référentiel. Le titre rappelle en effet la comédie coréenne Attack the Gas Station dans laquelle quatre petits voyous séquestrent le pompiste d'une station-service. Les plans de rues et autres immeubles filmés la nuit font quant à eux référence à Les Guerriers de la nuit de Walter Hill, influence revendiquée par Joe Cornish lui-même. Enfin, le personnage de Moïse a été imaginé comme une évocation de Snake Plissken, le héros interprété par Kurt Russell dans New York 1997 et Los Angeles 2013, deux fleurons d'anticipation devenus cultes signés John Carpenter. Mais est-ce suffisant pour faire de ce métrage un film OVNI marquant son époque ? Voyons voir cela de plus près.

Connu principalement Outre-manche pour la série comique culte The Adam and Joe Show et ses apparitions dans Shaun of the Dead puis Hot Fuzz, le britannique Joe Cornish signe avec Attack the Block, son premier long-métrage. Il change de registre et s’attelle ici à l'univers de la science-fiction avec pour intrigue principale une invasion extraterrestre en plein milieu urbain. Mais ce qui fait l'originalité de son film, c'est que l'histoire ne se déroule pas aux Etats-Unis (comme c'est souvent le cas pour ce type de productions) mais dans le sud de Londres, en plein cœur d'une cité HLM pour être plus précis. On y croise un groupe d'adolescents, petites frappes vivotant de menus larcins, de rackets et deals en tous genres qui tombent nez à nez avec une armada d'aliens débarqués sur Terre via des météorites.

Budgété à seulement 9 millions de £ (environs 10 millions d'euros), Attack the Block apparaît de prime abord comme une série B limitée, mais très ancrée dans la réalité (vie dans les cités, contrôles des forces de l'ordre, discriminations, trafics divers, distinction des classes sociales, etc.) et dans le Londres d'aujourd'hui. Cela étant, après une analyse plus poussée, le manque de moyens n'est pas flagrant à l'écran, bien au contraire ! Le réalisateur et les producteurs ont été malins puisque le choix des scènes tournées dans la pénombre et la forme des envahisseurs leur ont permis de faire de grosses économies sur les effets spéciaux (des costumes tout simple d'aliens aux dents fluorescentes et puis c'est tout !) qui sont certes peu fréquents mais de qualité, c'est déjà ça ! 

En revanche, pour ce qui est du discours politique pseudo moralisateur, on repassera. Le film exalte la culture hip-hop (on vole, on fume, on deale en écoutant du rap qui décrédibilise la police) et n'évite pas les clichés surtout lorsqu'il s'essaie à une petite morale policière (tous nos actes ont des conséquences) ou qu'il dépeint de manière peu subtile les différentes classes de la société britannique (les racailles habitent toutes dans des cités, lieux sordides où tout le monde s'habille de façon pittoresque, parle verlan en insultant son prochain, quand il ne le dépouille pas !). A une époque où les gens vont mal à cause de la crise et de l'insécurité touchant les grandes nations européennes (cf. les récentes révoltes de jeunes en Angleterre en août 2011) il serait bien d'éviter toute stigmatisation des banlieues malvenue…

Côté casting, rien de notable à signaler, puisque que c'est une grande première pour les jeunes acteurs John Boyega, Paige Meade, Alex Esmail et Simon Howard, incarnant certains ados du film. Seuls Jumayn Hunter (vu dans Eden Lake) et Nick Frost, fidèle complice de Simon Pegg (dont le récent Paul) incarnant Hi-Hatz et Ron alias le caïd et son dealer cool, ont un CV avec une expérience cinématographique véritable. Alors certes, faire un film avec des inconnus apporte un cachet d'authenticité, un certain naturel de la part des acteurs. Toutefois, pour capter l'attention du public, il faut un minimum d'empathie, d'identification aux personnages. Et en ce domaine, le bât blesse carrément. Les protagonistes ne sont pas du tout sympathiques, ils sont juste infects et agaçants. On n'a qu'une seule envie en les voyant : qu'ils se fassent bouffer tous tout cru par les bébêtes intergalactiques en transhumance sur la belle bleue !

