AU-DELÀ DU CAUCHEMAR (1987)


Titre français : Au-delà du Cauchemar
Titre original : Twisted Nightmare
Réalisateur : Paul Hunt
Scénariste : Paul Hunt
Musique : Bruce Wallenstein
Année : 1987
Pays : Usa
Genre : slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Rhonda Gray, Cleve Hall, Robert Padilla, Brad Bartrum, Scott King...


L'HISTOIRE : Invité au camp Paradise, un groupe de jeunes gens se retrouve avec bonheur, mais devient inquiet face à d'étranges disparitions et au passé trouble de la jeune Laura. Un mystérieux tueur va les massacrer un par un, orchestrant une sinistre vengeance…


MON AVISLe cinéma en compte des nanars, et par centaines, peut-être même par milliers. Et quand on tombe sur un malheureux film de Bruno Mattéi, de David de Coteau ou de Uwe Boll, on navigue entre l'envie de zapper immédiatement ou de découvrir l'ampleur de la bêtise. Une nullité qui touche au sublime, à l'ennui parfois, mais qui peut donner lieu à des crises de fous rires incontrôlables, des longs silences remplis de consternation et parfois même l'envie de ne jamais plus en voir. Mais que voulez-vous il y en a tellement. Mais justement le problème de Au-delà du cauchemar est de n'apporter rien du tout, même en domaine de nanar. Un slasher médiocre de plus me direz-vous ? Oui mais là c'est peut-être le pire slasher que la terre nous ai porté, eh oui carrément !!

Un bon vieux bis rital, comme un Mattéi sorti de la cave, donne souvent au spectateur l'envie de savoir si l'homme derrière la caméra est vraiment un réalisateur. Le résultat a beau être sans aucun intérêt, on en retient souvent quelque chose - tout ce qu'il ne faut pas faire au cinéma surtout - et des dialogues cultes de connerie. Une ou deux idées par là, même foireuses ou mal exploitées, qu'importe : il y a quand même quelque chose, même si cela reste vraiment minime. Avec Au-delà du cauchemar il n'y a rien, non rien du tout, même pas un simple détail vraiment drôle ou réussi. La catastrophe est totale. Mais pourquoi avoir vu un film pareil me demanderiez-vous ? Tout simplement car en furetant gamin je ne sais où, je suis tombé sur la splendide jaquette dont le style rappelait beaucoup les affiches de Laurent Melki. Une jaquette bleutée et enrichie de beaux détails, qui est le contraire du film. Des détails interpellent cependant : les images sont petites, le scénario ressemble un peu trop au Griffes de la nuit, idem pour le titre, et je n'entends finalement jamais parler de ce film jusqu'à que je le retrouve par un horrible miracle. Mais vu le peu du prix qu'il coûtait, c'est sûrement la jaquette que j'ai dû acheter. Donc ne tombez point dans ce piège menaçant, pour ce film qui a vraiment bien fait d'être oublié par tout le monde. C'est bon parfois, l'oubli…

Voir de mauvais acteurs, un mauvais scénario et une mauvaise réalisation n'est pas ce qu'il y a de pire dans un nanar. On peut se rattraper sur certains moments d'anthologie (la chute du mannequin dans La Terreur des Zombies ou le soldat en tutu dans Virus Cannibale), une version française bien gratinée, voire des séquences bien gores. Avec Au-delà du Cauchemar, on ne se rattrape à aucune branche, on se les prend toutes dans la gueule. Un groupe d'amis est invité à passer quelques beaux jours au Camp Paradise (vous aurez déjà compris le plagiat de Vendredi 13), une espèce de baraque toute naze au fin fond de l'Amérique profonde, et en plus les invités sont contents ! On a donc droit à une belle galerie de couples en tout genre, passant du moustachu en crise, à l'héroïne au passé vachement mystérieux ou ce Chinois expert en armes aussi baraqué que Schwarzenegger !! Le réalisateur (ah bon il y en a un ?) s'occupe amoureusement de les foutre légèrement (attention légèrement hein !) à poil dans des scènes dignes des plus mauvais films de charme.

Alors oui, l'héroïne avait un frère attardé très con qui est allé se foutre dans une grange pour finir brûlé devant tout le monde, comme c'est triste dites donc. Evidemment il revient en grand brûlé (qui n'a en fait pas grand-chose à voir avec notre ami Freddy) qui est une sorte de croisement entre Leatherface et un zeste de Creepers avant l'heure, mais alors un zeste hein. Excepté un bras arraché à mains nues dans l'obscurité, on dirait que monsieur Hunt s'est tapé toute la série des Vendredi 13 et va carrément plagier la scène du couple empalé alors qu'ils étaient en train de forniquer, une idée déjà repiquée au film La Baie sanglante

Pour le reste on a droit à des meurtres bien fadasses et dénués d'originalité. Parmi les nombreuses gaffes du film, on notera par exemple les grosses paluches griffues du tueur, qui, ô surprise, disparaissent à la fin, c'est ça la magie du cinéma. Entre un rythme aussi mou que de la brioche, et une poursuite dans les bois rappelant trop Evil Dead, on a droit à quelques ralentis à la De Palma se permettant même de faire gueuler l'héroïne effarée comme une vache. On le sait, être nul devient presque un art, et ce pauvre Paul Hunt réussit à faire pire que tout, en ne suscitant même pas une vague émotion. Ah si quand même : la honte suprême, qui se dégage après la vision de cette chose innommable, et qu'il faut fuir à tout prix.




Jérémie MARCHETTI

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