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ATOMIC CYBORG (1986)

 

Titre français : Atomic Cyborg
Titre original : Vendetta dal Futuro
Réalisateur : Sergio Martino
Scénariste : Elisa Briganti, Sergio Martino, Saul Sasha, John Crowther
Musique : Claudio Simonetti
Année : 1986
Pays : Italie
Genre : Robots et cyborgs
Interdiction : /
Avec : Daniel Greene, Janet Agren, Claudio Cassinelli, George Eastman, John Saxon...


L'HISTOIRE : Le dirigeant d'un mouvement écologiste est victime d'une tentative d'assassinat. Son agresseur, Paco, prend la fuite et se réfugie en Arizona, dans un petit motel tenu par Linda. L'endroit sert de lieu de rencontre pour les amateurs de bras de fer. Paco accepte un défi lancé par un habitué des lieux et parvient à gagner, provoquant l'incrédulité des personnes présentes et de Linda. Ce que cette dernière ignore, c'est que Paco est un cyborg qui a été programmé pour tuer le leader écologiste. Une anomalie a empêché Paco de mener à bien sa mission et ses employeurs sont à sa recherche pour le récupérer et comprendre d'où vient le dysfonctionnement...


MON AVISOn le sait, ce n'est un secret pour personne, l'Italie est passée maître dans la contrefaçon et la copie de films américain à succès. En 1984, James Cameron envoie une bombe sur les écrans avec Terminator. Il n'en fallait pas plus pour que le feu vert soit donné aux pays des spaghettis pour lancer le projet d'un film contenant un cyborg et c'est le talentueux Sergio Martino qui écope de ce projet baptisé Vendetta dal Futuro, qui sera intitulé Atomic Cyborg par chez nous, ce qui est quand même plus percutant il faut bien l'avouer. Bien sûr, Martino n'écope par contre pas du budget de Cameron pour faire le film et il lui faut donc se débrouiller avec les faibles moyens qu'on lui a alloué.

Pour interpréter Paco le cyborg, c'est le musclé Daniel Greene qui est retenu, un acteur qui a un visage assez monolithique et surtout très peu expressif. Linda est jouée par la blonde Janet Agren, qu'on a pu voir dans La Secte des Cannibales, Frayeurs ou Kalidor entre autres. Le célèbre George Eastman, qu'on ne présente plus aux amateurs de cinéma Bis, interprète quant à lui un mauvais garçon adepte du bras de fer mais qui va trouver adversaire à sa taille avec Paco, ce qui ne va pas lui plaire du tout. John Saxon et Claudio Cassinelli viennent enrichir le casting avec des rôles secondaires. A noter que Cassinelli a trouvé la mort durant le tournage d'une scène en hélicoptère sur ce film.

Assez peu spectaculaire durant sa première-heure, Atomic Cyborg se voudrait presque un Over the Top avant l'heure, le film avec Stallone ne sortant que l'année suivante. On assiste en effet à plusieurs combats de bras de fer, qui seront les seuls moments d'action du film avant la dernière demi-heure, nettement plus nerveuse et dynamique. Le film voulant surfer sur le succès de Terminator, on retrouve à un moment une séquence copiée-collée, avec Daniel Greene réparant son bras tel que le fait Arnold Schwarzenegger dans le classique de 1984. 

Hormis cela, on ne peut pas vraiment dire que Atomic Cyborg soit très passionnant dans ce qu'il propose : on a un policier aidé d'une scientifique qui tentent de trouver avec quelle arme le leader écolo a été frappée ; on a John Saxon, commanditaire du meurtre, qui envoie ses hommes de main traquer notre cyborg ; on a Linda, qui tombe amoureuse de cet homme virile et bien charpenté et on a donc notre cyborg qui fait des séances de bras de fer ou coupe du bois plus vite que n'importe quel bûcheron professionnel.

On a connu plus palpitant de la part de Sergio Martino, qui doit composer avec ce qu'il a sous le bras encore une fois. Heureusement, les trente dernières minutes se dynamisent d'un coup, deviennent véritablement Bis, avec un cyborg féminin dotée d'une belle force physique, un arrachage de tête bionique, un écrasement de casque à la force des mains ou un poing défonçant un casque pour un résultat sanguinolent et pas mal de fusillades et de courses-poursuites. Le tout saupoudré d'une petite pincée de réflexion métaphysique, notre cyborg se demandant si on peut le considérer comme un être humain malgré tout. Les beaux paysages de l'Arizona sont également à mettre dans la plus-valus du film. 

