ALIENS VS. PREDATOR : REQUIEM (2007)

 

Titre français : Aliens vs. Predator : Requiem
Titre original : Aliens vs. Predator : Requiem
Réalisateur : Colin Strause, Greg Strause
Scénariste Shane Salerno
Musique : Brian Tyler
Année : 2007
Pays : Usa
Genre : Extraterrestre, Science-fiction
Interdiction : /
Avec Steven Pasquale, Reiko Aylesworth, John Ortiz, Johnny Lewis, Ariel Gade...


L'HISTOIRE : Un vaisseau extraterrestre s’écrase sur Terre après un combat ayant opposé des Prédators à des Aliens, ces derniers ayant donné naissance à une nouvelle race : le Prédalien, qui a survécu au crash de l’appareil. La reproduction alien commence sur Terre et les victimes ne cessent d’augmenter, les belliqueux extraterrestres mettant à feu et à sang une petite ville sans histoire. Pour parer à cette invasion, un Prédator est envoyé sur Terre afin d’éliminer les Aliens et faire disparaître toute trace de leur existence…


MON AVISEn 2004, la sortie de Alien vs. Predator provoque un tollé quasi général de la part des fans, qui s’attendaient à un film sérieux, respectant les deux franchises, et non pas à une version bande-dessinée live mettant en scène les deux monstres extraterrestres les plus réussis du cinéma. Pour ma part, avec un titre pareil, je m’attendais justement à voir un film fun, décomplexé, s’affranchissant des codes des deux sagas pour nous balancer en pleine poire des combats titanesques entre Predators, Aliens et Marines, à l’image des bandes-dessinées sorties en 89 et des jeux vidéos, les deux sources principales d’où a été tirée l’idée du film. Je fais donc partie des (très) rares personnes ayant apprécié le film pour ce qu’il est, un cross-over qui ne se prend pas la tête, possédant de bonnes idées, et qui nous en donne pour notre argent. Un film à part, qu’il ne faut pas chercher à inclure dans les sagas respectives en fait, et qu’il faut prendre comme un pur divertissement, ce qu’il est avant tout.

L’annonce d’une suite n’avait pas provoqué un enthousiasme généralisé non plus. Les détracteurs du premier opus étaient néanmoins plus mitigés dans leurs propos puisqu’ils s’étaient mis en tête qu’on ne pouvait de toute façon pas faire pire que le film de Paul W.S. Anderson et qu’il fallait donc donner sa chance au film des frères Strause. Les premières images dévoilées, laissaient d’ailleurs entrevoir un film bien bourrin, avec son lot de séquences spectaculaires. A l’arrivée, la constatation qui s’imposa d’emblée fut : on va sûrement revoir à la hausse le film d’Anderson ! Comme quoi…

Les frères Strause, qui travaillent dans le domaine des effets spéciaux avant tout, décident donc trois ans après le film d’Anderson de livrer au monde leur vision de ce duel titanesque en passant derrière la caméra. Ils ont (apparemment) un atout de taille pour réussir cette mission, puisqu’ils sont fans des deux sagas qu’ils connaissent par cœur. Peut-être même un peu trop d’ailleurs parce qu’à la vision de leur film, on ne peut justement s’empêcher de penser à tous les films existants, tant les clins d’œil sont appuyés, reprenant même des séquences ou des idées à l’identique, et enlevant à cet Aliens versus Predator : Requiem toute âme ou originalité. On a donc pèle-mêle : un alien qui tombe dans une piscine et nage sous l’eau pour chopper une victime (Alien : La Résurrection), un alien qui s’approche du visage de sa victime et le renifle (Alien 3), un alien qui saisit un ouvrier pour faire exploser son crâne d’un bon coup de mâchoires (Alien le Huitième Passager), l’éjection d’une capsule d’un vaisseau qui va finir sa course sur Terre (Predator), un corps pendu par les pieds et totalement dépecé (Predator 2) et j’en passe… Bref, des tas de références, d’allusions ultra poussées à tous les films que le spectateur connaît aussi très bien et qui finissent par alourdir le propos pour au final ne pas jouer en faveur du film lui-même. Des petits clins d’œil, on peut trouver ça fun, mais là, c’est un peu trop poussé quand même…

