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AUGUST UNDERGROUND'S PENANCE (2007)

 

Titre français : August Underground's Penance
Titre original : August Underground's Penance
Réalisateur : Fred Vogel
Scénariste : Fred Vogel, Cristie Whiles
Musique : Poppa Pill, The Locust
Année : 2007
Pays : Usa
Genre : tueurs fous, cinéma extrême
Interdiction : -16 ans
Avec : Fred Vogel, Critie Whiles, Shelby Vogel, Anthony Matthews...


L'HISTOIRE : Peter et Crusty, un couple de sociopathes, décident de faire un massacre à divers endroit de la région où ils habitent...


MON AVIS : Premier point qui peut déranger ceux qui n'ont pas vu August Underground's Mordum du même Fred Vogel : la façon de filmer. Alors oui, le film prétend toujours être un snuff mettant en scène deux tueurs, du coup on retrouve le côté caméra amateur mais sans aucun filtre pour rendre l'image sale, contrairement aux autres films de la trilogie. Pour le coup l'image est vraiment terrible donc on y voit bien.

Second point qui en a fâché plus d'un : est ce que la caméra bouge toujours autant ? Oui et non ! C'est vrai que ça bouge dans tous les sens encore mais carrément moins je trouve, de plus, à certains moments, elle ne bouge plus du tout puisqu'ils la posent pour vaquer à leurs occupations, pas très saines dans l'ensemble. Le but étant d'avoir ce côté vidéo authentique, le montage est hâché, certaines fois ça passe vraiment d'une chose à une autre comme ça d'un coup, mais justement, ça renforce le réalisme.

Les deux psychopathes nous font suivre leurs vies lorsqu'ils sont calmes et là je me suis bien marré, rien que la tête de Fred Vogel me fait rire, ils font des choses très bêtes comme embêter un clochard, s'amuser avec du ketchup dans la rue en faisant genre pisser du sang, une petite soirée chez des amis... Ça permet au spectateur de bien se mettre dedans, pas trop de violence dès le début.

Ces scènes de vie sont entrecoupées par des scènes sanglantes et autres perversions. Justement puisqu'on y est, August Underground's Penance est-il plus dur que August Underground's Mordum ? Et bien non, Mordum restera l'épisode le plus déviant de la trilogie, par contre la violence et le malsain sont bien présents dans Penance mais d'une autre façon. Il y a quand même du gratiné, Fred Vogel ne s'est pas non plus calmé, il y a toujours autant de coups de marteaux pleine la tronche, mais aussi le massacre d'une famille (viol de la mère, meurtre d'une enfant...) le tout bien sûr le soir de Noël, alors que la famille s'apprêtait à ouvrir les cadeaux, ainsi que de la torture en tout genre.

Pour ce qui est du gore, il y a de l'éviscération, un fœtus sorti manuellement mais ça c'est pour le côté humain, car les animaux font aussi leur rentrée dans cet épisode. Rassurez vous, ce n'est qu'un rat ainsi qu'une biche, mais d'après le commentaire audio, c'est un cadavre ramassé du fait d'un accident de la route. Les FX sont vraiment toujours au top niveau, un énorme bravo à Jerami Cruise qui sera sûrement un des grands dans son domaine. Ça fout les boules tellement c'est réaliste, ça n'est pas trop mais juste ce qu'il faut pour ne pas déceler le trucage, un véritable coup de maître. En ce qui concerne la prestation des acteurs, elle est toujours aussi excellente (Fred Vogel et Crusty baignent dans leurs rôles respectifs) et il y a une complémentarité entre les deux. Rien à redire à ce niveau c'est du tout bon.

Venons-en aux décors, il y a des scènes extérieures, la maison de la famille et le terrain de jeu de nos chers serial-killers, à savoir une sorte de garage, une cave quoi. Pour ce dernier lieu, l'ambiance y est hallucinante, du sang bien noir, bien dégueulasse, qui est en permanence à l'écran, des lieux super crades du fait que les victimes se font pipi et caca dessus, l'odeur doit y être infecte vu ce qu'ils font du grand nombre de cadavres a l'intérieur, c'est poisseux, y'a des images porno collées partout, des bouts de membres et d'autres choses non identifiées qui jonchent le sol. Certains bruitages sont complètement crasseux et particulièrement dans une scène, mais je laisse la surprise.

En conclusion, Une trilogie qui se termine super bien (relatif) et aucun des épisodes n'est à jeter puisque chacun représente un bout de cette histoire de tueurs en série. Je peux même rajouter que cette partie Penance est la partie émotionnelle du fait qu'on entre dans l'intimité de la relation entre les deux protagonistes, une histoire d'amour délurée et meurtrière. Une oeuvre choc à réserver à un public averti.




Thibault Michaud

AUGUST UNDERGROUND'S MORDUM (2003)

 

Titre français : August Underground's Mordum
Titre original : August Underground's Mordum
Réalisateur : Fred Vogel
Scénariste : Fred Vogel, Allen Peters
Musique : /
Année : 2003
Pays : Usa
Genre : Tueurs fous, cinéma extrême
Interdiction : -16 ans
Avec : Fred Vogel, Christie Whiles, Killjoy, Jerami Cruise, Michael T. Schneider...


