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AMERICAN GUINEA PIG - BOUQUET OF GUTS AND GORE (2014)

 

Titre français : American Guinea Pig - Bouqet of Guts and Gore
Titre original : American Guinea Pig - Bouquet of Guts and Gore
Réalisateur : Stephen Biro
Scénariste Stephen Biro
Musique Jimmy Screamer Clauz, Kristian Day
Année : 2014
Pays : Usa
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Ashley Lynn Caputo, Caitlyn, Lilly Dickenson, Scott Gabey...


L'HISTOIRE : Deux femmes sont enlevées par un groupe de réalisateurs de snuff movies qui les conduisent dans un cauchemar infernal de brutalité sans équivoque, de méchanceté et de destruction...

 
MON AVISBeaucoup d'entre vous connaissent sûrement déjà la saga japonaise culte Guinea Pig contenant 6 épisodes inégaux plus ou moins gore et plus ou moins bons (ainsi qu'un épisode non officiel intitulé Lucky Sky Diamond). Le plus connu restera indiscutablement Guinea Pig 2 : Flowers of Flesh and Blood montrant une succession de démembrements hyper réalistes pour l'époque ayant poussé Charlie Sheen à contacter le FBI car il s'était persuadé que le film était un réel snuff movie; une anecdote aussi connue que celle concernant l'obscur et monstrueux The Green Elephant.

Ayant gagné le statut d'un des films gore les plus choquants et dérangeants jamais réalisés, Flowers of Flesh and Blood devient un incontournable du cinéma extrême japonais. Stephen Biro, président de l'excellente maison d'édition Unearthed Films ayant distribué un sacré nombre de films underground sur support DVD s'attaque à un très gros morceau dans le but d'en faire un remake/hommage pour les fans de gore potache. Il le baptise American Guinea Pig - Bouquet of Guts and GoreCe premier volet tant attendu de la nouvelle série American Guinea Pig promet une déflagration de violence immorale et perverse rarement vue à l'écran. Et au vu du résultat obtenu, l'objectif est atteint. 

Commençant d'abord par une mise en place d'une vingtaine de minutes pour la présentation des différents instruments de tortures, la préparation des caméras et des victimes et l'engourdissement de ces dernières avec un médicament et quelques gouttes magiques engendrant les joies des effets secondaires de la drogue, les directives sont ensuite annoncées à l'acteur portant le fameux masque de Baphomet et la boucherie peut commencer. Les instructions sont simples : démembrer les victimes et les tailler en pièces tout en commençant par la gauche et jamais par la droite, en y allant doucement afin de leur faire ressentir le plus de douleur possible malgré leur esprit écarté de la réalité.

La première taillade est fidèle à celle de Guinea Pig 2, les connaisseurs se souviendront de la séquence du poignet ultra-réaliste filmée en gros plan. Stephen Biro s'assure de ne pas décevoir les fans et d'en mettre plein la vue en multipliant les gros plans et variant les qualités d'images granuleuses en fonction de la caméra choisie qui accentue parfaitement l'aspect réel du snuff movie voulu. Mais plus le temps avance et plus l'omniprésence du gore inonde l'écran, tous les coups sont permis et aucune limite n'est imposée.

Utilisant différentes scies pour passer à travers la chair et l'os, le bourreau masqué reste fidèle à son poste et change la couleur des draps en un rien de temps. Ce déluge de gore perturbera un bon nombre de spectateurs à cause de son réalisme absolument incroyable et surpassant de très loin les FX du film original. Avec une volonté de réussir un pari risqué qui s'avérait douteux pour certains fans de la série, l'équipe du film a pris soin de faire de Bouquet of Guts and Gore une simulation de snuff dans la lignée de Tumbling Doll of Flesh avec un maximum de travail et d'application pour que les effets gore soient semblables à la chair réelle et que le doute de certaines personnes dubitatives s'efface complètement. Là est le gros point fort de ce premier volet, son impressionnant réalisme (sauf peut-être pour les éventrations qui laissent apercevoir la texture de la peau) et l'excès de gore accompagné de certaines scènes brutales et difficilement supportables.

Entrer dans les détails serait compliqué, car l'acteur prend plaisir à s'amuser avec la chair qu'il charcute pendant que ses victimes sont encore en vie même après une très violente séparation des deux mâchoires à la scie qui permet quand même d'apercevoir la langue continuer à bouger. La deuxième victime sera celle qui aura droit au plus de mutilations féroces, y compris un cassage de côtes mémorables précédé d'une éventration si généreuse en gore que les amateurs de chair et de sang auront l'envie de plonger dans cette marre de barbaque pour volontairement boire la tasse. Même les habitués du gore putassier seront surpris par certaines séquences horribles et absolument atroces pouvant faire détourner les yeux des plus sensibles surtout quand ce genre d'abomination gratuite est montrée dans une ambiance constamment malsaine à la BO stridente, inquiétante et dérangeante.

Aucun doute, Bouquet of Guts and Gore a tenu ses promesses et n'aura aucun mal à être considéré pour certains comme le film le plus déviant et gore de la décennie. Son manque de rythme évident posera peut-être problème à ceux qui ont eu du mal avec la lenteur de Flowers of Flesh and Blood, mais le dynamisme tout comme l'histoire n'a jamais été le but principal recherché dans la saga. Mais cette nouvelle pièce du cinéma extrême se vendra certainement comme la meilleure simulation de snuff movie jamais réalisée jusqu'à ce jour. En revanche, le seul défaut à noter serait le manque de réaction des deux victimes lors des mutilations qu'elles subissent : savoir qu'elles souffrent c'est bien, le montrer c'est mieux (phrase uniquement destinée aux amateurs de la violence provocatrice non justifiée.)

