Affichage des articles dont le libellé est aventure préhistorique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est aventure préhistorique. Afficher tous les articles

65 - LA TERRE D'AVANT (2023)

 

Titre français : 65 - La Terre d'Avant
Titre original : 65
Réalisateur : Scott Beck, Bryan Woods
Scénariste : Scott Beck, Bryan Woods
Musique : Chris Bacon
Année : 2023
Pays : Usa
Genre : Aventure préhistorique, science-fiction
Interdiction : /
Avec : Adam Driver, Ariana Greenblatt, Chloe Coleman...


L'HISTOIRE : Après un terrible crash sur une planète inconnue, le pilote Mills découvre rapidement qu’il a en réalité échoué sur Terre… il y a 65 millions d’années. Pour réussir leur unique chance de sauvetage, Mills et Koa l’unique autre survivante du crash, doivent se frayer un chemin à travers des terres inconnues peuplées de dangereuses créatures préhistoriques dans un combat épique pour leur survie...


MON AVISAdam Driver vs Dinosaurs. Voici résumé, en 4 mots, l'intégralité du concept de ce 65 - La Terre d'Avant, pour le meilleur comme pour le pire. L'idée est simple, ce qui permet parfois d'avoir des divertissements de qualité. Hélas, les scénaristes Scott Beck et Bryan Woods, principalement connus pour leur travail sur le sympathique Sans un bruit, vont décider de s'écarter de cette simplicité avec une idée brillante : le babysitting. Parce qu'après The Mandalorian et The Last of Us, on ne peut décemment pas imaginer un héros tenter de survivre seul : il faut lui coller une mioche dans les basques. Ce ne sera même pas la pire idée d'un scénario totalement à la dérive.

65 va ainsi donner l'impression d'avoir été écrit par des collégiens, à grands renforts de lacunes narratives, de deus ex machina, d'ellipses bien commodes et d'incohérences scénaristiques. Le problème, c'est que l'ensemble du film ne semble guidé que par les notions de chance et de malchance. Le vaisseau d'Adam Driver s'écrase sur une planète hostile ? Pas de chance. Mais Adam Driver est le seul à avoir survécu : chance. Le seul ? Non, car il parvient à sauver une gamine juste avant la défaillance de son système de survie : chance ! Mais celle-ci a perdu ses parents dans l'accident, et ne parle pas la même langue que le héros : pas de chance... Adam Driver tente de retrouver le reste de son vaisseau, mais la balise n'émet plus : pas de bol. Mais un rayon du soleil va venir se refléter dessus pile au moment où Driver regarde dans cette direction : CHANCE !!! Je ne vais pas vous faire tout le film, mais entre les grottes dont on nous miraculeusement, les geysers se déclenchant au bon moment, les dinosaures choisissant de n'attaquer les personnages qu'après avoir indiqué leur présence ou la séquence des sables mouvants, le scénario semble avoir pour unique but de multiplier les poncifs et les pires ficelles. C'est simple, on lève tellement souvent les yeux au ciel qu'on pourrait suivre en temps réel l'arrivée d'un astéroïde.

Même la promesse de départ, celle de voir Adam Driver dégommer du dinosaure, tourne court. D'abord parce qu'il n'y a pas beaucoup de dinosaures sur cette planète. Ensuite parce qu'il passera la majorité de son temps à essayer de communiquer avec la gamine. Enfin parce que même quand le duo croise des dinosaures, ceux-ci deviennent soudainement inoffensifs et maladroits. Bref, rien de bien dangereux, surtout pour menacer les deux uniques personnages de l'histoire. On ne ressent donc aucune tension, pour des personnages on n'aura de toute façon jamais réussi à s'attacher. Pire que tout : même les séquences d'action sont terriblement molles et sans impact... et terriblement laides.