S'il frôle souvent le nanar, Atomic Cyborg parvient à se maintenir sur la corde raide, qu'il franchit parfois lors de dialogues assez drôles. Après, on prend un certain plaisir à visionner cette petite série B de science-fiction qui reste tout de même divertissante et qui a pas mal cartonné à l'époque de sa sortie et surtout en VHS.




Stéphane ERBISTI

ALLIGATOR (1979)

 

Titre français : Alligator
Titre original : El Fiume del Grande Caimano
Titre alternatif : Le Dieu Alligator
Réalisateur : Sergio Martino
Scénariste : Cesare Frugoni, Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Mara Maryl
Musique : Stelvio Cipriani
Année : 1979
Pays : Italie
Genre : Attaques animales
Interdiction : -12 ans
Avec : Barbara Bach, Claudio Cassinelli, Mel Ferrer, Romano Puppo...


L'HISTOIRE : Un jeune photographe accompagne son modèle dans un luxueux hôtel construit en pleine forêt, dans un endroit pas très éloigné du lieu de vie des Kuma, la population locale. les Kuma aident Joshua, le propriétaire, à faire de son hôtel un paradis pour clients fortunés. Mais ce dernier ne peut empêcher la destruction du paysage pour implanter ses structures. Comme pour se venger de cette intrusion, un gigantesque caïman va venir semer la terreur et transformer le paradis artificiel en Enfer. Pour les Kuma, la bête monstrueuse est la réincarnation de leur dieu...


MON AVISLa même année que Le Continent des Hommes-Poissons, Sergio Martino réalise Alligator, ou plus exactement Il Fiume del Grande Caimano. Pourquoi le caïman du titre original s'est transformé en alligator, mystère ! Le nom était sûrement plus évocateur ? Mais en se penchant sur la question, on notera qu'il ne s'agit pas vraiment d'une grosse erreur puisque le caïman et l'alligator font tous deux parties de l'espèce des Alligatoridés. Cette leçon de zoologie étant terminée, parlons un peu du film lui-même. 

Les amateurs d'agressions animales seront peut-être un brin déçu qu'Alligator ne se focalise pas vraiment sur son monstre géant ni sur ses (rares) attaques mais plus sur les personnages et sur l'aspect film d'aventure exotique. A ce niveau, Sergio Martino nous offre un dépaysement de tous les instants, avec des paysages paradisiaques, dont une séquence se déroulant près d'une superbe cascade, des rites tribaux avec indigènes peinturlurés et tam-tam en folie (clin d'oeil à La Montagne du Dieu Cannibale qu'il réalisa en 1978), de la sensualité avec l'actrice Barbara Bach, un peu d'action et une critique de fond sur la menace que font peser les entreprises sur la nature, n'hésitant pas à déboiser ou à malmener l'environnement dans l'unique but de faire de l'argent, sans se soucier de la faune, de la flore ou des populations avoisinantes. 

Alligator entretient également des similitudes avec Les Dents de la Mer, le gérant de l'hôtel (interprété par Mel Ferrer) refusant de croire à la présence d'un monstre mangeur d'hommes dans les eaux jouxtant son établissement, à la manière du maire d'Amity dans le classique de Steven Spielberg. Le tout sur un rythme alerte qui nous fait passer un bon moment devant notre écran. 

Hormis la présence de Barbara Bach, l'amateur éclairé reconnaîtra également Claudio Cassinelli dans le rôle du photographe et Richard Johnson dans le rôle d'un prêtre vivant reclus dans une caverne et s'amusant à sculpter des crâne de caïman géant. Ces trois acteurs étaient déjà présents au générique du Continent des Hommes-Poissons. On ne change pas une équipe qui gagne ! 

Parmi les hommes de main de Mel Ferrer se trouve également une tête bien connu des amateurs de ciné bis, puisqu'il s'agit de Bobby Rhodes, star dans Démons et Démons 2 de Lamberto Bava. Un casting au petit oignon donc, qui ne manque pas de charme et assure ce qu'il faut pour faire d'Alligator un spectacle on ne peut plus divertissant. 