L'HISTOIRE : Les agissements sanglants et barbares d'un trio de tueurs complètement cinglés, qui se filment eux-mêmes...


MON AVIS Avant toute chose, j'aimerai vous avertir que ce film est à réserver exclusivement à un public très averti, et je déconseille fortement n'importe quelle personne, non habituée de ce genre de cinéma, sensible ou les plus jeunes d'entre vous de le regarder. Voila, ensuite à vous de voir, en tout cas ne me dites pas après que je ne vous ai pas averti.

Film réalisé en 2003 par Fred Vogel, un ancien élève de Tom Savini, August Underground's Mordum nous fait suivre les macabres agissements de trois jeunes tueurs : deux hommes et une femme qui s'auto-filment, ce qui montre d'emblée que la carte du réalisme est posée.

L'image est assez sale, c'est mal filmé (normal me direz-vous), avec, par moments, des zooms approximatifs provoquant des flous. Néanmoins comme vous vous en doutez l'atmosphère malsaine est amplement créée par ce procédé, rajoutez-y des acteurs baignés dans leurs rôles, que ce soit les victimes ou les tueurs, et vous pouvez sans mal vous croire devant un vrai film snuff, soit un film contenant de véritables mises à mort, une légende urbaine jamais prouvée mais le film de Fred Vogel en serait l'une des plus parfaites incarnations.

Nous sommes donc pris comme témoins des actes de ces tueurs, et d'ailleurs quels sont-ils ?

- l'un des tueurs force un homme à se couper le sexe avec un ciseau ; une fois cela fait, la tueuse prend un bout de son sexe, en fait une semi-fellation puis elle s'en sert pour masturber l'amie de la victime.

- la tueuse, accompagnée de deux victimes féminines, se fait vomir sur elles, puis elle nettoie son vomi sur les visages de ces pauvres femmes, pour ensuite les faire vomir à leur tour, en leur enfonçant deux doigts dans la bouche. Le clou de la séquence étant que la tueuse gerbe dans le cul d'une des victimes.

- un des tueurs ouvre le bide d'une des victimes féminines alors enceinte, provoquant la sortie de son fœtus, puis l'homme se met à la pénétrer par le trou qu'il lui a fait dans le bide.

Bref, arrêtons là pour les exemples qui sont bien significatifs de ce que l'on peut endurer en regardant ce film. Si bien sûr, juste à l'idée de lire cela, vous avez envie de vomir, alors ne tentez certainement pas de le visionner. N'oublions pas que toutes ces scènes se trouvent en plan séquence du fait que, comme j'ai déjà pu le faire remarquer, ce sont les tueurs qui se filment. Ces séquences sont bien évidemment insoutenables, d'un réalisme époustouflant, longues (15 à 20 minutes, montre en main), et une folie en constante évolution s'installe. J'ai omis de tout vous dire, mais sachez que la dernière séquence du métrage est certainement la plus horrible que l'on pouvait voir à cette époque dans n'importe quel film.

Maintenant traitons du pourquoi et de l'intérêt. Il est évident que beaucoup vont se poser ces questions. Après la vision de ce film, il est clair que l'on se sent sale, dégoûté et outré par ce que l'on vient de voir, et on se demande pourquoi, pourquoi on a regardé ce film, pourquoi des gens ont fait cela ?

Je pense que l'objectif de base de Vogel était bien sûr de choquer mais en même temps de faire naître chez le spectateur ces notions de dégoût et de se sentir sale, limite insulté par tant de barbarie et de folie. A l'instar de Deodato avec Cannibal Holocaust en quelque sorte.

Ensuite, est-ce encore une réflexion sur l'homme, sur sa folie, ou encore sur nous, spectateurs, ayant ce malin plaisir sadique de voyeurisme qui nous pousse à vouloir regarder des choses horribles ? Ou alors, s'agit-il d'un pseudo film ayant seulement pour but d'aligner des séquences insoutenables, faites par des personnes aussi déviantes que celles misent en fiction ? Voici tant de questions, qu'il me semble impossible d'y répondre, étant donné que je ne peux détenir la vérité. A chacun donc d'y voir ce qu'il veut y voir ou penser.

Néanmoins, August Underground's Mordum a le mérite d'être certainement le film le plus choquant, déviant et horrible que le monde du cinéma ait pu produire, à cette époque du moins. Un programme qui marque, et que l'on n'a aucunement envie de visionner une seconde fois.




Anonymous

ATROZ (2015)

 

Titre français : Atroz
Titre original : Atroz
Réalisateur : Lex Ortega
Scénariste : Lex Ortega, Sergio Tello
Musique : /
Année : 2015
Pays : Mexique
Genre : Tueurs fous
Interdiction : -16 ans
Avec : David Aboussafy, Laurette Flores, Aleyda Gallardo, Dana Karvelas...


