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BLAIR WITCH (2016)

 


L'HISTOIRE : James, petit frère d’une des disparues du Projet Blair Witch, croit reconnaître sur une vidéo Youtube, sa sœur. Pour en avoir le cœur net, il se rend avec quelques ami(e)s, à la rencontre des personnes qui ont posté la vidéo sur le site. Une fois arrivé là bas, tout ce petit groupe va se rendre dans la forêt de Blair afin d’essayer de retrouver la demoiselle. Bien sûr, la sorcière ne va pas les laisser camper sans leur jouer quelques mauvais tours...


MON AVIS : Voici donc la suite du fameux Le Projet Blair Witch, film précurseur de la mode du found-footage et qui fit sensation lors de sa sortie sur les écrans en 1999. A l’époque, le film avait surpris par sa réalisation aux caméscopes, en vue subjective et par une campagne de promotion très bien manigancée qui vendait le film comme un montage de réelles vidéos retrouvées. Aujourd’hui, pour cette suite faisant abstraction du deuxième volet officiel à savoir Blair Witch - Le Livre des Ombres, difficile de faire croire au moindre quidam qu’il s’agit de vraies bandes et à recréer l’effet d’annonce du premier volet mais les producteurs ont tout de même eu l’idée d’un nouveau coup marketing, certes moins spectaculaire, en annonçant le vrai titre, à savoir Blair Witch, à seulement quelques jours des premières projections. Avant cela, le métrage que l’on savait réalisé par Adam Wingard portait le nom de code The Woods. Cette petite anecdote passée, venons-en au film qui se veut donc une suite directe du Projet Blair Witch et qui narre l’histoire de James, frère d’une disparue du premier film, qui part avec quelques amis à la recherche de sa sœur suite à un indice trouvé sur une vidéo youtube. On comprend aisément avec ce speech qu’Adam Wingard semble vouloir mixer les anciens éléments et recettes à l’ancienne avec la nouvelle technologie. Ce sera effectivement le cas puisque, bien que réalisé entièrement en found footage comme à la grande époque, cette fois, au revoir caméra DV et bonjour nouvelles technologies, GPS et autres drones.

Dans sa première partie, le film tente de coller à ce qui faisait le succès de l’original. Les scènes des préparatifs pour le départ, les questionnements de chacun des protagonistes, la recherche du lieu, la rencontre avec les autochtones locaux, l’arrivée dans la forêt, tout y passe et ce n’est pas forcément glorieux. Pas navrant non plus mais très classique et peu passionnant. Ce qui est plus navrant est ce qu’il va se passer une fois l’apparition des premiers signes avertissant de la présence de la sorcière. On passera sur les farandoles de cailloux et de grigris en bois qui ne gênent pas outre mesure et qui font partis du folklore blairwitchien mais on pestera sur l’utilisation outrancière de jump scares ridicules et surtout identiques. A de multiples reprises, un des personnages va arriver et en surprendre un autre occasionnant un bruitage fracassant inutile et surtout malvenu dans un found footage. A côté de ça, pas une once d’angoisse ou de frayeur. Passé plus de la moitié du film, il faut bien avouer que ça commence à craindre !

Puis, après ces moments pénibles, le petit miracle se produit. Rien de dingue mais des séquences beaucoup mieux emballées et des vrais moments d’angoisse. A partir de l’instant où la sorcière commence à manifester ses pouvoirs de manière frontale, Wingard retrouve ses capacités d’antan. Celui que l’on a connu redoutablement efficace avec You’re Next ou des segments de V/H/S, se lâche et, comme libéré d’un fardeau de mise en place et de respect de l’œuvre de Sanchez et Myrick, exprime son cinéma : pas fin mais jouissif et prenant. C’est ainsi qu’il emballe et enchaîne des séquences tantôt malsaines, tantôt violentes mais toujours bien trouvés. De la scène de l’escalade de l’arbre, aux tentes qui volent en passant par la découverte de l’intérieur de la maison du premier volet jusqu’à des moments de claustrophobie, Wingard semble prendre un malin plaisir à concocter un final en montagne russes ponctué par une conclusion bien sentie.

Certes, ces exubérances de réalisation et les incohérences qu’elles engendrent tant dans l’histoire que dans le montage viennent mettre à mal le style found footage réaliste du film et anéantir le côté viscéral du premier opus mais permettent de donner un second souffle à l’ensemble et surtout d’enfin proposer du rythme, des moments angoissants, d’exposer des décors macabres et de donner quelques frissons aux spectateurs.

Projet casse gueule par essence, ce Blair Witch, bien que pas totalement enthousiasmant, est sauvé par la maîtrise d’un Adam Wingard qui a su injecter son art du cinéma plus traditionnel dans l’univers Blair Witch. En cassant la première partie et en la rendant moins convenu, le film aurait certainement gagné en qualité. A défaut de cela, on se réjouira d’une seconde partie bien troussée. Ah et sinon, c’est bien beau de mettre un drone mais faut-il encore qu’il serve le scénario, non ?