Quant à notre monstre marin, ses attaques se montrent efficaces quand Sergio Martino ne le montre pas trop à l'écran. Les scènes où la caméra se fait subjective et incarne les yeux du saurien, nous faisant découvrir les fonds marins et les embarcations contenant de possibles victimes vu du dessous, sont les plus réussies. Par contre, quand on voit la bestiole de la tête à la queue, impossible de ne pas constater son aspect rigide et peu crédible. 

Mais qu'importe ces quelques effets spéciaux un peu à la ramasse. Alligator reste on ne peut plus plaisant à visionner et tire son épingle du jeu grâce à l'habileté de Sergio Martino et son talent à filmer de bonnes histoires.




Stéphane ERBISTI

2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK (1983)

 

Titre français : 2019 après la Chute de New York
Titre original : 2019 dopo la Caduta di New York
Réalisateur : Sergio Martino
Scénariste : Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Gabriel Rossini
Musique : Guido & Morizio De Angelis
Année : 1983
Pays : Italie, France
Genre : Post-Nuke
Interdiction : -12 ans
Avec : George Eastman, Michael Sopkiw, Valentinne Monnier, Anna Kanakis...


L'HISTOIRE : 2019, après une guerre nucléaire. Les femmes sont devenues stériles et la race humaine menace de s’éteindre. Les survivants ont formé deux groupes : d’un côté les Euraks, soldats armés à la solde de tyrans, n’hésitant pas à détruire toute vie humaine contaminée ; de l’autre, la Fédération, composée de rebelles refusant la soumission aux Euraks. Les hommes de la Fédération ont appris qu’une femme non stérile vivrait à New York, ville sous contrôle des Euraks. Ils décident alors de faire appel à Parsifal, aventurier réputé pour sa bravoure et sa résistance, et l’obligent à se rendre à New York, accompagné par deux de leurs hommes, afin de retrouver la jeune femme, dernier espoir de l’Humanité…


MON AVISAvec le succès du Mad Max 2 de George Miller, les films mettant en scène des univers post-apocalyptiques, avec combats de guerriers, courses de voitures blindées, chasse au gasoil et autres réjouissances, allaient débarquer comme un essaim d’abeilles sur les écrans avec plus ou moins de bonheur, venant de tous pays, comme le Néo-Zélandais Le Camion de la Mort ou le Philippin Stryker. Toujours prompts à exploiter le succès d’un film, l’Italie et ses réalisateurs de cinéma Bis allaient bien sûr devenir le fer de lance de cette vague de films dits Post-nuke. Même la France va s’essayer à ce genre fort prisé des amateurs. Mais revenons à 2019 après la Chute de New York

Ce qui frappe à la vision du film de Sergio Martino, qu'il a mis en scène sous son pseudo américain de Martin Dolman, c’est qu’il ne copie pas uniquement Mad Max 2. Les références au film culte de Miller sont très peu nombreuses en fait, si on excepte une course de voitures vers le début du film, customisées façon voitures de gladiateurs. Avouons-le tout net, les poursuites de Mad Max 2 sont mille fois supérieures en vitesse et en intensité que la course de "2019…". En fait, Sergio Martino pompe allègrement sur un autre succès récent, datant de 1981 et réalisé par John Carpenter, j’ai nommé le fameux New York 1997. Dans ce dernier, un aventurier anarchiste était envoyé dans un New York devenu lieu de non-droit afin de sauver le Président. Il était bien plus facile d’entrer dans la ville sinistrée que d’en sortir. Tout comme dans "2019 après la Chute de New York ! Le Président est remplacé par la dernière femme féconde, Snake Plissken par Parsifal et le tour est joué ! Malin non ? Pour corser le tout, on injecte un cyborg menant une double mission (référence à Alien) et des hommes singes (référence à La planète des Singes). Un bien beau melting-pot d’influences donc, pour un résultat plutôt bancal, pas désagréable mais pas renversant non plus, pourtant souvent considéré comme l’un des meilleurs Post-nuke rital mais qui, au final, n’est pas bien transcendant.

