Titre français : Aliens le Retour
Titre original : Aliens
Réalisateur : James Cameron
Scénariste : James Cameron
Musique : James Horner
Année : 1986
Pays : Usa
Genre : Extraterrestre, Science-fiction
Pays : Usa
Genre : Extraterrestre, Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Sigourney Weaver, Michael Biehn, Paul Reiser, Lance Henriksen, Bill Paxton...
L'HISTOIRE : Le Lt. Ripley est accueillie sur la station spatiale Gateway et apprend que son module de survie était à la dérive depuis 57 ans. Suite à une audience avec des huiles de la Compagnie, elle découvre que la planète LV-426, où son équipage avait jadis découvert le vaisseau échoué des aliens, est habitée par des colons depuis une vingtaine d'années. Elle accepte d'y retourner en compagnie d'un peloton de Marines, sous l'expresse condition que la mission concernera l'éradication totale des créatures. Mais peut-elle vraiment faire confiance à la Compagnie ?
MON AVIS : James Cameron n'est pas un génie. James Cameron est un piètre observateur des êtres humains et ne sait donc pas composer de personnages crédibles. James Cameron n'écoute jamais parler les gens autour de lui et n'écrit alors que des dialogues tout à fait dispensables. Mais James Cameron sait faire toujours plus : plus grand, plus beau, plus bruyant, plus spectaculaire - et il n'y a qu'à revoir Terminator 2, Abyss ou Titanic pour se convaincre qu'il le fait surtout très bien. Aliens le Retour est un film vraiment impressionnant, à première vue. Qui n'est pas resté bouche-bée devant la sauvagerie des combats Marines-aliens ? Qui n'est pas resté scotché à son siège à l'apparition magistrale de la Reine dans son repaire glauque et poisseux ? Et qui n'a ressenti aucune montée d'adrénaline (et de testostérone...) durant le combat final entre les deux mères du film ?
Mais suite à de nombreux visionnages, le vernis commence à se fissurer. On aperçoit alors l'envers du décor, pas toujours bien crédible. La première chose que l'on remarque est le thème qui infuse également Stargate de Roland Emmerich : Ce qu'on ne connaît pas nous fait peur. Tentons alors de dominer l'inconnu/l'intrus par la force militaire. Etant donné que le monde entier craint la nôtre, alors par extension, les extraterrestres aussi. Y'a pas de raison. Effectivement, vu sous cet angle...
Ensuite, on remarque que chaque Marine incarne une émotion particulière : le courage, la trouille, la lâcheté, l'indifférence, le machisme et ainsi de suite. Aucun n'a de dialogue significatif et on peut soit rire soit rouler des yeux en entendant leurs one-liners d'un cliché exemplaire. Et pourtant, ça marche. Parce que chacun occupe une place bien définie au sein d'un groupe consolidé comme s'il était un être entier. Mais individuellement, aucun ne possède une humanité à plusieurs dimensions. Ceci freine notre solidarité à leur égard et on se prend presque à encourager les aliens et à regretter de les voir exploser sous les balles et les grenades! Et des aliens, en veux-tu, en voilà ! Ça grouille de partout ce qui en rajoute à notre claustrophobie, ils sont rapides et vicieux comme des requins affamés, et magnifiques de beauté luisante et gracieuse, avec une pensée toute particulière pour les crocs translucides (merci, Stan Winston !).
Le tour de force du film réside bien sûr en la découverte de la Reine dans son nid par Ripley. Et c'est là que le deuxième thème du film apparaît dans toute sa splendeur, là où avant, il n'était que suggéré : le rapport mère-enfant ou plus précisément, l'instinct maternel. Lorsque les Marines explorent les baraquements de LV-426, ils découvrent une petite fille, Newt, qui a perdu toute sa famille. Ripley l'adopte immédiatement, ce qui n'étonne personne puisqu'au début du film, on apprend que deux ans avant que ne soit découvert son module de survie, sa propre fille est morte à l'âge de 65 ans. Le réveil de son instinct maternel est donc tout à fait normal et compréhensible. Le parallèle (un peu gros...) est alors fait avec la Reine alien dont l'existence ne consiste qu'en la ponte d'œufs. Celle-ci est complètement vulnérable à cause de l'énorme sacs d'œufs attaché à son abdomen, et prête à tout afin de protéger sa progéniture. Tout comme Ripley avec sa fille adoptée.
Sigourney Weaver est d'ailleurs la seule actrice du film qui réussit à insuffler de l'humanité à son personnage. Même le Caporal Hicks, qui incarne l'aspect romantique du film, a du mal à nous convaincre de sa sincérité, surtout au vu d'un échange plutôt douteux car plein de sous-entendus à propos d'une mitraillette/lance-flammes et grenades (Prenez-le bien en main ; Montrez-moi tout, etc). Hicks possède d'ailleurs une faiblesse incroyable et doit rapidement s'en remettre à Ripley pour avoir une chance de s'en sortir (à ce propos, il est intéressant de noter que le Commandant en charge est le plus inexpérimenté et lâche de tous. Il ne démontrera du courage que lors de son auto-sacrifice en compagnie d'un de ses soldats afin de ne pas le laisser seul face à l'ennemi...).
Avant même que l'idylle entre Hicks et Ripley ait une chance de se développer, elle est abandonnée... Hmmm... Cameron n'aimerait-il pas les femmes ? Lui feraient-elles peur ? On peut se permettre de le penser, en particulier au moment où les Marines découvrent des facehuggers mis en bocal par les colons. Leur côté ventral ressemble à s'y méprendre aux organes génitaux féminins, avec en plus une sorte de trompe qui en sort pour violer la victime par la bouche (...) et pondre un embryon d'alien dans l'estomac (Giger, le créateur des aliens, ne s'est d'ailleurs jamais caché de cet aspect ouvertement sexuel, qu'il aurait même voulu amplifier davantage). Et comment réagissent-ils face à ces créatures terrifiantes ? Par la violence. Le discours est certes un peu léger (ou lourd, dépendant d'où l'on se place...), caché sous la xénophobie galopante de l'armée américaine, mais visible si on y fait attention. Ce n'est pas de la psychologie de bas-étage de dire que ce sont les femmes qui dominent le film, et par extension, les hommes présents.
Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier, voire même adorer, ce film qui, pour moi, est un divertissement époustouflant et beau à crever. Et lorsqu'à la fin du film on repense à la brève intro de Cameron nous présentant cette édition spéciale de 2h40 comme étant la version qu'il avait toujours voulu nous montrer, on se dit que c'est aussi la seule qu'on avait envie de voir.
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