Pour finir, après la longue séance de boucherie, Stephen Biro a eu l'idée de faire un clin d'oeil amusant pour une touche d'humour noir en montrant un membre de l'équipe travailler sur le montage de leur vidéo trash avec, à coté de lui, des colis qui laissent apercevoir le nom de Charlie Sheen suivi de son adresse illisible et sûrement fausse. Il ajoute en plus de ça une pincée de violence psychologique en dévoilant au cour du film les raisons de la présence involontaire d'un cameraman, ainsi qu'en concluant sur un final moralement scandaleux qui rivalise directement avec le choc psychologique de A Serbian Film et nous scotchant littéralement à notre siège lorsqu'on se laisse imaginer la suite des terribles événements heureusement interrompue par le générique de fin.

Un hommage ultra-gore, pervers, choquant, répugnant, dérangeant et terrifiant fait par des grands fans de la brutalité underground sans limite où la censure n'a aucun pouvoir. Une réussite réservée uniquement aux chercheurs de tripailles et de tortures en tous genres, appréciant l'efficacité du choc ressenti face aux atrocités que même les plus endurcis garderont en mémoire après le visionnage.




Nicolas BEAUDEUX

ADAM CHAPLIN (2011)

 

Titre français : Adam Chaplin
Titre original : Adam Chaplin
Réalisateur : Emanuele De Santi
Scénariste : Emanuele De Santi
Musique : Emanuele De Santi
Année : 2011
Pays : Italie
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Emanuele De Santi, Valeria Sannino, Chiara Marfella, Christian Riva...


L'HISTOIRE : Dans un pays imaginaire, à une époque indéterminée mais qu’on présume contemporaine, un homme, Adam, décide d’enquêter sur la mort suspecte de sa femme et découvre l’implication du boss de la mafia locale. Désirant se venger coûte que coûte mais ne pouvant combattre ce réseau criminel à lui tout seul tout en évitant de prévenir la police qu’il présume corrompue, Adam va alors passer un pacte avec un démon qui lui procurera une force surhumaine en échange de son âme. Le carnage peut alors commencer…


MON AVISSi tu es fan de scénarios alambiqués à la Inception, tu devras passer ton chemin. Ici, le script se résume juste à l’histoire d’un homme évoluant dans un monde affreux rempli de flics véreux, de monstres mutants et cherchant à châtier les meurtriers de sa femme. Il vendra pour cela son âme à une entité démoniaque. Si tu es également une groupie des acteurs en provenance de l’Actor’s Studio, tu peux tout de go revoir tes classiques à la Cinémathèque. Là, les comédiens sont tous mauvais (exception faite de celui qui interprète Adam, mais nous y reviendrons plus tard), à un point tel qu’on peut se demander si cela n'est pas totalement volontaire. Tous ou presque cabotinent à outrance ou bien jouent comme des billes et ne sont pas au niveau. On est ainsi pas loin de Cradle of Fear de ce côté-là par son côté hyper amateur. Par ailleurs, les voix ne semblent pas naturelles et paraissent souvent modifiées, ce qui leur enlève toute expression, mais surtout toute crédibilité. La palme revenant au big boss dont la voix est similaire à celle d’un Daffy Duck sous amphétamines. Du grand n’importe quoi ! Si tu es en plus un adepte des dialogues ciselés et généreux d’un Quentin Tarantino au sommet de sa forme, il te faudra de même regagner tes pénates et ne point visionner ce métrage car celui-là ferait se retourner le grand Michel Audiard dans sa tombe tellement les dialogues sont indigents au possible. Et enfin, si tu adores par-dessus tout les prouesses de mise en scène, ce film n’est décidément pas pour toi. Sur fond de décors minimalistes, la réalisation est maladroite, les cadrages pas toujours bienvenus (on a d’ailleurs pas mal de gros plans pour tenter de cacher la pauvreté du décorum) et parfois l’image est trop sombre et certains effets de filtres relativement laids, ce qui rend le tout assez illisible. De plus, les sons ont un rendu vraiment médiocre. Outre les voix nasillardes de certains protagonistes, les effets sonores sont mal dosés. On entend en effet distinctement le bruit des pas lorsqu’un personnage déambule mais on n’entend plus rien quand celui-là même se prend un coup de fusil dans la tête !? Bref, cette entreprise frôle l’amateurisme à plein nez et on est plus près d’un Uwe Boll habituel que d’un John Carpenter des grands jours.

