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ANTARCTIC JOURNAL (2005)

 

Titre français : Antarctic Journal
Titre original : Antarctic Journal
Réalisateur : Yim Phil-Sung
Scénariste : Chang Kang-Hee, Bong Joon-Ho
Musique : Kenji Kawai
Année : 2004
Pays : Corée du sud
Genre : Fantômes et spectres
Interdiction : -12 ans
Avec : Song Kang-ho, Yu Ji-tae, Kim Kyeong-ik, Park Hee-soon...


L'HISTOIRE : Une équipe coréenne, composée de six hommes et dirigée par l'expérimenté capitaine Choi Do-yung, a décidé d'atteindre l'endroit le plus reculé de l'Antarctique. Plus les hommes se rapprochent de leur but, plus la fatigue et les tensions se font ressentir. Et lorsqu'ils trouvent le journal de bord d'une expédition anglaise menée quatre-vingts ans auparavant, des événements étranges se produisent. Des hommes tombent mystérieusement malades, d'autres deviennent fous, d'autres encore disparaissent. L'expédition semble compromise, mais étrangement, le capitaine semble prêt à tout pour atteindre ce point le plus reculé de l'Antarctique...


MON AVISIci, pas de prologue interminable à l'américaine où l'on verrait les aventuriers préparer leur périple et dire adieux à leur famille pendant de longues minutes. Le film commence dans le vif de l'action : six hommes en train de marcher au milieu d'une immensité blanche qui parait infinie. Au cours de la marche, les personnalités se révèlent. On apprend petit à petit à connaître les personnages. On voit les conditions difficiles de leur entreprise : le froid, la marche forcée, leur coupure avec le reste du monde. Puis, par petites touches croissantes, des événements étranges se produisent, jusqu'à un basculement dans le fantastique avec la découverte du fameux journal.

La direction d'acteur, qui est d'une finesse rare pour un film fantastique, contribue grandement à la réussite du métrage. Une grande partie du film est basée sur les tensions et les failles psychologiques des personnages et lorsque les éléments fantastiques entrent en scène, le spectateur ne sait plus à quoi s'en tenir. Ajouter à cela les paysages désertiques immaculés et le silence y régnant, confère une atmosphère envoûtante et bizarrement dérangeante, de telle sorte que le moindre bruit devient une agression pour les personnages comme pour le spectateur.

Avec la découverte du journal, commence alors un jeu de massacre intriguant, lors duquel disparaissent un à un les protagonistes. Les éléments fantastiques entrent en jeu. Eléments fantastiques au sens propre du terme puisqu'il est à ce stade du film, impossible de discerner ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Le spectateur aura son quota d'images impressionnantes et effrayantes, avec deux petites incursions dans le gore. Difficile d'en dire plus à ce sujet sans dévoiler la fin. Les solutions seront en partie données dans un final légèrement décevant comparée à la tension qui règne sur tout le film.

Souvent comparé à tort au The Thing de John Carpenter, Antarctic Journal ne lui ressemble que par le choix des décors (encore qu'une grande partie du film de Big John se déroule en intérieur). Le film de Yim Phil-Sung n'est ni un film de monstre, ni un film s'axant sur la paranoïa mais un film qui s'attache à montrer de manière imagée les faiblesses psychologiques de l'homme et la détérioration de son mental confronté à des situations extrêmes. Phénomène qu'il parvient même à faire entrapercevoir au spectateur qui sort de la salle quelque peu déboussolé...




Cédric FRETARD

3 HISTOIRES DE L'AU-DELA (2002)

 

Titre français : 3 Histoires de l'Au-dela
Titre original : Sam Gang
Réalisateur : Kim Jee Woon, Nonzee Nimibutr, Peter Chan
Scénariste : Kim Jee Woon, Nitas Singhamat, Matt Show, Jo Jo Yuetchun Hui
Musique : Sung-Woo Cho, Seong-Woo Jeong, Peter Kam...
Année : 2002
Pays : Corée du sud, Thaïlande, Hong-Kong
Genre : Film à sketches
Interdiction : -12 ans
Avec : Hye-Su Kim, Bo-Seok Jeong, Eugenia Yuan, Leon Lai, Eric Tsang, Johnny To...


