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NINJA APOCALYPSE (2014)

 


L'HISTOIRE : Après une guerre nucléaire, des clans se sont formés, composés principalement de guerriers et de ninjas. Le grand Maître Fumikata décide d'organiser une grande réunion afin d'unir tous les clans pour se protéger d'un puissant agresseur. Lors de la réunion, il est assassiné. Cage, leader du Clan Perdu, est accusé du meurtre. Tous les autres clans vont alors le prendre en chasse, lui et ses quatre compagnons...


MON AVIS Un film Post-Nuke avec des Ninjas ? Cool ! Reste à voir si ce Ninja Apocalypse va bien nous offrir ce qu'on attend et tenir ses promesses. Le film date de 2014 et a été réalisé par Lloyd Lee Barnett, un spécialiste des effets visuels digitaux, qui a bossé sur Underworld 2MortuarySpeed Racer et même Avatar ! L'homme s'est essayé à la réalisation avec, en 2012, I Love you to Death puis ce Ninja Apocalypse en 2014 donc. Honnêtement, je pense qu'il doit être plus doué dans les effets visuels. A sa décharge, je suppose que Ninja Apocalypse n'a pas du bénéficier d'un gros budget, ce qui explique sûrement ses CGI bas de gamme la plupart du temps.

La lecture du résumé de l'histoire a certainement dû éveiller en vous un sentiment de déjà vu ou déjà lu. Bah oui, c'est la même histoire que celle du culte Les Guerriers de la Nuit de Walter Hill. Des gangs, un leader qui fait une réunion pour les unifier et qui se fait assassiner et un chef de gang à qui on fait porter le chapeau et qui va se trouver traqué lui et ses hommes. OK. Niveau originalité, on repassera. Et si les emprunts ne se limitaient qu'à la base du scénario, ça irait encore mais non, comme vous allez le voir, Ninja Apocalypse brasse large au niveau de ses influences et pompe allègrement de-ci de-là dans d'autres films. Faute de budget, ne vous attendez pas à voir des Ninjas et autres guerriers s'affronter dans des décors post-apocalyptiques façon Mad Max 2

La réunion ayant lieu au sein d'un gigantesque bunker, le réalisateur va utiliser ce dernier comme lieu principal de l'action. Pratique puisqu'il y a plusieurs étages dans ce bunker, on va pouvoir traquer le gang du Clan Perdu à travers plusieurs niveaux, un peu à la manière du final du classique avec Bruce LeeLe Jeu de la Mort. Et oui, il y aura bien quelques Ninjas habillés avec la tenue traditionnelle parmi les traqueurs. C'est un peu léger à ce niveau pour un film s'appelant Ninja Apocalypse mais bon, y'a des Ninjas, c'est déjà ça. 

Un truc sympa par contre, c'est que les radiations nucléaires ont développé des aptitudes extraordinaires chez les membres des différents clans. Ce n'est pas explicité tel quel mais on peut le penser. Par exemple, le gang du Clan perdu possède la faculté d'emmagasiner de l'énergie et de la restituer sous forme d'arc électrique. Un autre gang peut enflammer de la poudre et lancer ainsi des boules de feu. Des spécificités qui viennent dynamiser les combats et donnent un plus au travail des chorégraphes. Et là, vous me dites : mais ça ressemblerait pas un peu à Mortal Kombat par hasard ? Difficile de le nier, surtout que le leader assassiné n'est autre que l'acteur Cary-Hiroyuki Tagawa, alias Shang Tsung dans le Mortal Kombat de 1995 et le Mortal Kombat Legacy de 2013 ! 

Les Guerriers de la NuitLe Jeu de la MortMortal Kombat, on en est déjà à trois influences repérées dans le film de Lloyd Lee Barnett. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et signalons la présence de morts vivants au dernier étage du sous-sol du bunker. Bunker + morts vivants = Le Jour des Morts Vivants, bingo ! Et une référence de plus ! Le gore n'est évidemment pas autant au rendez-vous que dans le classique de George A. Romero mais les combats dans Ninja Apocalypse sont souvent ponctués de quelques éclaboussures sanguinolentes, malheureusement sous forme de CGI pas très convaincants. Dommage.