L'HISTOIRE : Au Mexique, deux individus sont arrêtés pour avoir provoqué un accident de voiture. Mais lorsque l'inspecteur de police en charge de l'affaire fouille leur véhicule, il trouve une caméra. En visionnant le contenu de celle-ci, il va découvrir les exploits morbides des deux hommes qu'il vient d'arrêter. L'enfer ne fait alors que commencer puisqu’au cours de l’enquête, d’autres vidéos narrant les exactions sanglantes des deux ignobles personnages seront trouvées et malheureusement visionnées ! Il s’avère ainsi que l’on a affaire à deux terribles psychopathes en puissance. Jusqu’où sont-ils alors allés dans l’atroce ?


MON AVISUnearthed Films, la boîte de distribution américaine ayant importé, entre autres joyeusetés, Philosophy of a Knife ou encore Where the dead go to die, a la réputation d'offrir certains des films les plus difficiles à regarder. Pourtant, ce n'est pas parce que les métrages proposés sont de mauvaise qualité, bien au contraire ! Les films de cette société sont pour la plupart bien exécutés mais c’est souvent leur contenu et les sujets qu’ils exploitent qui les rend difficiles à terminer côté visionnage dans certains cas. Hyper brutales et graphiques, les œuvres Unearthed Films ne sont pas, pour la plupart, pour les plus raffinés et encore moins pour les cardiaques. Toutefois, si vous pouvez les supporter, vous vous régalerez avec leurs tonnes de gore déversées et certaines scènes d'horreur vraiment hardcore. Ainsi, Unearthed Films est vraiment une entreprise, à l’instar de Necrostorm, sur laquelle on peut donc compter en matière d’atrocités visuelles. Aussi, pas surprenant à ce que Ruggero Deodato, célèbre pour avoir réalisé Cannibal Holocaust, supporte pleinement le long-métrage de Lex Ortega et soit même crédité en tant que producteur associé, car les deux films, séparés par des décennies, se ressemblent un peu finalement avec : leur technique de bande retrouvée et sur laquelle va se greffer une bonne partie de l’intrigue (le désormais célèbre found footage), leurs imitations extrêmement réalistes de séquences de meurtres ou de tortures et leur terrible efficacité vis-à-vis du spectateur malgré les limites d'un budget qu’on devine restreint.

Atroz est donc une trouvaille de Unearthed Films et n’a pas besoin qu’on traduise son titre pour savoir de quoi il en retourne. Sachez juste que c’est un film qui a la réputation sulfureuse d’être le plus violent de l’histoire du cinéma mexicain, rien que ça !

Né en 2012 sous la forme d'un court métrage tout droit sorti du cerveau malade de Lex Ortega (ayant œuvré pour le film omnibus Mexico Barbaro), Atroz a depuis pris la forme d'un long-métrage jusqu'au-boutiste et ultra-violent, qui transcende les deux genres auxquels il s'attaque, à savoir le torture porn et le found footage pour offrir un spectacle vraiment atroce, au sens douloureux du terme. De plus, malgré le manque d’argent initial, toute l’équipe a dû rivaliser d'ingéniosité pour palier l’apport financier conséquent ce qui donne au métrage des allures de mondo (genre cinématographique d'exploitation qui use des codes du documentaire pour montrer des images choquantes) sur le Mexique et c’est sûr qu’après ça, on aura du mal à aller faire du tourisme là-bas !

Dès le début, on assiste à une séquence présentant Mexico de manière très crue où criminalité et misère sociale coexistent et servent alors à introduire la barbarie qui sera celle visible durant tout le film. Celui-ci se scindera alors en deux axes qui ne cesseront de s’entrecroiser : celui avec des policiers qui progressent dans leur enquête et celui avec des scènes rapportées, autrement dit visionnées par lesdits policiers au cours de leurs investigations au fur et à mesure des cassettes et autres bandes qu’ils trouveront. Ces dernières sont toutes centrées sur des meurtres, tortures diverses, humiliations et autres choses du même acabit. Tout cela amené façon found footage sublimé ici par l’utilisation des différents formats que représentent la VHS, le Hi8 ou la MiniDV, chacun ayant ses propres défauts (cadre approximatif, caméra peu stable, hors-champs, etc.) qui, au lieu d’amoindrir l’impact du film, le renforcent en lui donnant un côté snuff movie craspec des plus malsains. La caméra embarquée sera alors le témoin de la vie de ses personnages infects qui ne cessent de filmer leurs méfaits se déroulant, au tout début, dans un cadre familial puis dans de multiples lieux à différentes époques par la suite.

Dans son ensemble, sans pour autant tomber dans l’excès ou la surenchère, le métrage brille par son efficacité formelle et bien qu’on puisse trouver à redire sur certains points, on ne peut que saluer le sérieux de sa fabrication. Lex Ortega a choisi une approche frontale et balance en pleine tronche du spectateur une réalité tangible sans verser dans le pathos. Ici, il n’y a pas de gentils et de méchants : les policiers ont des méthodes brutales et les tueurs sont impitoyables tout en étant maîtres dans l’art de faire subir des sévices et d’occire autrui. Et en l’espèce, Ortega s'est vanté de ne rien cacher avec son film qui est d'un voyeurisme viscéral ne laissant aucun répit à son spectateur pour en faire le premier témoin de l'enfer que les deux tueurs en série font subir à tous ceux croisant leur route. Et c'est réellement la force du métrage, inventif et intelligent qui offre à son public, habitué du genre, de la violence qui montera crescendo jusqu’à un final des plus surprenants mais en définitive logique…

Notons également que les acteurs (au rang desquels figure Lex Ortega himself), sans qu’ils sortent forcément tous de l’Actor’s Studio, s’en tirent plutôt pas mal et semblent en tout cas très impliqués dans ce qu’ils font, c’est déjà pas si mal !