Titre français : Blair Witch
Titre original : Blair Witch
Réalisateur : Adam Wingard
Scénariste : Simon Barrett
Musique /
Année : 2016 / Pays : Usa
Genre : Found-footage / Interdiction : -12 ans
Avec Corbin Reid, Wes Robinson, Valorie Curry...



Sylvain GIB

THE BAY (2012)

 

Titre français : The Bay
Titre original : The Bay
Réalisateur : Barry Levinson
Scénariste : Michael Wallach
Musique : Marcelo Zarvos
Année : 2012
Pays : Usa
Genre : Found-footage
Interdiction : -12 ans
Avec Nansi Aluka, Kristen Connolly, Frank Deal, Christopher Denham, Kether Donohue...


L'HISTOIRE : Dans la baie du Maryland, les habitants d’une petite ville contractent des symptômes atypiques. Très vite, la population panique et les hôpitaux se remplissent. Une journaliste sur le terrain tente de comprendre les causes possibles de cette étrange épidémie qui semble provenir des eaux de la baie…


MON AVISFilm en compétition lors de la vingtième édition de Fantastic’Arts, The Bay est une réalisation de Barry Levinson, à qui l’on doit Rain Man, Good Morning, Vietnam et autre Harcèlement mais aussi et surtout Le Secret de la Pyramide. Porté par une affiche mettant en avant la mention from the producters of Paranormal Activity and Insidious, ce long-métrage utilise un procédé que l’on voit à de nombreuses reprises depuis les années 2000 et qui semble ne pas vouloir s’éteindre de sitôt : la caméra subjective - ou plus communément appelé caméra à l’épaule- propre au genre  found footage dont The Bay se réclame. A l’instar de George A. Romero et son Diary of the Dead, certains réalisateurs à succès n’hésitent parfois plus à utiliser certaines pratiques du cinéma contemporain, histoire de s’essayer à ces techniques qui ont le vent en poupe et attirent un nombre parfois non négligeable de spectateurs dans les salles de cinéma.

Bien que les bases scénaristiques de The Bay ne fassent pas trop dans l’originalité (les films de contagions, épidémies et autres contaminations-infections sont devenus légion), il faut toutefois reconnaître que Barry Levinson parvient à nous tenir en haleine durant tout son film et ce par plusieurs procédés que je vais vous énoncer.

Le premier est de donner à son film un rythme allant crescendo. Alors que le film commence dans la joie et la bonne humeur (concours des plus gros mangeurs de crabes, élection de Miss Crustacés…), très vite certains habitants de notre petite bourgade côtière vont présenter des symptômes qui, à la vue des passants, vont générer des interrogations, puis un certain stress au vu du nombre de cas grandissant pour enfin se transformer en panique générale. Et alors que nous étions tranquillement en train de participer aux festivités de cette petite ville animée, nous voilà rapidement plongés dans un hôpital entouré de personnes virulentes et ragoutantes, puis dans une salle d’opérations, dans une voiture de police qui roule à toute allure, mais également dans l’eau à la recherche de parasites très dangereux. Dans The Bay, nous sommes rapidement plongés dans cette ambiance prenante, cette panique devenue générale.

Un autre moyen qui est utilisé par Barry Levinson pour nous tenir en haleine est le fait d’éparpiller, comme savent souvent si bien le faire les found footage (Cloverfield, The Devil Inside), des scènes chocs tout au long de son film. La bande-annonce du film en est d’ailleurs gonflée à bloc : parasite sortant tout à coup de la bouche d’un poisson, grosseurs mobiles au niveau du ventre, personne infectée surgissant de la banquette arrière d’une voiture et j'en passe. On se surprend à sursauter à divers moments du film.

Barry Levinson, toujours dans cet optique de tenir en haleine le spectateur, essaye également d’aller droit au but : le film est plutôt court et nous fait grâce des longues conversations sans intérêt, sinon de casser le rythme, ennuyer le spectateur et relâcher la pression. Alors certes, certaines sous-histoires sont parfois peu intéressantes et n’apportent que peu de choses au scénario mais ces dernières demeurent relativement acceptable compte tenu de leurs durées dans le temps et leur répartition dans le film.

Enfin, une petite touche d’humour parfois bienvenue vient divertir le public de temps à autres, un paramètre non négligeable à prendre en compte, avec la Miss Crustacés, le concours du mangeur de crabes et ses participants qui vomissent ou la journaliste qui part dans un flip qui la rend totalement ridicule, tournant en rond comme une cinglée autour d’une fontaine.

Comme nombreux films caméra à l’épaule, nous retrouvons les quelques points négatifs relatifs à cette pratique : une image parfois dégueulasse (flous, gros grains…), des coupages et transitions continuels ou encore des filmages et cadrages parkinsoniens.

Mais, et c’est ce qui contraste avec bon nombre de found footage et fait de The Bay un film à part, Barry Levinson ne s’est pas uniquement cantonné à filmer de manière subjective : afin de rendre son métrage encore plus réaliste, à la limite du documentaire, notre homme va aller jusqu’à utiliser un panel divers et varié de supports pour porter son film à l’écran. Ainsi, nous aurons droit à des séquences provenant de caméras de télévision (notre fameuse journaliste), de caméras sous-marines (lors de plongées dans la baie), de caméras de surveillance, de conversations sur Skype, de vidéos du Net, de vidéos d’iphone… Autant de supports qui permettent une immersion totale dans le film, et ce afin de nous amener sur le terrain des événements, nous faire vivre ces incidents tels que les ressent la population.