En ce qui concerne le score, qui entre nous est très bon, on a à la manœuvre Steven Price, ayant déjà travaillé sur la musique des deuxième et troisième volets de Le seigneur des Anneaux ainsi que sur celle de Batman Begins, autrement dit ce n'est pas un manchot. Mais on trouve également des morceaux connus empruntés çà et là. On pense notamment au générique de fin signé Basement Jaxx et surtout au formidable Sound Of Da Police de KRS-One. Mais si, c'est ce tube de hip-hop fabuleux qui fait : Ouh ouh, that's the sound of da police, ouh ouh that's the sound of da beast, remixé également par Cut Killer chez nous en France !

Alors oui c'est vrai, ce métrage est empli de défauts qu'on mettra sur le dos de la première œuvre, mais il y a deux, trois trucs à sauver quand même. Attack the Block est énergique (les scènes d'action s'enchaînent de manière ininterrompue), doté de SFX satisfaisants dans la mesure où Joe Cornish nous offre le spectacle d'une SF débridée légèrement gore. Et en cela, on ne peut que le féliciter : il déploie une certaine énergie de sale gosse qu'on ne peut que souligner. Il a du talent, et parvient avec trois fois rien à faire un film qui ressemble à quelque chose. 

Mais faire passer des racailles au rang de héros sacrificiels était l'erreur du métrage : ce choix était mauvais, on a juste envie de les voir se prendre une bonne raclée et puis c'est tout ! Le discours politique sous-jacent est également lamentable puisque par trop réducteur. Alors pour ton prochain long-métrage Joe, tu travailleras davantage les domaines suivants : évite les personnages superficiels voire caricaturaux et de faire de la philosophie de comptoir sur des thèmes de société sujets à controverses et que tu ne maîtrises pas, ça ne te va pas du tout et vient plomber tout l'ensemble de ton œuvre. Rassure-toi cependant, ton film est sans temps mort, contient de bonnes séquences (voir le final notamment), un bon score et constitue finalement un divertissement simpliste certes, mais relativement efficace quand on n'est pas trop difficile. Alors attention la prochaine fois, car tu seras attendu au tournant ! 




Vincent DUMENIL

THE ARRIVAL (1996)

 

Titre français : The Arrival
Titre original : The Arrival
Réalisateur : David Twohy
Scénariste : David Twohy
Musique : Arthur Kempel
Année : 1996
Pays : Usa, Mexique
Genre : Extraterrestre
Interdiction : /
Avec : Charlie Sheen, Teri Polo, Tony T. Johnson, Lindsay Crouse, Ron Silver...


L'HISTOIRE : Tandis que Ilana Greene découvre en arctique un îlot couvert de verdure et de fleurs de pavots, Zane Zaminski, radio-astronome travaillant pour le compte de la Nasa, détecte un signal en provenance de l'étoile Wolf 336, qui pourrait être la preuve d'une vie extraterrestre. Pour son employeur Phil Gordian, cependant, l'enregistrement est trop court et trop sujet à caution ; il annonce à Zane que les restrictions budgétaires l'obligent à le virer, avant de détruire l'enregistrement sitôt que ce dernier a quitté son bureau. Mais Zane ne s'avoue pas vaincu et continue ses recherches par ses propres moyens : elles le mèneront au Mexique, où il découvrira une vérité stupéfiante...


MON AVISGrand passionné du genre fantastique et science-fiction, le talent créatif de David Twohy s'est déjà exprimé à travers le meilleur et le pire (scénarios des Warlock, du Fugitif avec Harrison Ford et de Waterworld, réalisation de The Grand Tour pour la télévision) lorsqu'il obtient les crédits de Live Entertainment pour tourner The Arrival

Prenant pour sujet la classique invasion extraterrestre, déjà superbement illustrée par L'invasion des profanateurs ou encore la série V, il en reprend la veine paranoïaque et y greffe la réalité du réchauffement planétaire, livrant un film autrement plus fin et intelligent que les futurs Independence Day et compagnie.

 Tout comme Abîmes, The Arrival s'inscrit dans une lignée scénaristique bien balisée que Twohy utilise avec talent pour parvenir à ses fins. On peut grosso modo découper son film en deux grandes parties, chacune représentant fort bien les deux pôles majeurs que le réalisateur cherche à concilier dans chacune de ses œuvres. Jusqu'à la moitié de The Arrival, nous suivons donc les recherches de Zane Zaminski, dont la passion se heurte aux réalités professionnelles et aux difficultés de couple, et qui trouvera de l'aide en la personne de Kiki (Tony T. Johnson), jeune adolescent curieux et avide de connaissance. Des clichés dont David Twohy se sert heureusement sans la lourdeur hollywoodienne habituellement de mise, et qu'il pervertira habilement; nous épargnant aussi bien la hard science m'as-tu-vu que les scènes guimauves, on sympathise vite avec les personnages à mesure que la paranoïa de Zane se justifie. La patte de Twohy, tout en souplesse et en fluidité, est déjà là, et on se laisse embarquer sans problème dans cette histoire de mystère et d'aventure.

