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THE BLACK FABLES (2015)

 


L'HISTOIRE : Après Mexico Barbaro en provenance du Mexique, voici cette fois-ci The Black Fables, une anthologie d'horreur composée de cinq courts-métrages noirs, tous basés sur le folklore classique du Brésil. Le film a été réalisé avec divers réalisateurs (dont le célèbre José Mojica Marins !), un budget évidemment assez faible, mais surtout, avec beaucoup de cœur et d'âme, ce qui est bien le principal...


MON AVIS : Comme dans tous les métrages omnibus, la qualité des segments individuels varie un peu, la faute à un financement rachitique susmentionné par ailleurs faisant passer le tout pour de l’indépendant très amateur. Pourtant, The Black Fables réunit des noms importants de la terreur brésilienne dont le plus connu d'entre eux : José Mojica Marins. Alors en route pour des segments horrifiques avec du gore, du sang, des excréments et des monstres, tous faits maison, avec pour résultante un bazar joliment mixte, idéal pour passer une soirée exotique loin des favelas tristounettes et autres carnavals chamarrés !

On commence par Crianças na Mata (qu’on pourrait traduire par : Les enfants dans les bois), réalisé par Rodrigo Aragão et qui sera le court-métrage servant de fil conducteur entre toutes les histoires. Ici, quatre jeunes garçons en costumes traversant les bois, jouent avec des armes en plastique et s’amusent à se faire peur en se racontant des récits d'horreur basés sur les légendes urbaines et le folklore brésiliens. Même si la fin de ce segment laisse à désirer, c’était assez intelligent comme dispositif d'encadrement. Et parce que ce sont des enfants, cela excuse immédiatement certains des éléments les plus incroyables, farfelus voire bruts des histoires individuelles ainsi que certaines incohérences narratives. Sympa pour débuter.

Arrive ensuite O Monstro do Esgoto (Le monstre de l’égout), encore réalisé par Rodrigo Aragão, dans lequel un maire refuse d'investir de l'argent dans un nouveau système d’égout et qui va laisser pas mal d’individus dans la merde, aussi bien littérale que figurative. Si l'humour fécal n’est pas votre truc, il est clair que ce segment ne sera probablement pas pour vous. Même si c'est correct niveau maquillage, l'histoire est la plus faible du lot car l'humour, est ras des pâquerettes, ce n'est pas effrayant, les performances des acteurs sont moyennes, et la fin est très terne. On attend mieux pour la suite.

Vient ensuite le tour de Pampa Feroz (Prairie féroce), réalisé par Petter Baiestorf qui met en images une énième variation du thème universel du loup-garou prenant lieu et place dans un village où une bête tue les hommes du général, sorte de personnage important du coin. C'est peut-être celui qui est amoureux de la fille du général, à moins que ce ne soit quelqu’un d’autre ? Cette deuxième histoire est beaucoup mieux que la précédente car les dialogues sont sympas (Quoi qu'il en soit, nous allons le résoudre avec des balles !) et la séquence de transformation de fin est absolument excellente car inhabituelle. L'image est donc bonne, les costumes également, tout comme les maquillages qui sont suffisants pour effrayer un minimum. En revanche, le point faible c’est que l'identité du lycanthrope est assez prévisible. Mais bon, c’était assez divertissant.

Suit alors O Saci (Le Saci), l’épisode le plus attendu car réalisé par le légendaire José Mojica Marins (la franchise Coffin Joe). Il montre ainsi une jeune fille qui se déplace à travers la forêt afin d’aller chercher du lait pour ses parents dans une ferme lointaine. Mais en dépit d'avoir été avertie, elle prend un raccourci pour s’y rendre plus vite et forcément, elle rencontrera non pas le loup, mais le Saci, légende urbaine locale, qui ne la laissera plus jamais tranquille. Ici, les racines folkloriques de base étaient intéressantes car peu connues à l’international et les scènes dans les bois étaient assez atmosphériques. Quant à l’idée de savoir si le monstre existe vraiment ou si la jeune fille est devenue folle était très pertinente. D’ailleurs Mojica Marins - et c’est sa signature habituelle – convoquera des évangéliques pour résoudre le problème. Ce qui est dommage, en revanche, c’est que le réalisateur semblait n'avoir aucune idée de quoi faire avec le Saci, et donc au lieu de se concentrer sur cette créature étrange, il a décidé de se focaliser sur un couple de personnages (les parents) qui sont soit ennuyeux, soit complètement antipathiques, au choix. De plus, et on ne sait pas si c’est c’était voulu, mais le Saci apparaît comme un stéréotype raciste car il a le visage d'un homme noir et est super-connecté à la nature mais meurtrier. Dans l'ensemble, c'était assez correct et puis, tout comme dans Pampa Feroz, on y voit une paire de seins, mais était-ce vraiment nécessaire ?