Un réalisme permis également par des effets spéciaux de bonnes factures. Ni trop faiblards, ni trop exagérés, ces derniers sont suffisamment mis en valeur pour nous susciter un certain dégoût. Furoncles, pustules, rougeurs, plaques, saignements abondants, hématomes : les symptômes cutanés sont nombreux et certains corps ou visages sont minutieusement maquillés pour rendre la chose la plus réaliste possible devant la caméra.

Les environnements sont également travaillés avec une précision telle que nous avons l’impression d’être dans la peau des habitants de cette petite ville ravagée par ce fléau. Les rues de la ville sont jonchées de cadavres, la baie est recouverte par endroit de poissons morts qui flottent à la surface…

Notons également que The Bay a le mérite, à l’inverse une fois de plus des found footage habituels, d’être intelligent dans sa narration. En plus de nous confronter à diverses potentielles explications scientifiques, et donc rationnelles, à cette épidémie (utilisation de termes très professionnels, interviews de médecins…), Barry Levinson va très rapidement dans son film nous influencer dans le choix de la cause la plus probable de ce désastre en nous pointant du doigt la pollution de la baie, avec une analyse de l’eau fort bien détaillée. Des messages très axés sur l’écologie (la pollution de la mer), l’environnement et le développement durable (extinction d’espèces aquatiques) qui nous poussent en quelque sorte à traduire cette épidémie au sein de l’espèce humaine comme la punition exercée par la Nature sur celles et ceux qui l’ont détruite en partie.

L’occasion également pour Barry Levinson de critiquer ouvertement un gouvernement, mais également le maire de la ville qui, comme nous pouvons le voir déjà dans certains films, préfère camoufler l’affaire plutôt que de provoquer la panique générale et l’exode des habitants hors de la ville.

Bien que le scénario de The Bay semble sentir bon le réchauffé, Barry Levinson signe là un film très engagé, un film qui ne semble pas avoir la langue dans sa poche vis-à-vis du comportement humain de certaines entités ou sociétés (entreprise alimentaire, Gouvernement, politiciens…). D’autant plus que l’on nous vend le produit fini comme un quasi-documentaire tellement réaliste que l’on peut se demander après avoir vu The Bay : et si cela était déjà arrivé ou devait arriver ? De quoi nous donner envie d'aller acheter des bouteilles d'eau en tout cas...




David MAURICE

THE BABY (2014)

 

Titre français : The Baby
Titre original : Devil's Due
Réalisateur : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gilett
Scénariste : Lindsay Devlin
Musique : Andre Von Foester
Année : 2014
Pays : Usa
Genre : Diable et démons, found footage
Interdiction : -12 ans
Avec : Allison Miller, Zach Gilford, Sam Anderson, Roger Payano, Vanessa Ray...


L'HISTOIRE : Suite à une soirée bien arrosée lors de leur lune de miel, deux jeunes mariés doivent gérer une grossesse survenue plus tôt que prévu. Alors que le futur père choisit d’immortaliser les neuf mois à venir en filmant sa femme, il découvre que celle-ci adopte un comportement de plus en plus inquiétant, témoignant de changements profonds aux origines à la fois mystérieuses et sinistres...


MON AVISSoyons clair, réalisé sous la forme d’un found footage (papa veut immortaliser le mariage et surtout la grossesse de sa femme afin d’avoir des souvenirs pour les montrer au fiston quand il sera grand) par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gilett, les deux comparses à qui l’on doit l’un des segments du film à sketchs V/H/S, The Baby a bien du mal à maintenir le spectateur en haleine, et c’est peu de le dire. 

Déjà, la mise en place est terriblement et laborieusement longue puisqu’il faut presque patienter une heure avant qu’il ne se passe quelque chose. Durant cette première partie, qui fait quand même plus de la moitié du film, on a donc le droit aux scènes de vie banales du couple. Déjà que, dans notre vie privée, se coltiner les vidéos de mariages et de grossesses de nos proches n’est pas le truc le plus fun du monde alors imaginez lorsqu’il s’agit de deux personnes qu’on ne connait pas. Bon, admettons que ce soit tout de même votre délire, difficile d’avoir la moindre affection pour ces deux personnages tant les situations sont attendues et les dialogues peu intéressants. Les acteurs font ce qu’ils peuvent mais n’arrivent pas à créer l’émotion nécessaire pour qu’on s’attache à leur cas.