Atroz, avec une trame certes plutôt simpliste, est un film sadique à l'extrême, d'une violence inouïe où rien ne nous est épargné. Il pourra toutefois décevoir les amateurs les plus endurcis de ce genre de métrage pouvant lui reprocher de leur faire le coup du saut d'images quand ça devient réellement gore et qui utilise un peu trop souvent le hors-champ. Mais bon, ça reste quand même un long-métrage efficace et très mordant, parfaitement calibré pour le tout-venant des aficionados de films chocs. Après, il faut effectivement aimer ce type de film pour y trouver son compte…




Vincent DUMENIL

AMERICAN GUINEA PIG - THE SONG OF SOLOMON (2017)


Titre français : American Guinea Pig - The Song of Solomon
Titre original : American Guinea Pig - The Song of Solomon
Réalisateur : Stephen Biro
Scénariste Stephen Biro
Musique Kristian Day, Scott Gabbey, Gene Palubicki, Jimmy ScreamerClauz
Année : 2017
Pays : Usa
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Jessica Cameron, Scott Gabbey, David E. McMahon, Gene Palubicki...


L'HISTOIRE : L'Eglise catholique tente de sauver une âme innocente des ravages de la possession satanique. Vague après vague, de saints hommes sont envoyés pour affronter la possédée. Le Vatican aurait-il un secret qui se cache derrière la mission de ces hommes religieux prêts à tout pour se débarrasser du Mal ?


MON AVISIl est curieux de voir le thème de la possession envelopper un des volets de la saga American Guinea Pig qui a pour but de revisiter la série japonaise originelle. Stephen Biro a fait le choix d'écarter complètement les films auquel il rend hommage pour façonner lui-même une histoire pour son deuxième film et ainsi personnaliser la saga. Il nous avait bluffé avec sa première boucherie American Guinea Pig - Bouquet of Guts and Gore, à présent il revient à la charge suite au décevant American Guinea Pig - Bloodshock de Marcus Koch, pour tester une nouvelle sauce.

American Guinea Pig - The Song of Solomon a vu le jour et ne se cache pas d'être une pâle copie (à quelques litres de sang près...) du combat final du célèbre L'Exorciste de William Friedkin qu’il est évidemment inutile de présenter au vu de sa réputation toujours aussi sulfureuse encore aujourd'hui et pour très longtemps encore. Depuis ces dernières années, combien de films de possession ont vu le jour ? Beaucoup. Et parmi eux, seule une petite pincée peut se vanter d'avoir offert quelque chose d'honorable avec une dose de frayeur et d'originalité. Mais là où The Song of Solomon se démarque de toute cette pagaille, c'est bel et bien grâce au sous-genre qu'il entreprend d'exploiter : le gore. De la part du directeur d'Unearthed Films, il n'est pas surprenant que l'hémoglobine soit la force principale du film qui mérite sa place dans la saga.

Si des fans de la série japonaise n'acceptent pas l'idée d'un Exorciste gore dans la saga American Guinea Pig, rappelez-vous qu'il existait pourtant une copie étrange de Re-Animator dans la saga que vous adorez tant (mentionnons bien-entendu Guinea pig 5 : Android of Notre Dame). Et puis la liberté est un atout majeur du cinéma underground. Que ce soit le contenu des films, la promo, la méthode de réalisation ou le mode d'exploitation, la seule règle du mouvement underground est qu'il n'y a aucune règle et aucun code à respecter. Un esprit libertaire, dépolitisé et indépendant que beaucoup devraient se mettre dans la tête pour comprendre ce qu'est réellement le cinéma underground.

Penchons-nous maintenant sur ce qui alimente ce troisième opus si intriguant ; il ne suffira que de quelques minutes pour comprendre que le film n'ira pas de main morte avec son public. Après une introduction particulièrement impressionnante rappelant, pour celles et ceux qui connaissent, une des scènes emblématiques du fake-snuff The Gateway Meat de Ron DeCaro, on comprend par la suite que la construction scénaristique est absente et que la confrontation entre le Bien et le Mal sera l'unique enjeu du film.

Aucune installation et aucun développement n'est fait, Mary (interprétée par Jessica Cameron, étonnante dans son rôle) est déjà possédée et les séquelles physiques sont déjà apparues. Les hommes religieux viendront ensuite tomber les uns après les autres devant la puissance du Mal qu'ils tentent d'expulser de la pauvre femme.

