Affichage des articles dont le libellé est trash. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est trash. Afficher tous les articles

BAD BOY BUBBY (1993)

 

Titre français : Bad Boy Bubby
Titre original : Bad Boy Bubby
Réalisateur : Rolf de Heer
Scénariste : Rolf de Heer
Musique Graham Tardif
Année : 1993
Pays : Australie, Italie
Genre : Trash
Interdiction : -16 ans
Avec Nick Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill, Carmel Johnson...


L'HISTOIRE : Bubby, 35 ans, est élevé par sa mère dans une pièce insalubre et confinée. Il ne connaît que ces lieux et n'a pas conscience de l'existence d'autres êtres humains. Sa génitrice, qui lui a toujours fait croire que l'air du dehors était vicié et mortel, s'occupe plus ou moins de lui selon son humeur : elle le lave, lui donne à manger et lui fait l'amour ! Un beau jour le père du rejeton qui n'était pas apparu depuis la naissance "du petit" débarque et l'univers de Bubby s'en trouve ainsi totalement chamboulé. Cet événement va alors lui offrir, après divers bouleversements, l'opportunité de découvrir le monde extérieur. Commence donc pour Bubby un voyage initiatique au cours duquel il va essayer de se frayer un chemin dans un univers chaotique empli de dépravés de toutes sortes tentant d'abuser de sa troublante naïveté...


MON AVISCe film est très dérangeant mais fascinant à différents degrés. Le premier se situe au niveau de l'éventail très diversifié des personnages que rencontre Bubby : une chanteuse de la chorale de l'armée du salut qui l'emmène dans son lit, un groupe de rock dont les membres en font le principal interprète grimé en prêtre, un détenu muet qui le sodomise, une infirmière s'occupant d'handicapés et dont il tombe amoureux et tant d'autres phénomènes de foire. De Heer nous brosse d'admirables portraits et ne se gène pas pour écorner certains traits de la société dans laquelle nous évoluons et dont il a d'ailleurs, une vision assez réaliste.

Le second attrait de ce métrage déjanté est l'acteur interprétant Bubby qui réussit là une prouesse de comédien incroyable : arriver à passer d'une scène de meurtre à une scène d'amour avec la même candeur à la fois troublante et touchante est une authentique performance. Vous l'aurez compris, Nick Hope est fantastique dans ce film tant par son jeu phénoménal que par les émotions qu'il suscite. Il a d'ailleurs obtenu le prix du meilleur acteur australien en 1994 et le prix d'interprétation au Festival de Venise en 1993 où le film a reçu le grand prix du jury.

Enfin, ce qui séduit avant tout, c'est ce savant mélange de scènes éclectiques qui nous fait passer du rire aux larmes en un éclair et nous met tantôt mal à l'aise (voir à ce propos la première demi-heure du film qui a été tournée en 1.33 et non en écran large afin de rendre compte de l'atmosphère la plus claustrophobe qui soit. Le rendu était tel que l'équipe du tournage, le réalisateur y compris, ne pouvait plus en supporter le visionnage !) ou tantôt nous réjouit (notamment quand Bubby découvre pour la première fois le monde extérieur) et ça, c'est le vrai cinéma !

Cette diversité rend ainsi ce long-métrage quasi-inclassable vu qu'il flirte avec de nombreux genres (le drame, la comédie, le film de serial killer, le conte philosophique,...), c'est une sorte de Bernie de Dupontel en plus trash !

Il est alors dommage pour les spectateurs et pour tous les artistes à l'origine de cet ovni cinématographique que ce dernier n'ait pas connu un triomphe mérité, mais juste un petit succès d'estime. A quand donc une sortie DVD digne de ce nom pour une réhabilitation à juste titre ?




Vincent DUMENIL

ANIMAL SOUP (2008)

 

Titre français : Animal Soup
Titre original : Animal Soup
Réalisateur : James A Kirkby
Scénariste : James A Kirkby, David V G Davies
Musique : Computers for Schools, Spit Like This, Jackviper, Spiderbaby...
Année : 2008
Pays : Angleterre
Genre : Trash
Interdiction : -16 ans
Avec : Sophia Disgrace, Scorpio Vixen, James A Kirkby, David Pliskin, Lee O'Neill...