Après cet entremets assez savoureux, lui succède A Loira do Banheiro (La blonde de la salle de bain) réalisé par Joel Caetano et dans lequel on se retrouve dans un internat pour jeunes filles, où on y croise une directrice particulière, découvre une salle de bain mystérieuse, un miroir et la fameuse blonde du titre. Cette quatrième histoire est celle qui montre le plus d'équilibre, en particulier dans la construction du suspense. Cherchant l'inspiration dans un cinéma de genre plus moderne, comme les métrages asiatiques du type Deux sœurs ou encore Ring, ce segment contient pourtant tous les clichés du genre mais Caetano parvient à le rendre effrayant, sanglant et tendu la plupart du temps, ce qui livre un ensemble parfaitement agréable à visionner.

On termine par A Casa de Lara (La maison de Lara), réalisé une nouvelle fois par Rodrigo Aragão racontant les malheurs de Lara qui décide de punir son mari après avoir découvert qu’il la trompait pour une autre. C’est le plus court récit, rattaché à celui servant de fil rouge avec les enfants. Même s’il n’est pas incroyable narrativement, on notera que le maquillage du démon qui apparaît est vraiment très bon et que la fin est très étrange. Sinon, il n’y a pas grand-chose d’autre à se mettre sous les yeux à part une nouvelle paire de protubérances mammaires qui pour une fois sert le film, et l’on reste carrément sur sa faim. Dommage alors de finir ainsi une anthologie horrifique !

The Black Fables est en définitive un film d'horreur de facture moyenne, avec de bonnes histoires mais surtout des mauvaises. Le maquillage, malgré un budget malingre, n’est finalement pas trop mal, mais c’est surtout les scénarii des segments qui laissent à désirer tant ils donnent l’impression qu’ils auraient pu être plus fouillés. Dans l'ensemble, au regard des productions horrifiques bon marché qui pullulent, vous obtiendrez néanmoins une anthologie d'horreur variée qui offre une incursion singulière dans le folklore brésilien et ce n’est déjà pas si mal...


Titre français : The Black Fables
Titre original : As Fabulas Negras
Réalisateur : Rodrigo Aragão, Petter Baiestorf, Joel Caetano, Marcelo Castanheira, 
José Mojica Marins
Scénariste : Rodrigo Aragão, Petter Baiestorf, Joel Caetano, Cesar Coffin Souza
Musique ?
Année : 2015 / Pays : Brésil
Genre : Film à sketches / Interdiction : -12 ans
Avec Carol Aragon, Milena Bessa, Walderrama dos Santos, James Ferri, 
José Mojica Marins, Leonardo Magalhães, Cesar Souza...




Vincent DUMENIL

ANACONDA (1997)

 

Titre français : Anaconda
Titre original : Anaconda
Réalisateur : Luis Llosa
Scénariste John Mandel, Mark Haskel Smith
Musique : Randy Edelman, Ice Cube
Année : 1997
Pays : Usa, Brésil, Pérou
Genre : Attaques animales
Interdiction : /
Avec Jennifer Lopez, Ice Cube, Jon Voight, Eric Stoltz, Jonathan Hyde...


L'HISTOIRE Un anthropologue et son équipe de tournage partent dans la forêt amazonienne pour réaliser un documentaire sur une tribu primitive. Ils vont rencontrer sur leur route un ancien prêtre reconverti en chasseur de serpents qu'ils vont accueillir à bord de leur bateau. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que cet homme, mystérieux et peu chaleureux, est en fait en train de traquer un anaconda gigantesque qui a élu domicile dans la région. Très vite, le braconnier va prendre le contrôle du bateau afin de capturer le reptile qui les a pris à présent en chasse. L'horreur commence pour nos amis de la nature qui vont tenter de survivre à ce qui est certainement le plus gros serpent jamais vu auparavant…


MON AVISLes films mettant en scène des animaux dangereux sont monnaie courante dans les films de genre, que ce soit des araignée), des requins, des crocodiles ou autres chiens, rats, chauve-souris et j'en passe. Les films de serpents ne font pas exception à la règle, à la seule différence que les bons films de cette catégorie se comptent malheureusement sur les doigts d'une main. Anaconda fait partie de l'un des cinq doigts de la main : un très bon petit film à l'ambiance très jungle, parsemé d'action et au casting alléchant.