Niveau casting, rien de transcendant, hormis l'acteur précité, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. Cage est joué par le non-charismatique Christian Oliver, on a Isaac C. Singleton Jr. qui joue un grand noir musclé sourd et muet ou la charmante Antoinette Kalaj qui joue le gang des Sirènes à elle toute seule. Que des acteurs de seconde zone donc, qui font ce qu'ils peuvent pour apporter un semblant de crédibilité au film, ce qui n'est pas une mince affaire. 

Ninja Apocalypse sera perçu comme un gros nanar chez la majorité des spectateurs et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Décors anémiques, casting peu séduisant, combats correctement chorégraphiés mais qui manquent tout de même de punch malgré l'ajout de super-pouvoirs, effets visuels qui ne font guère illusions, on a parfois l'impression de regarder un film d'action fantastique tourné entre potes.  Ça passe le temps si vous n'êtes pas trop exigeant mais sinon, c'est largement dispensable. Ah oui, lors du combat final, les deux adversaires ont chacun une épée spéciale, éclairée en bleu pour le gentil et en rouge pour le méchant. Vous avez dit Star Wars ? 


Titre français : Ninja Apocalypse
Titre original : Ninja Apocalypse
Réalisateur : Lloyd Lee Barnett
Scénariste : Ashely Scott Meyers
Musique Tim Montijo
Année : 2014 / Pays : Usa
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec Christian Oliver, Les Brandt, Tara Mocken, Cary-Hiroyuki Tagawa...




Stéphane ERBISTI

APOCALYPSE 2024 (1974)

 

Titre français : Apocalypse 2024
Titre original : A Boy and his Dog
Réalisateur : L.Q. Jones
Scénariste : L.Q. Jones
Musique : Tim McIntire
Année : 1974
Pays : Usa
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec : Don Johnson, Jason Robards, Susanne Benton, Alvy Moore, Hal Baylor...


L'HISTOIRE : Après la quatrième Guerre mondiale, qui n'a duré que cinq jours avant l'envoi de bombes atomiques pour régler le conflit, la Terre n'est plus qu'une vaste plaine désertique dépeuplée, où règne la loi du plus fort. La survie et la recherche de nourriture sont le lot quotidien de Vic, un jeune homme pas très futé mais qui a la chance d'avoir pour compagnon de route Blood, un chien télépathe très intelligent, qui le renseigne sur les diverses menaces qu'ils peuvent rencontrer lors de leur expédition...


MON AVIS Adaptation de la nouvelle A Boy and his Dog de Harlan Ellison, Apocalypse 2024 est un film d'anticipation post-apocalyptique réalisé et scénarisé par L.Q. Jones, qui n'a que deux films à son actif, celui-ci et un western réalisé en 1964, The Devil's Bedroom. Il a également mis en scène un épisode de la série télévisée L'Incroyable Hulk. Il est par contre bien plus connu en tant qu'acteur, avec une filmographie comprenant plus de 160 entrée à ce poste ! C'est une fois qu'il a lu la nouvelle d'Ellison que L.Q. Jones décide de l'adapter au cinéma, subjugué par l'intelligence et l'originalité du récit. Il demande à l'auteur de scénariser son livre mais Ellison subit un violent burn-out et il est incapable d'écrire une ligne. Le temps passe et devant la non-productivité de l'écrivain, L.Q. Jones décide de s'atteler lui-même à la tâche. Bénéficiant d'un budget assez restreint, le réalisateur va pourtant livrer un film des plus originaux et intéressants, souvent classé parmi les meilleurs films de science-fiction dits intelligents, un courant débuté en 1968 avec 2001 l'Odyssée de l'Espace et La Planète des Singes, et dans lequel les œuvres proposent une vraie réflexion sur notre monde, sur l'écologie, sur la place de l'humain dans le monde et j'en passe. Des œuvres quasi philosophiques, des dystopies pour la plupart, qui révèlent un avenir des plus sombres et nihilistes pour l'humanité et qui s'éloignent des films de S-F d'antan, qui avait pour but principal le divertissement du public.

Apocalypse 2024 est donc à ranger dans la catégorie post-nuke, ces films se déroulant après une guerre nucléaire le plus souvent. On y retrouve toutes les caractéristiques de ce sous-genre de la S-F : plaine désertique à perte de vue, bande de pillards sans foi ni loi, une violence exacerbée, le manque de nourriture ou la sensation de solitude ressentie par le héros entre autres. Le budget du film n'étant pas très élevé comme déjà dit, on n'aura pas de course-poursuite en véhicules customisés par contre. 