L'HISTOIRE : Trois groupes de promeneurs arpentent la campagne britannique, loin de la clameur oppressante des villes. Écrasés par le climat de peur à la suite de plusieurs actes terroristes, une petite mise au vert s'impose. Mais de ces trois groupes, aucun ne semble vraiment respecter son environnement. Que ce soit les deux brutes qui laissent leur feu allumé la nuit, ou les deux punkettes qui jettent des papiers gras et quantité d'autres détritus dans la nature, tout ce petit monde semble ici en terrain conquis. Erreur ! Dans cette verdure, quelques tarés locaux veillent au grain. La campagne, c'est leur territoire. Le moindre faux pas pourra coûter la vie au promeneur inconscient. Pire ! Peut-être aura-t-il droit à un peu de soupe à l'animal...


MON AVISVous en avez marre de la marée de remakes insipides vomis par Hollywood ? Les deux britanniques à l'origine d'Animal Soup aussi. Du coup, ils ont décidé d'agir. 

L'air de la campagne n'est plus ce qu'il était. Ça sent le vieux mégot, les excréments et la bestiole crevée. Décidément, qu'est-ce que ça pue ! Et puis, on n'est plus en sécurité nulle part. Animal Soup vous invite à plonger les mains profondément dans le caca. Et en 83 minutes, vous allez pouvoir vous y plonger jusqu'au cou.

Le cinéma de genre indépendant anglais se fait plutôt discret depuis l'affaire des video nasties. En fait, il peine à exister face aux réminiscences de l'affaire. Le gore irrévérencieux est toujours considéré comme malvenu sur la terre d'outre manche. C'est pour cette raison que j'ai commencé à m'intéresser à Animal Soup peu de temps après sa mise en chantier quelque part en 2005.

James A Kirkby et David V G Davies, les deux créateurs, revendiquent leur appartenance à cette génération à laquelle le cinéma de genre a été voilé. Animal Soup vise à réintroduire le cinéma d'horreur indépendant auprès d'une audience qui a été gavée de remakes insipides pendant bien trop longtemps, clament-ils. Pour cela, ils sont allés puiser dans leurs influences au rang desquelles on ne s'étonnera pas de trouver Massacre à la tronçonneuse, Cannibal Holocaust, Bad Taste ou encore 28 jours plus tard. Les deux compères sont des passionnés et leur envie d'en découdre ne s'arrête pas à quelques titres cités en influence. Non content d'avoir tourné un long métrage, ils en ont profité pour créer une base pour les jeunes talents désireux de faire leurs preuves dans le cinéma. Ce tremplin s'appelle FilmMA. A ce titre, Animal Soup servira d'exemple pour la petite société créée par David V G Davies.

Le but des deux compères n'était pas uniquement philanthropique. Au delà de FilmMA et du soutien que la société entend apporter aux amateurs, les deux anglais n'ont pas perdu de vue la réalisation de leur long métrage. Leur premier. Malgré toutes les difficultés qu'ils ont pu rencontrer, Animal Soup a vu le jour. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la partie n'était pas gagnée d'avance. Le métrage a connu de nombreuses réécritures, dont certaines en cours de tournage. L'une des actrices – qui devait être principale – a été appelée à quitter le métrage en court de route. Tuile maximale de laquelle résulte une panique totale, et subséquemment la réécriture du scénario pour combler les vides. Le résultat final s'en ressent et le spectateur relativement attentif pourra deviner les raccommodages tous aussi relatifs que le degré d'attention dudit spectateur.

Cependant les deux compères ont su faire face à l'adversité. Seule la première partie du métrage en souffre réellement. Entre le cui-cui des oiseaux, les balades rupestres et les conversations dispensables, l'ennui rôde. Seules quelques trop courtes apparitions de rares dégénérés maintiennent le spectateur en éveil. C'est précisément cette part du métrage qui a été recousue – et pas seulement de fil blanc.