L'HISTOIRE : 3 Histoires de l'Au-delà prend le concept intéressant de mettre en œuvre des réalisateurs asiatiques sur des moyens métrages horrifiques à l'instar d'un Creepshow ou de la série-télévisée Les Contes de la crypte. Les 3 histoires proposées se nomment Memories, Going Home et The Wheel.


MON AVISGrâce à Hideo Nakata et son fameux Ring, l'industrie locale a su se renouveler, et faire par là-même découvrir des réalisateurs talentueux et très méconnus de par chez nous. C'est à partir de ce constat que s'ouvre le projet du film, faire découvrir ce que l'Asie est capable de faire en matière d'horreur. Ici trois réalisateurs de divers horizons on été conviés. Débutons par le premier, celui qui ouvre les hostilités, le coréen Kim Jee-Woon.

* Memories

Kim Jee-Woon n'est aujourd'hui plus inconnu chez nous, puisque il a eu grand succès grâce à son métrage Deux sœurs. Outre ce film, Kim avait déjà réalisé Foul King et le fameux "The Quiet Family qui narre sous forme de comédie horrifique, une histoire plutôt surprenante arrivant à une famille. Film qui a été repris par le japonais Takashi Miike et qui l'a renommé en Happiness of the katakuris. Kim Jee-Woon possède donc des qualités indéniables malgré son début dans le monde du cinéma, et son court Memories dans 3 Histoires de l'Au-delà" reflète bien son talent.

Sung-Min ne retrouve plus trace de sa femme qui a disparu. Depuis, il souffre d'une amnésie qui l'empêche de se rappeler des événements et il souffre de cauchemars. Sa femme, elle, se réveille au milieu de nulle part, totalement amnésique aussi. Elle trouve un numéro de téléphone dans sa poche et tente de trouver un endroit pour l'appeler. Malheureusement la ligne est toujours occupée, alors elle erre pour essayer de comprendre le pourquoi du comment. Son mari tente lui aussi de faire le point mais les deux ne savent pas encore que la vérité sera dévastatrice.

Parcourue d'une ambiance inquiétante et angoissante, Kim réussit pleinement son segment. Grâce à sa durée relativement courte (40 minutes), il amène tout de suite à l'action et ainsi évite les longueurs (qui se ressentaient dans Deux sœurs par exemple). L'esthétisme de chaque plan est remarquable, typique du réalisateur, et la tension va crescendo avec un climax bien méchant. On n'oubliera pas non plus l'introduction du segment qui est tétanisante, avec un travail sur le son et le bruitage en parfaite osmose sur les images. Bref du très bon.

* The Wheel

Voici maintenant le segment du thaïlandais Nonzee Nimibutr. Celui-ci commence réellement son incursion dans le fantastique étant donné que précédemment, ses films étaient plutôt loin du genre. On peut citer son drame érotique Jan Dara ou encore Nang Nak tirée d'une adaptation traditionnelle d'une légende thaïlandaise. Ces films ont été d'ailleurs des succès incontestable dans ce pays. Si Nimibutr est incontestablement un réalisateur talentueux, peut-il vraiment l'être dans le domaine du fantastique ?

Voyons l'histoire de son segment The Wheel avant de tenter de répondre à cette question. Hum Lakorn Lek est un maître en matière d'art sur les marionnettes, mais il meurt suite à de nombreuses visions cauchemardesques le faisant faire brûler sa demeure. Kru Tong est quant à lui un maître dans l'art du Khon (théâtre populaire de rue) et décide de s'emparer des poupées de Lek qui, selon la tradition, doivent rester avec leur créateur après sa mort, sinon celles-ci se vengeront. Bien évidemment Tong s'en moque, et bien mal lui en prend car de nombreux événements insolites vont survenir dans son village.

Après ce résumé, on constate à quel point l'histoire est peu passionnante et dire qu'elle est prévisible est un euphémisme. En plus de cela, la réalisation est médiocre, avec des partis pris mauvais (ralentissements multiples sans intérêts pour faire croire à des spectres). La musique pourtant pas si mal est également très mal employée. Nimibutr avait pour but de nous faire peur, et ben c'est complètement raté vu que l'ennui est surtout de mise. Ne parlons même pas de la conclusion du segment qui l'enfonce encore plus dans la médiocrité. Bref à oublier rapidement.