Là où le film est généreux avec les attentes du spectateur c'est bel et bien dans les scènes d'exorcismes étonnamment convaincantes et effectuées dans une ambiance particulièrement malsaine (mais peut-être pas assez sombre) et prenant la peine de déverser plusieurs litres de sang avec une certaine maîtrise des maquillages gores. Beaucoup plus gore et plus brutal qu'il n'y paraît, American Guinea Pig - The Song of Solomon ne faiblit pas lors des exorcismes répétés et prend soin de ne pas ennuyer le spectateur malgré les quelques phases de dialogues qui servent de transition entre chaque exorcisme, mais qui sont assez courtes pour ne pas perdre l'attention du public.

Quant au jeu d'acteur, tant il peut se montrer surprenant, tant on peut parfois remarquer une légère retenue. Les quelques faiblesses de moyens rendent certains passages imparfaits malgré la bonne intention de proposer une idée audacieuse (on pensera notamment à la trop longue scène de vomissement proche de celle de Frayeurs de Fulci bien qu'essayant d'aller un peu plus loin dans le dégoût). Et les clins d'oeil à certaines références du gore, il y en a quelques unes... De légers rappels à Street Trash, A l'intérieur ou Braindead feront plaisir aux fidèles serviteurs du cinéma gore.

Bien que les démonstrations sanglantes soient de bonne qualité, il reste fortement dommage que l'absence d'une construction scénaristique soit la cause d'un certains sentiment de vide derrière le carnage. Malgré un petit twist évident et légèrement gratuit, on aurait apprécié avoir une explication un peu mieux développée ou une base énigmatique dans les instants de dialogues dépourvus d'intérêt. Mais si on ne s'en tient qu'aux exorcismes offerts par nos prêtres envoyés un par un (mention spéciale au prêtre Corbin interprété par le charismatique Gene Palubicki du groupe de blackened death metal Angelcorpse), on a suffisamment de matière pour se divertir et se régaler devant de bonnes scènes généreusement gores et dévastatrices. Il est rare de tomber sur un film d'exorcisme plongeant dans la boucherie totale, alors profitez-en !

Honnête, extrêmement sanglant, visuellement classieux et un rythme plutôt bien géré. De quoi lui accorder tout notre sympathie malgré son imperfection.




Nicolas BEAUDEUX

AMERICAN GUINEA PIG - SACRIFICE (2017)

 

Titre français : American Guinea Pig - Sacrifice
Titre original : American Guinea Pig - Sacrifice
Réalisateur : Poison Rouge
Scénariste Samuel Marolla
Musique Alexender Cimini
Année : 2017
Pays : Italie
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Flora Giannattasio, Roberto Scorza...


L'HISTOIRE : Un homme retourne dans la maison de son défunt père pour se suicider à son tour. Dans son processus d'auto-destruction, des traumatismes du passé resurgissent et il découvre un livre de magie...


MON AVISVoilà que pour clôturer la tétralogie American Guinea Pig devenue à présent une bonne référence du cinéma extrême moderne, Stephen Biro a pris l'initiative d'inclure dans la saga un film italien initialement prévu pour être indépendant à toute franchise.

Sacrifice s'était seulement fait remarquer par une petite poignée de personnes lors de sa diffusion en France au festival Sadique-Master 2017 et n'était pas encore devenu un volet de la franchise. Quelques mois plus tard, c'est au BUT Films Festival 2017 que l'oeuvre marquera à nouveau les esprits des amateurs de sensations fortes sous le titre de American Guinea Pig - Sacrifice.

Le film présenté aujourd’hui est produit par Domiziano Cristopharo (Doll Syndrome, Red Krokodil), un réalisateur aussi talentueux qu'amical qui n'a malheureusement pas encore conquis le public français malgré une filmographie bien gratinée. On retrouve la touche personnelle de cet italien charismatique dans la réalisation de Sacrifice; que ce soit la direction artistique irréprochable ou les phases d'auto-mutilation (y compris les parties génitales) très récurrentes dans ses films. Il est conseillé à ceux qui ont été comblés par Sacrifice de vivement se pencher sur les films de Cristopharo. Et c'est ce dernier qui a permis au directeur d'Unearthed Films de se pencher sur le contenu de l'oeuvre de la belle Poison Rouge (apercevable dans House of Flesh Mannequins, Phantasmagoria et son sympathique court-métrage No, not in my mouth).

Au vu de sa légère ressemblance à Guinea Pig 3 : He Never Dies, le moyen-métrage italien y sera assimilé dans une version finale pour justifier sa présence dans la saga et aura donc la chance de se dévoiler enfin à un dense public plus étendu. Penchons-nous donc un peu plus sur son contenu.

Démarrant comme un drame porté sur un personnage ravagé par l'envie de se donner la mort, nous le suivons quelques minutes jusqu'à la salle de bain (unique lieu de l'action) avant d'assister à un déroulement d'auto-mutilations plutôt sévères. La beauté des images et les cadrages minutieux surprennent toujours dans les œuvres appuyées par Domiziano Cristopharo et Poison Rouge, ils apporteront toujours cette pincée du sublime pour apprécier pleinement le visionnage avant de plisser nos yeux de douleur devant les scènes prévues à cet effet.

Une fois la première goutte de sang déversée, le spectateur sera plongé dans une montée à crescendo qui le mettra face à des séquences particulièrement corsées et très insistantes sur le gore. De nombreuses occasions nous sont offertes pour grincer des dents, détourner nos regards, souffrir mentalement avec le personnage de Daniel (merveilleusement interprété par Roberto Scorza) et être témoins d'un processus sacrificiel dont l'enjeu tient d'une inspiration théologique mésopotamienne.

