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BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR (2012)



L'HISTOIRE : Dans une réécriture du conte des frères Grimm, le chasseur supposé tuer Blanche Neige dans les bois devient son protecteur et son mentor afin de monter une armée pour reconquérir le royaume, et libérer le peuple du joug de l'impitoyable Reine Ravenna...


MON AVIS : L’année 2012 voit apparaître au cinéma deux films narrant les aventures de Blanche Neige, tirés tous deux du célèbre conte des frères Grimm. Alors que le premier, mettant en scène Julia Roberts, est destiné à un public plutôt jeune, le second est quant à lui bien plus sombre et s’apparente bien plus à un film d’heroïc-fantasy.

Réalisé par un certain Rupert Sanders, qui jusqu’alors n’a travaillé que dans la publicité audiovisuelle, ce second film intitulé Blanche-Neige et le Chasseur a fait un joli score au box-office américain et siège fièrement à la seconde place du box-office français en cette fin de juin 2012, derrière un certain Madagascar 3, bons baisers d’Europe. Fort d’une bande-annonce énergique, rappelant entre autres la saga culte de Peter Jackson Le Seigneur des Anneaux, ce premier film de Rupert Sanders ne passe pas inaperçu et fait rapidement oublier le premier film mettant en scène la belle Blanche Neige en cette année 2012. Mais qu’en est-il réellement de cette nouvelle adaptation du conte des frères Grimm ?

Comme dit avant, cette nouvelle version du conte de Blanche Neige est assez sombre, bien plus proche d’un Seigneur des Anneaux que du dessin animé de Disney. Mélange d’heroïc fantasy et de film épique, Blanche-Neige et le Chasseur nous gratifie donc de jolis monstres, certes très rares mais bien modélisés (un Troll un poil énervé, des monstres ailés dans une forêt des plus menaçantes, des guerriers sombres venus des Enfers…), mais également de scènes de bataille, de siège de château…

Mais, alors que la bande-annonce pouvait laisser espérer un rythme des plus haletants, il s’avère que le film de Rupert Sanders en manque cruellement par moments. Les scènes dites spectaculaires demeurent en effet peu nombreuses et sont séparées par des séquences de dialogues un brin trop longues, même si l’on demeure très loin du désastreux et soporifique épisode de La Boussole d’Or avec Nicole Kidman. Par ailleurs, on reprochera aux scènes d’action de pas être assez étoffées, notamment les scènes de batailles qui sont bien communes et dont le manque de créativité fait que le long-métrage critiqué ici souffre immanquablement de la comparaison avec des films épiques bien meilleurs sortis antérieurement. Un manque d’originalité qui lasse par moments le spectateur parfois trop (très) habitué à ce genre de cinéma.

Ne boudons cependant pas notre plaisir devant cette sympathique aventure, certes simple mais reprenant avec quelques touches fantastiques (un Troll terrifiant et des êtres imaginaires de toutes tailles), humoristiques (les nains à la retraite) et sentimentales (le lien qui se crée entre le chasseur et Blanche Neige) le conte des frères Grimm. Certes, le conte original est fortement remanié ici mais les idées de base demeurent encore présentes tout au long du film, même si ces dernières n’ont pas forcément les mêmes finalités. On appréciera par contre que le film de Rupert Sanders ne tombe pas trop rapidement dans la facilité, notamment en ce qui concerne le fameux baiser entre Blanche Neige et son prince charmant que beaucoup attendent forcément.

Notons également que le casting n’est pas en reste et s’avère être de très bonne facture. Et pour donner vie à son aventure épique et fantastique, Rupert Sanders et son équipe engagent des têtes biens connues du cinéma contemporain avec notamment la très jolie Kristen Stewart (découverte dans Panic Room où elle donnait la réplique à Jodie Foster, et vue ensuite dans la saga Twilight où elle campe le rôle de la petite amie de Robert Pattinson) dans le rôle de Blanche Neige ou encore le beau gosse Chris Hemsworth (le fameux Thor au cinéma) dans la peau du chasseur. Il est d'ailleurs intéressant de voir comment le personnage du chasseur est mis en valeur dans le film de Rupert Sanders. N’oublions pas évidemment celle qui clôture le trio d’acteurs principaux : Charlize Theron, qui joue ici le rôle de la sorcière Ravenna, un personnage qui lui va comme un gant.

Il est  amusant de voir comment les personnages ont évolué entre le conte des frères Grimm et le film de Rupert Sanders. Outre des nains sans emploi depuis le règne de la sorcière et un chasseur bel homme ne laissant pas de marbre notre héroïne, l’exemple le plus flagrant est sans conteste celui de Blanche Neige. Passée du statut de jeune et jolie princesse fragile à celui de femme guerrière prête à tout pour sauver son peuple et venger la mort de son père (une scène où elle sort de la forteresse du Duc à cheval avec derrière elle toute une armée de cavaliers fait étrangement penser à Jeanne d’Arc), Blanche Neige s’avère être une redoutable combattante, n’hésitant pas à partir au front et à affronter la magie de la sorcière.

Qui dit heroïc fantasy dit également magie, fantastique, monstres, etc. Et le pari est en parti réussi. En effet, malgré un bestiaire assez maigre au final et des scènes de grand spectacle peu étoffées, on peut saluer l’effort de l’équipe du film pour nous donner quelques monstres sympathiques à l’écran, des transformations faciales très réussies (vieillissement, rajeunissement de la peau, métamorphose de la sorcière) ainsi que des décors variés (forteresse, forêt obscure…), plaisants et parfois fourmillant de petits détails appréciables, à l'image du sanctuaire, alias le domaine des fées, où vivent nombreux animaux et êtres imaginaires. Les musiques quant à elles collent parfaitement à chaque endroit que nous découvrons au fur et à mesure que l’aventure avance.