Apocalypse 2024 est plus un film de S-F intimiste, avec peu de personnages, peu de décors mais ces derniers sont très bien utilisés et servent pleinement le récit. Vic, le héros du film, est interprété par un tout jeune Don Johnson et ce dernier s'en sort plutôt bien ici. Pas très futé mais assez débrouillard, Vic réussi à survivre dans ce monde cruel grâce à Blood, le chien qui l'accompagne partout. Il faut dire que Blood est un chien assez particulier puisqu'il est télépathe et peut donc communiquer par la pensée avec Vic, via une voix-off dans le film. C'est un chien qui ne mâche pas ses mots, qui est très intelligent, et qui se veut même être une métaphore de l'Histoire de l'humanité, puisqu'il enseigne à Vic les grands moments de l'Histoire du monde, comme les guerres ou les présidents américains, à travers des dates précises. On se rend rapidement compte que c'est Blood qui assure la survie de Vic mais que leur relation est basé sur le donnant-donnant : Blood renseigne Vic sur la présence d'ennemis ou de femmes et Vic lui trouve de la nourriture.

La présence de femmes ? Oui, car elles sont peu nombreuses dorénavant et Vic a un appétit sexuel dévorant et il n'hésite pas à mettre sa vie en danger pour aller tirer un coup, ce qui a le don d'énerver Blood au plus haut point. On le voit, même si le film décrit un univers nihiliste, l'humour noir n'est jamais loin et sert à détendre l'atmosphère. Les bonnes idées se cumulent en pagaille, comme ce lieu situé en plein désert et qui s'avère être un cinéma, le prix de la place étant un conserve de nourriture. On y trouve même du pop-corn ! Les films projetés sont le plus souvent des films pornographiques, présentés dans une qualité déplorable, mais dans ce monde apocalyptique, tout est bon pour passer le temps. 

Apocalypse 2024 peut être découpé en trois parties : la première nous présente donc les deux héros du film ainsi que les dangers et l'univers dans lequel ils vont évoluer. La seconde partie est plus soutenu niveau rythme puisqu'elle s'attache à nous présenter une séquence d'action qui dure assez longtemps, avec Vic qui va devoir lutter pour résister à l'attaque d'une bande de rôdeurs armés jusqu'au dent et ce, à cause de son appétit sexuel encore une fois ! Ce qui est intéressant ici, ce que sous cette étendue de sable se trouve d'anciennes habitations dans lesquelles on peut encore accéder, comme si un second monde s'ouvrait sous nos pieds. Cette seconde partie nous fait également faire connaissance avec une femme, Quilla June Holmes (Susanne Benton), qui va finir dans le lit de Vic et convaincre ce dernier de la rejoindre dans le monde souterrain. Un monde où Vic ne souhaitait pas aller mais son instinct et le manque de sexe vont avoir raison de lui.

Ce sera la troisième et dernière partie du film, qui prend une tournure radicalement précédente avec tout ce qui a précédé. En effet, une fois avoir passé la porte menant au gigantesque monde souterrain, le film se pare de couleurs vives, les étendues désertiques disparaissent, et on se retrouve dans un nouveau monde, avec des centaines d'habitants vivant ici, dont de nombreuses jeunes filles et femmes. Cette rupture de ton étonne de prime abord, déconcerte même, jusqu'à ce qu'on découvre que l'ambiance du village du Prisonnier n'est pas loin en fait et que toute cette impression de liberté n'est qu'illusoire ici. 

Certaines révélations sont vraiment bien pensées et, tout comme Vic, le spectateur va aller de surprise en surprise. On se demande alors si ce monde souterrain vaut mieux que le monde du dessus ? C'est d'ailleurs l'un des points forts d'Apocalypse 2024 : il n'y a aucun personnage qui est bon ou mauvais. Seule la survie compte ici et même Vic n'est pas un vrai héros de film, puisque pour satisfaire ses besoins sexuels, il n'hésiterait pas à violer les femmes qu'il peut rencontrer. Blood n'est pas en reste puisque, pour de la nourriture, il trouve des femmes pour Vic, sachant très bien le sort que ce dernier leur réserve, sans aucun consentement.