Malgré une étape d'auto-mutilation frontale légèrement longue et redondante, le film ne lâchera pas son but d’écœurer et de piquer certaines parties sensibles du corps humain pour profiter des nombreux gros plans et accentuer la souffrance illusoire provoquée chez le spectateur. Si on écarte quelques discours malheureusement absurdes qui font de Daniel un personnage crachant gratuitement sa haine sur le monde moderne à cause d'événements politiques (élection de Trump) et de l'ampleur des réseaux sociaux (au point de jouer aussi avec les selfies pour anticiper les éventuels buzz) qui n'ont rien à faire au milieu d'un rituel occulte à part le décrédibiliser, on pourra se contenter de ce gore démonstratif sublimé par l'atmosphère désenchantée et presque mélancolique.

La crédibilité de l'action sera surtout due aux séquences graphiques incroyablement réalistes et si crues qu'il serait impossible de rester indifférent face à certaines mutilations. American Guinea Pig - Sacrifice pointe là où ça fait mal et c'est tout ce qu'on en retire. Seulement, il est dommage que d'autres parties du corps n'aient pas été mutilées car ça aurait permis de remplacer la longueur de certaines scènes.

Evidemment, lorsqu'on a déjà vu certains films de Domiziano Cristopharo, rien ne surprend vraiment. Les mêmes éléments reviennent toutefois sous un ton différent. Mais les personnes qui n'ont pas encore assisté à l'érotisme de l'image, la radicalité des scènes gores et à la torture mentale des personnages impliqués pourront découvrir ces ingrédients majeurs à travers American guinea pig - Sacrifice qui poussera son concept à fond jusqu'à un dénouement efficace confirmant le sens mythologiques des auto-mutilations (qui, en réalité, n'ont strictement aucune correspondance avec l'histoire de la déesse Ishtar).

Bien entendu, il s'agit d'un American Guinea Pig : la totalité du film n'est évidemment que démonstratif et aucun scénario n'accompagne l'action (au cas où certains continueraient de se poser bêtement la question à propos du contenu narratif des volets de la saga, bien que American Guinea Pig - Song of Solomon tentait une approche différente sur le développement scénaristique). Les amateurs de gore ressortiront donc de cette expérience plutôt ravis d'avoir visualisé un opus à la hauteur de leurs espérances. Il faut dire que ça faisait longtemps que la souffrance n'avait pas été aussi délicieuse devant un film gore.

C'est confirmé : la saga American Guinea Pig, dont certains se méfient encore, mérite finalement toute la reconnaissance des cinéphiles avides d'expériences extrêmes et ne fait aucunement honte à la saga japonaise ascendante. 




Nicolas BEAUDEUX

AMERICAN GUINEA PIG - BLOODSHOCK (2015)

 

Titre français : American Guinea Pig - Bloodshock
Titre original : American Guinea Pig - Bloodshock
Réalisateur : Marcus Koch
Scénariste Stephen Biro
Musique Kristian Day
Année : 2015
Pays : Usa
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Norm J. Castellano, Barron Christian, Dan Ellis...


L'HISTOIRE : Un homme se retrouve dans un hôpital psychiatrique et va subir de nombreuses tortures et sévices pour une raison inconnue. Il découvre que dans la cellule d'à côté, une femme subit le même sort que lui...


MON AVISAprès le grand succès de American Guinea Pig - Bouquet of Guts and Gore, Stephen Biro confie la réalisation au talentueux spécialiste des effets gores Marcus Koch (réalisateur de l'ultra-gore 100 Tears) pour donner naissance à American Guinea Pig - Bloodshock.

Si le premier volet se portait sur l'épisode culte Guinea Pig 2 - Flowers of Flesh and Blood, ce second morceau a l'air de s'écarter de la sélection et change de direction pour construire lui-même sa propre intrigue, bien que le concept soit toutefois assez proche de Guinea Pig - The Devil's Experiment.

Le maquilleur professionnel qui s'occupe de la réalisation conserve l'esprit démonstratif qui faisait la force des Guinea Pig originaux : absence de scénario, succession de séquences gores, choquantes, surréalistes, malsaines etc... sans justification particulière et tout en restant dans la simple attractivité de contemplation.

Néanmoins, un choix douteux s'ajoute à la direction artistique : l'intégralité du film est en noir et blanc (ou presque, mais j'y reviendrai plus tard). Le problème c'est qu'étant donné que le but principal était de verser du sang et extirper de la chair gratuitement, Marcus Koch tente bizarrement de jouer sur un impact psychologique et sur une ambiance clinique plus glaciale, ce qui s'avère être un échec.

L'image est laide, les éclairages sont parfois mal gérés, et le contraste cache les détails des matières anatomiques et nous empêche, nous amateurs de gore, de savourer correctement certaines séquences qui auraient pu être particulièrement éprouvantes.