Réalisé par un quasi inconnu Luis Llosa, qui avait donné un certain Sniper quatre années auparavant, Anaconda demeure une référence dans son domaine. Faisant partie des gros films hollywoodiens de cette année 1997, celui-ci nous propose un casting très intéressant qui fonctionne à merveille. Figure en effet dans le haut du panier le génial Jon Voight dans le rôle d'un braconnier très viril, inquiétant, sournois et rusé. Un être fourbe qui n'hésitera pas à éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route et qui fera tout pour capturer cette immense bestiole qui sévit dans les parages, quitte à utiliser ses sauveteurs comme appâts. Un rôle époustouflant que nous sert ici un Jon Voight en grande forme, de loin le personnage le plus intéressant du film de Luis Llosa. A ses côtés, on retrouve la très jolie Jennifer Lopez que l'on ne présente plus musicalement parlant mais dont la filmographie possède toutefois quelques bons films (Money Train, U-Turn, The Cell). Toujours dans le domaine de la musique, le rappeur Ice Cube, vu dans Ghosts of Mars, participe également au casting - tout en donnant une petite participation à la bande originale - en jouant le rôle d'un cameraman aux méthodes expéditives, refusant recevoir des ordres. On finira ce casting de stars avec les présences d'Eric Stoltz (La Mouche 2), Jonathan Hyde (Jumanji) et le beau Owen Wilson (Hantise) qui reste malgré tout plus à l'aise dans les comédies américaines, bien loin ici de son grand ami Ben Stiller.

Une pléiade de stars n'est souvent pas bon signe pour un film mais Anaconda est la preuve que les contre-exemples existent. En effet, le casting fonctionne admirablement, chaque joueur apportant sa pierre à l'édifice, même les seconds rôles, comme le matelot peu hospitalier de notre petit groupe d'amis, apportent du réalisme et de la vivacité au long-métrage.

Parlons à présent de l'histoire à proprement parlée. Même si celle-ci tient dans un mouchoir de poche, elle demeure toutefois efficace et divertissante et c'est tout ce que bien souvent l'on demande à un blockbuster hollywoodien ! Niveau rythme, pas de fausse note non plus : aucun temps mort n'est à signaler, l'action sachant se montrer quand il le faut et les séquences plus calmes servant de pauses avant une nouvelle attaque de bestioles sont les bienvenues pour en connaitre un peu plus sur chacun de nos personnages, notamment sur la tension qui va crescendo entre l'équipage du bateau et le braconnier qui se montre de plus en plus envahissant sur le navire. Notons également une introduction fort alléchante mettant en scène ce cher Danny Trejo (Une Nuit en Enfer) aux prises avec ce que l'on pense bien-entendu être notre mystérieux anaconda.

Comme tout bon film de Los Angeles qui se respecte, l'action est bien maintenue et nous livre des attaques d'animaux en tout genre (guêpe, phacochère, serpents) et des scènes de combats sur le pont du bateau menées tambours battants par nos deux costauds Jon Voight et Ice CubeLa scène finale s'avère également très dynamique et termine le film de Luis Llosa sur une bonne note.

Parlons à présent de l'aspect visuel de Anaconda Comme vous vous en doutez certainement, exit le bruit des pots d'échappement, des sirènes de police et autres joyeusetés qui reflètent l'urbanisme et la mondialisation. Bienvenue en Amazonie : ses fleuves et leurs affluents, ses rivières, ses arbres humides à perte de vue, ses marécages, ses animaux sauvages… Comme bon nombre de films à l'esprit très jungle (les films de cannibales ou tout simplement les films d'aventure), nous avons droit à des paysages de toute beauté, mêlant adroitement les éléments naturels pour donner vie à des cadres remarquables comme celui de la petite cascade ou encore cette sorte de crique où jaillissent de l'eau des arbres par centaines et où nos amis découvrent le bateau qui s'est fait attaqué lors de la scène d'introduction du film.