A partir du moment où Zane se rend au Mexique et rencontre son alter ego Ilana Greene (personnage malheureusement peu exploité), The Arrival dépasse toutefois le mystère, et l'on entre de plein pied dans la science-fiction mâtinée d'espionnage. Si les maquillages et les effets spéciaux ne sont pas toujours d'une grande réussite (The Arrival n'a évidemment pas bénéficié de moyens financiers comparables à ceux dont dispose un Steven Spielberg), les décors sont quant à eux crédibles, et Twohy compense avec aisance son handicap, amenant la découverte de la véritable nature des extraterrestres et de leur complot dans une progression dramatique parfaite. La poursuite pendant la fête des morts, la scène aux scorpions et l'intrusion de Zane dans la base souterraine ponctuent cette seconde partie et la rythment sur un mode haletant, tandis que le discours des envahisseurs met le doigt sur une réalité contemporaine toujours d'actualité…

Sans doute pourra-t-on reprocher à David Twohy une certaine timidité, dans la mesure où, se démarquant aussi bien de la pure ambiance que du pur spectacle, il semble ne vouloir s'engager à fond dans aucune direction précise, perfectionnant plutôt ses gammes en vue des films futurs. Toujours est-il que The Arrival constitue un divertissement de qualité, assurant la transition entre le feuilleton populaire et le grand cinéma sans recourir aux grosses caisses confondant la force et l'effet…




Stéphane JOLIVET

ALTERED (2006)

 

Titre français : Altered
Titre original : Altered
Réalisateur : Eduardo Sanchez
Scénariste Jamie Nash
Musique Tony Cora, Exiquio Talavera
Année : 2006
Pays : Usa
Genre : Extraterrestre
Interdiction : -12 ans
Avec Paul McCarthy-Boyington, Brad William Henke, Michael C. Williams...


L'HISTOIRE : Aux Etats-Unis, dans une forêt loin de tout, Cody, Otis et Duke, des chasseurs un peu rednecks sur les bords, capturent une bien étrange créature. Ils décident de l’emmener chez Wyatt, un vieil ami qu’ils n’ont pas revu depuis une éternité et qui ne souhaite pas, dans un premier temps, se mêler de leurs affaires. En effet, il semble craindre l’entité pour on ne sait quelle raison et ne paraît pas ravi de revoir ses vieux potes avec lesquels il partage pourtant un terrible et ancien secret. Malgré cela, il leur ouvre la porte. Hope, la petite amie de Wyatt, appelle alors la police, mais avant que le shérif local n’arrive, tous les ingrédients sont réunis pour qu’une nuit de terreur s’ensuive…


MON AVISRéalisé par Eduardo Sanchez à qui l’on doit pour partie le très surestimé Le Projet Blair Witch (l’autre moitié étant due à Daniel Myrick qui, de son côté, œuvre aussi dans le cinéma de genre avec Solstice), le récent mais moyen Exists et le trop méconnu mais honnête Lovely Molly, Altered (titré aussi Altered - les Survivants) est un DTV débarqué chez nous avec pas mal de retard, mais on va vite comprendre pourquoi.

Pour faire simple, Altered tourne essentiellement autour de sept personnages (y compris le séquestré), et seulement deux, trois endroits avec principalement la maison, le garage et l’atelier de Wyatt (interprété par Adam Kaufman, seul acteur au Curriculum Vitae convenable avec une tête connue et ayant joué dans la saison 4 de la série Buffy contre les vampires). Cela lui confère donc la nature d’un huis clos, donnant une véritable atmosphère de cocotte-minute, avec une tension qui se développe rapidement dans le film et prête à exploser à tout moment alors que Wyatt et ses amis bataillent sur la façon de gérer l'étranger retenu en captivité. Avec tous ces éléments, on retrouve ainsi la patte de Sanchez et son goût pour les endroits isolés et sa manière de faire peser sur les protagonistes une menace permanente venue dont on ne sait où. Malheureusement, peut-être que tout cela peut dégager un certain capital sympathie chez certains, mais pour des spécialistes comme nous, c’est l’ennui total car ce n’est jamais original (c’est vrai quoi, le script rappelle trop Dreamcatcher en transposant les lieux !) et surtout, le manque de budget se fait vite ressentir sur l’ensemble.