* Going Home

C'est le hongkongais Peter Chan qui conclue le film et de quelle manière !! Mais quelques mots avant tout sur le réalisateur. Chan fait partie incontournablement des grosses pointures du cinéma HK. Il a brillé notamment dans les années 90 avec sa compagnie UFO sur de nombreux succès. On lui doit des comédies comme She's a Man ou encore sa très bonne love story Comrades almost a love story.

Kin est un policier qui emménage avec son fils dans une cité abandonnée qui va être détruite d'ici peu. Il ne reste que l'étrange gardien Fai ainsi que sa femme et sa fille. Le fils de Kin disparaît et son père le recherche activement. Ne faisant que peu confiance à Fai, il décide de rentrer chez lui en douce. Là, il découvre sa femme qu'il pensait handicapée mais qui s'avère être en fait morte. Fai arrive derrière Kin et l'assomme. Kin est devenue l'otage de Fai qui lui affirme qu'il le libérera quand sa femme revivra, ce qui d'après lui ne devrait plus tarder grâce à la médecine chinoise.

Autant le dire tout de suite, Going Home est un chef d'œuvre. Une perle à la fois d'émotion et de réalisation. Outre le suspense implacable et l'ambiance très travaillée, le court possède une émotion poignante qui prendra toute sa force à la fin. Bien sûr pour éviter de vous gâcher toutes surprises, je vous recommande grandement de voir ce segment.

On remarquera les qualités indéniables des acteurs, notamment pour Eric Tsang (Infernal Affairs) et Johnny To (PTU). Les enfants étant quant à eux plutôt médiocres ce qui se justifie au vu de leur âge. La musique est également somptueuse et renforce à la fois l'aspect inquiétant et sombre de la quasi-totalité du segment, jusqu'à sa fin poignante et touchante où elle offre un morceau mélancolique d'une grande classe. Chan accouche ici d'un segment pratiquement parfait malgré un début un peu trop poussé en matière d'effets mais rassurez-vous, voici du grand cinéma c'est incontestable.
A noter qu'il existe une Director's Cut de 70 minutes qui est sortie à Hong Kong.

Bref 3 Histoire de l'Au-delà est, on peut le dire, une réussite, mais pas totale étant donné la nullité du deuxième segment. Malgré tout, cette initiative prouve, s'il en est encore besoin, la bonne santé du cinéma asiatique en matière de fantastique, et les qualités indéniables et parfois impressionnantes de leurs auteurs. 

Le film eut beaucoup de succès et engendra une séquelle, intitulée 3 Extrêmes en 2004.




Anonymous

3 EXTRÊMES (2004)

 

Titre français : 3 Extrêmes
Titre original : Sam Gang 2
Réalisateur : Takashi Miike, Fruit Chan, Park Chan-Wook
Scénariste : Haruko Fukushima, Lilian Lee, Park Chan-Wook
Musique : Bok-sung-a, Kwong Wing Chan, Kôji Endô, Byung-hoon Lee
Année : 2004
Pays : Japon, Hong-Kong, Corée du Sud
Genre : Film à sketches, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Miriam Yeung, Bai Ling, Tony Leung Ka-Fai, Lee Byung-Hun, Im Won-Hee...


L'HISTOIRE Après le succès à la fois artistique et commercial en 2002 de 3 Histoires de l'au-delà, il semblait logique qu'une suite voit le jour. Cette nouvelle coproduction asiatique, qui a toujours pour but de faire découvrir ses talentueux réalisateurs, s'est donc portée garante d'une suite, baptisée 3 Extrêmes. Les trois histoires proposées ici s'appellent La Boîte, Nouvelle Cuisine et Coupez !


MON AVIS : Le film à sketches 3 Extrêmes permet d'intégrer le Japon, grand absent du premier volet, ce qui était d'ailleurs étrange étant donné que le renouveau du genre vient du pays du soleil levant. Qu'importe puisque son représentant dans 3 Extrêmes n'est autre que notre Takashi Miike préféré, le stakhanoviste de la caméra toujours prêt à nous émerveiller et nous prendre à revers là où on l'attend le moins. C'est ainsi que Miike surprend dans son segment qui est d'une rare maîtrise et maturité mais voyons déjà l'histoire de son segment intitulé La Boîte.