Pourtant, rien ne peut vous préparer à ce combat extrêmement sanglant qu’elle disait la jaquette américaine ! Eh bien elle avait raison, car si tu oublies tout ce qui a été dit avant, toi l’amoureux de scènes trash avec geysers de sang foisonnants, de barbaque et tripailles éparpillées çà et là, tu vas être servi, avec double ration même ! Première production cinématographique de Necrostorm, une boîte transalpine nostalgique des années 80/90 produisant jeux vidéo et autres métrages gore (comme Taeter City et Hotel Inferno), Adam Chaplin était pour moi un film mystérieux à la jaquette étrange avec un gars au teint blafard et aux yeux livides version The Crow du pauvre (parlant également de vengeance), semblant comme possédé, mais qui me faisait de l’œil à chaque fois que je l’apercevais dans certains bacs de DVD d’occasion. Puis j’ai craqué et acheté cette production underground en provenance d’Italie réalisée par un illustre inconnu, Emanuele De Santi. Ce dernier porte pour l’occasion une quadruple casquette puisqu'il est aussi acteur principal, compositeur de la bande-son, scénariste et qu’il est accessoirement le frère de Giulio, le manager de Necrostorm jouant également dans le film. Dès le début de celui-ci, on sent qu’il s’agit-là d’une première œuvre et que le gros nanar qui tâche n’est pas loin avec les imperfections susmentionnées par ailleurs mais qui ne sont somme toute que les défauts habituels de ce genre de pellicule indépendante. Malgré tout, Adam Chaplin réussit tout de même à nous garder attentif par le sérieux de sa trame chétive et son ambiance assez glauque. Il faut dire que le long-métrage repose presque entièrement sur le personnage d'Adam qui est très charismatique et est parfaitement interprété par Emanuele De Santi, un bellâtre bodybuildé au jeu d’acteur monolithique rappelant Ken le survivant. D’ailleurs cette référence au manga japonais n’est pas un hasard. En effet, énormément de combats sont homériques car ultra sanguinolents avec des corps qui explosent littéralement rappelant tout aussi bien la série avec le combattant de l’école du Hokuto que Story of Ricky, le chef d’œuvre du film de baston gore.

Vous l’aurez aisément compris, la grande force du métrage réside dans sa brutalité. Les scènes de combats s’apparentent à d’énormes boucheries avec des carcasses humaines qui implosent ou explosent à tout va et des litres de sang expulsés des blessures en jets d’hémoglobine puissants. Le gore est ainsi omniprésent : têtes défoncées d’un seul coup de poing, démembrement, empalement par l’anus et autres joyeusetés du genre. On n’a donc pas le temps de s’ennuyer, d’autant que les scènes de baston sont originales et bourrées d'énergie, réussissant, au final, à illustrer parfaitement la brutalité du personnage principal. Notons à ce sujet que les effets liés au sang ont été réalisés avec un tout nouveau procédé : le H.A.B.S. (pour Hyper realistic Anime Blood Simulation), propre aux De Santi. Par sa générosité et son côté exagéré Adam Chaplin amuse autant qu’il fascine et nous rappelle d’autres premiers films faits avec beaucoup de cœur et trois bouts de ficelle, à l’instar du formidable Bad Taste d’un tout jeune Peter Jackson, qu’on ne présente plus. Cette largesse cinématographique doublée d’un esprit potache assumé fait également écho à certains longs-métrages japonais, eux aussi peu avares en délires visuels saignants comme Tokyo Gore Police ou encore Vampire Girl vs Frankenstein Girl.

Alors certes c'est moche (tous les acteurs mis à part Emanuele De Santi sont horribles physiquement), mal joué, les dialogues sont à gerber et le scénario n’est pas original pour deux sous. Mais, sous ses faux aspects de nanar, Adam Chaplin est un petit film d’une incroyable générosité nanti d’effets gore extrêmement convaincants au vu de son budget ridicule et de séquences de baston dynamiques comme on les aime. Plus d’une vingtaine de tués quand même au compteur ! Alors laissez-vous convaincre par ce métrage, idéal pour les fans de globules rouges suintant par tous les pores qui pourrait peut-être redonner ses lettres de noblesse au cinéma de genre italien.




Vincent DUMENIL

ABSOLUTIO (2013)

 

Titre français : Absolutio
Titre original : Absolutio - Erlosung Im Blut
Réalisateur : Philip Lilienschwarz
Scénariste : Philip Lilienschwarz, Patrick Manzecchi
Musique : René Bidmon
Année : 2013
Pays : Allemagne
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Stefan Vancura, Norman Sonnleitner, Najely Chumana, Caroline Betz...


L'HISTOIRE Après la mort de sa mère, Isaïe est pourchassé par des visions sombres et cauchemardesques. Il croit que Dieu lui a confié la tâche de libérer l'humanité du péché par tous les moyens possibles. Alors il kidnappe des victimes "pécheurs" et les oblige à avouer sous la torture, pour les amener ensuite à leur Créateur. Isaïe s'enfonce de plus en plus profondément dans un marécage de sang et de folie...


MON AVISPremier long-métrage du scénariste du remake de Blood Feast, Philip Lilienschwarz montre une certaine maîtrise de la direction artistique et de la réalisation avec un budget microscopique. Surfant sur la vague des splatters allemands (mention à la firme Maximum Uncut Productions, à l'origine de plusieurs films gore très amateurs comme A Fucking Cruel Nightmare, The Knochenwald Trilogy ou Terror Island Overkill), ses ambitions ne s'arrête pas que sur l'unique déversement excessif d'hémoglobine. En effet, la globalité du film construit son histoire et tente de développer le personnage d'Isaïe, devenu aliéné après la mort de sa mère et basculant, au nom de sa foie, dans l'horreur pour se représenter comme un messager de Dieu.

Ici c'est l'Ancien Testament qui est détourné en direction du macabre au point de devenir un outil de justification à la torture. Les pécheurs paieront de leur sang, et la libération de leurs âmes ne peut se faire que par la confession évidemment suivie de la mort.

Bon... même si le coup du serial-killer qui s'appuie sur sa foi et tente de faire régner la parole de Dieu en massacrant les âme impures ne date pas d'aujourd'hui, ce degré de justification permettrait de construire une ambiance religieuse particulièrement malsaine. Mais ce n'est que très rarement le cas, car malgré sa courte durée de 70min, Absolutio - Erlosung im blut contient pas mal de longueurs lors de l'histoire parallèle portées par des personnages inintéressants dont l'interprétation ne se retrouve jamais à la hauteur de la qualité visuelle.