Jamais une idée vraiment intéressante n'émerge donc de ce métrage, sinon que l'alien est dans la place, qu'il est dangereux (car il ne faut pas le regarder dans les yeux sinon il vous contrôle pour une courte durée) et que certains des personnages sont possiblement infectés. Et peut-être encore que les copains du martien vont rappliquer, c’est pourquoi Wyatt, qui semble être connecté avec l’entité (aurait-il été victime d’une abduction dans sa prime jeunesse ? Allez savoir…), ne sait pas trop comment se placer par rapport aux événements ayant lieu dans son hangar. Tantôt impuissant, tantôt leader, il change perpétuellement d’attitude et désarçonne souvent le spectateur par ses choix. Mais il n’est pas le seul à agir étrangement. Ses comparses, en plus de leurs dialogues assommants voire complètement insignifiants, font des erreurs de débutants. A croire qu’ils n’ont jamais visionné de film d’horreur les malheureux ! Par exemple, ils oublient de fermer et verrouiller les portes derrière eux, ils franchissent la ligne de peinture rouge sur le sol autour de l'étranger qu'ils ne sont pas censés dépasser et surtout, ils continuent de regarder le captif dans les yeux. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenus les bougres !

Et puis, le look on ne peut plus kitsch de l'alien tout droit sorti des séries B des années 50 n’aide pas vraiment le film à décoller. Son costume vert est risible, mais avec ses mâchoires et ses yeux grotesques, il rappelle un peu les monstres de Le Continent des Hommes Poissons' de 1979, c’est dire si c’est daté ! Pourtant, Altered est tout de même assez saignant (voir la scène avec les boyaux qui sortent de l’estomac d’un des personnages ou encore celle avec un protagoniste contaminé qui voit sa chair se décomposer) et les SFX mettent assez bien en valeur l’aspect crasseux du métrage (cf. la scène dans la baignoire). Il est juste alors dommage que l'extraterrestre ne soit pas resté caché sous sa couverture ou plongé dans la pénombre plus longtemps !

Assez gore mais porté par des acteurs peu convaincants débitant des dialogues navrants, Altered est en plus plombé par un scénario aussi mince qu’une feuille de papier hygiénique et des maquillages antédiluviens datant du siècle dernier ! Les rares moments de tension sont loupés, ce qui en fait un film d’otages et ravisseurs complètement raté. Et je ne vous parle pas de la fin venue d’ailleurs, c’est le cas de le dire ! Bref, un huis clos horrifique que l’on oubliera aussi vite que possible.




Vincent DUMENIL

ALMOST HUMAN (2013)

 

Titre français : Almost Human
Titre original : Almost Human
Réalisateur : Joe Begos
Scénariste Joe Begos
Musique Andy Garfield
Année : 2013
Pays : Usa
Genre : Extraterrestre
Interdiction : -12 ans
Avec Graham Skipper, Josh Ethier, Vanessa Leigh, Susan T. Travers...


L'HISTOIRE : Nous sommes en 1987, dans une petite ville proche du Maine. Une nuit, Seth voit son meilleur ami, Mark, disparaître dans une explosion de lumière fluorescente mystérieuse et bleutée en provenance du ciel. Deux ans plus tard, alors que Seth peine à se remettre des conséquences de ce terrible accident et que les soupçons continuent de peser sur lui, une série de meurtres étranges viennent perturber la quiétude de la communauté locale. A la lueur d’indices éclairés, Seth découvre que Mark est de retour et qu’il pourrait avoir un rapport avec ces assassinats. Ainsi, à l’aide de Jen, l’ancienne petite amie de son ex meilleur pote, il essaiera d’arrêter ce dernier, bien décidé à envahir la ville et même plus. Qui sortira vainqueur de cet affrontement ?


MON AVISJoe Begos est un amoureux des années 1980 et de la VHS horrifique et ça se voit ! Avec Almost Human (à ne pas confondre avec la série éponyme) il nous concocte une véritable lettre d'amour en hommage à cette vague de films d'horreur, mais tout comme pour de nombreux longs-métrages du passé, il présente une pellicule d’un niveau moyen, aussi bien par son générique (qui emprunte une police inspirée de Halloween) que par sa réalisation semblant vraiment datée. 

