Scénariste : William Sachs
Musique : Arlon Ober
Pays : Usa
Genre : Science-fiction, Horreur, Monstre
Interdiction : -16 ans
L'HISTOIRE : Des astronautes en mission d'exploration des anneaux de Saturne sont victimes de fortes radiations. Seul Steve West parvient à rester vivant. Hospitalisé dans le plus grand secret dans la clinique du docteur Ted Nelson, il s'échappe après avoir découvert les ravages provoqués par les radiations sur son corps. Devenu un monstre hideux qui se désagrège lentement, Steve West déambule dans la nature et massacre tous ceux qui ont le malheur de croiser sa route. Le docteur Nelson, accompagné par le général Perry, va tenter de trouver Steve West afin qu'il ne commette d'autres meurtres...
MON AVIS : Tiens, voilà un scénario qui n'est pas sans nous rappeler le film Le Monstre, réalisé par Val Guest en 1955 pour le célèbre studio britannique Hammer Film. On retrouve en effet pas mal de points communs entre ce film et Le Monstre qui vient de l'Espace. Ce dernier a été mis en scène et scénarisé par William Sachs, réalisateur peu prolifique qu'on connaît principalement pour le film dont on parle ici et Galaxina (1980). Réalisé en 1977, Le Monstre qui vient de l'Espace, ou The Incredible Melting Man en V.O., est une série B à petit budget, qui n'entrera pas au panthéon des œuvres marquantes, loin s'en faut, mais qui possède un certain charme suranné qui lui permet de s'en tirer avec les honneurs, même revue en 2023.
Niveau casting, on a pas grand monde de connu si ce n'est Burr DeBenning, acteur apparu dans une pléiade de séries-télévisées mais aussi dans Freddy 5 en 1989 et Myron Healey, acteur à l'impressionnante filmographie comprenant 322 entrées, ayant débuté sa carrière en 1943 ! Ils jouent respectivement le docteur Ted Nelson et le général Perry, les deux personnages principaux qui vont tout faire pour retrouver notre astronaute gluant et meurtrier. Ce dernier est interprété par Alex Rebar, qui passera quasiment tout le film sous un épais maquillage, hormis lors de la séquence introductive à bord de la fusée en mission dans les anneaux de Saturne. On notera également au casting un certain Jonathan Demme, qui était déjà réalisateur à l'époque. Oui, oui, le réalisateur du Silence des Agneaux et de Philadelphia, tout à fait !
Le film de William Sachs, de par sa structure même, pourrait être vu comme une sorte de slasher puisque notre monstre irradié va déambuler dans la forêt et aux abords des maisons et assassiner tous ceux qu'il va croiser. On aura droit à quelques petits effets gore assez inoffensifs mais plaisants comme cette tête décapitée qui suit le courant de la rivière et tombe d'une cascade par exemple. Les victimes s'enchaînent et la course-poursuite n'en finit pas, le monstre parvenant à échapper à chaque fois aux hommes qui le traquent. Le scénario propose donc peu de péripéties et se contente du minimum syndical en terme de rebondissements.
Sachs meuble comme il peut pour faire tenir son film sur la durée et le spectateur suit sans trop d'ennui ce qu'on lui propose, sans être transcendé non plus par ce spectacle un peu laborieux. Heureusement, Le Monstre qui vient de l'Espace possède une personne au sein de l'équipe technique qui lui permet de ne pas sombrer dans l'oubli et rehausse son intérêt : Rick Baker. Un nom qui ne peut vous être inconnu si vous vous intéressez au cinéma fantastique puisque c'est à lui qu'on doit d'innombrables maquillages qui ont fait passer les films sur lesquels il est intervenu à la postérité. On citera, à simple titre d'exemple, Furie (1978), Terreur Extra-Terrestre (1980), Au-delà du Réel (1980), Massacres dans le Train Fantôme (1981), Le Loup-Garou de Londres (1981) bien sûr ou bien encore Videodrome (1983) ou le clip Thriller de Michael Jackson. Pour Le Monstre qui vient de l'Espace, il a conçu un maquillage ultra crade, dégoulinant de partout, représentant parfaitement le suintement de cette peau irradiée qui ne cesse de fondre. C'est vraiment ses effets de maquillages qui donnent toute sa faveur au film de Sachs et on peut dire qu'ils sont plus que réussis. On en arrive même à ressentir un peu d'empathie pour ce pauvre astronaute qui devient ce monstre horrible sans qu'il puisse y faire quelque chose, tant sa décrépitude est ignoble et ce n'est pas la scène finale qui viendra prouver le contraire.
Avec sa superbe affiche française, Le Monstre qui vient de l'Espace se savoure tranquillement et si son interdiction aux moins de 18 ans à l'époque de sa sortie paraîtra plutôt exagérée, le travail de Rick Baker satisfera les amateurs de monstre répugnant et leur permettra de passer un moment sympathique à défaut d'être inoubliable.
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