L'acteur qui tient le rôle du personnage principal manque d'expression faciale pour dégager un charisme équivalent à ses atrocités commises. Aucune émotion ne surgit et le point à sauver ne se situe qu'à l'effusion de sang et à la direction artistique. Une image d'une netteté surprenante, un cadrage offrant de beaux plans horrifiques, une musique envoûtante et des scènes gore sympathiques bien que peu inventives.

Cet Ed Gein alimenté par la croyance judéo-chrétienne offre ce qu'il a à offrir mais la banalité de l'objet ne laissera pas une marque indélébile sur la liste des passionnés du genre. Bien que ce film particulièrement sanglant et brutal réussi dans ses bases, il devra surtout un remerciement aux effets spéciaux de Franck Schroter car c'est grâce l'efficacité des meurtres que Absolutio donnera un minimum d'intérêt au spectateur déjà habitué aux torture-porn en tout genre. Et la dimension religieuse n'est malheureusement pas toujours accentuée pour envoûter pleinement l'esprit du cinéphile avide de sensations malaisantes.

Psychologiquement, il y avait également un potentiel assez fort au sujet de notre Jesaja (Isaïe), que ce soit justement un éventuel jeu d'inversement en considérant le personnage comme un réplique négative du vrai prophète biblique, ce messager de paix jugeant les faibles avec justice. Ou bien ne serait-ce que sa volonté de vouloir faire ce qui est bien en se perdant dans sa raison illusoire de bon messager de Dieu. Le personnage n'est ni assez riche, ni assez convaincant, et on regrette de ne pas le voir assez investi émotionnellement pendant la "rédemption" de ses victimes et leur exécution. On retiendra peut-être juste l'amusante scène de confession du pasteur faites à des enfants.

Dans la même veine que Tortura, Psychotica et Cross Bearer, ce petit film indépendant a au moins le mérite d'avoir une réalisation classieuse et soignée. Mais concernant les bouchers religieux, on se rappellera plus facilement de l'imparfait mais attachant Perseveration d'Adam Sotelo.

Cependant, espérons que Philip Lilienschwarz ne s'arrêtera pas qu'à ce petit projet et tentera tout de même d'offrir d'autres œuvres plus fournies et avec une matière d'idées aussi bien modelée que sa direction artistique. 




Nicolas BEAUDEUX

ABNORMIS (2010)

 

Titre français : Abnormis
Titre original : Abnormis
Réalisateur : Maik Ude
Scénariste : Maik Ude
Musique : /
Année : 2010
Pays : Allemagne
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Divina Buran, Andrea Mohr, Darkun, Maik Ude, Steffen Fitzke...


L'HISTOIRE : Pendant une belle journée ensoleillée, Eva se voit trahie par son petit ami avant de se faire enlever par un inconnu lui faisant subir les pires tourments. Torturée, violée, mise à mort, son esprit n'aura que l'envie d'une soif de vengeance où chacun paiera ses dettes. Il n'y a pas que les personnes innocentes qui ont le droit de vivre un cauchemar...


MON AVISSplatter allemand très peu connu chez les amateurs, Abnormis est le dernier (et certainement le meilleur) film de Maik Ude, réalisateur de la désastreuse trilogie bas de gamme The Butcher faisant passer la trilogie Violent Shit pour des chefs d'œuvres, ou encore Tuberkulose mauvais film comico-gore forgeant notre résistance devant un navet digne de ce nom.

Pour Abnormis, l’histoire se porte sur une femme enceinte nommée Eva, trahie par son petit-ami et kidnappée par un inconnu lors d’une belle journée ensoleillée. Une histoire d'une grande simplicité, peut-être trop banale mais qui permettra néanmoins de nous pencher sur le gore que fournit le long-métrage.

Commençant directement par jouer la carte du torture-porn, Abnormis a la générosité de nous offrir une bonne accumulation de tortures bien gores et sacrément brutales. Même si le tortionnaire au look improbable nous fait plus ricaner qu’autre chose, ça ne nous empêche pas de savourer les diverses mutilations sur le couple enlevé. Du gore et du sang en voulez-vous ? En voilà ! On est bien devant un splatter allemand comme on les aime.

Malgré une image un peu granuleuse, les décors glauques d'une vieille cabane rustique collent très bien avec la forme du film underground sorti tout droit d'une cave poussiéreuse. Bien sûr, on remarque quand même l’amateurisme dans les effets gores bien que certains soient plutôt convaincants.

Le film s’annonce donc très bon (pour l'amateur typique de splatter allemand) pendant les 40 premières minutes, mais après ça, Abnormis tombera dans le surnaturel et dans le n’importe quoi mêlant vengeance d’esprits et slasher gore impitoyable. Le long-métrage se dégradera au fur et à mesure jusqu'à nous pondre des effets numériques agressifs pour nos yeux sensibles aux CGI certainement dus à un manque de moyens pour finir correctement le long-métrage.

Toujours en restant dans la bonne tripaille, on aura droit toutefois, à de nombreux meurtres ainsi qu’à une ambiance assez glauque et lourde mais pas effrayante pour autant. Dans le genre? Bone Sickness et Fetus ont fait mieux. On se contente de rire du jeu d’acteur et du régal que nous offre Maik Ude avec des tortures bien gratinées (notamment ce violent coup de pied dans le ventre de la femme enceinte qui laissera tomber instantanément le fœtus par terre dans une marre de sang).

