APPELS AU MEURTRE (1981)

 

Titre français : Appels au meurtre
Titre original : Eyes of a Stranger
Réalisateur : Ken Wiederhorn
Scénariste : Eric L. Bloom, Ron Kurz
Musique : Richard Einhorn
Année : 1981
Pays : Usa
Genre : Tueurs fous
Interdiction : -12 ans
Avec : Lauren Tewes, Jennifer Jason Leigh, John Disanti, Peter Dupre, Gwen Lewis...


L'HISTOIRE : Miami, USA. Jane et sa sœur aveugle et sourde suite à une expérience traumatisante, vivent dans un immeuble du centre-ville. Pendant ce temps, un psychopathe menace des jeunes femmes au téléphone. Obscène, il les menace avant d’aller les violer et les tuer. Jane, journaliste dans une télévision locale, couvre l’affaire. Fouineuse, elle remarque le drôle de manège d’un de ses voisins dans le parking souterrain de son propre immeuble. Elle va alors l’espionner et ainsi jouer un jeu dangereux, convaincu que c’est bien lui le coupable. Elle a alors l'idée de le menacer à son tour au téléphone...


MON AVIS Contrairement à ce que l’on peut lire ici ou là sur ce film, nous n’avons pas ici affaire à un slasher, hormis une introduction - une tête tranchée qui termine sa course dans un aquarium - qui n’a apparemment pour autre but que de se soumettre à la mode d’un genre alors en plein boum avec le succès de Vendredi 13 l’année précédente. Mais à part cette ouverture donc, Appels au meurtre est un pur thriller mettant en scène un tueur fou, très proche dans son ambiance et son mode de fonctionnement de Meurtre au 43 ème étage de John Carpenter (1977). On pense aussi bien évidemment à «Seule dans la nuit de Terence Young (1967) et également au Black Christmas de Bob Clark (1974) pour ses appels téléphoniques à répétitions.

Ken Wiederhorn, le réalisateur, est avant tout connu pour deux long-métrages, le sympathique Le Commando des Morts Vivants (1977) et le plus suspect Le retour des Morts Vivants 2 (1988), Curieusement si les deux films suscités sont plus ou moins resté dans les mémoires des amateurs, il n’en est rien pour ce Appels au Meurtre alors qu’il a d’indéniables qualités (et des défauts aussi).

Sur un scénario co-signé de Ron Kurz (qui a commis ceux des quatre premiers Vendredi 13, c’est dire la pointure), la mise en place des personnages et des enjeux s’avèrent rapides et efficaces et ne perd pas de temps en salamalecs inutiles. Si on sait rapidement qui est le tueur, on ne saura jamais pourquoi il est à ce point misogyne, on évite donc l’analyse Freudienne, Jungienne ou Lacanienne de bas étage qui abonde lorsqu’il s’agit de donner un sens aux actes de l’assassin dans ce type d’œuvres. Pas de séquences où l’on découvre que notre ami le tueur se met à violer des femmes, car il aurait vu son père insérer un sex-toy dans l’antre de sa môman et que du coup toute les femmes sont des salopes et patati et patata. Si c’est votre came, changez de crèmerie.

Non, l’intrigue se ressert rapidement sur le fait de savoir si Jane va mettre des bâtons dans les roues du fondu du ciboulot et si de son côté ce dernier va découvrir qui l’a découvert. Bon an, mal an, clopin-clopant, le scénario se déroule sans réel accroc, mais aussi sans réel séquences qui rentreront dans les annales. Faiblesse du budget oblige, l’histoire se déroule quasi-exclusivement dans quelques appartements, un studio télé reconstitué et un parking souterrain. Si cela permet d’accroître la tension des nombreux huis clos, cela dessert aussi pas mal le renouvellement de l’action. 

Sans être une merveille, il est quand même curieux que ce long-métrage soit tombé dans l’oubli alors qu’il en vaut bien un autre et qu’il est largement plus réussi que la flopée de mauvais films sortis au tout début des 80’s. Surtout que l’on peut y croiser la déjà délicieuse Jennifer Jason Leigh (avant qu’elle se refasse faire la poitrine, mais ça c’est juste pour dire une petite méchanceté qui n’honore pas son auteur cependant) qui promènera son doux minois dans La chair et le Sang, ExistenZ, Dolores Clairborne ou encore The Machinist. Et ma foi pour son premier vrai rôle au cinéma, elle est tout à fait crédible.

On n’en dira pas autant de son alter ego Lauren Tewes. Tout brushing dehors, elle s’en sort certes avec les honneurs, mais pour tous les gens de ma génération, Lauren restera à jamais et ce jusqu’à la nuit des temps la Julie de La croisière s’amuseEt pour le coup, on a bien du mal à croire à son rôle de journaliste traquant un sérial-killer. C’est bien simple, on a à chaque fois l’impression que le capitaine Stubing va se pointer pour lui chanter la chanson du générique ou qu’Isaac le barman va lui faire un cocktail...




Lionel JACQUET

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