Traumatisée par un passé douloureux, une romancière s'enferme continuellement chez elle et peine à communiquer avec l'extérieur. Malheureusement pour elle, son passé troublant la hante de plus en plus et le retour à la réalité va être un choc.

Le mieux est d'en dévoiler le moins possible, Miike reprend ici plusieurs de ses thèmes chers. Le plus important est celui de la famille, dans la plupart de ses films il traite ainsi de la famille qu'elle soit unie (voir Happiness of katakuri) ou désunie (Visitor Q). La confrontation du temps est également très importante dans se segment et lors du premier visionnage, il est simple de s'y perdre. Retour dans le passé mélangé avec le présent, flashback amené d'une manière très réfléchie mais non explicité directement. Miike fait perdre son spectateur dans une histoire troublante. Pourquoi le segment s'appelle-t-il une boîte ? Je ne vous dirai rien mais la réflexion se posant sur cette boîte et son symbolisme, est d'une rare pertinence.

Au niveau de la réalisation, je crois qu'il s'agit ici du Miike le plus maîtrisé qui prouve ainsi que c'est un grand metteur en scène, ne se limitant pas à des débordements allant dans tous les sens. Non, Miike sait parfaitement conter une histoire et il nous le prouve encore une fois. C'est lent, travaillé, il y a une ambiance froide, peu de dialogues. Miike nous emporte ailleurs et réussit pleinement son segment. Décidément l'homme n'a pas fini de nous surprendre.

C'est maintenant au tour du Hongkongais Fruit Chan que l'on connaît surtout pour Made in Hong Kong, The longest summer et Little Cheung, une trilogie sur la rétrocession. Son segment s'intitule Nouvelle cuisine.

Une femme de quarante ans (Mme Li) veut garder sa jeunesse pour plaire encore à son mari qui la trompe, décide d'aller voir une chinoise du continent (Tante Mei) réputée pour ses plats qui seraient d'essence régénératrice. Problème, ses plats sont des raviolis mais des raviolis à base de fœtus humains.

Si le segment de Chan n'est pas mauvais en tant que tel, on peine néanmoins à comprendre ce qu'il fait dans ce film étant donné qu'il ne rentre jamais à un seul moment dans le fantastique. Ici, on assiste surtout à une critique propre au réalisateur. Une critique intéressante entre les points de vue de la Chine continentale et Hong Kong, certes, mais qui à aucun moment ne s'apparente à un film fantastique. Quelques débordements graphiques tout de même, dont un accouchement pas très propre effectué par Tante Lei qui va laisser des séquelles mais rien n'y fait, on s'ennuie plus qu'autre chose. Pas de tensions, pas de peur et en fin de compte peu d'intérêt pour cette histoire, qui bascule d'ailleurs dans un ton dramatique pour finir. Chan le dit lui-même, il n'avait pas pour objectif de faire un film d'horreur. Preuve donc que l'intérêt de ce segment est ici très limité.

Pour ceux qui cela intéresse, il faut savoir que le film est sorti seul en DVD à Hong Kong, dans une version de 90 minutes.

Après un Miike surprenant, voici la seconde surprise du film, le segment du coréen Park Chan-Wook. Reconnue aujourd'hui mondialement grâce à son film Old boy qui, rappelons-le, a gagné le prix du Jury à Cannes en 2004 (présidé par Quentin Tarantino, important à préciser). Je vous recommande d'ailleurs de voir JSA et Sympathy for Mr. Vengeance qui sont incontestablement des grands films. Venons-en maintenant plus précisément à l'histoire du segment de Park, nommé : Coupez !

Ryu est un réalisateur à succès habitant dans une demeure somptueuse. Il rentre de son travail et est assommé. A son réveil, il découvre qu'il est attaché et il voit un homme qui lui explique un deal. Celui-ci a attaché la femme de Ryu sur son instrument, à savoir un piano, et propose de la relâcher si Ryu tue un enfant qu'il a enlevé. Si Ryu ne veut pas, toutes les cinq minutes l'homme coupera un doigt de la femme.