Le final du film, non désiré par l'auteur du roman, est franchement incroyable et on félicitera L.Q. Jones d'avoir conclut son film sur cette touche d'humour noir, qui prouve que le chien est le meilleur ami de l'homme, mais je vous laisse la surprise. Apocalypse 2024 prouve à nouveau que même sans un gros budget, si les bonnes idées sont là, on peut réaliser un véritable ovni cinématographique, original et intéressant. A découvrir !




Stéphane ERBISTI

LES ANGES DE LA HAINE (1987)

 

Titre français : Les Anges de la Haine
Titre original : World Gone Wild
Réalisateur : Lee H. Katzin
Scénariste : Jorge Zamacona
Musique : Laurence Juber
Année : 1987
Pays : Usa
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec : Michael Paré, Bruce Dern, Catherine Mary Stewart, Anthony James, Adam Ant...


L'HISTOIRE : Terre, 2087. Après un holocauste nucléaire qui a décimé la quasi totalité de la population, une poignée de survivants tente de reconstruire un semblant d'humanité. L'eau est devenue la ressource la plus précieuse. Une aubaine pour les survivants d'un petit village, ce dernier possède une source inépuisable. C'est alors que de mystérieux visiteurs vêtus de blanc font irruption, menés par leur leader, Derek Abernathy. Ce dernier provoque un carnage et menace de revenir pour terminer le travail. Ethan, un excentrique du village, décide de se rendre en ville pour constituer une équipe de renégats qui pourront l'aider à résister au prochain assaut de Derek...


MON AVISVous le savez tous, la sortie de Mad Max 2 en 1981 a lancé la vague des films post-nucléaire et divers pays, et notamment l'Italie, se sont lancés dans la production de films un peu cheap qui mélangent action et S-F dans des décors ravagés, illustrant un monde dans lequel la violence règne en maître. Les Etats-Unis ne sont pas en reste dans le domaine et c'est un film américain dont je vais vous parler aujourd'hui. 

Les Anges de la Haine a été réalisé en 1987 par Lee H. Katzin. On doit à ce réalisateur de nombreux épisodes de séries-télévisées mais aussi des films et téléfilms assez connus, comme Qu'est-il arrivé à Tante Alice ? en 1969, Le Mans en 1971 ou Terreur dans le Ciel en 1978. Sur un scénario assez classique de Jorge Zamacona, Katzin livre un post-nuke dans la bonne moyenne du genre avec Les Anges de la Haine. On se doute lors de la vision du film que le budget n'a pas du être bien mirobolant et qu'il a du jongler avec les moyens du bord. 

Il a tout de même un solide casting, avec Bruce Dern dans le rôle de l'excentrique Ethan, Michael Paré dans le rôle du héros George Landon ou bien encore la charmante Catherine Mary Stewart dans le rôle d'Angie, une jolie blondinette dont le héros tombera amoureux évidemment. D'autres gueules de la série B nous seront familières ici, telles celle d'Anthony James ou de Julius Carry. On trouve même le chanteur du groupe punk Adam and the Ants dans le rôle du méchant Derek, qui est une sorte de gourou azimuté, qui dirige une secte de personnes lobotomisées par ses prêches, qu'il déclame en tenant un ouvrage écrit par... Charles MansonPour l'anecdote, à l'origine, il était prévu que le livre soit celui de L. Ron Hubbard mais l'église de la scientologie a menacé de porter plainte. Bref. 

Tout ce petit monde se retrouve donc sur une terre ravagée par des années de guerres nucléaires et où tente de survivre quelques poignées de rescapés. Souci majeur : il n'y a pas eu de pluie depuis cinquante ans ! L'eau est donc devenue une denrée rare, qui se vend à prix exorbitant. Les survivants du village où résident Bruce Dern et Catherine Mary Stewart ont la chance de posséder une source, ce qui est tout de même bien pratique pour s'hydrater et cultiver de la nourriture. L'arrivée de Derel et de ses anges de la haine, tout de blanc vêtu, va venir apporter son lot de malheur aux habitants du village. On a droit à un joli massacre en règle, lors d'une séquence typique de ce genre de films. 