Le film vaut quand même le coup pour sa brutalité sans pitié, sa générosité et sa volonté d’offrir quelque chose de divertissant pour les amateurs d’éclaboussures. 1h45 est peut-être un peu trop long pour un film de ce genre, surtout quand une vingtaine de minutes en plein milieu du film sont consacrées à une mini enquête lente, ennuyante et peu convaincante.

Ce qui est sûr, c’est que dans Abnormis, il suffit de suivre l'intérêt qu'il porte et se laisser emporter par la violence efficace et extrême qu'il dévoile sans retenue, même si les effets numériques de fin vous rattraperont et vous offriront un final très faiblard et loin d'être à la hauteur de la première demi-heure du film.

Comme pour chaque splatter amateur, il faut ne pas trop se poser de questions, le but principal restant toujours le même : livrer de la brutalité et du gore excessif avec un assez bon rythme et des scènes violentes efficaces. Le simple divertissement gore allemand dans la lignée des films de Timo Rose, à voir avec une bonne bière à la main pour un moment de détente. A condition d'être sûr d'apprécier le gore amateur à l'allemande.




Nicolas Beaudeux

3 CORTES (2006)

 

Titre français : 3 Cortes
Titre original : 3 Cortes
Réalisateur : André Kapel Furman, André ZP, Fernando Rick
Scénariste : André Kapel Furman, André ZP, Fernando Rick
Musique : Celso Cunha, André ZP
Année : 2006
Pays : Brésil
Genre : Horreur, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Fábio Castro, Fernando Pavão, José Salles, Luis Sorrentino, Mara Vanessa Prieto...


L'HISTOIRE 3 Cortes est une oeuvre d'une cinquantaine de minutes, composée de trois courts-métrages et d'un très court-métrage. Mise en scène par trois réalisateurs, tous brésiliens, les propositions œuvrent toutes dans le domaine jovial du gore et du trash le plus gratuit.


MON AVIS Le cinéma d'horreur brésilien est pour ainsi dire quasi-inconnu de ce côté-ci de la planète. Il se résumerait presque à un seul nom, celui de l'increvable réalisateur José Mojica Marins et son alter ego Zé Do Caixao alias Coffin Joe. Près de cinquante ans de carrière, ça force le respect, on en profite d'ailleurs pour conseiller, à nouveau, la vision de son dernier opus, le formidable Embodiment of Evil (un des meilleurs films d'horreur de ces dix dernières années).

Bien. Une fois ceci dit et dans une louable volonté de meubler comme il peut sa chronique à la manière d'un bûcheron suédois perdu dans un magasin Ikea, le chroniqueur reprend sa diatribe sur 3 Cortes en déroulant chacun des courts-métrages qui le compose.


* Sozinho Aka Alone (9 minutes)

Un homme s'endort devant sa télévision. Il décide d'appeler une jeune femme qu'il a rencontré dans un magasin de disque. Elle l'invite chez lui et le reçoit de manière plus qu'engageante. Allongé sur le lit, il regarde la fille se masturber debout sur son ventre. Une fois l'orgasme venu, elle lui écrase le ventre, ce qui le fait vomir. Puis elle lui frappe férocement la tête à coups de pied et enfin elle se saisit d'un sabre caché sous son lit et lui découpe et les jambes... et les jambes, et les bras....et les bras, et là tête... alouette !

Sans dialogues et sans justification, Sozinho déroule son histoire jusqu'à une séquence finale fait inévitablement penser au guilleret Guinea Pig : flower of flesh and blood, en moins méchant tout de même, notamment à cause de sa courte durée. Néanmoins, cela reste efficace et les effets spéciaux sont largement crédibles. On notera aussi une mise en scène un tantinet travaillée, ce qui ne gâche rien.


* Coleção de Humanos Mortos Aka Dead Human Collection (environ 25 minutes)

Un fondu de première a comme fantasme de faire souffrir et de recevoir en retour d'autres types de souffrances. Une sorte de sado-maso de l'extrême donc. Tiraillé par des démons intérieurs, représentés à l'écran par trois entités, une femme en tenue SM, un homme au visage démoniaque et un autre homme au visage à moitié défigurée et rigolant comme une hystérique.

Simple dans son concept, on assiste aux exactions de la brute sur trois de ces victimes, une jeune femme qui finira scalpée et un couple dont la femme sera violée (sous les yeux de son compagnon comme il se doit). L'homme en question sera tué et la donzelle embarquée dans l'antre du tueur où elle subira tortures psychologiques et physiques classiques dans ce type de production (arrachage d'ongles, couteau qui lacère les chairs, clous dans les mains etc.).

Inutile, là aussi, de chercher une originalité fondamentale à l'intrigue, il n' y en a pour ainsi dire aucune, ce court reposant sur la volonté d'en monter un maximum en matière de gore malsain. Le souci étant justement que tout cela reste peu extrême dans la représentation des sévices infligés, tout en ayant un air de déjà-vu trop visible. Comme, en sus, l'un des démons est affligé d'un rire extrêmement pénible sur la longueur…on n'en gardera pas un souvenir ému.

Les amateurs d'atrocités filmiques risquent de rester sur leurs faims, ce qui est ballot vu que c'est quand même la cible évidente de ce court.