Bien entendu, que serait un film de serpents sans ses reptiles rampants? Et là encore c'est un sans faute de la part de notre réalisateur. Le serpent est impressionnant tout en gardant des dimensions assez raisonnables,  nous n'avons pas droit à un truc de 5m de diamètre comme certains films nous en font part. Vif, rusé et en proie à un appétit féroce, notre anaconda est un redoutable adversaire pour nos amis qui ne s'attendaient certainement pas à rencontrer une bête de cette taille. L'équipe des effets visuels à fait du très bon travail sur l'aspect physique du serpent et sur sa façon de se mouvoir : d'ailleurs, on notera cette excellente séquence dans le combat final où l'anaconda poursuit notre pauvre Jennifer Lopez tout en nous mettant dans la peau de l'animal, avec la caméra qui ondule tout en s'inclinant, on se croirait réellement dans la peau du serpent.

Les attaques de ce dernier sont bien rendues à l'écran et sont assez nombreuses tout au long du film. Même si celles-ci se finissent toujours de la même façon - le serpent enroule sa queue autour du corps de sa victime pour le comprimer - on prend toujours un plaisir sadique à voir la victime souffrir sous la puissance du reptile. Par ailleurs, le réalisateur n'hésite pas à mettre un peu de piment pour éviter de copier-coller chaque scène d'attaque du serpent : on retiendra particulièrement cette scène où l'anaconda dégurgite sa victime, rongée par les enzymes stomacales, qu'il avait quelques secondes auparavant avalée lentement de la tête aux pieds ! cette séquence est montrée de l'intérieur de la bête pour rendre la chose un peu moins ordinaire.

Enfin, finissons comme il se doit par les effets sonores et la musique du film. Film de jungle oblige, nous avons droit à une ambiance typique de ces grands espaces verts qui s'étendent à perte de vue : cris d'animaux, sifflements d'oiseaux, bruits de l'eau et du moteur du bateau, bruit du vent contre les feuilles des arbres. A cela s'ajoute une musique composée par Randy Edelman et qui s'avère assez variée, mêlant symphonies de violons, tambours et flûtes de paon : tous les éléments sont donc là pour recréer cette ambiance amazonienne. Ice Cube profitera par ailleurs d'une séquence de détente pour nos amis sur le pont du bateau pour nous passer un morceau de rap confectionné spécialement pour le film et qui tranche radicalement avec le reste des musiques du film.

Au final, Anaconda est une bonne surprise, certes très hollywoodienne mais ô combien divertissante. Un serpent bien réalisé et non avare en termes d'attaques, un casting alléchant et bien orchestré, des paysages de toute beauté… Que demander de plus pour passer une agréable soirée sans prise de tête ?




David MAURICE

3 CORTES (2006)

 

Titre français : 3 Cortes
Titre original : 3 Cortes
Réalisateur : André Kapel Furman, André ZP, Fernando Rick
Scénariste : André Kapel Furman, André ZP, Fernando Rick
Musique : Celso Cunha, André ZP
Année : 2006
Pays : Brésil
Genre : Horreur, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Fábio Castro, Fernando Pavão, José Salles, Luis Sorrentino, Mara Vanessa Prieto...


L'HISTOIRE 3 Cortes est une oeuvre d'une cinquantaine de minutes, composée de trois courts-métrages et d'un très court-métrage. Mise en scène par trois réalisateurs, tous brésiliens, les propositions œuvrent toutes dans le domaine jovial du gore et du trash le plus gratuit.


MON AVIS Le cinéma d'horreur brésilien est pour ainsi dire quasi-inconnu de ce côté-ci de la planète. Il se résumerait presque à un seul nom, celui de l'increvable réalisateur José Mojica Marins et son alter ego Zé Do Caixao alias Coffin Joe. Près de cinquante ans de carrière, ça force le respect, on en profite d'ailleurs pour conseiller, à nouveau, la vision de son dernier opus, le formidable Embodiment of Evil (un des meilleurs films d'horreur de ces dix dernières années).

Bien. Une fois ceci dit et dans une louable volonté de meubler comme il peut sa chronique à la manière d'un bûcheron suédois perdu dans un magasin Ikea, le chroniqueur reprend sa diatribe sur 3 Cortes en déroulant chacun des courts-métrages qui le compose.


* Sozinho Aka Alone (9 minutes)

Un homme s'endort devant sa télévision. Il décide d'appeler une jeune femme qu'il a rencontré dans un magasin de disque. Elle l'invite chez lui et le reçoit de manière plus qu'engageante. Allongé sur le lit, il regarde la fille se masturber debout sur son ventre. Une fois l'orgasme venu, elle lui écrase le ventre, ce qui le fait vomir. Puis elle lui frappe férocement la tête à coups de pied et enfin elle se saisit d'un sabre caché sous son lit et lui découpe et les jambes... et les jambes, et les bras....et les bras, et là tête... alouette !