Suite à ce carnage, le film va devenir une sorte de variation qui ne dit pas son nom des Sept Mercenaires ! On a même un portrait de Steve McQueen dans la chambre de l'héroïne ! Le personnage joué par Bruce Dern sait très bien que Derek et sa horde vont revenir et il se rend en ville pour recruter des mercenaires afin de préparer la défense du village et la contre-attaque. On fait alors la connaissance de personnages un peu excentriques, qui ont tous une personnalité bien à eux. On a donc un gentil héros, un motard qui ne fait pas dans la demi-mesure, un pistolero qui fait des shows truqués à l'aide de son assistant noir qui se retrouvera lui aussi embarqué dans l'aventure ou un loufoque qui verse dans le cannibalisme à ses heures perdues. 

A bien y regarder, et vu la configuration et la personnalité de cette équipe, toute ressemblance avec la série-télévisée L'Agence tout Risques serait fortuite. Mais impossible de ne pas y penser en tout cas. Malgré des décors minimalistes, Les Anges de la Haine propose tout ce qui fait le charme des films post-nuke : violence, un peu de sadisme, décors en ruine, véhicules motorisées pour se déplacer, nombreuses bagarres et gunfights, un méchant bien fou dans sa tête et un peu d'humour. 

On est certes très loin du niveau de qualité pour film de George Miller mais pour une petite série B à faible budget, ça fait gentiment le job en tout cas et si pour certains on est dans le domaine du nanar, le film devrait tout de même séduire les amateurs de post-nuke qui n'en attendent pas trop. Dans la bonne moyenne du genre, comme déjà dit...




Stéphane ERBISTI

LES 5 SURVIVANTS (1951)

 

Titre français : Les 5 Survivants
Titre original : Five
Réalisateur : Arch Oboler
Scénariste : Arch Oboler
Musique : Henry Russell
Année : 1951
Pays : Usa
Genre : Post-nuke
Interdiction : /
Avec : William Phipps, Susan Douglas Rubes, James Anderson, Charles Lampkin, Earl Lee...


L'HISTOIRE : Dépeuplée par un holocauste nucléaire, la Terre n’est plus qu’un vaste cimetière. Seules cinq personnes semblent avoir miraculeusement survécu. Ils se retrouvent dans un site épargné par les retombées radioactives : une femme enceinte, un homme de couleur, un employé de banque, un philosophe et un alpiniste raciste. Vont–ils, malgré leurs différences, parvenir à coexister face au tragique de la situation ?


MON AVISProduit, scénarisé et réalisé en 1951 par Arch Oboler, qui réalisera l'année suivante Bwana Devil en 3D, Les 5 Survivants est un film inédit en France qui met en scène cinq personnes se retrouvant seules sur Terre après une explosion nucléaire. Ce film peut être considéré comme l'un des premiers, si ce n'est le premier, à traiter de cette thématique, à savoir la vie après une apocalypse nucléaire. La décennie 50's a été des plus prolifiques pour la science-fiction au cinéma, nous présentant tout un tas d'invasion extra-terrestres ou de voyages spatiaux sur des planètes mystérieuses. Arch Oboler, avec un budget des plus minimes, ne peut se permettre de nous faire parcourir des planètes hostiles ou de faire débarquer des aliens agressifs. Avec Les 5 Survivants, il va donc filmer à l'économie, avec, en tout et pour tout, cinq acteurs qu'il promène dans des paysages inhabités.

Malgré le faible budget, Arch Oboler nous propose des visions de rues bardées de véhicules à l'arrêt, de maisons abandonnées de toute trace de vie, si ce n'est quelques squelettes éparpillés ci et là. Le rendu est plutôt efficace et l'impression de désolation totale est bien ressentie par le spectateur même si on aurait aimé voir des bâtiments détruits ou rasés pour plus de crédibilité. 

L'action du film a lieu principalement dans une petite maison côtière dans laquelle vit Michael. Se croyant seul au monde, sa rencontre avec Roseanne va changer sa vie. A nos deux héros viendra se joindre Charles et monsieur Barnstaple puis Eric, ancien alpiniste ayant gravit l'Everest. D'abord amicales, les relations entre les protagonistes vont vite devenir plus tendues, surtout à cause d'Eric, un macho raciste qui n'a que faire des autres. Se mettant clairement à l'écart du groupe, Eric va focaliser toutes les attentions et devenir petit à petit le grain de sable dans le rouage. De plus, la présence d'une femme parmi des hommes va vite attiser les jalousies, notamment entre Michael et Eric.