Ainsi, lorsque l’on commence le visionnage, on a l’impression de se retrouver devant un conglomérat de Bad Taste, L’invasion des Profanateurs, The Thing, Xtro ou encore Hidden, rien que ça ! Mais à part ça, le scénario est creux et ne contient même pas le semblant d’une bonne idée, cela ressemble plus à du pompage qu’à un hommage aux films précités. Bref, c’est l’histoire d’un mec qui a été victime d’une abduction extraterrestre et qui réapparaît un beau jour dans le but de transformer les gens comme lui à l'aide de parasites qui contrôlent le corps humain. Et là commence l'invasion, il va tuer les premiers venus pour les inséminer, les victimes renaissant - après un passage dans une sorte de cocon - sous forme humaine avec la créature en eux. Leur comportement général, comme dans tout bon film d'enlèvement extraterrestre qui se respecte, est altéré : ils deviennent en gros des tueurs psychopathes silencieux. Et donc le long-métrage n’avancera qu’en fonction de cet élément principal : entre deux dialogues insipides, il y aura une scène de meurtre ! Pour son premier film Joe Begos propose alors le strict minimum en ne creusant pas du tout les éléments qu’il a empruntés par ci, par là, surement par manque de moyens ou bien d'idées ou tout bonnement pour cause de flémingite aiguë !

Toutefois, on peut porter à son crédit le fait que le métrage nous offre, à l’image d’un slasher, de nombreuses morts avec une petite touche gore bien vue ! Ce qui est, somme toute, une petite satisfaction car les meurtres sont bien violents et sanglants. Tout comme les effets horrifiques tiennent tout à fait la route et sont bien sympathiques pour certains (notamment la membrane d’insémination !) mais ça reste trop peu pour maintenir un réel intérêt sur la longueur même si le film est assez court (1h10 hors générique !). C’est bien simple, hormis les homicides, le métrage n’est qu'une succession d'incohérences, d’ellipses, de choix incompréhensibles, de gags involontaires, de faux raccords, de dialogues maladroits qui font que l'on se demande quand même comment le réalisateur a pu arriver au terme de son entreprise sans que ses producteurs ne se posent la moindre question sur la qualité de ce qu’ils ont financé ! 

Mais le pire de tout, outre le scénario écrit avec les pieds, c’est le jeu des acteurs. Ces derniers sont en effet épouvantables, mais ne semblent pas le faire exprès, ce qui peut vous faire rire si vous aimez le comique absurde, bien évidemment ! Ils ont tous autant de charisme qu’une huître après une marée noire et leur interprétation est si insipide que tous les films d’Eric Rohmer vous paraîtront doux et hyper bien joués en comparaison, c’est dire ! On peut cependant arguer qu’à leur décharge, ils ne sont pas aidés par le script : d’un côté on a le méchant (qui a bien le physique de l’emploi, reconnaissons-lui au moins ça !) et de l’autre les gentils, point barre ! Peut-être qu’avec des personnages un minimum consistants, le film aurait pu s’en sortir et transcender son simple statut de série B à forte tendance Z ?

Pas sûr, car la bande-originale n’est pas non plus folichonne. Begos aurait dû (pu ?) en choisir une beaucoup plus saillante avec des effets sonores de fou, voire une qui sorte des sentiers battus genre en décalage avec ce qui apparaît à l’écran comme dans le générique de début de La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven. Mais bon, plaire à son public semble être le cadet des soucis de ce jeune cinéaste américain qui lui, semble se faire plaisir en tant que fan en assumant ses références et c’est tout ! Pour ce qui est du reste, il n’y a pas grand-chose à redire de particulier : la photographie et les décors à la périphérie du Maine, région d’adoption de Stephen King, n’ont rien de choquant, ni même de transcendant. Le plus amusant dans cette histoire, c'est que les défauts sont tellement nombreux et involontaires que leur accumulation transforme sans le vouloir le long-métrage en comédie. C’est toujours ça de gagné ma bonne dame car au moins, par moments, on rit bien !