Après avoir lorgné dangereusement du côté de la promenade champêtre, Animal Soup adopte un virage à 180° en aussi peu de temps qu'il faut à Bridget Jones pour engouffrer un pot de Ben & Jerry's au chocolat, marshmallow et nappage au caramel. Soudain, deux tarés surgissent des sous bois et décident de faire passer de vie à trépas tout ce qui pourrait souiller leur campagne. Ce que l'histoire ne nous dit pas, c'est si le duo de dégénérés a pissé tout autour pour délimiter leur territoire.

Par contre, ce que l'histoire nous dit, c'est qu'en Angleterre aussi il y a des rednecks et qu'ils n'ont rien à envier à leurs cousins texans ou australiens (voir The Killbillies pour se persuader qu'en Australie il y a autre chose que des kangourous imbéciles frappants d'un pas monotone le sable déjà trop écrasé par le soleil austral). De fait, les deux compères British ne boivent pas d'eau chaude aromatisée à la plante séchée et accompagnée de petits biscuits pour occuper leur après-midi. Leurs mœurs sont bien moins civilisés : leurs passe-temps s'échelonnent entre la torture de touriste, la masturbation et la torture de touriste. Mieux vaut deux fois qu'une, c'est qu'on s'ennuie ferme à la campagne !

Le contraste avec la première partie d'Animal Soup est tel que le film est brisé en deux segments parfaitement distincts. Ceci dit Hostel aussi, et pourtant ils n’ont pas changé d'acteurs principaux en cours de route, et ont dû disposer d'un budget café équivalent au budget total du métrage des deux britanniques. Mais ceci est une autre histoire, que peut-être je vous conterais un soir si vous êtes sages.

Je ne tenterais pas de vous pisser dans les mirettes une prose tiède, tout en demi teinte, en tentant de vous convaincre du génie d'Animal Soup. Effectivement, il ne s'agit pas du film de l'année, ni de la décennie, et encore moins du siècle (probablement même pas du jour pour être franc). Ce qui ne veut pas dire qu'Animal Soup soit d'un emmerdement maximal. D'autant que le concept de film du siècle et cie est éminemment subjectif et relève plus du conseil cinéphile que de l'impératif journalistique qui presse les indécis, incapables de distinguer un navet cinématographique d'un Uwe Boll légumophile.

Au final Animal Soup, c'est 50% promenade rupestre certifiée bio et 50% dégénérescence post-tromatique, avec en cadeau, une rapide apparition du sieur Lloyd Kaufman.

Là, vous vous dites, nous arrivons en fin de dernière partie de la critique et cet abruti ne nous a toujours pas expliqué le titre, quant au sujet du métrage il l'a à peine effleuré. Certes ! Pour ce qui est du titre, vous le comprendrez aisément à la vision du métrage. Petit indice, il ne s'agit pas d'une référence aux bouillons d'animal en cube que l'on trouve en supermarché, joliment emballé dans un papier doré. Quant au sujet du film, vous m'en voyez mari, mais voilà qu'est venu le temps de vous laisser. Cependant, avant de briser le lien intime qui nous unit lors de cette critique, sachez que Animal Soup à les défauts de ses qualités. Il est fauché, parfois un peu long et pourtant trash jusqu'au boutiste. En le regardant, on peut presque entendre les deux compères serrer les dents en se disant que c'est pour l'amour de l'art.


Colin VETTIER

ALL NIGHT LONG 3 (1996)

 

Titre français : All Night Long 3
Titre original : Ooru Naito Rongu 3 - Saishuu-Shô
Réalisateur : Katsuya Matsumura
Scénariste Katsuya Matsumura, Norio Minamigi
Musique Kazuhisa Uchihashi
Année : 1996
Pays : Japon
Genre : ultra violence
Interdiction : -16 ans
Avec Yuji Kitagawa, Kanori Kadomatsu, Tomorowo Taguchi...