* 06 Tiros, 60 ml Aka 06 Balles, 60ml (une quinzaine de minutes)

Une transaction autour d'une quantité importante de drogue tourne à la bataille rangée. Un des dealers reçoit une balle en pleine tête et se réveille dans un hôpital qu'il ne connaît apparemment pas. Problème supplémentaire, ce dernier est infesté de créatures sans visages et peu primesautières.

A la manière d'un survival-horror vidéo-ludique, notre homme va passer de couloirs en couloirs, de salles en salles pour buter les vilains monstres de différentes manières. Flingue, feu, hache, objets contondants dans le seul but de gorifier l'ensemble. Pas si mal que cela d'ailleurs, même si c'est loin d'être spectaculaire et que cela reste fort éloigné d'un film gore à la sauce teutonne genre Premutos ou The Burning Moon.

Nanti d'un twist final convenu qui n'est qu'une tentative de donner un poil plus d'ampleur à une intrigue souffreteuse, 06 Tiros 60 ml, n'est qu'un énième court de plus dans le monde étrange des pellicules aux tripailles fumantes et sanguinolentes . Pas honteux, mais pas inoubliable, loin s'en faut.

* Epilogue ( deux minutes et des poussières )

Dans un sous-sol, une jeune demoiselle est attachée, les mains au-dessus de la tête, à une sorte de grosse canalisation. Un homme arrive et lui écrase sa cigarette allumée sur le cou, puis sur la naissance des seins, enfin il approche le tison ardent de son œil qu'il maintient ouvert avec son autre main. Juste avant l'instant fatidique de la rencontre, l'image est remplacée par un panneau publicitaire de santé publique qui nous indique ? Qui nous indique ? Vous le saurez en le visionnant ! Sachez seulement que l'on navigue en plein humour (très) noir. Simple et de bons goûts donc.

Au final et c'est tout de même triste à dire, mais c'est l'épilogue qui s'avère être le meilleur segment de 3 Cortes. Sozinho mérite également les encouragement du jury. Les deux autres segments possèdent tous quelques moments "amusants", mais l'ensemble sent amèrement le réchauffé.

En fait tous les courts-métrages semblent avoir une vingtaine d'années de retard. A la fin des années 80 ou au début des 90's, ils auraient certainement fait illusion. Aujourd'hui, devant la déferlante de morbidités pelliculaires, ils semblent juste prématurément usés et vieillis. Néanmoins, les fans fou furieux de trash et de gore peuvent y jeter un œil. C'est court et ça peut faire passer le temps.


Lionel JACQUET

2001 MANIACS : FIELD OF SCREAMS (2010)

 

Titre français : 2001 Maniacs : Field of Screams
Titre original : 2001 Maniacs : Field of Screams
Réalisateur : Tim Sullivan
Scénariste : Chris Kobin, Tim Sullivan, Christopher Tuffin
Musique : Patrick Copeland, Clifford Allen Wagner
Année : 2010
Pays : Usa
Genre : Horreur, gore, fantômes et spectres
Interdiction : -16 ans
Avec : Bill Moseley, Lin Shaye, Christa Campbell, Andrea Leon, Ahmed Best, Asa Hope,…


L'HISTOIRE : Les spectres de Pleasant Valley, toujours ivres de vengeance, commencent à s'ennuyer car les touristes nordistes peinent à venir dans la région. Le maire George Buckman a alors la bonne idée de partir en territoire ennemi pour installer son campement et convier quelques brebis égarées à leur petite fête très spéciale…


MON AVISEn 1964, Herschell Gordon Lewis réalisait 2000 maniacs, certainement son meilleur film, à l'humour noir macabre à souhait et aux scénettes gore enjouées. En 2005, le jeune réalisateur Tim Sullivan décidait de rendre hommage aux déments de Pleasent Valley en livrant pour son premier long métrage une version actualisée et moderne du film de 1964. En confiant le rôle du maire à l'acteur Robert Englund, en ajoutant une bonne touche d'érotisme et en conservant la bonne ambiance festive et les effets gore à l'ancienne, son 2001 Maniacs avait remporté l'adhésion du public. En sera-t-il de même avec cette séquelle intitulée 2001 maniacs : Field of Screams, réalisée cinq ans plus tard ?

Premier changement notable : l'abandon de Robert Englund pour le rôle du maire portant un bandeau cache-œil aux couleurs du Sud. Le chef psychotique des spectres de Pleasent Valley est donc ici interprété par Bill Moseley, qui a l'air de s'être bien éclaté sur le tournage et qui nous offre une composition en roue libre bien dans l'esprit du spectacle proposé. La sculpturale Christa Campbell, déjà présente au casting du film de 2005, voit son rôle prendre de l'ampleur, ce qui devrait plaire à la gent masculine, la belle brune étant pourvue de charmes fort appréciables qu'elle n'hésite pas à dévoiler à la moindre occasion en compagnie de ses autres charmantes copines. L'érotisme tient une part importante dans cette séquelle, le réalisateur jouant encore une fois sur le tableau hétéro/homo, que ce soit entre filles ou garçons. Autre personnage qu'on prend plaisir à retrouver, celui de Granny Boone, toujours incarnée par une Lin Shaye survitaminée et diabolique quand il s'agit d'exterminer du nordiste !

