Titre français : Alita Battle Angel
Titre original : Alita Battle Angel
Réalisateur : Robert Rodriguez
Scénariste : James Cameron, Laeta Kalogridis
Musique : Tom Holkenborg
Année : 2019
Pays : Usa
Genre : Robots et Cyborgs, Science-fiction
Pays : Usa
Genre : Robots et Cyborgs, Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Keean Johnson, Ed Skrein...
L'HISTOIRE : Au XXVIème siècle, le docteur Ido trouve, dans une décharge de la ville d’Iron City, une partie du corps d’une jeune cyborg. Après l’avoir réparée, le médecin va vite se rendre à l’évidence que celle qu’il a nommé Alita, a un background mystérieux. Amnésique mais doté d’une force dévastatrice, Alita va tenter de retrouver les pièces du puzzle qui constituent son passé. Mais, à Zalem, cité volante qui domine Iron City, les particularités d’Alita se font vite remarquer et attirent les convoitises...
MON AVIS : Adapté du manga Gunnm, Alita Battle Angel nous plonge au XXVIème siècle. Dès les premières minutes, le film captive. Par l’impressionnant design de la ville d’Iron City et de sa population mais aussi par l’intrigante cité volante de Zalem dont on nous empêche l’accès dès le début. Dans ce cadre cyberpunk arrive Alita, jeune cyborg reconstruite par le docteur Ido qui repère en elle des facultés de combat exceptionnelles. La jeune femme de métal, aventurière et curieuse de découvrir son passé, va alors tenter de démêler les mystères d’Iron City, ville corrompue, dominée depuis les hauteurs de Zalem par le mystérieux Nova.
Réalisé par le trublion Robert Rodriguez et chapeauté de prêt par James Cameron, le film part avec un pedigree quelque peu étrange. En effet, la réunion des deux hommes avait de quoi susciter la surprise. Comment imaginer que James Cameron allait offrir la réalisation d’un film comme Alita Battle Angel à Rodriguez ? Un film sur lequel il penchait depuis plus de vingt ans et dont il avait écrit des milliers de page de notes. Ou plutôt, comment imaginer qu’un réalisateur aussi exigeant, pointilleux et rigoureux que Cameron pouvait penser confier la réalisation d’un blockbuster de ce genre à un renégat autodidacte et glandeur comme Rodriguez ? Cette question, beaucoup d’entre vous se l’est posée. Surtout les détracteurs de ce bon vieux Robert. Mais pas moi. Tout simplement car je dois vous faire un aveu, je suis fan du cinéma de Rodriguez plus que de celui de Cameron.
Alors, oui, si on prend Terminator 2, forcément, là, on est au summum de l’art cinématographique donc on ne peut pas comparer. Ok, je vous l’accorde. Mis à part cela, Je suis plus Une nuit en Enfer, The Faculty ou Planète Terreur que Titanic, Avatar ou Abyss. A aucun moment, je ne conteste que les films réalisés par Cameron soient beaucoup plus travaillés, plus impressionnants de maîtrise et de talent. Juste, je dis que je suis plus sensible au côté fun, décomplexé et rentre dedans de Rodriguez. Maintenant que vous avez fini de me jeter des pierres, voyons le bon côté des choses : Alita Battle Angel est la fusion parfaite des talents des deux hommes. La précision et la perfection technique de Cameron couplé au pouvoir jubilatoire de Rodriguez. Sans tourner autour du pot, Alita est le meilleur blockbuster d’action vu depuis longtemps. Allez, disons-le, le meilleur depuis Terminator 2 !
Déjà Alita arrive à offrir, en à peine plus de deux heures, une intrigue à la fois captivante, impressionnante et pleine d’émotions à l’heure ou des Transformers et des Avengers vont avoir besoin de trois heures pour ne rien raconter. De plus, le film a même l’audace d’être encore plus réussi techniquement et bluffant que les sagas précitées. Certes, il n’y a pas de ville entière qui explose ou de destruction d’immeubles à grand échelle mais Alita va beaucoup plus loin que ça. Ne cherchant pas à jeter de la poudre aux yeux, le film impressionne par les designs de ses villes et de ses personnages. Les scènes de combat et les parties de motorball sont aussi techniquement remarquables que jouissives. Plus que ça, la prouesse technique en est même parfois invisible. Lorsqu’Alita prend le docteur qui l’a recueilli dans ses bras, c’est si simple et pourtant d’une telle complexité. Les meilleurs effets spéciaux sont souvent ceux qu’on ne remarque pas.
Les effets spéciaux sont, à l’instar d’Avatar, au cœur même de la conception des personnages. Ainsi Alita, cyborg aux yeux manga, est interprété par Rosa Salazar sous motion capture. Et encore une fois, le résultat est impressionnant. Ce personnage qu’on nous présente comme étant entièrement robotique et interprété par une actrice en partie numérique semble plus humaine et touchante que la plupart des actrices de chair et d’os. Ses relations avec le docteur Ido et avec Hugo, jeune voleur des bas-fonds vont jouer sur votre corde sensible sans pour autant tomber dans le pathos. C’est beau, tout simplement. On n’avait pas vu une telle relation humain/cyborg depuis celle de John Connor et du T-800. Une beauté ponctuée par des moments dramatiques et des scènes d’action pleine de tension. Même si elle émeut, Alita sait aussi nous divertir et nous amuser. Son espièglerie et sa confiance en elle face aux plus grandes brutes apportent leur lot de moments cocasses et jubilatoires. On y retrouve encore un point commun avec Terminator dans cette scène du bar ou Alita, comme le T-800 à son époque, affronte avec légèreté toute une bande de loubards.
Si la direction artistique, la technique et les personnages sont parfaits, il en va de même pour le scénario. Rythmé comme il se doit, plein de rebondissements et montant crescendo vers un (multiple) climax puissant au son d’une musique épique sans trop en faire, l’histoire est une merveille de précision scénaristique et de moments de grâces. Alors, bien sûr, la fin peut être frustrante. Mais c’est comme ça quand c’est bon, on en veut toujours plus.
Pour conclure sans en ajouter plus, il suffit de dire qu’Alita Battle Angel est le genre de film qu’on ne voit que trop rarement. Une fois tous les vingt ans, peut-être. Le genre de film qu’on a envie de revoir dès la sortie du cinéma, qui donne envie de lire ou relire les mangas de Yukito Kishiro, de lire le roman tiré du livre, de précommander le Bluray et surtout d’en parler à tout le monde autour de soi. Merci Robert ! Merci James ! C’est pour ça que le cinéma existe.
0 comments:
Enregistrer un commentaire