Tout d'abord, le démarrage se fait sur le retrait d'une langue au scalpel à un homme inconnu séquestré et à la merci de plusieurs médecins qui s'adonneront à plusieurs expériences horribles sur lui avant de l'enfermer dans une pièce isolée en attendant les expériences suivantes.

Ce qui devient problématique c'est l'irrégularité du rythme, car ayant tendance à laisser traîner les séquences dans la cellule d'isolement afin d'essayer de dégager un certains malaise à la vue de l'état désemparé du cobaye humain, Marcus Koch oublie le principal et gère mal la torture psychologique et physique au point de rendre les deux formes inoffensives. Le manque d'empathie éprouvée par le spectateur à l'égard de la victime fera également partie de ce problème.

La redondance des scènes de torture se feront sentir au bout de la 3ème ou 4ème ouverture d'un membre jusqu'à l'os pour rompre ce dernier. Après ça, le film jongle entre la cellule d'isolement et les opérations atroces (sans être marquantes) jusqu'à l'apparition d'un personnage féminin retrouvé dans le même état que notre pauvre homme. L'intrigue va ensuite tenter de se construire autour de ses deux protagonistes enchaînés sans le moindre dialogue et apportera une petite nouveauté intéressante dans le domaine du gore expérimental.

S'il y a bien une chose que le noir et blanc puisse apporter c'est bien la scène d'apogée de la relation fusionnelle des deux cobayes complètement désordonnés par la folie et mentalement évadés. Certainement la meilleure et seule scène originale de ce film qui n'est à découvrir que pour cette séquence impressionnante devenant de plus en plus intense et montant la vitesse des effets de montage proportionnellement à la quantité de sang versé dans cette fresque orgiaque sanguinolente. Malheureusement une scène efficace de 10 minutes sur 1h25 c'est loin d'être suffisant pour qu'on ait l'impression d'être face à un film innovateur.

Certes, les FX sont plus que convaincants dans leur réalisme, certains plans sont esthétiquement réussis malgré cette absence de couleurs décevante et American Guinea Pig - Bloodshock n'est pas avare en gore pour autant même s'il a l'air de vouloir se concentrer sur les épreuves mentales. Mais entre le rythme mal géré, le manque de profondeur et d'attachement pour le personnage principal et l'inefficacité de l'impact psychologique du tourment (censé s'avérer pesant grâce à l'atmosphère oppressante qui l'accompagne), Marcus Koch se plante légèrement dans beaucoup trop d'éléments n'étant pas assez relevés pour faire de ce second opus une réussite. S'attendant peut-être à faire une sorte de Philosophy of a Knife, le résultat paraît bâclé et trop brouillon pour égaler les tortures du film d'Iskanov. Une tentative qui cependant reste intéressante et audacieuse mais qui manque cruellement de peaufinage.

Nous attendrons donc si les deux prochains volets de la franchise remonteront le niveau. Attendons la venue d'un film d'exorcisme gore avec American Guinea Pig - Song of Solomon avec le retour de Stephen Biro derrière la caméra, ainsi que l'hommage italien à Guinea pig 3 - He Never Dies de Poison Rouge qui se déclinera dans American Guinea Pig - Sacrifice.

Même si ces deux films ont l'air d'être de qualité, est-ce suffisant pour massacrer l'esprit de la saga originelle ? Espérons que cette franchise américaine réussira à se démarquer suffisamment de la série dont elle s'inspire pour extraire son propre charme. Affaire à suivre...




Nicolas BEAUDEUX

AMERICAN GUINEA PIG - BOUQUET OF GUTS AND GORE (2014)

 

Titre français : American Guinea Pig - Bouqet of Guts and Gore
Titre original : American Guinea Pig - Bouquet of Guts and Gore
Réalisateur : Stephen Biro
Scénariste Stephen Biro
Musique Jimmy Screamer Clauz, Kristian Day
Année : 2014
Pays : Usa
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Ashley Lynn Caputo, Caitlyn, Lilly Dickenson, Scott Gabey...


L'HISTOIRE : Deux femmes sont enlevées par un groupe de réalisateurs de snuff movies qui les conduisent dans un cauchemar infernal de brutalité sans équivoque, de méchanceté et de destruction...

 
MON AVISBeaucoup d'entre vous connaissent sûrement déjà la saga japonaise culte Guinea Pig contenant 6 épisodes inégaux plus ou moins gore et plus ou moins bons (ainsi qu'un épisode non officiel intitulé Lucky Sky Diamond). Le plus connu restera indiscutablement Guinea Pig 2 : Flowers of Flesh and Blood montrant une succession de démembrements hyper réalistes pour l'époque ayant poussé Charlie Sheen à contacter le FBI car il s'était persuadé que le film était un réel snuff movie; une anecdote aussi connue que celle concernant l'obscur et monstrueux The Green Elephant.

Ayant gagné le statut d'un des films gore les plus choquants et dérangeants jamais réalisés, Flowers of Flesh and Blood devient un incontournable du cinéma extrême japonais. Stephen Biro, président de l'excellente maison d'édition Unearthed Films ayant distribué un sacré nombre de films underground sur support DVD s'attaque à un très gros morceau dans le but d'en faire un remake/hommage pour les fans de gore potache. Il le baptise American Guinea Pig - Bouquet of Guts and GoreCe premier volet tant attendu de la nouvelle série American Guinea Pig promet une déflagration de violence immorale et perverse rarement vue à l'écran. Et au vu du résultat obtenu, l'objectif est atteint. 