Et sans affect, point de compassion ! De ce fait, lorsque (enfin) les premières séquences horrifiques arrivent, on se moque complètement de ce qui va bien pouvoir leur arriver. Il faut aussi signaler que ces scènes chocs sont prévisibles et peu originales car inspirées d’autres films déjà existants. Ce n’est pas qu’avoir des références soit un mal mais encore aurait-il fallut les assimiler correctement et non, comme c’est le cas ici, créer un patchwork de séquences sans lien réel. De Rec à Chronicle en passant par Paranormal Activity, tous les films du style found footage semblent passer à la moulinette de Bettinelli-Olpin et Gilett. Très décevant, donc, surtout que de la part de ce duo de réalisateurs, on aurait pu espérer un film plus surprenant et un tant soit peu original. La seule vraie surprise du métrage est que, finalement, on ne verra pas le bébé ! Dommage pour un film intitulé The Baby, dont l’outil de promotion était une caméra cachée avec un nourrisson monstrueux, et frustrant pour le spectateur.

Au niveau des choix de mise en scène, le film alterne entre réactions des personnages réussis et placement de caméras peu logiques. Rien de foncièrement gênant même si les plus irritables s’agaceront devant certaines incohérences. Les acteurs ne déméritent pas même si, comme dit précédemment, les faiblesses du scénario ne nous les rendent pas spécialement sympathiques. 

Difficile de trouver beaucoup de qualités mais, au final, le plus gros défaut de The Baby est qu’il ne fait pas peur une seconde. Même pas un soupçon d’angoisse n’est distillé et c’est bien là le plus dommageable. On aurait pu tenter de lui pardonner un démarrage longuet et des influences voyantes si seulement l’efficacité avait été au rendez-vous lors des scènes horrifiques. Malheureusement, ce n’est pas le cas…

Pour conclure, ennui est le premier mot qui vient à l’esprit après avoir vu The Baby. Et même si ce manque d’originalité et d’ambition cinématographique ne sont pas seulement imputables à The Baby mais à beaucoup de films du même genre, on était vraiment en droit d’attendre un film plus couillu de la part de membres de la team qui a signé le sketch Radio Silence. C’est raté pour ce film là mais une prochaine fois peut-être ! Et si jamais vous avez des sous à dépenser, allez plutôt vous acheter Rosemary ‘s Baby.




David MAURICE

ATROCIOUS (2010)

 

Titre français : Atrocious
Titre original : Atrocious
Réalisateur : Fernando Barreda Luna
Scénariste : Fernando Barreda Luna
Musique : Octavio Flores, Sergi Perez Berk, Jorge Jaime Pikis
Année : 2010
Pays : Espagne, Mexique
Genre : Found-footage
Interdiction : /
Avec : Cristian Valencia, Clara Moraleda, Chus Pereiro, Sergi Martin, Xavi Doz...


L'HISTOIRE : Cristian Quintanilla et sa sœur July, tous deux cinéastes amateurs, se rendent avec leurs parents, leur petit frère José et le chien Romulus dans la maison de campagne familiale sise à Sitges, tout près d’une forêt. Là-bas, les deux vidéastes en herbe passent leurs journées à enquêter sur une légende urbaine locale selon laquelle, dans les années quarante dans une forêt du Garraf, une jeune fille en robe rouge se serait perdue dans les environs et aiderait désormais les gens qui se perdraient en les remettant sur le bon chemin. Alors que les jeunes gens filment tout ce qu’il se passe dans la vaste demeure et son jardin attenant ô combien labyrinthique, des événements étranges commencent à se produire à mesure que leur enquête progresse. Jusqu’à quel point les adolescents doivent-ils alors poursuivre leurs investigations afin de ne pas mettre leur vie en péril ?


MON AVISVous n’en avez pas marre vous de la mode du found footage ? Mais si vous savez, cette tendance qui consiste à baser son film sur des soi-disant vidéos, caméras, pellicules retrouvées par hasard et relatant souvent les dernières heures des personnes les ayant tournées ! Initié par Cannibal holocaust en 1980, ce penchant cinématographique avait été remis au goût du jour en 1999 avec Le Projet Blair Witch, qui hormis un buzz de malade, est un métrage très surévalué. Depuis, le bébé de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez ne cesse de faire des émules, plus ou moins réussis et issus de tous pays, en voici une liste non exhaustive : REC et ses suites, Cloverfield, Paranormal Activity et ses tristes rejetons, The Silent House avec son fameux plan-séquence ou encore le récent Chronicle et ses lycéens dotés de super-pouvoirs, voire The Troll Hunter tout droit venu de Norvège pour finir par Apollo 18 se déroulant sur la Lune ! Certains n’hésitent pas non plus à utiliser cette technique en la mêlant à de faux témoignages de personnes avisées ou de badauds traînant dans les environs et ce, pour renforcer l’aspect vériste de leur métrage. C’est ce que l’on appelle les documenteurs ou mockumentaries dans la langue de Shakespeare, à l’instar du très moyen "The Tunnel ou de l’excellent The Poughkeepsie Tapes. Eh bien moi je vous le dis de but en blanc : je frôle l’overdose de métrages qui bénéficient d'un tournage caméra à l'épaule et les derniers en date ne peuvent que sentir le réchauffé à moins d’avoir une idée révolutionnaire pour s’éloigner surtout de Le Projet Blair Witch avec ses codes usagés et autres jump scares foireux. Malgré toute cette déferlante et ses défauts inhérents, il y en a qui ont encore l'idée de continuer à exploiter un filon usé jusqu’à la moelle. C'est le cas du réalisateur espagnol Fernando Barreda Luna qui montre une famille qui a décidé de passer plusieurs jours en vacances à Sitges (ça ne vous rappelle pas un festival de films fantastiques ? Quelle coïncidence !) où de jeunes ados mènent une enquête sur la légende d’une jeune fille en robe rouge via deux caméras, ce qui va les conduire dans un labyrinthe assez lugubre...