L'HISTOIRE Kikuo est un jeune Japonais, il est étudiant et travaille également dans un hôtel. Le jeune homme semble avoir quelques troubles mentaux puisqu'il dégage une grande satisfaction a fouiller dans les poubelles le soir pour en retirer des objets. Le plus souvent il garde des sous-vêtements féminins voire carrément des serviettes hygiéniques. Un soir, il tombe sur une jeune femme dont il va tomber amoureux. Il va ainsi se créer un comportement déréglé et malsain envers la jeune fille et surveiller ses ordures. Kikuo va même faire acte de voyeurisme en la regardant sans cesse quand la jeune fille est à son travail. Un jour, il assiste au viol d'une jeune lycéenne qui est laissée pour morte par ses agresseurs. Kikuo va en profiter pour l'amener chez lui et expérimenter les choses qu'il voulait faire avec la jeune fille qu'il aime...


MON AVISDernier épisode d'une saga définitivement pas pour tous publics, All Night Long 3 repousse les limites du soutenable et offre à ses spectateurs une invitation dans les tréfonds de la perversité de l'homme. Comme je l'avais souligné dans ma fiche du second épisode, la série au vu de son caractère très violent s'est déclinée dans le marché vidéo. Là encore Matsumura a été contraint de faire un film DTV et de ce fait au lieu de s'assagir, propose ici un sommet de mauvais goût et une violence exacerbée. Encore une fois l'histoire est bien sommaire, et se concentre sur la notion de vengeance. Le film nous fait suivre la vie de Kikuo, comme dit dans le résumé de l'histoire ci-dessus.

Si dans mon résumé vous ne voyez pas réellement où est la vengeance, elle vient en fait plus tard mais je n'ai pas envie de vous raconter tout le film. On peut dire qu'ici All Night Long 3 s'approche un peu de Guinea Pig 2 puisque Kikuo va s'adonner à différentes expériences sur la jeune femme, allant du soft au hard. A ce titre la scène où il lui donne à manger un asticot est franchement vomitive. En plus de ça et grâce encore une fois à l'image DV et le très bon jeu des acteurs dans l'ensemble, le film renferme une dimension malsaine vraiment forte voire naturaliste. On est à la fois voyeur (puisque nous suivons tous les agissements de Kikuo) et complice des agissements du jeune homme, et ça Matsumara a su très bien le retranscrire.

Comparativement aux autres épisodes, ici on suit déjà une personne plutôt déglinguée du ciboulot et qui va croître dans sa folie au fil de l'histoire. Sa vengeance qui est là vraiment gratuite (au contraire des autres épisodes) fait vraiment froid dans le dos. D'ailleurs la scène où il tue les copines de la fille sur laquelle il a jeté son dévolu est d'une rare violence. On ne s'étonnera pas que le film soit considéré parmi les plus extrêmes existant étant donné que la violence est le plus souvent franchement gratuite. Difficile dès lors de se mettre à la place de Kikuo, au contraire des personnages des premier et second épisodes, ce qui est franchement dommage. Certes l'homme est déçu sentimentalement mais bon, de là à massacrer tout le monde, il y a quand même un fossé.

Mais bizarrement ce petit jeune a quelque chose de touchant et lorsqu'il voit la fille qu'il aime forniquer avec un dragueur invétéré, on peut prendre part à sa tristesse et sa colère. Qui ne serait pas fou en voyant une fille (ou garçon) qu'il aime s'envoyer en l'air avec quelqu'un qui justement ne recherche que ça ? Mais comme je l'ai déjà dit avant, de là à tuer c'est autre chose. Mais on sait que l'amour rend dingue, toutefois.