Pour interpréter Parsifal, Martino a choisi l’acteur Michael Sopkiw, dont c’est le premier film. Son physique n’impressionnera pas grand monde puisqu’il ne tournera par la suite que dans trois autres métrages au cours de sa courte carrière (Blastfighter et Apocalypse dans l’Océan Rouge en 83 et Massacres dans la Vallée des Dinosaures en 84). Ce n’est pas qu’il soit mauvais ce Michael Sopkiw mais bon, si on compare son personnage dans le film de Martino à celui de Snake Plissken, on se rend compte de suite qu’il est loin d’avoir le charisme de Kurt Russell. En clair, Parsifal, c’est Snake à la sauce Bis rital.

Pendant son périple dans les égouts de New York, Parsifal tombera sur une bande de contaminés, dont fait partie la jolie Giara et dont il tombera amoureux. Giara, c’est l’actrice française Valentine Monnier, qu’on a pu voir dans Elle voit des nains partout l’année précédente et qui retrouvera Michael Sopkiw dans Apocalypse dans l’Océan Rouge de Lamberto Bava. Rien de spécial dans son jeu, elle remplie sa fonction de femme guerrière avec le minimum syndical.

Nos deux héros tomberont également sur des hommes singes, menés d’une main de fer par Big Ape, leur chef. Si certains de ces hommes singes arborent un maquillage rappelant celui de La planète des Singes en moins réussi, Big Ape lui n’a rien d’un singe et son visage n’a rien de simiesque non plus. La déception est donc fort grande quand on regarde la magnifique affiche française du film sur laquelle est présent un homme singe maniant le sabre. Déception atténuée par le fait que Big Ape est joué par George Eastman ! Monsieur Anthropophagous ! Comble du ridicule, on l’a affublé d’une pilosité abondante (ah, c’est pour le côté simiesque donc…) et d’une tenue digne d’un tsar. Franchement, c’est à mourir de rire ! Voir George Eastman dans la peau de ce personnage et fringué comme ça, c’est quand même un grand moment et rien que pour ça, la vision de 2019 après la chute de New York s’impose !

Bon sinon, niveau péripéties, y’a quoi dans ce film ? La course de voitures, on en a déjà parlé. Ça c’est fait. Quoi d’autre ? Ah oui, on a l’attaque des contaminés par l’Ordre Noir, soldats qui ont des pistolets lasers qui font pchiou, pchiou. On trouve aussi quelques combats qui feraient pâlir Jet Li de jalousie et qui renvoient les combats du film de Walter Hill Les Guerriers de la Nuit aux oubliettes. A moins que ce ne soit l’inverse. Sûrement d’ailleurs.

Film italien oblige, on a droit à quelques scènes de sadisme comme lors de l’interrogatoire d’un des compagnons de Parsifal, qui se fait un peu écarteler par ses tortionnaires. On retiendra aussi la crevaison des deux yeux d’un des dirigeants de l’Ordre Noir, qui s’en fout en fait puisqu’on lui en greffera deux autres ! C’est beau le futur non ?

Autre grand moment, le final du film qui voit Parsifal affronter son dernier compagnon, un cyborg. Seulement Parsifal, il lui aura quasiment fallu tout le film pour deviner que son pseudo pote était un androïde, alors que nous, spectateurs intelligents, on s’en doute depuis belle lurette, les indices étant outrageusement présentés de façon claire et nette à l’écran (la scène du bruit qui fait super mal aux oreilles de nos héros, mais qui ne semble avoir aucun effet sur notre ami cyborg justement, sauf qu’on sait pas encore que c’est un cyborg mais là, on s’en doute un peu quand même…vous suivez ? D’ailleurs, le cyborg il sait qu’on risque d’avoir des soupçons, donc dès que Parsifal, qui a super mal aux oreilles, le regarde d’un air étonné, hop, il met ses deux mains sur ses oreilles et feint d’avoir super mal lui aussi ! Malin les cyborgs, faut pas croire…)

Bref, en fait, il se passe grand chose à l’écran, c’est assez mou du genou tout ça, même si c’est pas non plus déplaisant à regarder. Je ne vous dis pas si nos héros trouveront la dernière femme féconde, je préfère laisser le suspense…

2019 après la chute de New York est donc un Post-Nuke moyen mais pas désagréable. Le côté charmant du bis rital opère, même si on trouvera bien mieux dans cette catégorie de films post-apocalyptiques. Reste surtout une très belle affiche française, mensongère mais qui donne vraiment envie de voir le film. Le résultat n’est pas forcément à la hauteur mais ça se laisse voir sans déplaisir...


Stéphane ERBISTI