Ainsi, avec Atrocious, on se trouve face aux images vidéo que la police a retrouvées après le massacre qu'ils viennent de découvrir. Normalement et quand c’est bien fait, l'utilisation de la caméra subjective implique le spectateur au cœur même de l'histoire. Il vit les faits de l'intérieur et est plus proche des personnages et de l'horreur. Seulement voilà, Fernando Barreda Luna est soit un fainéant, soit il n’est pas fait pour le cinéma à suspense. Il semble en effet ne pas avoir compris que pour faire un bon film de genre, il fallait que ledit spectateur soit maintenu dans une tension permanente le scotchant aux accoudoirs de son fauteuil pour ne les relâcher qu’à l’arrivée du générique final et ce, grâce à une mise en scène oppressante. Il faut également de l’empathie afin que le même spectateur se sente impliqué émotionnellement avec les personnages et leurs mésaventures. Ça, on l’obtient grâce à des acteurs crédibles et parfois, même des amateurs peuvent faire l’affaire, du moment que l’on y croie. Ici, rien de tout cela n’est présent à l’écran : la mise en scène est molle du genou car consistant pour partie à filmer un jardin labyrinthique tout en caméra de nuit, et surtout les acteurs, qui manquent cruellement de profondeur, jouent mal et sont trop jeunes pour pouvoir créer une réelle identification, du moins avec les personnes ayant plus de 15 ans. Cela dit c’était peut-être le public visé initialement par le réalisateur.

Hormis un ou deux passages stressants (enfin si on n’est pas trop difficile) concentrés principalement dans les cinq dernières minutes, le reste n’est qu’une succession de scènes plus insipides les unes que les autres qui auraient pu faire sensation il y a une vingtaine d’années. A chaque détour de chemin, le cinéphile adepte de métrages d’épouvante pense être terrorisé voire surpris un minimum, mais rien ne surgit à l'horizon. C’est bien beau de faire aboyer un chien et de casser un verre mais on en voulait plus à se mettre sous la dent, ou du moins sous les yeux ! 

Et la révélation à la fin du film, avec ces photos et ces vidéos esquissant une vague explication sur le tueur, aurait pu également faire son effet si tous les films précités n’avaient pas été réalisés avant ! Tout cela est d’autant plus regrettable que l'affiche américaine nous annonçait pourtant : Intense, effrayant et dérangeant ! Quelle arnaque oui ! En revanche sur le DVD français, on peut lire ceci : Plus de 10 ans après le phénomène Blair Witch, Atrocious explore avec brio les codes les plus sombres d’un thème rare au cinéma : les légendes urbaines… ». Trop rare, en effet… Et en plus ils se moquent de nous ! Cela étant, on était prévenu, le film s’appelle après tout Atrocious, ça voulait tout dire ! Et comme si ça ne suffisait pas, la jaquette US à forte dominante bleue et la française façon caméra infrarouge ne rappelaient-elles pas étrangement Paranormal Activity et Le Projet Blair Witch, autre étrons, euh pardon, fleurons du genre !?

Vous l'aurez donc compris, Atrocious est un film particulièrement ennuyeux et vraiment pénible à regarder. Le film est réalisé par un manchot terriblement paresseux qui se révèle incapable de créer la moindre tension et nous propose une resucée de Le Projet Blair Witch dont l'idée de base et son côté minimaliste sont intéressants… du moins quand on vit avant 1999. A cela, rajoutez une mise en scène hyper fade, des acteurs mauvais et trop jeunes, une fin vue et revue maintes fois et vous obtenez l'un des plus mauvais films d'horreur de ces dix dernières années. Dois-je continuer ?




Vincent DUMENIL

APOLLO 18 (2011)

 

Titre français : Apollo 18
Titre original : Apollo 18
Réalisateur : Gonzalo Lopez-Gallego
Scénariste : Brian Miller
Musique : /
Année : 2011
Pays : Usa
Genre : Found-footage
Interdiction : /
Avec : Warren Christie, Lloyd Owen, Ryan Robbins...


L'HISTOIRE : Apollo 17 est censé être la dernière mission habitée envoyée sur la Lune. En réalité en 1974 , une mission spatiale secrète, Apollo 18, est envoyée sur la Lune. Mais au bout d'un moment, des phénomènes paranormaux se produisent. L'équipage n'est pas seul sur la Lune...


MON AVISPlus d’un siècle après Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès, notre satellite continue à fasciner l’univers cinématographique. Ainsi, ces dernières années, de Moon à Transphormers 3 : la face cachée de la Lune en passant par Iron Sky, l’homme a continué à visiter l’astre qui, s’il ne semble plus abriter de Séléniens ni de Sélénites depuis Les Aventures du Baron de Münchhausen, reste une destination risquée. Avec Apollo 18, on apprend même que si plus personne n’est retourné sur la Lune depuis des années, ce n’est pas par hasard.