En bref, All Night Long 3 est plutôt proche du second épisode, tout du moins il a les mêmes défauts. Une réalisation pas formidable, des petites longueurs mais surtout un trop plein sur la violence. Et ce troisième épisode va encore plus loin que le précédent. Le tout premier de la série passe facilement pour un conte pour enfants face à ses deux suites d'ailleurs. En conclusion, si vous aimez l'ultra violence et la folie humaine, la série,je pense, ne vous décevra pas. Dans tous les cas, vous ne regarderez plus les gens de la même façon.


Anonymous


ALL NIGHT LONG 2 (1994)


Titre français : All Night Long 2
Titre original : Ooru Naito Rongu 2
Réalisateur : Katsuya Matsumura
Scénariste Katsuya Matsumura
Musique Hirofumi Asamoto, Michihiro Nakamura
Année : 1995
Pays : Japon
Genre : ultra violence
Interdiction : -16 ans
Avec Masashi Endo, Kanori Kadomatsu, Masahito Takahashi...


L'HISTOIRE Shiniji passe la plupart de son temps à confectionner des genres de poupées et à chater avec deux amis sur le net. Un jour, alors qu'il rentre chez lui, il est agressé par une bande de malfrats qui le torture. Leur chef, un homosexuel, tombe sous le charme du jeune homme. Il l'invite ainsi à venir à son appartement. Là, Shiniji va découvrir la vraie nature de cet homme complètement psychopathe qui garde en otage une jeune femme à qui il fait subir diverses tortures. Devant de l'argent à la bande de malfrats, Shiniji a peur et en fait part à ses amis du web, qui vont passer la soirée chez le jeune homme. Mais la bande de malfrats menée par leur chef va débarquer chez Shiniji et semer le trouble. Shiniji va devenir fou et sa vengeance va être terrible...


MON AVIS Après un premier épisode fort réussi, il est plutôt étonnant de voir apparaître deux ans plus tard une suite. Matsumura avait pourtant bien exploité ce qu'il fallait, et difficile de voir ce qu'il peut dire de plus. Le premier film n'avait pas marché, malgré une sortie cinéma, de ce fait le réalisateur a été obligé de choisir le format DV pour sa suite. Qui plus est, il peut dorénavant tomber dans l'extrême et l'ultra violence car son film ne sera distribué qu'en circuit vidéo. Si beaucoup considèrent All Night Long 2 comme une sorte de Guinea Pig, il y a fort heureusement beaucoup de différences avec cette série. La majeure étant que les All Night Long ont une réelle histoire et ne se cantonnent pas à des déluges de gore et de tortures. Malgré tout, ce deuxième épisode va quand même très loin dans le sadisme, le malsain et l'ultra violence.

Plutôt proche de sa préquelle, ce second épisode se démarque surtout par sa violence extrême qui va au-delà des limites imposées. Matsumura montre tout et ne semble pas connaître l'ellipse. Dès le début du film, on est enrobé dans une spirale malsaine qui va s'accentuer et trouver son apothéose à la fin.

Les personnages sont tous fous, en particulier ce chef narcissique et égocentrique. Pourtant, bizarrement il parait sage, raisonné et parle très calmement. Mais ceci n'est qu'une carapace, car le jeune homme renferme une folie rare. Pour preuve, toute la séquence avec Shiniji et la jeune fille illustre bien ce propos.

Le jeune homme va la traiter et la faire passer pour une chienne. Il lui balance du lait par terre, qu'elle doit lécher puis lui envoie un morceau de viande comme on le ferait à un animal domestique. N'oublions pas non plus les nombreux coups qu'il lui donne et les diverses soumissions. Il la force à danser jusqu'à qu'elle n'ait plus de force, la pauvre fille s'urine dessus et tombe dans les pommes. A la fin, il la jettera dans un dépôt d'ordures et demandera à Shiniji d'y mettre feu, chose qu'il sera incapable de faire. Honnêtement, je dois avouer n'avoir rien vu d'aussi horrible en terme d'humiliation féminine, bien que l'épisode trois ne fasse pas non plus dans la dentelle.

