ARMY OF THE DEAD (2021)

 

Titre français : Army of the Dead
Titre original : Army of the Dead
Réalisateur : Zack Snyder
Scénariste : Zack Snyder, Joby Harold, Shay Hatten
Musique : Tom Holkenborg
Année : 2021
Pays : Usa
Genre : Morts vivants
Interdiction : -16 ans
Avec : Dave Bautista, Ella Purnell, Omari Hardwick, Ana de la Reguera, Nora Arnezeder...


L'HISTOIRE : Alors qu’ils transportent un mystérieux chargement à bord de leur camion, une escouade de militaires percutent la voiture d’un jeune couple fraichement marié. L’accident libère un puissant zombie qui va devenir le facteur de contamination de la ville de Las Vegas. Mise en quarantaine, la ville de tous les vices garde ses secrets enfouis, notamment un pactole planqué dans un coffre-fort. Une fortune sur laquelle veut mettre la main un groupe de mercenaires mandaté par le mystérieux Tanaka. Mais si l’objectif de Tanaka était finalement autre chose que l’argent ?


MON AVISCommençons en parlant du point le plus épineux tout de suite, comme ça, ce sera fait, on sera débarrassé ! Oui, effectivement, Army of the Dead de Zack Snyder n’est pas un chef d’œuvre et n’est pas à la hauteur de L'Armée des Morts, le film de zombies, réalisé en 2004, par ce même Zack Snyder. Il est aussi vrai que, sans même le comparer à son illustre prédécesseur, cette nouvelle armée des morts rate le coche sur de nombreux points qui se situent souvent plus dans le fond que dans la forme. Mais, si les attentes étaient légitimes et qu’elles ne sont pas récompensées, la déception ne doit pourtant pas occulter les nombreuses qualités de ce nouveau film.

Le postulat de départ est d’ailleurs alléchant : une groupe de mercenaires, dont chaque membre possède ses propres compétences, doit dévaliser un coffre-fort rempli de billets situé en plein Las Vegas. Problème : La ville est en quarantaine, isolée à la suite de la propagation d’un virus qui a transformé en zombie toute la population. Une mutation à grande échelle montrée au travers d’un impressionnant générique d’une dizaine de minutes. De l’aveu de Snyder lui-même, le réalisateur a voulu tourner un film de braquage en remplaçant les flics par des zombies. A partir de là, le scénario ne s’encombre pas de faire dans la crédibilité et le parti-pris de Snyder est de proposer un spectacle violent, fun et décomplexé en appliquant une gestion du temps qui peut laisser perplexe, en utilisant, sans retenu, moult clichés du film d’action et surtout, sans se soucier de la cohérence des réactions de ses personnages.

Ainsi, on comprendra dès le départ que Kate, la fille de Scott, le héros musculeux, va mettre tout le monde dans la panade et provoquer (ou suivre) toute une série événements illogiques (comme la survie improbable de ses amies qui semblent attendre d’être sauvées, comme dans un jeu vidéo). Forcément, ça agace.

D’ailleurs, si Dave Bautista tient son rôle de héros avec panache, il est difficile d’accrocher à ses liens avec sa fille Kate, mais aussi à sa relation platonique avec son amie de toujours, Maria, tant ceux-ci sont plats et courus d’avance. A côté de cela, on préférera la bromance drôle et plus naturelle entre l’allemand Dieter (le spécialiste des coffres-forts) et Vanderohe. Les personnages, plutôt caricaturaux, ne sont donc pas tous traités à la même enseigne et ce déséquilibre empêche une réelle empathie pour eux. Malheureux quand on pense qu’en deux heures et vingt-huit minutes, il y avait le temps de faire mieux.

Donc, si le film ne se démarque pas du tout-venant des actioners bas du front par son scénario et par ses personnages, il gagne toutefois la sympathie et procure un plaisir jubilatoire par la force de ses nombreuses idées de design et de réalisation. Le Las Vegas détruit, le désert et la présence des zombies alpha (plus évolués et plus forts que les boiteux, les zombies standards) apportent même un visuel parfois proche d’un Mad Max : Fury Road. Certes, la comparaison est risqué, mais il faut admettre qu’après visionnage, de nombreux plans restent en tête et se gravent dans notre esprit. C’est dans cette imagerie forte l’on retrouve la quintessence de la réalisation de Snyder, dans cette manière de nous proposer du cinéma à chaque instant.

Même si la plupart des money shots sont tirés par les cheveux d’un point de vue de la logique physique, humaine ou temporelle, ils provoquent indubitablement l’enthousiasme. Si certaines idées sont parfois improbables (le tigre zombie, les mouvements athlétiques des morts-vivants…), elles participent à ce spectacle dont la grandiloquence et la générosité (et la mégalomanie ?) collent parfaitement avec son décor : Las Vegas.

Dans ses excès de réalisation (qui ont tendance à agacer de nombreux spectateurs) et de choix de lumière ou de mise au point, Snyder (aussi directeur de la photographie, sur ce film) pousse parfois le curseur un peu loin. A la limite de la rupture visuelle. Malgré tout, à aucun moment il n’entache la lisibilité des scènes d’action ou de ce qu’il se passe à l’écran.

Sous ce schéma classique du groupe hétérogène voué à une mission commune, Snyder apporte majoritairement une plus-valus lorsque celui-ci se retrouve confronté à leurs ennemis ou menacé par l’arrivée imminente d’une bombe nucléaire. Finalement, cette idée de la perdition d’une ville déjà perdue et le cadre de cette ville incroyable, de ce parc d’attraction pour adultes, qui est aussi un désastre écologique voué à disparaître de par son illogisme, est un prisme plutôt bien vu et pertinent. 




Sylvain GIB

0 comments:

Enregistrer un commentaire