Au final, Almost Human n’est pas un véritable navet mais ça reste un petit film sans réelle consistance. Si l’ensemble fait preuve d’une belle générosité côté horreur et meurtre, on ne peut toutefois nier que c’est plus un défouloir référentiel de la part de Joe Begos qu’autre chose. Et en dépit de son autonomie de seulement quatre-vingts minutes environ (génériques compris), le rythme est lent, certaines scènes inutiles ou bien hors écran et les acteurs sont tellement peu crédibles qu’ils semblent avoir été choisis à la courte paille ! Alors à tous les amoureux des 80's, on a envie de leur dire Soyez sympas, rembobinez ! 




Vincent DUMENIL

ALIENS VS. PREDATOR : REQUIEM (2007)

 

Titre français : Aliens vs. Predator : Requiem
Titre original : Aliens vs. Predator : Requiem
Réalisateur : Colin Strause, Greg Strause
Scénariste Shane Salerno
Musique : Brian Tyler
Année : 2007
Pays : Usa
Genre : Extraterrestre, Science-fiction
Interdiction : /
Avec Steven Pasquale, Reiko Aylesworth, John Ortiz, Johnny Lewis, Ariel Gade...


L'HISTOIRE : Un vaisseau extraterrestre s’écrase sur Terre après un combat ayant opposé des Prédators à des Aliens, ces derniers ayant donné naissance à une nouvelle race : le Prédalien, qui a survécu au crash de l’appareil. La reproduction alien commence sur Terre et les victimes ne cessent d’augmenter, les belliqueux extraterrestres mettant à feu et à sang une petite ville sans histoire. Pour parer à cette invasion, un Prédator est envoyé sur Terre afin d’éliminer les Aliens et faire disparaître toute trace de leur existence…


MON AVISEn 2004, la sortie de Alien vs. Predator provoque un tollé quasi général de la part des fans, qui s’attendaient à un film sérieux, respectant les deux franchises, et non pas à une version bande-dessinée live mettant en scène les deux monstres extraterrestres les plus réussis du cinéma. Pour ma part, avec un titre pareil, je m’attendais justement à voir un film fun, décomplexé, s’affranchissant des codes des deux sagas pour nous balancer en pleine poire des combats titanesques entre Predators, Aliens et Marines, à l’image des bandes-dessinées sorties en 89 et des jeux vidéos, les deux sources principales d’où a été tirée l’idée du film. Je fais donc partie des (très) rares personnes ayant apprécié le film pour ce qu’il est, un cross-over qui ne se prend pas la tête, possédant de bonnes idées, et qui nous en donne pour notre argent. Un film à part, qu’il ne faut pas chercher à inclure dans les sagas respectives en fait, et qu’il faut prendre comme un pur divertissement, ce qu’il est avant tout.

L’annonce d’une suite n’avait pas provoqué un enthousiasme généralisé non plus. Les détracteurs du premier opus étaient néanmoins plus mitigés dans leurs propos puisqu’ils s’étaient mis en tête qu’on ne pouvait de toute façon pas faire pire que le film de Paul W.S. Anderson et qu’il fallait donc donner sa chance au film des frères Strause. Les premières images dévoilées, laissaient d’ailleurs entrevoir un film bien bourrin, avec son lot de séquences spectaculaires. A l’arrivée, la constatation qui s’imposa d’emblée fut : on va sûrement revoir à la hausse le film d’Anderson ! Comme quoi…

Les frères Strause, qui travaillent dans le domaine des effets spéciaux avant tout, décident donc trois ans après le film d’Anderson de livrer au monde leur vision de ce duel titanesque en passant derrière la caméra. Ils ont (apparemment) un atout de taille pour réussir cette mission, puisqu’ils sont fans des deux sagas qu’ils connaissent par cœur. Peut-être même un peu trop d’ailleurs parce qu’à la vision de leur film, on ne peut justement s’empêcher de penser à tous les films existants, tant les clins d’œil sont appuyés, reprenant même des séquences ou des idées à l’identique, et enlevant à cet Aliens versus Predator : Requiem toute âme ou originalité. On a donc pèle-mêle : un alien qui tombe dans une piscine et nage sous l’eau pour chopper une victime (Alien : La Résurrection), un alien qui s’approche du visage de sa victime et le renifle (Alien 3), un alien qui saisit un ouvrier pour faire exploser son crâne d’un bon coup de mâchoires (Alien le Huitième Passager), l’éjection d’une capsule d’un vaisseau qui va finir sa course sur Terre (Predator), un corps pendu par les pieds et totalement dépecé (Predator 2) et j’en passe… Bref, des tas de références, d’allusions ultra poussées à tous les films que le spectateur connaît aussi très bien et qui finissent par alourdir le propos pour au final ne pas jouer en faveur du film lui-même. Des petits clins d’œil, on peut trouver ça fun, mais là, c’est un peu trop poussé quand même…

