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BAIT (2012)

 

Titre français : Bait
Titre original : Bait
Réalisateur : Kimble Rendall
Scénariste : Russell Mulcahy, John Kim
Musique Joe NG, Alex Oh
Année : 2012
Pays : Australie, Singapour, Chine
Genre : Sharksploitation
Interdiction : /
Avec : Xavier Samuel, Sharni Vinson, Adrain Pang, Qi Yuwu, Phoebe Tonkin…


L'HISTOIRE Après avoir perdu son ami lors d’une attaque de requin, Josh déprime et quitte son travail de sauveteur secouriste sur les plages. Plusieurs mois après cet accident, un tsunami frappe la station balnéaire où il est à présent salarié d’un petit supermarché, inondant l’établissement des rayons jusqu’au parking souterrain. Un malheur ne frappant jamais seul, deux énormes requins blancs avides de chair fraîche pénètrent dans le supermarché, nageant entre les rayons à moitié submergés sur lesquels se sont réfugiés une poignée de survivants. Entre sauvetages et tentatives d’évasion, nos malheureux réfugiés vont rapidement comprendre qu’ici ils ne sont pas tout en haut de la chaîne alimentaire…


MON AVIS Depuis le culte Les Dents de la Mer, le film de requin a souvent eu le vent en poupe. Capables de nous pondre de réelles bonnes surprises, en témoignent par exemple des Peur Bleue, La Mort au Large, The Reef, Open Water ou encore Shark 3D, des bizarreries drôles mais parfois tout juste passables comme la saga populaire des Sharknado ou encore ces étrangetés que sont les Sharktopus et les Mega Shark ou malheureusement aussi des petites déceptions comme Megalodon ou encore la saga des Shark Attack, nos cinéastes tentent encore et toujours de surfer sur le succès du film de Spielberg, ce genre particulier qu’est la sharksploitation étant fort apprécié du grand public mais également des fins connaisseurs en la matière. C’est donc aujourd’hui au tour de Bait, production mixte entre Singapour, la Chine et l’Australie, de passer à la moulinette de Horreur.com !

Alors qu’il devait réaliser ce fameux Bait, le réalisateur australien Russell Mulcahy (Razorback, Highlander, Resident Evil Extinction) laissa finalement sa place à un certain Kimble Rendall, à qui l’on doit bien des années auparavant un certain Cut, faute de planning compatible avec la production mais peut-être aussi de divergences artistiques. Notre cinéaste océanien demeura toutefois producteur exécutif sur Bait, un projet estimé à environ 20 millions de dollars qu’il est possible de visualiser en 2D ou 3D.

Que dire de cet énième film de requin ? Simple resucée de tout ce que nous avons déjà vu auparavant ou réelle bonne surprise ? Hé bien en fait, c’est un peu des deux, le film de Kimble Rendall n’ignorant pas ses aînés et se permettant pas mal de clichés mais réussissant également le pari d’apporter un petit peu d’originalité à ce genre maintes fois usé au fil de ces dernières décennies.

Alors que Bait commençait de la façon la plus classique possible pour un shark movie (une plage, des nageurs et une attaque soudaine alertant les gardes-côtes et les sauveteurs), montrant également déjà quelques maladresses dans son jeu d’acteur (la fille qui s’écrie NNNOOOONNNNN sur la plage, sautillant sur elle-même et frappant des poings dans l’eau, le regard porté au loin vers son frère qui semble ignorer que sous sa bouée nage un terrible prédateur), nous étions en droit de nous attendre à une belle bêtise bourrée d’ânerie, de poncifs et probablement même d’effets spéciaux risibles au possible. Erreur…

Certes, les incohérences sont parfois de taille, avec : des survivants du tsunami dans le supermarché qui ne sont finalement que les petits groupes de personnes présentées juste avant, aucun client ne semblant avoir survécu ; le supermarché est à moitié inondé mais le parking souterrain ne l’est pas entièrement ; nous fabriquons des tenues de protection à l’aide de caddies en un temps record et sans grande aide matériel au départ ; nos requins ont une sacrée détente mais quand ils le veulent uniquement…

Oui, les personnages sont très stéréotypés, on a tous les poncifs du genre, à savoir le beau gosse écervelé, la blonde apeurée et son petit chien que l’on espère voir bientôt dans la gueule du squale, le vilain méchant tatoué à l’hygiène douteuse, au ricanement idiot et à la grossièreté naturelle, le gentil flic qui veut protéger sa fille cleptomane qui semble n’en faire qu’à sa tête, le braqueur finalement grand cœur, le méchant patron du supermarché qui s’en prend à tout le monde, sans oublier notre héros qui se transformera comme bien souvent en un véritable guerrier pour les besoins du script. 