Très contemplatif, très posé, Les 5 Survivants distille son rythme lancinant entre deux réflexions philosophiques et se montre très nihiliste. Car ce film traite son sujet avec un sérieux indéfectible et nous montre que l'être humain, même dans une situation des plus alarmantes, ne cessera jamais de se comporter comme un monstre. Eric en est l'exemple le plus probant, affichant clairement son racisme anti-noir, ne se souciant que de sa petite personne, ne proposant jamais son aide aux autres survivants, détruisant même les quelques épis de maïs qu'ils ont réussi à faire pousser.

Un constat bien pessimiste pour cette fable humaine en huis clos dont on retrouvera des idées dans La Nuit des Morts Vivants de George A. Romero. Peu d'action, beaucoup de dialogues au programme donc pour ce film intéressant et qui préfigure tout ce courant des films après la bombe, tels Le Dernier Rivage, Le Monde la Chair et le Diable, La Jetée, Panique Année Zéro ou Je suis une légende entre autres.




Stéphane ERBISTI

2020 TEXAS GLADIATORS (1982)

 

Titre français : 2020 Texas Gladiators
Titre original : Anno 2020 : I Gladiatori del Futuro
Réalisateur : Joe d'Amato, George Eastman
Scénariste : George Eastman, Alex Carver
Musique : Carlo Maria Cordio
Année : 1982
Pays : Italie
Genre : Post-Nuke
Interdiction : -12 ans
Avec : Al Cliver, Harrison Muller, Daniel Stephen, Sabrina Siani, Al Yamanouchi...


L'HISTOIRE : Texas, en 2020, après une guerre atomique. Tout n'est que désert. Des bandes de pilleurs et de hors-la-loi sèment la terreur. Une bande de malfrats s'attaque aux nonnes et au prêtre d'une petite paroisse. Après avoir violé une des nonnes et crucifié le prêtre, la bande doit faire face à cinq Rangers. Les cinq hommes, des mercenaires qui veulent débarrasser la Terre de la vermine, tuent tous les pilleurs. L'un des Rangers découvre une jeune fille blonde et tente de la violer. Il sera arrêté par Nisus et banni de la bande. La jeune femme, Maida, tombe sous le charme de Nisus et lui parle d'un endroit où des hommes tentent de reconstruire le futur...


MON AVISJoe d'Amato est aussi connu pour ses films érotiques soft que pour ses films d'horreur hard, comme Anthropophagous, Horrible ou Blue Holocaust par exemple. Comme toujours, un succès américain engendre un nombre incalculable de films dans le même style. Ici, c'est Mad Max 2 qui va devenir la référence de nombreux films se déroulant pendant l'ère post-atomique. D'ou le terme générique de Post-nuke. En 1982, c'est donc Joe D'Amato qui va lui aussi se lancer dans le genre avec ce 2020 Texas Gladiators.

Il est clair que D'Amato n'a pas bénéficié du budget que Mad Max 2 pour réaliser son film. Mais le monsieur est un habile artisan et réussit à faire un très bon Post-nuke, divertissant, et contenant tous les ingrédients de cette catégorie à part des films de science-fiction.

Dès le début du film, on entre de plein-pieds dans l'univers des films post-apocalyptiques : plaine désertique, bande de voyous qui viole des nonnes et crucifie un prêtre… Le sadisme est bien sûr présent, tout comme la violence, deux données essentielles d'un bon Post-nuke. Arrivent alors les héros, prêts à tout pour tenter de reconstruire un futur où il ferait bon vivre. Malgré leur statut de héros, ils n'hésitent pas non plus à user de la même violence que ceux qu'ils combattent.

Ce qui est appréciable dans ce film, c'est son rythme. En effet, D'Amato comble le très maigre budget par une réalisation énergique, où les temps morts sont très rares, met en scène de nombreux combats, assez violents d'ailleurs, inclue des scènes d'un érotisme léger. Il n'oublie pas non plus de mettre en scène des véhicules blindés au look futuristes, des motards aux gants cloutés, bref, tous les codes du genre sont respectés pour le bonheur du fan.

Parmi les acteurs, on retiendra surtout la présence de la jolie Sabrina Siani, actrice que l'on a pu voir dans Conquest de Lucio Fulci ou encore Mondo Cannibale de Jess Franco. On ne peut pas dire que le film vaut pour sa performance d'actrice mais plus pour sa silhouette. Al Cliver tire également son épingle du jeu en interprétant Nisus, le chef des Rangers.

