AMSTERDAMNED (1988)

 

Titre français : Amsterdamned
Titre original : Amsterdamned
Réalisateur : Dick Maas
Scénariste Dick Maas
Musique : Dick Maas
Année : 1988
Pays : Pays-Bas
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec Huub Stapel, Monique Van De Ven, Serge-Henri Valcke, Hidde Maas...


L'HISTOIRE Amsterdam est en proie à plusieurs crimes atroces visiblement perpétrés par un adepte de la plongée sous-marine. D’après l’unique témoignage que la Police hollandaise a à sa disposition, ce mystérieux et redoutable tueur serait un monstre caché dans les canaux de la ville et s’attaquant à de malheureuses victimes passant un peu trop près de lui. Le lieutenant de Police Eric Visser est chargé de cette enquête des plus originales et urgentes. Aidé par ses amis collègues, ce dernier se lance dans une traque haletante dans les canaux de la capitale hollandaise, bien décidé à mettre la main sur ce mystérieux monstre aquatique...


MON AVISDick Maas. Voilà bien un homme aux multiples casquettes assez peu connu chez nous mais ayant su s’entourer de nombreux fans dans son pays natal. Ce scénariste, réalisateur, producteur et compositeur hollandais est surtout connu à l’international pour son film L’Ascenseur sorti en 1983, mettant en scène un ascenseur tuant ses occupants et ayant entre autres reçu le Grand Prix du festival d’Avoriaz. On doit à Dick Maas également une trilogie comique très populaire aux Pays-Bas (Flodder) débutée en 1986, le thriller aux allures de giallo/slasher Amsterdamned en 1988, L'Ascenseur Niveau 2 en 2001 ou encore Saint en 2010.

C’est donc vers Amsterdamned que nous allons aujourd’hui nous tourner, un film n’ayant rien à envier à son aîné, L’Ascenseur, dans la filmographie de Dick Maas, bien qu’à ce jour ce dernier ait été quelque peu oublié...

Narré sous fond d’enquête policière, Amsterdamned est un film quelque peu touche-à-tout dirons-nous. En effet, ce dernier mélange divers registres (angoisse, humour) et diverses catégories filmiques (polar, giallo, slasher, action…), particularité qui pourrait presque en faire un petit ovni.

Ce qui retient tout particulièrement notre attention dans Amsterdamned, c’est ce rythme très soutenu du début à la fin, ne faiblissant à aucun moment comme cela peut parfois être le cas dans certains films nous plongeant dans une enquête policière.

Ici, Dick Maas met tout en place pour tenir en haleine son public, pour le divertir. A commencer par cette ambiance angoissante que l’on retrouve à de nombreux moments du film. Amsterdam nous est dépeint ici sous son côté lugubre, glauque, que lui confère ses nombreux canaux, une fois la nuit tombée. Ces eaux sombres et calmes renforcent ce sentiment d’inquiétude quand nous longeons tranquillement les quais, éclairés uniquement par les ampoules des quelques lampadaires disposés à intervalles presque réguliers ou par les phares de rares voitures circulant dans ces quartiers peu fréquentés une fois le soleil disparu.

Plus de 1500 ponts, de nombreux canaux : la Venise du Nord comme on appelle la capitale hollandaise est le terrain de chasse idéal pour un tueur en série qui peut alors facilement disparaître après son crime perpétré et se cacher le temps de commettre son prochain méfait. Des meurtres d’ailleurs parfois très cruels que Dick Maas met en scène en tirant profit de la ville d’Amsterdam et de sa particularité maritime : un cadavre de prostituée pendue par les pieds à un pont qu’un bateau de touristes va heurter en passant dessous, une lame de couteau qui surgit de l’eau pour trancher l’entre-jambes d’une malheureuse baigneuse, un sabotage de bateau suivi d’une attaque à l’arme blanche sous l’eau…

Un tueur qui ne fait pas dans la dentelle (une menace d’autant plus inquiétante que ce dernier peut tout aussi bien attraper ses victimes depuis l’eau que sur terre) et que l’on prendra également plaisir à suivre en vues subjectives, à la manière par exemple de La Nuit des Masques de John Carpenter ou Les Dents de la Mer de Steven Spielberg pour les vues sous-marines.

Hormis les quelques meurtres perpétrés dans Amsterdamned, nous aurons droit également à un jeu de fausses pistes (Dick Maas aime s’amuser ici avec son public) mais surtout à des courses-poursuites dans la capitale dont l’une est devenue une de ces scènes cultes du cinéma de genre que l’on n’oublie pas : la fameuse course-poursuite en hors-bords sur les canaux de la ville. Une scène longue alliant action et humour, avec touristes arrosés, canoë brisé en deux et j'en passe, et ce, pendant une bonne dizaine de minutes !

L’humour a également une place importante dans le film de Dick Maas. Porté en grande partie par le personnage d’Eric Visser (joué par l’acteur fétiche de Dick Maas, Huub Stapel), flic du genre je m’en foutiste au caractère et aux façons d’agir très proches d’un Martin Riggs (Mel Gibson) dans la saga L’Arme Fatale, l’humour flirte bien souvent avec l’action et le suspense. On appréciera plus particulièrement la façon dont Dick Maas semble gentiment se moquer de la Politie - la police en hollandais - dans son film : drague et alcool durant le service, longs regards au travers des vitrines des Red Lights durant les rondes nocturnes, courses-poursuites sans guère se soucier des passants risquant de peu de finir sous les roues du bolide lancé à toutes vitesses dans les rues de la ville…

Bien que certains reprocheront peut-être au film de Dick Maas une fin quelque peu bâclée voire trop simpliste, Amsterdamned demeure un bon petit thriller aux allures de giallo et de slasher qui se suit agréablement bien, sans réel temps mort. Meurtres parfois originaux et cruels, courses-poursuites haletantes dignes de certaines grosses productions hollywoodiennes des années 80, ce savant mélange d’intrigue policière, d’humour et d’angoisse méritait peut-être un meilleur sort que celui qu’on lui connait aujourd’hui. 




David MAURICE

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