Certains effets spéciaux sont très moyens et ces derniers sont bien souvent ceux réalisés numériquement, les effets permis grâce aux animatroniques sont quant à eux réussis en grande partie

Alors oui, vous l’aurez aisément constaté dans mes quelques paragraphes précédents (se voulant volontairement négatifs sans pour autant être trop agressifs envers le film), nous ne pourrons pas faire que des éloges sur cette série B qu’est "bait". Mais il faut bien admettre que nous avons pourtant là un film de requin d’honnête facture qui vient apporter sa petite pierre à l’édifice sans trop d’encombres.

En effet, malgré un schéma narratif aux allures de déjà-vu, nous sommes surpris de constater que les rebondissements sont assez nombreux au final, avec tentatives d’évasion, relations humaines, attaques de requin multiples, ce qui permet à Bait de se suivre agréablement bien, le rythme étant maîtrisé et ne présentant pas de réel temps mort.

Nous avions peut-être un peu peur de voir toutes ces interactions entre personnages et tous ces caractères différents chez les protagonistes prendre le dessus sur nos requins et entacher quelque peu le suspense du film, avec problématiques familiales et complications amoureuses par exemple, mais il n’en est finalement rien et c’est tant mieux ! Bait ne fait pas dans le dialogue de remplissage ni trop dans le gnian-gnian et se permet même un peu d’humour noir bienvenu.

Au diable les bateaux / voiliers, les mangroves, les bayous ou encore les plages très prisées par les touristes, lieux dans lesquels se déroulent généralement les films de requins et de crocodiles : cette histoire se déroulant dans un supermarché tient de nombreuses promesses et permet quelques passages hautement sympathiques et rafraîchissants dans ce genre pourtant surexploité. On a les problèmes d’électricité, les produits et matériels à disposition qui flottent dans l’eau, la présence d’un parking et donc de voitures pour se réfugier, les conduits et les tuyaux par où il est possible de s’échapper entre autres.

Le casting est d’assez bonne facture également et ce malgré les stéréotypes cités avant. Pas de surenchères dans les expressions et réactions des personnages, si ce n’est quelques cris de détresse un brin exagérés, ni de comportement douteux, mis à part le fait de rester tout près de la flotte alors que chacun sait pertinemment qu’un requin sauteur peut les attraper en un coup de mâchoire ! Notre galerie de personnages tient plutôt bien la route !

Enfin, en ce qui concerne notre requin, ou plutôt nos requins car ils sont deux, nous apprécierons leur modélisation. Certes, certains effets numériques piquent légèrement la rétine mais de manière générale le boulot est bien fait et nos squales font même parfois froid dans le dos, notamment en vision sous-marine. Les scènes se déroulant sous l’eau sont très lisibles et pourront effrayer les moins habitués d’entre nous. Quant aux attaques des requins, là aussi nos prédateurs ont la part belle du gâteau : membres déchiquetés, corps coupé en deux, effusions de sang… Le spectateur en aura pour son argent !

Comme quoi, même avec de nombreuses lacunes que nous soulevons sans grande peine avec l’habitude, le film de Kimble Rendall s’avère fort divertissant et réussit même le pari de se hisser parmi les meilleurs shark movies de ces dix dernières années. Rythmé et agressif, Bait est un film à découvrir !