Autre point négatif, la luminosité des séquences d’action et de combats. Déjà au cinéma, tout n’était pas super lisible, la plupart des scènes marquantes se déroulant dans la pénombre, rendant difficile la compréhension de ce qui se passe à l’écran. Dans certains combats, on ne pourrait se prononcer sur qui frappe qui, tant on ne discerne pas qui fait quoi justement. Je n’ose imaginer alors le rendu sur un écran de 55cm, voir même de 70cm. Autant aller acheter des lunettes à infrarouges avant d’enclencher le DVD dans son lecteur. Tout le film n’est pas comme ça, heureusement, mais la plupart du temps, ça se passe dans l’obscurité et on ne distingue pas toujours grand-chose.

Les personnages humains ne sont pas non plus à mettre dans les points positifs du film. En fait, ils sont tellement stéréotypés qu’on ne les trouve pas intéressant pour deux sous. On a le grand frère ex taulard qui revient dans sa ville natale, le petit frère amoureux d’une jolie blondinette qui est déjà en couple, cette dernière (plutôt jolie d’ailleurs !) se la jouant femme fatale, le flic de couleur qui a du mal à faire sa place parmi la population, l’ex copain de la blondinette qui a un Q.I. proche de celui d’une moule, et le pire de tout, la militaire revenant de mission et qui, comme par hasard, sait tout faire, sait piloter n’importe quel véhicule de l’armée. Bref, tout un joyeux tas de protagonistes bourrés de clichés maintes fois vus et qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire.

Reste ceux pour qui on est venu, à savoir les Aliens et le Predator. Ben heureusement qu’ils sont présents ceux là ! Le Predator est toujours aussi beau, majestueux et combatif. Accordant toujours un statut a part au code d’honneur (la très belle scène où il pose délicatement sa main sur le corps d’un de ses compatriotes morts et incline sa tête en signe de respect), il a ici une nouvelle mission, celle d’effacer toute trace du passage des Aliens. Pour se faire, il dispose d’un curieux liquide bleuté qui désagrège n’importe quoi à une vitesse effarante. Petite faiblesse du scénario, le Predator agit au départ de manière discrète afin de ne pas faire naître des soupçons chez les humains mais finit par tout faire exploser avec bruits et fracas. On a déjà vu mieux comme tactique de discrétion…

Les Aliens ont à peu près le même look que d’habitude, sont toujours aussi belliqueux et sans émotions aucune quand il s’agit de tuer, ce qu’ils font très bien. La séquence où la garde nationale arrive en ville pour se faire dézinguer par les Aliens est assez sympathique, voir jubilatoire.

Évoquons également le fameux Predalien, qu’on aura aussi bien du mal à distinguer du fait de la luminosité faiblarde. Les réalisateurs auraient pu lui donner un rôle un peu plus consistant parce que là encore, il n’apparaît pas sous son meilleur jour et n’offre pas vraiment de séquences dignes d’intérêt, hormis celle de l’insémination d’une femme enceinte.

Comme vous l’aurez constaté, on a plus de points négatifs que de positifs à l’arrivée. Pourtant, tout n’est pas non plus à jeter. Certaines parties du film sont agréables à regarder, certaines séquences se montrent même assez cruelles (la contamination du père et de son fils au début), il y a pas mal d’action et nos deux peuplades extraterrestres ennemies sont souvent présentes à l’écran. Le film fera l’affaire s’il n’y a rien à la télé et s’avère même un peu mieux à visionner chez soi qu’au cinéma, hormis ce problème de luminosité qui tend trop vers le sombre. Bref, rien de sensationnel au final, juste une tentative pas toujours réussie d’en donner enfin pour son argent aux spectateurs. Aliens vs. Predator : Requiem n’est pas un nanar intergalactique non plus (qui a dit si ! ?), il reste divertissant dans son ensemble. Mais ça m’étonnerait aussi que vous le regardiez plusieurs fois d’affilé, comme vous avez pu le faire avec les autres films des deux sagas…




Stéphane ERBISTI

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