Réalisé par Gonzalo Lopez-Gallego, à qui l’on doit Les Proies en 2007,  Apollo 18 reprend le principe à la mode du found-footage, Bob Weinstein prétendant ainsi durant la promotion qu’il ne s’agit pas d’une oeuvre de fiction mais de vidéos réellement retrouvées . Si le procédé peut ici se défendre dans l’optique de la démarche réaliste du film, il va se révéler aussi pénible, voire plus, que dans les autres films usant de cet artifice. Le film se base donc sur un postulat assez simple : contrairement à ce que l’on croit savoir, la mission Apollo 18 n’a pas été annulée par la NASA à la suite de limitations budgétaires, mais a bien eu lieu de façon secrète. Si le projet a été dissimulé jusqu’à aujourd’hui, c’est parce que la mission s’est terminée de façon tragique, comme le montrent les images retrouvées récemment.

Je dois bien avouer qu’une telle histoire m’a donné très envie de voir le film, surtout après avoir vu ces affiches montrant une empreinte inconnue à côté de celle d’un astronaute, ou semblant indiquer l’attaque d’une créature lunaire. Mais ne cherchez pas, il n’y aura aucun monstre sur la Lune, la menace sera toute autre : des créatures arachnoïdes ressemblant, quand elles sont immobiles, à des cailloux lunaires. Une légère surprise, renforcée par un parallèle forcément bizarre avec les Susuwatari de Le Voyage de Chihiro, et une petite déception rapidement évacuée par la menace bien réelle que représentent ces êtres et par les conséquences de leurs attaques sur le duo d’astronautes.

On ne s’ennuie pas pendant le film, notamment grâce à un scénario bien ficelé réservant de nombreuses surprises et donnant envie de découvrir les réponses aux différents mystères entourant la mission. Seulement, le film est handicapé par un défaut de taille, d’autant plus gênant qu’il est présent de la première à la dernière seconde : sa réalisation. Si sur le papier, rapprocher un maximum le film des images réelles des missions Apollo semble une excellente idée, il faut rapidement déchanter : à l’écran, c’est juste bon à refiler une sacrée migraine. Si vous avez déjà vu des vidéos des missions lunaires, comme les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, vous avez une idée assez précise de ce que propose le film pendant environ 1h30 : images souvent floues et / ou saccadées, son parfois inaudible, le tout accompagné du montage souvent très rapide lié à ce genre de film.

Ce défaut gâche véritablement le film, qui en dehors de ça aurait sans doute été assez agréable et efficace, réussissant même par moments à faire naître quelques légers frissons. Peut-être aurait-il été plus judicieux de se contenter d’un mode de réalisation plus classique plutôt que de vouloir à tout prix surfer sur une mode qui n’apporte rien de bon depuis des années...




Steeve RAOULT

ALWAYS WATCHING : A MARBLE HORNETS STORY (2015)


Titre français : Always Watching : A Marble Hornets Story
Titre original : Always Watching : A Marble Hornets Story
Réalisateur : James Moran
Scénariste Ian Shorr
Musique /
Année : 2015
Pays : Usa
Genre : Found footage
Interdiction : -12 ans
Avec Chris Marquette, Alexandra Breckenridge, Jake McDorman, Alexandra Holden...


L'HISTOIRE : Le caméraman Milo, son ex petite amie et journaliste Sara, accompagnés de Charlie font un reportage sur les procédures de saisie immobilière. Ils suivent ainsi des personnes habilitées par la loi à ouvrir des propriétés récemment saisies par un créancier. Rapidement, ils découvrent une demeure vide, dont les propriétaires n’ont même pas pris la peine de récupérer leurs effets personnels. Mieux, ils vont trouver, dans un placard, une boîte remplie de bandes vidéo sur lesquelles un personnage sans visage et habillé d'un costume sombre semble venir rendre visite aux membres de la famille partie comme subitement. Après avoir visionné quelques VHS, nos journalistes vont eux-mêmes commencer à voir des choses bien étranges…


MON AVISDepuis le début des années 2010, malgré une déferlante de films sortant, le found footage movie est un genre fatigué et vieux, à moins d’avoir une idée ultra novatrice. Ici, le scénariste surfe sur le phénomène des creepypastas, c’est-à-dire des mythes urbains diffusés sur Internet et largement relayés par les réseaux sociaux. Parmi les plus célèbres d’entre eux, on note les récits tournant autour de Momo, de Sad Satan, du Midnight Man Game et bien sûr, du plus connu, le Slender Man. La création de ce dernier remonterait ainsi aux alentours de l’année 2009, sur la web-série Marble Hornets, dans laquelle un étudiant en cinéma (Joseph DeLage) échange des vidéos avec un ami (Troy Wagner), puis avec des internautes sur cette silhouette d’homme mince, sorte de créature humanoïde avec des bras anormalement longs, un visage blanc sans trait ni relief, vêtu d'un costume noir et parfois d'une cravate rouge. Le succès est immédiat et il n’en fallait pas plus pour qu’une adaptation en long-métrage voie le jour en 2015.