Outre l'humiliation féminine, la violence s'incarne sur les personnes pauvres et sans forces, tel Shiniji. Sa vengeance sera terrible, le pauvre jeune homme tombant aussi dans la folie. Chose triste et particulièrement réelle, le film fait peur pour ça. Il ne s'agit plus d'un film d'horreur car le film impose une réalité et des situations qui se sont déjà réellement produites et qui se produisent également à l'heure actuelle. Faut-il pour autant en faire un métrage et le montrer ? Je ne sais pas à vrai dire, on pourra facilement reprocher à Matsumura d'en faire beaucoup trop et d'être trop complaisant avec la souffrance. Le problème étant que c'est une constante japonaise et pas occidentale, donc beaucoup de gens sont parfois choqués par l'extrême violence des films asiatiques et le pourquoi des soumissions féminines dans les pink-eiga. Ici, chacun y verra ce qu'il a envie d'y voir, ceci est la meilleure solution. 

Personnellement j'ai plutôt du mal avec cette violence surtout sur les femmes, mais la réalité est souvent cruelle, le parti pris de la montrer de la manière la plus crue peut être efficace. De plus, l'utilisation du DV renforce le malsain de la chose. Malheureusement, on ne peut pas dire que Matsumura soit un très bon réalisateur étant donné que la plupart des plans sont moches et sans réelle recherche. C'est très basique mais comme d'habitude, les acteurs s'avèrent tous impeccables. On reprochera aussi certaines longueurs et comme je disais précédemment, une certaine complaisance pour la violence beaucoup trop forte.

Mais All Night Long 2 choque et provoquera en vous de nombreuses réactions, ce qui est à coup sûr l'objectif du film, qui nous montre qu'on vit bel et bien dans une société pour le moins étrange.




Anonymous

ALL NIGHT LONG (1992)

 

Titre français : All Night Long
Titre original : Ooru Naito Rongu
Réalisateur : Katsuya Matsumura
Scénariste Katsuya Matsumura
Musique : Iwanaga Tatsunori, Katsuhiko Akiyama
Année : 1992
Pays : Japon
Genre : Rape & Revenge, ultra violence
Interdiction : -16 ans
Avec Eisuke Tsunoda, Ryôsuke Suzuki, Yôji Ietomi, Hiromasa Taguchi...


L'HISTOIRE Trois jeunes Japonais se retrouvent dans une ruelle devant une voie ferroviaire. Avec eux se trouve une jeune fille et un homme d'une trentaine d'années. Celui-ci va tuer la jeune fille à coups de couteaux, et l'un des trois jeunes va le stopper en l'écrasant avec sa mobylette. Suite à cet événement, les trois jeunes vont devenir amis, et l'un va proposer une fête le jeudi prochain où chacun devra venir avec sa copine. Problème, les trois garçons sont des ratés avec la gente féminine, et tous vont tenter tant bien que mal de se trouver une amie avant le jour fatidique. Mais suite à de nombreuses désillusions et moqueries multiples, ainsi que le viol de la petite amie du seul garçon qui va en trouver une, les trois jeunes vont péter les plombs et sombrer dans une folie meurtrière...


MON AVISAll Night Long fait partie des ces quelques rares métrages bien furieux de vengeance. Autant être clair d'entrée, si deux suites vont naître, le premier épisode reste de loin le meilleur. Pourquoi ? Parce qu'il ne se tourne pas bêtement dans le sadisme malsain qui anime essentiellement les deux autres épisodes. Bien que le film soit interdit aux moins de 18 ans et classé dans les films extrêmes, All Night Long se sert de la violence pour approfondir son sujet, et en même temps lui donner toute sa force, et non le contraire. Puisque en fin de compte la violence dans le film ne se trouve en grande partie qu'à la fin, tout le reste du film étant une découverte sur la psychologie de trois adolescents.