Commençant d'abord par une mise en place d'une vingtaine de minutes pour la présentation des différents instruments de tortures, la préparation des caméras et des victimes et l'engourdissement de ces dernières avec un médicament et quelques gouttes magiques engendrant les joies des effets secondaires de la drogue, les directives sont ensuite annoncées à l'acteur portant le fameux masque de Baphomet et la boucherie peut commencer. Les instructions sont simples : démembrer les victimes et les tailler en pièces tout en commençant par la gauche et jamais par la droite, en y allant doucement afin de leur faire ressentir le plus de douleur possible malgré leur esprit écarté de la réalité.

La première taillade est fidèle à celle de Guinea Pig 2, les connaisseurs se souviendront de la séquence du poignet ultra-réaliste filmée en gros plan. Stephen Biro s'assure de ne pas décevoir les fans et d'en mettre plein la vue en multipliant les gros plans et variant les qualités d'images granuleuses en fonction de la caméra choisie qui accentue parfaitement l'aspect réel du snuff movie voulu. Mais plus le temps avance et plus l'omniprésence du gore inonde l'écran, tous les coups sont permis et aucune limite n'est imposée.

Utilisant différentes scies pour passer à travers la chair et l'os, le bourreau masqué reste fidèle à son poste et change la couleur des draps en un rien de temps. Ce déluge de gore perturbera un bon nombre de spectateurs à cause de son réalisme absolument incroyable et surpassant de très loin les FX du film original. Avec une volonté de réussir un pari risqué qui s'avérait douteux pour certains fans de la série, l'équipe du film a pris soin de faire de Bouquet of Guts and Gore une simulation de snuff dans la lignée de Tumbling Doll of Flesh avec un maximum de travail et d'application pour que les effets gore soient semblables à la chair réelle et que le doute de certaines personnes dubitatives s'efface complètement. Là est le gros point fort de ce premier volet, son impressionnant réalisme (sauf peut-être pour les éventrations qui laissent apercevoir la texture de la peau) et l'excès de gore accompagné de certaines scènes brutales et difficilement supportables.

Entrer dans les détails serait compliqué, car l'acteur prend plaisir à s'amuser avec la chair qu'il charcute pendant que ses victimes sont encore en vie même après une très violente séparation des deux mâchoires à la scie qui permet quand même d'apercevoir la langue continuer à bouger. La deuxième victime sera celle qui aura droit au plus de mutilations féroces, y compris un cassage de côtes mémorables précédé d'une éventration si généreuse en gore que les amateurs de chair et de sang auront l'envie de plonger dans cette marre de barbaque pour volontairement boire la tasse. Même les habitués du gore putassier seront surpris par certaines séquences horribles et absolument atroces pouvant faire détourner les yeux des plus sensibles surtout quand ce genre d'abomination gratuite est montrée dans une ambiance constamment malsaine à la BO stridente, inquiétante et dérangeante.

Aucun doute, Bouquet of Guts and Gore a tenu ses promesses et n'aura aucun mal à être considéré pour certains comme le film le plus déviant et gore de la décennie. Son manque de rythme évident posera peut-être problème à ceux qui ont eu du mal avec la lenteur de Flowers of Flesh and Blood, mais le dynamisme tout comme l'histoire n'a jamais été le but principal recherché dans la saga. Mais cette nouvelle pièce du cinéma extrême se vendra certainement comme la meilleure simulation de snuff movie jamais réalisée jusqu'à ce jour. En revanche, le seul défaut à noter serait le manque de réaction des deux victimes lors des mutilations qu'elles subissent : savoir qu'elles souffrent c'est bien, le montrer c'est mieux (phrase uniquement destinée aux amateurs de la violence provocatrice non justifiée.)

Pour finir, après la longue séance de boucherie, Stephen Biro a eu l'idée de faire un clin d'oeil amusant pour une touche d'humour noir en montrant un membre de l'équipe travailler sur le montage de leur vidéo trash avec, à coté de lui, des colis qui laissent apercevoir le nom de Charlie Sheen suivi de son adresse illisible et sûrement fausse. Il ajoute en plus de ça une pincée de violence psychologique en dévoilant au cour du film les raisons de la présence involontaire d'un cameraman, ainsi qu'en concluant sur un final moralement scandaleux qui rivalise directement avec le choc psychologique de A Serbian Film et nous scotchant littéralement à notre siège lorsqu'on se laisse imaginer la suite des terribles événements heureusement interrompue par le générique de fin.

Un hommage ultra-gore, pervers, choquant, répugnant, dérangeant et terrifiant fait par des grands fans de la brutalité underground sans limite où la censure n'a aucun pouvoir. Une réussite réservée uniquement aux chercheurs de tripailles et de tortures en tous genres, appréciant l'efficacité du choc ressenti face aux atrocités que même les plus endurcis garderont en mémoire après le visionnage.




Nicolas BEAUDEUX