Niveau gore, le film tient ses promesses et s'ouvre d'ailleurs sur un hommage à la séquence culte du tonneau garni de clous du film de 1964. Tronçonnage d'une jeune fille à la scie circulaire géante, cannibalisme, électrocution faisant exploser les yeux et autre petites séquences hautement sympathiques sont au menu des festivités organisées par nos spectres vengeurs. Bref, Tim Sullivan a concocté une recette à base de gore, de sexe, de rire et d'effroi pour satisfaire son public. Mais malgré cet aspect fear and fun bien en place, il faut pourtant admettre que la sauce a du mal à prendre au final. En effet, 2001 Maniacs : Field of Screams ennuie. Le côté théâtrale des acteurs, des répliques nuisent à son efficacité. Le rythme manque de tonicité et les enjeux du scénario sont bien trop faibles pour nous tenir en haleine. On se contente sagement d'attendre la prochaine scène gore noyée dans entre deux séquences de dialogues qui finissent par nous assommer. Si certains des jeux festifs proposés sont bien frappadingues, il manque pourtant un véritable vent de folie au film pour qu'il emporte tout sur son passage.

Cette séquelle à 2001 Maniacs ne parvient donc pas à rivaliser avec son modèle. Les spectres de Pleasent Valley ont beau essayer de dynamiser le rythme du film, ça ne fonctionne qu'à moitié. Reste des FX assez bien réussis, des demoiselles plutôt charmantes, quelques coups de folie bien sentis et un Bill Moseley surjouant bien en place. Mais il y a trop de longueurs pour qu'on soit pleinement satisfait du résultat et qu'on ait envie de revisionner le film. On attend quand même le troisième chapitre des exactions de nos maniacs, qui sera réalisé en fonction des ventes de cette séquelle, en espérant que le résultat soit plus réussi, plus dynamique et encore plus fun.




Stéphane ERBISTI

2001 MANIACS (2005)

 

Titre français : 2001 Maniacs
Titre original : 2001 Maniacs
Réalisateur : Tim Sullivan
Scénariste : Chris Kobin, Tim Sullivan
Musique : Nathan Barr
Année : 2005
Pays : Usa
Genre : Horreur, gore, fantômes et spectres
Interdiction : -16 ans
Avec :  Robert Englund, Lin Shaye, Giuseppe Andrews, Jay Gillespie, Marla Malcolm…


L'HISTOIRE : Au lieu de se soucier des dissertations qu'ils ont à rendre comme punition, un groupe de jeunes étudiants fonce vers le Sud Américain pour rejoindre la Floride. Rencontrant furtivement un auto-stoppeur dégénéré et un inquiétant pompiste, les trois jeunes avortons prennent un raccourci et atterrissent dans la ville de Pleasant Valley, rapidement rejoint par un autre groupe de fêtards qu'ils avaient déjà rencontré auparavant. Une curieuse petite ville sudiste en pleine célébration, accueillant ainsi ses hôtes à bras ouverts…dommage que ces villageois soient des spectres assoiffés de vengeance et de chair humaine…


MON AVISPremière réalisation du jeune Tim Sullivan, ce 2001 Maniacs n'est pas une suite, contrairement à ce que laisse entendre le titre, mais une modernisation du vieillot (mais sympathique) film gore de Herschell Gordon Lewis, 2000 Maniacs, réalisé en 1964. Un remake nécessaire, diront certains. Ce Brigadoon de l'horreur méritait bien une remise à neuf permettant ici de souligner encore plus le gore et l'humour noir qui faisaient le charme du film de Lewis.

C'est donc râpé pour ceux s'attendant à la nouvelle vengeance des spectres, qui devait se dérouler en 2046. Dans ce remake nouvelle génération, les Sudistes timbrés reviennent tous les ans et non tous les 100 ans, ce qui leur permet de massacrer du Yankees en nombre plus conséquent. Le changement s'applique également aux protagonistes, cette fois huit et non six comme dans l'original, mais aussi plus jeunes et plus…actuels : Andersen, héros du film et romantique dans l'âme ; Cory, le puceau ; Nelson, l'obsédé ; Malcom & Leah, le black et l'asiatique adeptes des plaisirs SM ; Kat, l'allumeuse de service ; Ricky, le gay et enfin Joey, la gentille blonde. Bref, de bons gros stéréotypes…

Toujours plus psychopathes, nombreux et consanguins (voire même zoophiles) que jamais, les habitants de Pleasant Valley se trouvent deux leaders en la personne de la faussement charmante Mammy Boone et de l'inquiétant Maire Buckman, incarnés par Lin Shaye et Robert Englund, s'éclatant aussi bien l'un que l'autre. Si la soif de meurtre habite toujours autant les villageois sudistes, le cannibalisme vient se joindre à leurs principaux vices, puisque la fête se doit d'être conclue dans un barbecue saignant à souhait, et pleinement garni en chair humaine. 

Autant dire que les victimes sont carrément recyclées, puisque après avoir succombé à de terribles sévices, celles-ci sont démembrées et utilisées pour diverses activités. Et en parlant de sévices, rien de mieux qu'une bonne rasade de gore (le film de Lewis est donc dépassé…mais voilà une affaire qui ne se révèle pas bien dure !) avec de nouvelles morts juteuses à souhait : seul l'écartèlement chevalin est conservé, ce qui donne une exécution particulièrement douloureuse, bien plus que celle de l'original. Double décapitation, lavage d'estomac à l'acide sulfurique, empalement anal, visage rétamé à coups de pied de biche et autres joyeusetés sont à prévoir. Un vrai délice.

Le ton décomplexé du film permet d'apporter une touche sexy, absente de l'opus précédent, avec un défilé de bimbos (dont deux lesbiennes incestueuses affriolantes) et de jolis garçons louchant très fortement vers le cinoche de DeCoteau. Amusant.