Pour bien appréhender ce film, il faut tout d'abord distinguer chaque personnage. Il y a tout d'abord Kensuke, la parfaite tête d'intello que chacun a pu côtoyer dans sa jeunesse. Pas bien épais, grosses lunettes, très concentré en cours, physique plus que banal. Le garçon n'est déjà pas très aidé par la nature et de plus il a une timidité maladive. En effet, il est plus qu'angoissé à l'idée de juste parler à une fille. Ainsi il demandera l'aide au baiseur de service qui bizarrement (sûrement voulu par Matsumura) est une espèce de gros porc bien laid. Celui-ci va réussir à lui arranger son coup avec une fille sur lequel Kensuke a flashé. Malheureusement pour lui, il s'agit d'un jeu entre la fille et le gros dragueur afin qu'elle se moque de lui. Qu'importe Kensuke veut à tout prix s'afficher avec une fille devant ses nouveaux amis et il décide d'aller parler à la fille qui semble l'avoir oublié. Là, un nouveau drame débarque : tellement complexé d'être avec une fille qu'il aime, il n'arrive pas à dégoter un mot et lui vomit dessus.

Vient ensuite Tetsuya, le jeune aisé qui vit la moitié de son temps seul chez lui, ses parents n'étant jamais dans la demeure familiale. En fin de compte Matsumura développe assez peu ce personnage qui n'est pas le plus important d'ailleurs. On ne sait pas vraiment pourquoi il n'a pas de petites amies, on le voit en appeler des tonnes mais chacune refuse sa proposition. Alors il va contacter une prostituée qui tout d'abord consentante, va lui mettre une honte monumentale. Dans une ruelle, elle va l'attacher avec des menottes, lui baisser son pantalon et lui mettre des coups de talons sur le sexe ainsi que lui déverser une bouteille de champagne sur la tête.

Enfin le troisième personnage se nomme Shiniji et il est certainement le plus important car c'est par lui que la quête vengeresse va s'effectuer. Shiniji va trafiquer une chaîne de vélo d'une fille pour pouvoir lui parler puis l'aider pour ainsi passer pour un gentleman. La fille n'est pas insensible et les deux vont commencer une jolie romance. Malheureusement le soir même de la fête, ils se font agresser par une bande de voyous, et là sa copine se fait violer devant ses propres yeux, une haine va l'envahir.

Ce qui frappe dans All Night Long et dans ces portraits, c'est l'aspect très réaliste de la chose puisque ce genre de personnages et situations existe bel et bien, et il n'est pas difficile de s'y identifier tout du moins si l'on est un garçon bien sûr. Malgré quelques longueurs bien senties, on est intéressé par la vie sentimentale chaotique de ces jeunes et on est bien loin de l'univers mièvre et gnangnan de divers films ou séries mettant en scène des adolescents.

Toutes ces situations vont donc amener ces trois garçons à sombrer dans la folie, bien qu'à première vue c'est surtout Shiniji qui pète les plombs, ce que l'on comprend aisément. Avec ses deux amis, ils vont alors se venger même si Tetsuya et surtout Kensuke ne sont pas vraiment chauds.

Là, dans le QG des voyous, va intervenir une folie rare au cinéma où chacun va péter les plombs bien comme il faut. Si Matsumura applique une réalisation tout à fait classique sans effets racoleurs où réellement de recherche d'agressivité, il en est différemment pour les acteurs qui sont tous éblouissants dans cette partie, sachant que tous sont vraiment des interprètes jeunes.

Malgré tout, Matsumura ne lorgne pas non plus sur une violence gratuite et la surenchère. Certes il y a du sang mais on ne voit rien d'aussi horrible que ce que nous montreront les épisodes 2 et 3. Ici et à l'instar des rape and revenge, on peut presque y prendre part et la comprendre car nous aussi nous avons subi le calvaire de ces trois jeunes hommes, en particulier celui de Shiniji.

Tourné en 35 mm (au contraire des deux autres qui sont en DV), bénéficiant de bons acteurs, d'une réalisation qui ne cherche jamais à en rajouter et qui reste humble, All Night Long est donc un très bon film sur le thème de la vengeance. La vengeance d'une jeunesse pervertie par la violence, la moquerie et l'amour.




Anonymous