Autre point négatif, la luminosité des séquences d’action et de combats. Déjà au cinéma, tout n’était pas super lisible, la plupart des scènes marquantes se déroulant dans la pénombre, rendant difficile la compréhension de ce qui se passe à l’écran. Dans certains combats, on ne pourrait se prononcer sur qui frappe qui, tant on ne discerne pas qui fait quoi justement. Je n’ose imaginer alors le rendu sur un écran de 55cm, voir même de 70cm. Autant aller acheter des lunettes à infrarouges avant d’enclencher le DVD dans son lecteur. Tout le film n’est pas comme ça, heureusement, mais la plupart du temps, ça se passe dans l’obscurité et on ne distingue pas toujours grand-chose.

Les personnages humains ne sont pas non plus à mettre dans les points positifs du film. En fait, ils sont tellement stéréotypés qu’on ne les trouve pas intéressant pour deux sous. On a le grand frère ex taulard qui revient dans sa ville natale, le petit frère amoureux d’une jolie blondinette qui est déjà en couple, cette dernière (plutôt jolie d’ailleurs !) se la jouant femme fatale, le flic de couleur qui a du mal à faire sa place parmi la population, l’ex copain de la blondinette qui a un Q.I. proche de celui d’une moule, et le pire de tout, la militaire revenant de mission et qui, comme par hasard, sait tout faire, sait piloter n’importe quel véhicule de l’armée. Bref, tout un joyeux tas de protagonistes bourrés de clichés maintes fois vus et qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire.

Reste ceux pour qui on est venu, à savoir les Aliens et le Predator. Ben heureusement qu’ils sont présents ceux là ! Le Predator est toujours aussi beau, majestueux et combatif. Accordant toujours un statut a part au code d’honneur (la très belle scène où il pose délicatement sa main sur le corps d’un de ses compatriotes morts et incline sa tête en signe de respect), il a ici une nouvelle mission, celle d’effacer toute trace du passage des Aliens. Pour se faire, il dispose d’un curieux liquide bleuté qui désagrège n’importe quoi à une vitesse effarante. Petite faiblesse du scénario, le Predator agit au départ de manière discrète afin de ne pas faire naître des soupçons chez les humains mais finit par tout faire exploser avec bruits et fracas. On a déjà vu mieux comme tactique de discrétion…

Les Aliens ont à peu près le même look que d’habitude, sont toujours aussi belliqueux et sans émotions aucune quand il s’agit de tuer, ce qu’ils font très bien. La séquence où la garde nationale arrive en ville pour se faire dézinguer par les Aliens est assez sympathique, voir jubilatoire.

Évoquons également le fameux Predalien, qu’on aura aussi bien du mal à distinguer du fait de la luminosité faiblarde. Les réalisateurs auraient pu lui donner un rôle un peu plus consistant parce que là encore, il n’apparaît pas sous son meilleur jour et n’offre pas vraiment de séquences dignes d’intérêt, hormis celle de l’insémination d’une femme enceinte.

Comme vous l’aurez constaté, on a plus de points négatifs que de positifs à l’arrivée. Pourtant, tout n’est pas non plus à jeter. Certaines parties du film sont agréables à regarder, certaines séquences se montrent même assez cruelles (la contamination du père et de son fils au début), il y a pas mal d’action et nos deux peuplades extraterrestres ennemies sont souvent présentes à l’écran. Le film fera l’affaire s’il n’y a rien à la télé et s’avère même un peu mieux à visionner chez soi qu’au cinéma, hormis ce problème de luminosité qui tend trop vers le sombre. Bref, rien de sensationnel au final, juste une tentative pas toujours réussie d’en donner enfin pour son argent aux spectateurs. Aliens vs. Predator : Requiem n’est pas un nanar intergalactique non plus (qui a dit si ! ?), il reste divertissant dans son ensemble. Mais ça m’étonnerait aussi que vous le regardiez plusieurs fois d’affilé, comme vous avez pu le faire avec les autres films des deux sagas…




Stéphane ERBISTI