Par contre, ne vous fiez pas au titre mensonger ! Vous ne verrez aucun gladiateur dans le film, aucune arène et encore moins d'armes surpuissantes comme sur l'affiche ! Nous sommes néanmoins en présence d'un film fort sympathique pour qui aime le genre post-apocalyptique. Je ne me suis jamais ennuyé, l'action quasi non-stop ne laisse pas de répit aux spectateurs. Un bon divertissement au final, même si on est très loin du délire qu'est Mad Max 2 évidemment.




Stéphane ERBISTI

2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK (1983)

 

Titre français : 2019 après la Chute de New York
Titre original : 2019 dopo la Caduta di New York
Réalisateur : Sergio Martino
Scénariste : Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Gabriel Rossini
Musique : Guido & Morizio De Angelis
Année : 1983
Pays : Italie, France
Genre : Post-Nuke
Interdiction : -12 ans
Avec : George Eastman, Michael Sopkiw, Valentinne Monnier, Anna Kanakis...


L'HISTOIRE : 2019, après une guerre nucléaire. Les femmes sont devenues stériles et la race humaine menace de s’éteindre. Les survivants ont formé deux groupes : d’un côté les Euraks, soldats armés à la solde de tyrans, n’hésitant pas à détruire toute vie humaine contaminée ; de l’autre, la Fédération, composée de rebelles refusant la soumission aux Euraks. Les hommes de la Fédération ont appris qu’une femme non stérile vivrait à New York, ville sous contrôle des Euraks. Ils décident alors de faire appel à Parsifal, aventurier réputé pour sa bravoure et sa résistance, et l’obligent à se rendre à New York, accompagné par deux de leurs hommes, afin de retrouver la jeune femme, dernier espoir de l’Humanité…


MON AVISAvec le succès du Mad Max 2 de George Miller, les films mettant en scène des univers post-apocalyptiques, avec combats de guerriers, courses de voitures blindées, chasse au gasoil et autres réjouissances, allaient débarquer comme un essaim d’abeilles sur les écrans avec plus ou moins de bonheur, venant de tous pays, comme le Néo-Zélandais Le Camion de la Mort ou le Philippin Stryker. Toujours prompts à exploiter le succès d’un film, l’Italie et ses réalisateurs de cinéma Bis allaient bien sûr devenir le fer de lance de cette vague de films dits Post-nuke. Même la France va s’essayer à ce genre fort prisé des amateurs. Mais revenons à 2019 après la Chute de New York

Ce qui frappe à la vision du film de Sergio Martino, qu'il a mis en scène sous son pseudo américain de Martin Dolman, c’est qu’il ne copie pas uniquement Mad Max 2. Les références au film culte de Miller sont très peu nombreuses en fait, si on excepte une course de voitures vers le début du film, customisées façon voitures de gladiateurs. Avouons-le tout net, les poursuites de Mad Max 2 sont mille fois supérieures en vitesse et en intensité que la course de "2019…". En fait, Sergio Martino pompe allègrement sur un autre succès récent, datant de 1981 et réalisé par John Carpenter, j’ai nommé le fameux New York 1997. Dans ce dernier, un aventurier anarchiste était envoyé dans un New York devenu lieu de non-droit afin de sauver le Président. Il était bien plus facile d’entrer dans la ville sinistrée que d’en sortir. Tout comme dans "2019 après la Chute de New York ! Le Président est remplacé par la dernière femme féconde, Snake Plissken par Parsifal et le tour est joué ! Malin non ? Pour corser le tout, on injecte un cyborg menant une double mission (référence à Alien) et des hommes singes (référence à La planète des Singes). Un bien beau melting-pot d’influences donc, pour un résultat plutôt bancal, pas désagréable mais pas renversant non plus, pourtant souvent considéré comme l’un des meilleurs Post-nuke rital mais qui, au final, n’est pas bien transcendant.