David MAURICE

L'ATTAQUE DES TITANS - LE FILM PARTIE 2 (2015)

 

Titre français : L'Attaque des Titans - Le Film partie 2
Titre original : Shingeki no Kyojin 2 - Endo obu za Wârudo
Réalisateur : Shinji Higuchi
Scénariste : Tomohiro Machiyama, Yûsuke Watanabe
Musique : Shirô Sagisu, Shiro Washizu
Année : 2015
Pays : Japon, Singapour
Genre : Aventure fantastique
Interdiction : /
Avec : Haruma Miura, Kiko Mizuhara, Kanata Hongô, Nanami Sakuraba…


L'HISTOIRE : Après avoir découvert qu'Eren avait le pouvoir de se transformer en Titan, le commandant du bataillon d'exploration le retient prisonnier et veut le tuer, ce qui conduit les amis du jeune homme à se rebeller. C'est alors qu'un autre Titan, dont le corps est recouvert d'une cuirasse protectrice, fait irruption et emmène avec lui Eren. Mikasa, Armin, Hansi et les autres membres du bataillon, ne sachant où est Eren, décident d'aller reboucher le trou dans le mur à l'aide d'un vieux missile a demi-enseveli qui n'a jamais explosé...


MON AVIS Suite de l'adaptation en live-action du manga L'Attaque des Titans. Comme dit dans ma chronique de la partie 1 du film, c'est une adaptation libre, une variation de l'histoire du manga et de la série-télévisée, retravaillée, remaniée pour correspondre au format cinéma, étant donné qu'il était impossible de tout retranscrire fidèlement en aussi peu de temps, les deux films durant respectivement 98 minutes et 88 minutes. 

La première partie se concluait sur la découverte du corps d'Eren à l'intérieur d'un Titan. La seconde partie, baptisé End of the World, démarre à cet instant précis, tout en nous ayant montré un court flashback juste avant, nous expliquant pourquoi Eren a le pouvoir de se transformer en Titan. Suite à ce flashback explicatif, nous retrouvons donc Eren (Haruma Miura) enchaîné et retenu prisonnier. Le commandant du bataillon d'exploration n'a pas confiance en lui et veut le tuer, provoquant un acte de rébellion de la part de Mikasa (Kiko Mizuhara), Armin (Kanata Hongô) et de ses autres amis. La confrontation tourne court puisque le Titan Cuirassé fait son apparition ! 

Honnêtement, son rendu visuel est vraiment très bon et on le reconnaît sans aucun souci. Une fois Eren kidnappé par le Titan Cuirassé, le film, toujours réalisé par Shinji Higuchi, va se révéler nettement moins rythmé que son prédécesseur, mettant plus l'accent sur l'histoire que sur les combats, même s'il y en a, rassurez-vous. Mais les Titans primaires sont quasiment absents de cette seconde partie et ne constituent plus vraiment la grande menace pour nos héros. 

Comme dans le manga, les humains se montrent bien plus dangereux que les Titans eux-mêmes, et le passage se déroulant dans un lieu secret, entre Eren et le capitaine Shikishima (Hiroki Hasegawa), dont on devine rapidement l'identité secrète, est des plus intéressantes, nous livrant des informations sur la naissance des Titans et le pourquoi de leur existence. 

Le film se pare d'un discours présent dans le matériau d'origine, à savoir le conflit entre les puissants et les pauvres, entre l'ordre militaire et les simples habitants. Mieux amenée, mieux développée, l'histoire fonctionne mieux dans cette seconde partie et donne de la consistance aux personnages. Les questions qui restaient sans réponses à la fin de la partie 1 trouvent des explications et apportent une vraie cohérence à l'ensemble. Il y a plus d'enjeux scénaristiques, plus de rebondissements et retournements de situation et le film gagne en intensité, même si ça se fait à défaut des scènes d'action. 

Mais la première partie nous en a déjà donné pour notre argent à ce niveau, il est bien que cette seconde partie ne prenne pas le même chemin et évite la simple redite. Surtout que de l'action, il y en aura tout de même durant une bonne partie du film, avec l'affrontement tant attendu entre Eren transformé en Titan et le Titan cuirassé bien sûr, puis avec la réapparition du Titan colossal pour un final explosif ! 

Le jeu des acteurs s'est même amélioré je trouve, et le fait qu'il y ait moins de Titans primaires à l'écran réduit le nombre de CGI, qui sont plus concentré sur les trois Titans spéciaux et assurent le spectacle. 

L'histoire trouve sa conclusion dans une scène nous rappelant la fin de la saison 3 de la série animée. Une séquence post-générique laisse quant à elle planer le doute quand à une éventuelle mise en chantier d'un troisième film, qui n'a toujours pas vu le jour en 2023. J'ai appris que l'acteur qui joue Eren, Haruma Miura, s'est suicidé en juillet 2020, à l'âge de 30 ans. Triste.




Stéphane ERBISTI