Par le biais de ce pitch, vous vous rendez compte comme le segment de Park est méchant. Cynique et à la fois empli d'un humour noir extrême, Park joue à chaque instant avec les nerfs du spectateur. De plus la réalisation est d'une rare maîtrise à l'instar d'un Old Boy malgré le peu de lieu d'action (l'intégralité du segment en gros se situe chez le metteur en scène). Park a eu l'air de s'amuser et n'hésite pas à frapper dans le gore par instant. Il va au bout des choses en soi.

En outre, il propose aussi une critique. Critique de la condition des classes sociales entre une personne riche et un homme pauvre relégué en tant que simple figurant. On retrouve aussi la vengeance et les décisions sans équivoques des personnages, propres au cinéma de Park. En somme, un excellent segment.

3 Extrêmes est sans conteste un très bon divertissement qui comme son homologue 3 Histoires de l'au-delà offre deux très bons moyens métrage et un beaucoup moins bon, bien qu'ici il ne soit pas pour autant raté. Le métrage de Chan n'aurait juste pas dû faire partie du lot, c'est tout. Mais la vision du film se vaut rien que pour le travail de Miike et Park, qui prouvent qu'ils sont parmi les réalisateurs les plus doués du moment.




Anonymous

#ALIVE (2020)

 

Titre français : #Alive
Titre original : #Saraitda
Réalisateur : Cho Il
Scénariste : Cho Il, Matt Naylor
Musique : Kim Tae-Seong
Année : 2020
Pays : Corée du Sud
Genre : Horreur, Infection
Interdiction : -16 ans
Avec : Yoo Ah-in, Park Shin-hye, Lee Hyeon-woo, Lee Shae-kyeong, Jeon Bae-soo...


L'HISTOIRE : Joon-woo s’aperçoit avec stupeur qu’une partie de la population dans les rues s’est transformée en bêtes sanguinaires, provoquant le chaos en bas de son immeuble dans lequel il décide rapidement de se réfugier. Enfermé dans son appartement, le jeune homme va devoir survivre à cette horde de personnes contaminées par une sorte de virus qui peuplent son quartier et arpentent les couloirs de son immeuble à la recherche de proies humaines. Alors qu’il vit terré dans son appartement, Joon-woo va faire la rencontre de Yoo-bin, une jeune fille habitant l’immeuble d’en face. Ensemble ils vont faire face aux attaques des contaminés qui sont de plus en plus nombreux dans le quartier...


MON AVISLong-métrage sud-coréen, #Alive fera environ 2 millions d’entrées au cinéma dans son pays d’origine, ce qui ne lui permettra malheureusement pas d’être rentabilisé et ce qui lui vaudra alors une sortie dans le reste du Monde sur la plateforme Netflix.

Les films d’infectés et de zombies (oui ce n’est pas pareil même si nous y trouvons de nombreuses similitudes…), nous en connaissons un rayon et nous continuons d’en voir fleurir un paquet chaque année avec plus ou moins de réussite. Chaque partie du globe y va de ses petites ou grosses productions et du côté de la Corée du Sud, nous ne sommes pas en reste avec notamment ce gros succès que fut Dernier train pour Busan et sa suite Peninsula, le très bon Rampant et ce fameux #Alive pour ne citer que ceux-là ces dernières années.

Lumière donc sur #Alive de Cho Il qui nous offre des ribambelles de personnes contaminées par un virus et qui vont donner du fil à retordre à nos deux protagonistes piégés dans leurs appartements respectifs. Alors que nous redoutions au départ de tomber sur un film avec comme unique contenu un jeune homme et un appartement dans lequel il vit retranché (je pense à des films comme La nuit a dévoré le monde ou Berlin undead), le film de Cho Il va heureusement s’ouvrir à d’autres environnements et à d’autres personnages, certes pas beaucoup plus mais cela casse une lenteur de narration et un ennui qui commençaient déjà à se ressentir au bout d’une grosse vingtaine de minute seulement.

L’histoire ne casse pas trois pattes à un canard et s’avère très linéaire mais les quelques petites péripéties, plus ou moins téléphonées, et les scènes d’action éparpillées dans le film permettent sans grand mal de nous faire passer un bon petit moment devant notre téléviseur. Heureusement dirons-nous car il peinait à démarrer et c’est surtout une fois passée la première demie heure que l’on décide donc de sortir enfin de cet appartement que l’on imaginait déjà être la tombe de notre protagoniste.