Mais autant le dire de suite, ce found footage movie ne révolutionnera pas le genre. D’une part, parce que l'histoire ne casse pas des briques, et qu’en plus, on a vraiment affaire à du déjà-vu, sorte de mélange entre l’univers de la franchise Paranormal Activity pour le côté je filme ma maison pour attendre des plombes et voir ce qu'il s'y passe et un film comme The Poughkeepsie Tapes (chef-d’œuvre dans le genre, il faut le dire) dans lequel on retrouve des cassettes qui nous dévoileront une partie du mystère. Et d’autre part, parce qu’en ce qui concerne les apparitions du Slender Man, ces dernières sont beaucoup trop fréquentes à notre goût et finalement toujours amenées de la même manière : l'image se brouille quelques instants, le son grésille et hop, on sait que le croquemitaine va faire une apparition ! De fait, le film perd énormément en effet de surprise car à force de trop répéter ce procédé, on se lasse rapidement ! C’est d’autant plus dommage car on en apprend pourtant un peu plus sur le monstre filiforme et blanchâtre qui ici, observe les gens près d’un bosquet et se rapproche petit à petit d’eux jusqu’à les rendre fous et les pousser au suicide, mais sans jamais se salir les mains qu’il a pourtant gigantesques ! Il semble, de plus, les marquer, comme du bétail, d’un étrange symbole circulaire barré en son centre comme gravé à même la peau…

Pour ce qui est du casting, on retiendra et ce, de façon anecdotique car l’interprétation est somme toute assez froide, la présence de la sublime Alexandra Breckenridge (American Horror Story), du pas désagréable Chris Marquette (Night of the Living Deb) et du non moins célèbre Angus Scrimm, le fameux Tall Man de la franchise Phantasm de Don Coscarelli, autre croquemitaine à la taille démesurée, dans un petit caméo relativement sympathique. On notera également la performance de Doug Jones dans le rôle du Slender man. Rappelons encore une fois que cet acteur est un habitué des rôles avec costume et maquillage et qu’on peut aussi le voir dans Le labyrinthe de Pan, Les 4 Fantastiques et le Surfeur d'Argent, Hellboy ou encore The Bye Bye Man.

Malgré ses nombreux défauts, ce film aura tout de même le mérite de prendre naissance dans un contexte politique et social assez marqué, celui de la crise des sub-primes de 2007 ayant forcé des familles américaines de classe moyenne ayant tout perdu à la suite d’une crise financière touchant le secteur des prêts hypothécaires à risque (donc non remboursables !) et forcées de déménager en quittant des villes devenues fantômes et dont le malheur est surtout exploité à la télévision dans des émissions racoleuses ! Quid ainsi du droit à l’image ?

Nonobstant cette mauvaise adaptation du phénomène issu de la Toile, le Slender man fera pourtant des émules avec un film éponyme sorti en 2018, assez mauvais car ressassant les mêmes poncifs et autres jump scares éculés afin de tenter d'effrayer les adolescents en manque de sensations. Il ressemble également à Pretzel Jack, un étrange clown contorsionniste vu dans la saison 4 de Channel Zero, une très bonne série de Nick Antosca se basant justement sur le phénomène des creepypastas. Le bilan sera donc mitigé, en attendant un long-métrage digne de la personnalité voir de l’aura de ce boogeyman mutique né sur Internet !

Ce métrage pourtant attractif de prime abord n’est qu’un énième pétard mouillé. En effet, ici le scénariste et le réalisateur ne nous donnent rien de plus que nous n'ayons déjà vu avant, trop souvent et surtout de bien meilleure qualité pour certains ! Ils pensaient peut-être qu'avec les mêmes jump scares et autres protagonistes agaçants prenant toujours la mauvaise décision et les mêmes effets de caméra tremblante (la désormais célèbre shaky cam !) avec un tout nouveau monstre, ils auraient l'idée du siècle !? Eh bien ils se trompaient carrément ! Car même si le croquemitaine du Slender Man inspiré de la creepypasta du même nom était intéressant comme choix, encore fallait-il avoir du respect pour ce matériau issu de la toile ! Ce qui n’était pas le cas ici puisque ses apparitions étaient téléphonées car des grésillements auditifs et autres sauts d’image nous annonçaient sa présence à l’avance ! Quel intérêt alors !? C’est d’autant plus navrant que les effets spéciaux n'étaient pas légion et que surtout, les personnages ne suscitaient que très peu d’empathie donc que leur sort ne nous intéressait pas plus que ça ! Bref, un film à oublier, d’ailleurs c’est déjà mon cas !




Vincent DUMENIL

388 ARLETTA AVENUE (2011)

 

Titre français : 388 Arletta Avenue
Titre original : 388 Arletta Avenue
Réalisateur : Randall Cole
Scénariste : Randall Cole
Musique : /
Année : 2011
Pays : Canada
Genre : Home invasion, Found footage
Interdiction : /
Avec : Nick Stahl, Mia Kirshner, Devon Sawa, Aaron Abrams, Charlotte Sullivan...