Car le monde imaginé par 65 est triste comme un après-midi dans le centre-ville de Douai. Aucune couleur, aucune vie, juste quelques créatures vaguement agressives errant sans but, tentant mollement quelques jump-scares et ne représentant jamais une véritable menace. Les dinosaures eux-mêmes sont d'une étonnante laideur, bien loin des créatures de la saga Jurassic Park / World (quoique le Giganotosaure de Jurassic World : le monde d'après pourrait sans doute rivaliser).

Bref, 65 c'est Adam Driver vs Dinosaurs, mais sans vraiment mettre de dinosaures, ni d'affrontements. Les auteurs de Sans un bruit déclinent donc leur concept, avec un film sans histoire, sans personnages, sans frisson, sans passion, sans relief et sans souffle. Et donc, sans intérêt. La prochaine fois, ce sera aussi sans moi. 




Steeve RAOULT

10000 (2008)

 

Titre français : 10000
Titre original : 10,000 BC
Réalisateur : Roland Emmerich
Scénariste : Roland Emmerich
Musique : Harald Kloser
Année : 2008
Pays : Usa
Genre : Aventure, Préhistoire
Interdiction : /
Avec : Steven Strait, Camilla Belle, Cliff Curtis, Nathanael Baring, Tim Barlow, Joel Fry...


L'HISTOIRE 10 000 ans avant notre ère, au coeur des montagnes... Le jeune chasseur D'Leh aime d'amour tendre la belle Evolet, une orpheline que sa tribu recueillit quelques années plus tôt. Lorsque celle-ci est enlevée par une bande de pillards, D'Leh se lance à sa rescousse à la tête d'une poignée de chasseurs de mammouths. Le groupe, franchissant pour la première fois les limites de son territoire, entame un long périple à travers des terres infestées de monstres, et découvre des civilisations dont il ne soupçonnait pas l'existence. Au fil de ces rencontres, d'autres tribus, spoliées et asservies, se joignent à D'Leh et ses hommes, finissant par constituer une petite armée. Au terme de leur voyage, D'Leh et les siens découvrent un empire inconnu, hérissé d'immenses pyramides dédiées à un dieu vivant, tyrannique et sanguinaire. Le jeune chasseur comprend alors que sa mission n'est pas seulement de sauver Evolet, mais la civilisation toute entière...


MON AVISRoland Emmerich. Un nom qui éveille chez la majorité des cinéphiles avertis une sorte de dédain, et pour d'autres un étrange mélange d'attirance et de répulsion. Cette folie du blockbuster qui explose dans tous les coins et qui ne demande aucun effort de réflexion, ni pour le scénariste, ni pour le spectateur, c'est son domaine Réalisateur spécialisé dans le film fantastique à gros budget, il a connu le succès avec le sympathique Universal Soldiers, avec l'ami Jean Claude Van Damme. Succès qui sera confirmé par Stargate, la porte des étoiles, mais qui ne sera que les prémices au nanar hyper friqué et hyper patriotique que sera Independence Day. Très controversé, l'allemand continuera son aventure par l'adaptation américaine du reptile japonais avec Godzilla (1998), avec pour résultat majeur de subir les foudres nippones. Après une incursion dans le film de guerre avec The Patriot, il reviendra à son genre de prédilection avec le très moyen Le Jour d'après, qui illustre parfaitement sa carrière : un blockbuster misant sur le spectaculaire davantage que sur son scénario, et au final bien creux malgré les possibilités qu'offrait le thème abordé. Il débarque donc de nouveau sur nos écrans avec 10 000, film d'aventures se déroulant, comme l'indique le titre original, 10 000 ans avant Jésus Christ (les mystères de la traduction française...peut-être la volonté de surfer sur le succès d'un autre film au titre numérique, 300, d'autant que les affiches sont assez semblables ?). Toujours est-il qu'avec Emmerich, nous sommes prévenus : si on va voir le film, on devra s'attendre à du spectaculaire, du spectaculaire, et du spectaculaire.