Le personnage de Joon-woo est plutôt bien travaillé dans la première partie du film dans laquelle on nous présente un jeune homme bien oisif préférant visiblement passer son temps sur ses jeux vidéo plutôt que de travailler ou ne serait-ce aller chercher des courses pour la famille. Après quelques moments douloureux dus à l’anxiété et à la solitude (visions et hallucinations auditives où il croit entendre ses parents se faire dévorer), Joon-woo va vouloir mettre fin à ses jours jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre d’une autre survivante habitant dans l’immeuble d’en face qui va lui redonner goût à la vie et lui donner l’envie de se battre.
Exit le jeune homme fragilisé qui, malgré quelques élans fougueux en début de film (il avait tenu tête à un voisin contaminé en le sortant de chez lui avant de tuer ensuite un contaminé dans le couloir de son immeuble), avait sombré dans la mélancolie et la détresse : place à présent à un homme-courage prêt à se battre contre des hordes de contaminés pour aider sa copine de galère et trouver refuge loin de ces êtres sanguinaires.

A l’inverse, le personnage de Yoo-bin est relativement creux. Nous ne savons pas grand-chose d’elle mis à part qu’elle semble bien débrouillarde (elle vit seule depuis un bon moment sans jamais avoir été mordue), maline (elle confectionne des pièges avec ce qu’elle trouve autour d’elle) et combative (sa petite silhouette et son agilité dans les combats font indéniablement penser à une certaine Hit-Girl dans Kick Ass). Mais voilà, nous ne savons que peu de choses à son sujet et cette dernière semble là avant tout dans le script pour redonner du peps à notre héros et mettre en scène des séquences de bagarres et autres courses-poursuite. Bon, c’est toujours cela de pris mais un petit travail d’écriture à son sujet aurait peut-être pu être sympathique car dans ce style de film où tout semble tourner autour de 2-3 protagonistes le soin apporté aux personnages est important.

Le film n’est pas avare non plus en petites incohérences (le manque de réseau dans l’immeuble qui semble revenir une fois dehors quand on tend son portable au bout d’une perche, la facilité pour se sortir d’une horde de contaminés en pleine rue…) ou maladresses dans le scénario (cette séquence sans réel intérêt où Joon-woo et Yoo-bin cuisinent des pâtes, les trente premières minutes quelque peu soporifiques une fois passée l’introduction avec l’altercation avec le voisin contaminé…) mais ce qui fait clairement la différence avec bien des films de contaminés sur ces dernières année se trouve ailleurs, ni dans le scénario et les personnages mais bien dans l’ambiance et les infectés eux-mêmes !

Car oui, l’ambiance, une fois passées les trente premières minutes de film, est palpable. Les excursions hors de l’appartement, arpentant les couloirs de l’immeuble aux murs tachés de sang à la recherche d’un appartement ouvert, de nourriture ou tout simplement de survivants font leur petit effet, surtout que nous savons les contaminés jamais bien loin, prêts à accourir au moindre bruit.

Avec leur démarche de pantins désarticulés et leurs regards vides et vitreux, ces êtres démoniaques font froid dans le dos et il ne fait aucun doute que nous sommes face à ce qui se fait de mieux en termes de contaminés au cinéma. Rien que cela.

Capables de se renverser tels des dominos mais capables aussi de courir (certes moins vite que des zombies de L'Armée des Morts mais avec toutefois beaucoup de vivacité et d’énergie) bien que leurs mouvements demeurent quelque peu saccadés, nos contaminés s’avèrent des plus menaçants et sont suffisamment convaincants pour que nous soyons happés lors des scènes de course-poursuite dans les couloirs de l’immeuble où sont réfugiés nos deux jeunes survivants.

La technique est là et c’est indéniable : une ambiance pesante par moments, des scènes d’altercations et de course-poursuites haletantes, des contaminés saisissants et réalistes. Mais malheureusement, le scénario manque d’originalité et s’avère bien trop linéaire pour réellement marquer les esprits. Voilà ce que l’on pourrait dire de #Alive en quelques mots.




David MAURICE