Pour interpréter Parsifal, Martino a choisi l’acteur Michael Sopkiw, dont c’est le premier film. Son physique n’impressionnera pas grand monde puisqu’il ne tournera par la suite que dans trois autres métrages au cours de sa courte carrière (Blastfighter et Apocalypse dans l’Océan Rouge en 83 et Massacres dans la Vallée des Dinosaures en 84). Ce n’est pas qu’il soit mauvais ce Michael Sopkiw mais bon, si on compare son personnage dans le film de Martino à celui de Snake Plissken, on se rend compte de suite qu’il est loin d’avoir le charisme de Kurt Russell. En clair, Parsifal, c’est Snake à la sauce Bis rital.

Pendant son périple dans les égouts de New York, Parsifal tombera sur une bande de contaminés, dont fait partie la jolie Giara et dont il tombera amoureux. Giara, c’est l’actrice française Valentine Monnier, qu’on a pu voir dans Elle voit des nains partout l’année précédente et qui retrouvera Michael Sopkiw dans Apocalypse dans l’Océan Rouge de Lamberto Bava. Rien de spécial dans son jeu, elle remplie sa fonction de femme guerrière avec le minimum syndical.

Nos deux héros tomberont également sur des hommes singes, menés d’une main de fer par Big Ape, leur chef. Si certains de ces hommes singes arborent un maquillage rappelant celui de La planète des Singes en moins réussi, Big Ape lui n’a rien d’un singe et son visage n’a rien de simiesque non plus. La déception est donc fort grande quand on regarde la magnifique affiche française du film sur laquelle est présent un homme singe maniant le sabre. Déception atténuée par le fait que Big Ape est joué par George Eastman ! Monsieur Anthropophagous ! Comble du ridicule, on l’a affublé d’une pilosité abondante (ah, c’est pour le côté simiesque donc…) et d’une tenue digne d’un tsar. Franchement, c’est à mourir de rire ! Voir George Eastman dans la peau de ce personnage et fringué comme ça, c’est quand même un grand moment et rien que pour ça, la vision de 2019 après la chute de New York s’impose !

Bon sinon, niveau péripéties, y’a quoi dans ce film ? La course de voitures, on en a déjà parlé. Ça c’est fait. Quoi d’autre ? Ah oui, on a l’attaque des contaminés par l’Ordre Noir, soldats qui ont des pistolets lasers qui font pchiou, pchiou. On trouve aussi quelques combats qui feraient pâlir Jet Li de jalousie et qui renvoient les combats du film de Walter Hill Les Guerriers de la Nuit aux oubliettes. A moins que ce ne soit l’inverse. Sûrement d’ailleurs.

Film italien oblige, on a droit à quelques scènes de sadisme comme lors de l’interrogatoire d’un des compagnons de Parsifal, qui se fait un peu écarteler par ses tortionnaires. On retiendra aussi la crevaison des deux yeux d’un des dirigeants de l’Ordre Noir, qui s’en fout en fait puisqu’on lui en greffera deux autres ! C’est beau le futur non ?

Autre grand moment, le final du film qui voit Parsifal affronter son dernier compagnon, un cyborg. Seulement Parsifal, il lui aura quasiment fallu tout le film pour deviner que son pseudo pote était un androïde, alors que nous, spectateurs intelligents, on s’en doute depuis belle lurette, les indices étant outrageusement présentés de façon claire et nette à l’écran (la scène du bruit qui fait super mal aux oreilles de nos héros, mais qui ne semble avoir aucun effet sur notre ami cyborg justement, sauf qu’on sait pas encore que c’est un cyborg mais là, on s’en doute un peu quand même…vous suivez ? D’ailleurs, le cyborg il sait qu’on risque d’avoir des soupçons, donc dès que Parsifal, qui a super mal aux oreilles, le regarde d’un air étonné, hop, il met ses deux mains sur ses oreilles et feint d’avoir super mal lui aussi ! Malin les cyborgs, faut pas croire…)

Bref, en fait, il se passe grand chose à l’écran, c’est assez mou du genou tout ça, même si c’est pas non plus déplaisant à regarder. Je ne vous dis pas si nos héros trouveront la dernière femme féconde, je préfère laisser le suspense…

2019 après la chute de New York est donc un Post-Nuke moyen mais pas désagréable. Le côté charmant du bis rital opère, même si on trouvera bien mieux dans cette catégorie de films post-apocalyptiques. Reste surtout une très belle affiche française, mensongère mais qui donne vraiment envie de voir le film. Le résultat n’est pas forcément à la hauteur mais ça se laisse voir sans déplaisir...


Stéphane ERBISTI