Titre français : Amour et Mort dans le Jardin des Dieux
Titre original : Amore e Morte nel Giardino degli Dei
Réalisateur : Sauro Scavolini
Scénariste : Sauro Scavolini
Musique : Giancarlo Chiaramello
Année : 1972
Pays : Italie
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Erika Blanc, Peter Lee Lawrence, Ezio Marano, Orchidea de Santis, Rosario Borelli...
L'HISTOIRE : Se rendant dans la petite ville de Spoleto, près de Pérouse, pour des travaux d'études, un ornithologue allemand s'installe dans une propriété isolée au milieu d'un parc immense, abandonnée par les derniers occupants depuis plusieurs années. Au cours d’une de ses promenades, il découvre des bandes magnétiques dissimulées derrière des buissons et entreprend de les écouter. Il entre ainsi dans l'intimité d'Azzurra, jeune femme perturbée à la sexualité déviante, qui se confie à son psychiatre. Le scientifique ignore que la découverte de ces bandes le met en danger de mort...
MON AVIS : Scénariste de nombreux westerns et gialli, Sauro Scavolini décide de passer derrière la caméra en 1972 avec ce film au titre magnifique : Amour et Mort dans le Jardin des Dieux. Un titre qui nous fait penser qu'on va avoir droit à un giallo mais ce ne sera pas le cas puisque le film est avant tout un thriller, voir même un drame psychologique. Frère de Romano Scavolini (Exorcisme Tragique, Cauchemars à Daytona Beach), Sauro Scavolini demande l'aide de ce dernier pour l'assister sur son film, en tant que producteur mais aussi en tant que directeur de la photographie. Sur ce dernier point, c'est une réussite puisque picturalement, Amour et Mort dans le Jardin des Dieux est visuellement superbe, que ce soit les scènes en intérieur ou celles se déroulant dans un parc gigantesque, boisé et verdoyant.
Pour raconter son histoire, Sauro Scavolini utilise un principe simple mais efficace : il place un vieil ornithologue allemand (Franz von Treuberg) dans une luxueuse villa abandonnée, située à l'intérieur d'un immense parc, et dans laquelle un drame a eu lieu. Le scientifique découvre lors d'une promenade un tas de vieilles bandes audio qu'il va écouter. Celles-ci sont les enregistrements des séances de psy d'Azzura, une femme dont on va alors découvrir la vie à travers de multiples flashback. Azzura, interprétée par Erika Blanc, actrice bien connue des amateurs de cinéma Bis, mène une vie assez étrange, puisqu'elle couche avec son mari Timothy (Rosario Borelli) mais semble jouer de son pouvoir de séduction avec son propre frère Manfredi (Peter Lee Lawrence). Ce dernier est en effet totalement sous l'emprise de sa sœur et ne supporte pas de la voir marié à un autre homme.
Une situation familiale proche de l'inceste qui permet au film de friser les limites du malsain et de dégager une atmosphère étouffante et oppressante, qui parvient à créer un léger malaise. Une situation qui va mener à un drame bien évidemment, car même si Manfredi tente d'oublier sa sœur avec la très jolie Viola (Orchidea de Santis), les pulsions qu'il ressent pour Azzura sont plus fortes que sa raison. Dans Amour et Mort dans le Jardin des Dieux, tous les personnages semblent avoir un problème psychologique, que ce soit le mari qui adore se soûler, le psy qui n'a pas l'air bien net non plus, Azzura et ses déviances sexuelles bien sûr et Manfredi qui décroche le pompon. Même le gardien de la villa semble avoir un grain, plaçant des pièges à loups partout dans le parc, au risque que les promeneurs se blessent mortellement. Quant à a charmante Viola, elle n'est pas en reste non plus, je vous laisse le découvrir par vous même.
Avec une minutie qui se voit et surtout se ressent à l'écran, Sauro Scavolini peaufine son ambiance morbide tout en nous réservant quelques rebondissements de situation bien trouvés. Le rythme du film est très lent, suave mais il correspond bien à ce que veut nous faire ressentir le réalisateur. Plus on avance dans l'écoute des bandes, plus le mystère devient intrigant et plus on se laisse prendre par la main jusqu'au dénouement final. Une bonne pincée d'érotisme et un peu de violence viendront égayer l'ensemble, tout comme la partition de Giancarlo Chiaramello. Pour son coup d'essai, Sauro Scavolini n'a pas réalisé une oeuvre évidente et n'a pas recherché la facilité. Il aurait pu mettre un scène un simple giallo mais a préféré s'attarder sur une approche psychologique de ses personnages et sur des situations ambiguës qui créent une angoisse qui parvient à incommoder le spectateur. C'est tout à son honneur.
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