Hélas, autant le dire tout de suite, le film ne remplit que très rarement ce contrat à ce niveau là. Sans doute handicapé par l'impossibilité d'utiliser des explosifs (encore qu'on n'en aurait plus été à un anachronisme près), Emmerich stagne, et peine à donner autant d'action décérébrée que dans ses autres films. Certains compenseraient en étoffant le fond, mais pas le réalisateur allemand : le scénario est d'une platitude rarement atteinte, même pour lui, et consistera à aller d'un point A à un point B, pour aller sauver une demoiselle en détresse, le tout transposé dans la Préhistoire selon Roland et arrosé d'une prophétie stupide. Un parcours émaillé d’embûches donc, dont la plupart ne cassent pas trois pattes à un oiseau géant : convertir les autres tribus à leur cause, chasser, fuir, traverser un désert. Pas grand chose à se mettre sous la dent donc. D'autant que les scènes d'action, que les amateurs attendaient impatiemment, sont largement loupées et se comptent sur les doigts d'une main mutilée : une chasse au mammouth, une attaque d'oiseaux géants, et le final. Mais là où le film devient frustrant, c'est par l'absence, pendant quasiment tout le métrage, des animaux préhistoriques qui peuplaient les bandes annonces, photos et affiches.

Nous aurons ainsi d'abord droit à une chasse aux mammouths peu intéressante, la faute à des effets spéciaux pas forcément à la hauteur au niveau de la crédibilité de leur déplacement et à une certaine tendance au second degré bien malvenu. Puis ce qui est sans doute LA scène spectaculaire du métrage, celle de l'attaque des oiseaux géants. Pour la culture (et pour me la péter un peu avec mes quelques connaissances paléontologiques, j'avoue), ceux-ci ont bel et bien existé, et semblent être des Phorusrhacos ou des Diatrymas (avec une préférence pour les premiers, qui sont a priori moins robustes que les seconds). Le problème étant qu'ils avaient disparu depuis des milliers d'années avant l'époque supposée du film. Efficace malgré un montage assez épileptique, ce passage sera suivi du passage le plus stupide du film : celui du Smilodon. Comme dit plus haut, l'absence manifeste des animaux dans un métrage qui nous promettait pourtant monts et merveilles était déjà frustrante. Elle devient carrément insultante lorsque que l'on voit l'utilisation du prédateur à dents de sabre. Outre le même problème que les mammouths au niveau du déplacement, le félin est réduit à un gros chat peu menaçant, comprenant a priori le langage humain. On viendra nous dire que ça fait partie de la prophétie. Je viendrai vous dire que c'est du foutage du gueule pur et simple. Je laisse la surprise de la dernière scène aux courageux qui comptent quand même aller voir le film, en prévenant néanmoins que malgré un énorme potentiel, celle-ci est également complètement loupée.

Peu spectaculaire, peu généreux en animaux, que peut-il bien rester du film ? Pas grand chose évidemment, sinon de beaux paysages, et quelques références éparpillées. On pensera notamment à 300, Conan le barbare, Apocalypto pour des scènes ou des situations quasiment identiques. On pourra également penser à la légende de l'Atlantide au détour de la prophétie, à la pyramide de Khéops (on trouve à ce propos dans le film un rapprochement avec une constellation qui semble être Orion : selon certains scientifiques, il existerait une corrélation entre les positions et orientations des pyramides de Gizeh et la constellation d’étoiles). Bref, on tente de valoriser un film creux comme on peut. Niveau casting, des têtes plus connues pour avoir joué des seconds rôle s: dans le rôle du chasseur D'Leh, on retrouve Stephen Strait, qui était à l'affiche de Le Pacte du sang de Renny Harlin, Camilla Belle, qui était la petite fille attaquée par les procompsognathus dans la scène d'introduction de Jurassic Park 2 : le monde perdu et surtout Cliff Curtis, apparu dans plusieurs films de genre comme The Fountain, Sunshine ou encore Un cri dans l'océan. On retrouvera également Omar Sharif dans la voix du narrateur. Notons tout de même que tous ces personnages sont coiffés et rasés au millimètre, et ont une dentition parfaite. Une anomalie de plus dans un océan de médiocrité.


Steeve RAOULT