Au final, Blanche Neige et le chasseur est une adaptation du conte des frères Grimm à l’allure d’heroïc fantasy, sombre dans son approche et remaniée à de nombreux niveaux. Certes simple et peu original dans ses scènes d’action, le film de Rupert Sanders s’avère toutefois plaisant à regarder. Simple mais agréable dirons-nous !


Titre français : Blanche Neige et le Chasseur
Titre original : Snow White and the Huntsman
Réalisateur : Rupert Sanders
Scénariste : Evan Daugherty, John Lee Hancock, Hossein Amini
Musique : James Newton Howard
Année : 2012 / Pays : Usa, Angleterre
Genre : conte fantastique, heroic fantasy / Interdiction : /
Avec Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Charlize Theron, Sam Claflin, Ian McShane...




David MAURICE

L'ATTAQUE DU GRIFFON (2007)


Titre français : L'Attaque du Griffon
Titre original : Gryphon
Réalisateur : Andrew Prowse
Scénariste : Boaz Davidson, Sean Keller
Musique : John Dickson
Année : 2007
Pays : Usa
Genre : Heroic fantasy
Interdiction : /
Avec : Jonathan LaPaglia, Larry Drake, Amber Benson, Andrew Pleavin...


L'HISTOIRE : Depuis des générations, les royaumes de Lockland et Delphi sont en guerre. Lors d’un duel entre les deux descendants des royaumes, l’héritier du Lockland meurt de la lame de son adversaire : le prince de Delphi. Pour venger la mort de son fils, son père demande de l’aide à son sorcier. Ce dernier fait alors appel à la légende du royaume : le grand griffon, symbole de leur peuple. Une fois le sang du roi récupéré et le griffon réveillé, Armand le sorcier veut s’en servir pour anéantir les deux royaumes et devenir, par la même occasion, immortel ! Mais pour cela, il lui faut les deux parties d'une lance sacrée…


MON AVISAndrew Prowse, le réalisateur, est un touche-à-tout. Il commence sa carrière en tant qu’assistant monteur sur le film Week-end of Shadows en Australie. Par la suite, il passera par pas mal de postes différents, d’assistant réalisateur au montage son, en passant pas le montage. Il finira par rejoindre les Etats-Unis pour réaliser son premier film en 1989 : Demonstone, histoire de deux Marines américains qui enquêtent sur une série de meurtres liés à une pierre démoniaque. Il réalisera ensuite pas mal d’épisodes de séries-télévisées. Mais revenons à notre griffon, parce qu’aujourd’hui, c’est sa collaboration avec la célèbre firme Nu Image qui nous intéresse.

Je me souviens de parties de jeux de rôles pendant ma jeunesse plus inspirées que ça. Ici, le réalisateur Andrew Prowse nous balance sans saveur tout un tas de clichés issus de l’héroic fantasy. Sauf qu’au lieu de le faire avec amour et passion, il nous le livre sans âme ni talent.

Là où des films à petits budgets (je pense à Dar l'invincible par exemple) réussissaient à créer un univers sans réellement d’argent mais grâce à un amour débordant, ici tout n’est que carton et cacheton. Il n’y a qu’à voir les acteurs jouer pour s’en rendre compte : aucun, je dis bien aucun des comédiens de ce film n’y croit une seule seconde. Leur jeu se résume à exagérer inutilement la moindre expression pour vite passer à la prochaine scène et que le film se termine. Seul Jonathan Lapaglia s’en sort avec justesse, mais sans jamais parvenir à être crédible. Mais le bonhomme a un petit capital sympathie non négligeable. Le truc c’est qu’aucun des autres acteurs n’arrive à nous convaincre, par exemple, que le griffon existe… Mon dieu… Le Griffon. Parlons-en d’ailleurs !

Le film porte quand même son nom - en version originale, Gryphon - nous autres spectateurs sommes alors en droit d’attendre une créature un minimum réussie. Catastrophe. Je dois bien dire que sur le nombre de films que j’ai vus dans ma vie, j’ai rarement vu une incrustation d’un monstre en image de synthèse aussi mal branlée ! Pour vous donner une idée, c’est comme si chez Nu Image, ils avaient gardé un animateur Amiga du début 90 pour le décongeler de nos jours. Résultat : le monstre n’a aucune crédibilité. En plus d’être moche, son animation est des plus ringardes, nous faisant doucement regretter l’époque de Ray Harryhausen (Paix à son âme). Pour couronner le tout (comme si ce n’était pas suffisant), on a constamment l’impression que le monstre n’est jamais à la bonne taille, son côté gigantesque côtoie un côté ridiculement petit. C’est à n’y rien comprendre.

Mais que sauver alors de ce film ? Parce que non, tout n’est pas non plus pourri au royaume de Danemark… enfin… de Lockland. Le film a quand même le mérite de nous faire voyager dans pas mal de paysages différents avec comme seule volonté : nous divertir. On dira que c’est chose faite si vous n’êtes pas trop exigeant sur les qualités techniques d’un film, sur la réalisation, sur ses acteurs, sur son scénario. Bref : que vous n’êtes pas très regardant et surtout, si vous avez une réelle volonté de vous fendre la gueule à la moindre apparition du Griffon ou des bimbos de notre cher sorcier maléfique (Wonder Woman n’est pas loin). Le film est donc à réserver aux accrocs hardcore de l’héroïc fantasy, même si on peut trouver, à côté, des films bien meilleurs dans le même genre. Pour les autres, passez votre chemin, sauf si vous êtes étudiant en images de synthèse et que vous avez un besoin urgent des 100 choses à ne pas faire dans l’animation d’un monstre...




Gregory SACRÉ