L'HISTOIRE : James Deakin et sa femme Amy mènent une vie confortable dans un quartier de Toronto, au 388 de l’avenue Arletta pour être plus précis. Mais un jour, un mystérieux personnage se faufile chez eux à leur insu et truffe leur foyer de micros et de caméras afin de les espionner vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Quand Amy disparaît suite à une dispute en laissant une lettre manuscrite sur le lit conjugal, James commence à pressentir que quelqu'un est entré par effraction chez eux car de plus en plus de choses étranges se produisent également dans la maison. Le mari délaissé devient alors légèrement paranoïaque mais ni la police, ni la famille d’Amy ne semblent disposer à le croire. Pire, ils paraissent le soupçonner ! Va-t-il alors découvrir ce qui a pu arriver à son épouse sans que cela ne le mène à une fin tragique ?


MON AVISCe film à mi-chemin entre le found footage et le home invasion movie paraît réaliste pourtant, on n’a pas la mention, ni la prétention que ces événements sont tirés de faits réels, tout comme il n’y a pas de moments où la caméra est tremblante ce qui donne souvent envie de vomir au lieu de vous immerger dans l’action, il faut bien le dire ! Au lieu de cela, le réalisateur canadien Randall Cole choisit de filmer à la manière subjective en utilisant dans ses séquences des plans de caméras cachées ici ou là. De fait, il place le spectateur en lieu et place du voyeur psychopathe, l'écran devenant notre point de vue d'espion. Mais ici, point de surnaturel à l’horizon comme dans la franchise Paranormal Activity. On suivra plutôt le quotidien des époux Deakin vivant dans une zone pavillonnaire cossue comme on peut en rencontrer plein dans la vraie vie en Amérique du Nord. On assiste même, au début, à la rupture progressive de ce couple, au délitement graduel de leur relation. Mais assez rapidement, Amy disparaît, de la musique se met à jouer seule dans la maison, des alarmes se déclenchent sans raison, un CD inconnu est retrouvé dans l’autoradio de la voiture, de nouveaux fichiers sont présents sur l’ordinateur familial, le chat ne semble plus être le même si bien que James, le protagoniste principal, a l’impression que quelqu’un de nuisible s’est glissé chez lui. Il en parle donc à la police, à la famille de la disparue, mais aucune personne ne semble disposée à lui accorder du crédit, du moins au début, car très vite, les soupçons vont se porter sur lui…

Ce long-métrage de 2011 produit par Vincenzo Natali, réalisateur du film culte Cube ce qui apporte un certain gage de qualité, porte le sous-genre du found footage à un nouveau niveau avec un scénario bien pensé, un excellent développement des personnages et une direction solide. La tension est bien gérée, il y a des fausses pistes concernant l’identité du harceleur et notre personnage principal est cerné par une police stéréotypée inepte, peu sympathique de surcroît, ainsi que par une belle-famille embêtante qui se méfie de son histoire, ce qui ne va pas arranger sa paranoïa ni sa chute inexorable !

Outre quelques longueurs dommageables, on pourrait ajouter à la liste des petits bémols gâchant un peu le visionnage : la sempiternelle inertie des forces de police, l’omnipotence du stalker véritable hacker de génie (comme dans le très bon The Den) qui tel un marionnettiste, arrive à faire faire ce qu’il veut aux gens tout en restant impuni et surtout ayant réussi à placer une multitude de mini-caméras espions dans moult endroits sans se faire repérer et, en même temps, arrivant toujours à être présent là où il faut ! Notons également que la fin de 388 Arletta Avenue, similaire à celle de l’excellent The Poughkeepsie Tapes qui ne donne pas trop de réponses, pourra en surprendre voire en gêner plus d’un, mais l’ensemble constitue un thriller bien plaisant à regarder.

Plaisir renforcé par une excellente distribution. Les rôles principaux sont ainsi joués par Nick Stahl (Sin City, Terminator 3), Mia Kirshner (30 Jours de Nuit, The Forest) et Devon Sawa (La Main qui tue, Destination finale) qui a bien changé physiquement et pour lequel il vous faudra marquer un certain temps avant de le reconnaître ! Ici, il interprète le rôle d’un éternel loser, tourmenté au lycée par James et qui pourrait ou non être responsable de ce qui se passe actuellement pour ce dernier. Force est de constater pourtant que Stahl est au centre de l'attention et qu'il porte le film sur ses épaules avec brio en apportant une qualité supérieure mais sans prétention à son personnage stressé passant d’un époux doux et attentionné à un individu au comportement erratique et fortement paranoïaque en très peu de temps ! Mais depuis le formidable Bully de Larry Clark, on savait tous que c’était un excellent acteur, malheureusement peu exploité au cinéma…

Au final, voici un bon petit home invasion movie assez méconnu dans nos contrées qui prend son temps pour présenter une histoire bien anxiogène à souhait. C’est bien joué, l’histoire de cette descente aux enfers progressive est bien construite et l’aspect found footage du métrage lui confère une atmosphère étrange, un peu comme si on était, nous aussi, des voyeurs malsains. Toutefois, les quelques défauts inhérents au genre et sa fin par trop abrupte pourraient en rebuter certains mais il vaut quand même la peine d’être vu au moins une fois !




Vincent DUMENIL