Producteur et parrain du film, Eli Roth semble avoir grandement influencé Sullivan et n'hésite pas à retrouver son personnage de Justin (remember Cabin Fever dont le côté gore/potache n'est pas très éloigné de ce 2001 Maniacs) dans un caméo aussi surréaliste que sanguinolent ; même l'étrange Giuseppe Andrews (le sheriff très space du premier film de Roth) trouve sa place en gentleman démoniaque.

Une vraie bonne surprise et de l'horreur R-Rated so funny !!




Jérémie MARCHETTI

2000 MANIACS (1964)

 

Titre français : 2000 Maniacs
Titre original : Two Thousand Maniacs!
Réalisateur : Herschell Gordon Lewis
Scénariste : Herschell Gordon Lewis
Musique : Herschell Gordon Lewis, Larry Wellington
Année : 1964
Pays : Usa
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Connie Mason, Thomas Wood, Jeffery Allen, Ben Moore, Jerome Eden…


L'HISTOIRE : Des touristes nordistes prennent la route pour aller vers le sud des Etats-Unis. Ils arrivent dans une petite ville étrange, Pleasant Valley, où s'organise une grande fête. Le maire du village annonce aux six touristes qu'ils sont les invités d'honneur de leur célébration. En fait, les habitants de Pleasant Valley ont tous été massacrés pendant la Guerre de Sécession et réapparaissent pendant 24 heures tous les cent ans pour se venger, les touristes leur servant à assouvir leur vengeance. Ils organisent des jeux avec eux qui se révèlent vite meurtriers. Les survivants vont tenter de s'échapper de cette ville fantôme...


MON AVIS :  Après la révolution que fût Blood Feast l'année précédente dans le domaine du cinéma d'horreur, inventant le cinéma que l'on qualifiera de Gore, Herschell Gordon Lewis continua sur sa lancée avec son film suivant, au titre fort alléchant de 2000 Maniacs.

La première chose qui frappe à la vision du film est le soin apporté à la réalisation. Blood Feast relevait du plus pur amateurisme, tant au niveau de la réalisation justement, mais aussi du jeu des acteurs. Ce qui en faisait également tout le charme. Mais pour 2000 Maniacs, une réelle progression a eu lieu. Certes, ce n'est pas encore réalisé par Orson Welles et les acteurs n'auront sûrement pas de nominations aux Oscars pour ce film. Néanmoins, on a plus l'impression de voir un vrai film. Les séquences s'enchaînent bien, les acteurs se débrouillent mieux, celui interprétant le maire du village fait de son personnage un élément marquant du film. En clair, Lewis a beaucoup mieux maîtrisé son film, soigné sa photographie également. Il est vrai qu'il disposait d'un budget trois fois supérieur à celui de Blood Feast. Forcément, ça aide un peu !

Mais ces 2000 Maniacs me direz-vous ? Qu'en est-il exactement ? On sait que le film fût tourné à St Cloud, petite ville de Floride qui comptait 2000 habitants justement ! Une aubaine ! A la lecture du scénario, le cinéphile ne pourra que faire le rapprochement avec une comédie musicale fort célèbre de Vincente Minnelli, Brigadoon. Et pour cause, 2000 Maniacs étant sa version gore ! Comme dans le film de Minnelli, les habitants de Pleasant Valley sont donc des fantômes qui réapparaissent tous les cent ans mais pas pour les mêmes raisons. Une grande fête est donc célébrée et malheur aux touristes venant du Nord qui tomberont aux mains des habitants. Car qui dit fête dit jeux mais des jeux bien spéciaux ici, et ce sont ces jeux qui font tout l'intérêt du film de Lewis. Prétexte aux débordements gores, les attractions sont très inventives et dénotent d'un certain humour noir ! Par exemple, la scène où un homme est placé dans un tonneau dans lequel on plante des clous et que l'on fait dévaler ensuite sur une pente…le tout sous les acclamations des habitants en délire ! De grands gamins ces Maniacs, je vous le dit…

Niveau gore justement, le fan de Blood Feast pourra être légèrement déçu. Il faut bien le reconnaître, ça gicle moins ! Le sang est bien sûr présent mais de façon plus discrète, moins grand-guignol. Le spectateur des années 2000 trouvera même ce film très soft comparé à Evil Dead ou Braindead par exemple. Mais dans le contexte des années 60, les séquences d'horreurs des films d'Herschell Gordon Lewis étaient du domaine du jamais vu auparavant !

Malheureusement pour les spectateurs français, la version que l'on trouve en VHS présente un défaut de taille : la musique originale composée par Lewis et Larry Wellington a été remplacé par la partition de Fabio Frizzi pour L'Au-Delà de Lucio Fulci. Une pratique honteuse et d'une bêtise rare. Il faut donc visionner la version originale pour avoir la vraie musique du film. 

Longtemps interdit en France, disponible uniquement en VHS avant d'être enfin projeté lors d'un festival dans les années 80, 2000 Maniacs comblera les amateurs de gore 60's et les nostalgiques d'une époque révolue où l'on pouvait tout oser, tout montrer et où les réalisateurs n'aseptisaient pas leur film de peur d'être censuré ou de récolter un NC-17. Les autres trouveront sûrement le film moyen et ne comprendront pas le pourquoi d'une telle réputation. D'où la nécessité de replacer le film dans son contexte pour l'apprécier pleinement. Pour ma part, j'adore ce film, clairement une franche réussite de la part de H.G. Lewis.




Stéphane ERBISTI