L'HISTOIRE : Pendant la période des fêtes de fin d'année, les employés d’un magasin de jouets de la franchise We Love Toys doivent, malgré leurs différences évidentes, se protéger mutuellement d'une horde d'acheteurs infectés par un parasite extraterrestre qui les transforme en créatures monstrueuses et semblant toutes reliés entre elles par un lien télépathique. Qui sera alors élu employé du mois ?
MON AVIS : Black Friday est, sur le papier, un film qui a tout pour plaire avec son casting accrocheur (notamment Bruce Campbell, le génial Ash de la saga Evil Dead et le sympathique Devon Sawa vu dans Destination Finale, La main qui tue ou encore 388 Arletta Avenue) et son pitch prometteur faisant penser à une critique du consumérisme à tout-va digne des films de George A. Romero (des employés sont enfermés dans un magasin pendant les fêtes de Noel et doivent faire face à une menace extraterrestre !). D’ailleurs le film ne perd pas de temps, puisque peu après la diffusion d’un bulletin d’information télévisé nous avertissant de l’arrivée imminente d’un météore, une créature alien causera encore plus d’agitation que la future pénurie des jouets incontournables de l’année un jour de soldes ! Les acheteurs seront ainsi transformés en mutants / aliens / zombies mangeurs de chair et le personnel du magasin de jouets n’aura pas d’autre choix que de faire équipe pour tenter de rester en vie.
Malheureusement, passé vingt minutes, la suite va reléguer ce film pourtant bien entamé au rang d’une énième série Z de bas étage ! Déjà, les personnages représentent tous les clichés qu’il est possible de retrouver chez les différents types de vendeurs. Ils ne sont guère développés et en plus, les acteurs sont sous-exploités eu égard à leur potentiel ! On reconnaîtra ainsi Michael Jai White (Spawn, Mortal Kombat, Black Dynamite), tout en muscles et en cloueuse électrique, mais trop rapidement tué à notre goût ! Devon Sawa est quant à lui assez fade voire transparent. Quant à Bruce Campbell, il est ici affublé d’une coiffure horrible, d’une petite moustache, d’un nœud papillon, d’une chemise à carreaux, d’un pull en laine de mauvais goût, le tout allant bien avec son personnage de peureux et respectueux des conventions, mais bon sang qu’il est barbant ! En même temps, tout ce qu’il débite est inconsistant !
D’une manière générale, on a souvent l’impression que les répliques des protagonistes sont juste balancées comme cela et qu’elles n’ont aucun tranchant ! Ce n’est pas drôle, pas assez irrévérencieux donc pas incisif pour deux sous, si bien qu’on a le sentiment que les membres du casting déclament des banalités pour meubler ou combler un vide scénaristique manifeste ! En même temps, aucun des protagonistes n’est suffisamment brossé pour susciter une quelconque once d’empathie ! C’est dommage car la critique sur l’avidité des entreprises au détriment du bien-être de leurs employés est bien là, mais le commentaire social n’est pas non plus mis en valeur car pas assez humoristique. C’est ainsi trop bavard, hyper long entre deux scènes d’action ou de lutte contre les infectés ou l’entité extraterrestre s’inspirant tout de même largement de Le Blob et de Braindead pour la couleur rose et le boss de fin !
On ne manquera pas néanmoins de constater que les effets visuels et les maquillages sont de qualité. En même temps, avec Robert Kurtzman (ayant officié sur Predator, les deux premiers Evil Dead, Tremors, Scream ou encore L’antre de la folie, excusez du peu !) aux commandes, cela semble logique ! Entre corps purulents, geysers de sang et prothèses en latex du plus bel effet, on sent que le bonhomme a du métier et privilégie avant tout les effets à l’ancienne comme tout bon artisan qui se respecte ! Malheureusement, c’est bien la seule consolation apportée par ce film manquant d’originalité, de tension et n’offrant aucune scène inédite tout en enchaînant poncifs en tous genres et à la métaphore facile sur le consumérisme excessif ne constituant même pas un nanar regardable entre potes avinés car ce n’est même pas marrant !
Parabole sur la surconsommation de nos sociétés occidentales qui font des grandes surfaces de véritables temples où l’unique religion est d’acheter jusqu’à plus soif, ce Black Friday n’a malheureusement pas grand-chose de folichon pour attirer le quidam ! Pourtant, la chose pouvait paraître alléchante si on se fiait au pitch prometteur et à la distribution séduisante. Malheureusement, le réalisateur Casey Tebo, plus enclin à réaliser des clips et documentaires sur Aerosmith, tente - sans grande réussite - de parodier comme beaucoup avant lui le cultissime Zombie en transformant ses clients déjà bien excités par les soldes en morts vivants voraces semblant liés entre eux par une entité venue de l’espace. Toutefois, le film se noie dans ses nombreux bavardages et en plus n’est même pas drôle car les dialogues sont ratés. Et ce ne sont pas quelques SFX assez bien fichus et encore moins la présence de Bruce Campbell en manager moustachu proche de la retraite qui parviendront à rattraper le naufrage cinématographique qui nous est proposé tant son personnage est mou du genou, tout comme le reste du casting n’ayant même pas une punchline mémorable à nous asséner ! Bref, Black Friday n’est ni plus ni moins qu’un film d’horreur qui se cherche sans jamais trouver sa voie et à oublier d’urgence !
Titre français : Black Friday
Titre original : Black Friday
Réalisateur : Casey Tebo
Scénariste : Andy Greskoviak
Musique : Patrick Stump
Année : 2021 / Pays : Usa
Genre : Comédie fantastique & horrifique / Interdiction : -12 ans
Avec : Bruce Campell, Devon Sawa, Ivana Baquero, Ryan Lee, Michael Jai White...
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