Sans dialogues et sans justification, Sozinho déroule son histoire jusqu'à une séquence finale fait inévitablement penser au guilleret Guinea Pig : flower of flesh and blood, en moins méchant tout de même, notamment à cause de sa courte durée. Néanmoins, cela reste efficace et les effets spéciaux sont largement crédibles. On notera aussi une mise en scène un tantinet travaillée, ce qui ne gâche rien.


* Coleção de Humanos Mortos Aka Dead Human Collection (environ 25 minutes)

Un fondu de première a comme fantasme de faire souffrir et de recevoir en retour d'autres types de souffrances. Une sorte de sado-maso de l'extrême donc. Tiraillé par des démons intérieurs, représentés à l'écran par trois entités, une femme en tenue SM, un homme au visage démoniaque et un autre homme au visage à moitié défigurée et rigolant comme une hystérique.

Simple dans son concept, on assiste aux exactions de la brute sur trois de ces victimes, une jeune femme qui finira scalpée et un couple dont la femme sera violée (sous les yeux de son compagnon comme il se doit). L'homme en question sera tué et la donzelle embarquée dans l'antre du tueur où elle subira tortures psychologiques et physiques classiques dans ce type de production (arrachage d'ongles, couteau qui lacère les chairs, clous dans les mains etc.).

Inutile, là aussi, de chercher une originalité fondamentale à l'intrigue, il n' y en a pour ainsi dire aucune, ce court reposant sur la volonté d'en monter un maximum en matière de gore malsain. Le souci étant justement que tout cela reste peu extrême dans la représentation des sévices infligés, tout en ayant un air de déjà-vu trop visible. Comme, en sus, l'un des démons est affligé d'un rire extrêmement pénible sur la longueur…on n'en gardera pas un souvenir ému.

Les amateurs d'atrocités filmiques risquent de rester sur leurs faims, ce qui est ballot vu que c'est quand même la cible évidente de ce court.

* 06 Tiros, 60 ml Aka 06 Balles, 60ml (une quinzaine de minutes)

Une transaction autour d'une quantité importante de drogue tourne à la bataille rangée. Un des dealers reçoit une balle en pleine tête et se réveille dans un hôpital qu'il ne connaît apparemment pas. Problème supplémentaire, ce dernier est infesté de créatures sans visages et peu primesautières.

A la manière d'un survival-horror vidéo-ludique, notre homme va passer de couloirs en couloirs, de salles en salles pour buter les vilains monstres de différentes manières. Flingue, feu, hache, objets contondants dans le seul but de gorifier l'ensemble. Pas si mal que cela d'ailleurs, même si c'est loin d'être spectaculaire et que cela reste fort éloigné d'un film gore à la sauce teutonne genre Premutos ou The Burning Moon.

Nanti d'un twist final convenu qui n'est qu'une tentative de donner un poil plus d'ampleur à une intrigue souffreteuse, 06 Tiros 60 ml, n'est qu'un énième court de plus dans le monde étrange des pellicules aux tripailles fumantes et sanguinolentes . Pas honteux, mais pas inoubliable, loin s'en faut.

* Epilogue ( deux minutes et des poussières )

Dans un sous-sol, une jeune demoiselle est attachée, les mains au-dessus de la tête, à une sorte de grosse canalisation. Un homme arrive et lui écrase sa cigarette allumée sur le cou, puis sur la naissance des seins, enfin il approche le tison ardent de son œil qu'il maintient ouvert avec son autre main. Juste avant l'instant fatidique de la rencontre, l'image est remplacée par un panneau publicitaire de santé publique qui nous indique ? Qui nous indique ? Vous le saurez en le visionnant ! Sachez seulement que l'on navigue en plein humour (très) noir. Simple et de bons goûts donc.

Au final et c'est tout de même triste à dire, mais c'est l'épilogue qui s'avère être le meilleur segment de 3 Cortes. Sozinho mérite également les encouragement du jury. Les deux autres segments possèdent tous quelques moments "amusants", mais l'ensemble sent amèrement le réchauffé.

En fait tous les courts-métrages semblent avoir une vingtaine d'années de retard. A la fin des années 80 ou au début des 90's, ils auraient certainement fait illusion. Aujourd'hui, devant la déferlante de morbidités pelliculaires, ils semblent juste prématurément usés et vieillis. Néanmoins, les fans fou furieux de trash et de gore peuvent y jeter un œil. C'est court et ça peut faire passer le temps.


Lionel JACQUET