Titre français : Bates Motel
Titre original : Bates Motel
Réalisateur : Richard Rothstein
Scénariste : Richard Rothstein
Musique : J. Peter Robinson
Année : 1987
Pays : Usa
Genre : Thriller
Interdiction : /
Pays : Usa
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec : Bud Cort, Lori Petty, Moses Gunn, Gregg Henry, Khrystyne Haje...
L'HISTOIRE : Suite à son procès, le tueur en série Norman Bates est envoyé dans un asile psychiatrique. Là, il fait la connaissance du jeune Alex, interné pour avoir tué son père qui le maltraitait. Norman tient vite un rôle de père de substitution pour Alex qui lui voue une véritable admiration. Au décès de Norman, Alex hérite du motel familial de ce dernier, lieu où ont été perpétrés de nombreux crimes. Avec l’aide de Willie, une jeune fille en fugue, il décide de remettre la propriété sur pied et part habiter dans l’ancienne maison de la famille Bates. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu et des événements étranges vont se produire...
MON AVIS : Non, je ne vais pas vous parler de l'excellente série en cinq saisons baptisée elle aussi Bates Motel et datant de 2013. Mais je vais quand même vous parler d'une série-télévisée ou, du moins, de ce qui aurait du devenir une série-télévisée. Car le Bates Motel qui nous intéresse ici date de 1987 et a été réalisé par Richard Rothstein, qu'on connaît plus en tant que producteur et scénariste. Ce monsieur a une idée pas plus bête qu'une autre : il veut créer une série-télévisée qui se déroulerait dans le célèbre motel de Norman Bates, immortalisé en 1960 dans le Psychose d'Alfred Hitchcock bien sûr. Le cadre du motel servirait donc à diverses histoires fantastiques et le Bates Motel qui nous intéresse ici est donc l'épisode pilote de cette série qui ne vit jamais le jour, en raison du rejet total de ce premier épisode justement. Car oui, l'accueil du public fut plus que glacial et, cerise sur la gâteau, enfin si on peut dire, même Anthony Perkins, Norman Bates en personne, s'est fendu de sa critique virulente sur cet épisode et sur l'idée même de la série, refusant catégoriquement de venir faire une apparition en tant que Norman au début de l'épisode. Bref, le projet a été tué dans l’œuf comme on dit, ce qui n'empêcha pas cet épisode pilote de débarquer en VHS en France et de connaître une relative reconnaissance lors des années vidéoclubs.
Bates Motel version 1987 méritait-il la volée de bois vert qu'il a subi à l'époque de sa sortie ? Très honnêtement, je répondrais par la négative. Attention, on est à des années lumières de Psychose et à plusieurs milliers de kilomètres de Psychose 2 et Psychose 3. On se rapproche plus de Psychose 4 - Les Origines mais j'avoue que la vision de la création de Richard Rothstein m'a fait passer un moment agréable alors que je m'attendais à bien pire.
Déjà, le fait de retrouver la célèbre demeure et les chambres d'hôtes sacralisées par Hitchcock procure un plaisir bien sympathique. Qui plus est, Richard Rothstein s'amuse à jouer avec les références et nous balance des tas de clins d'oeil, comme la lumière de la fenêtre de la chambre de la défunte madame Bates qui est allumée, nous faisant comprendre que l'ombre maléfique de cette dernière plane toujours dans ce lieu inquiétant et lugubre. Le réalisateur / scénariste possède également un bon sens de l'humour noir, n'hésitant pas, lors des travaux d'aménagement du domaine, à faire découvrir aux ouvriers le cercueil de ladite madame Bates contenant son corps squelettique et son visage momifié, lors d'un coup de pelleteuse par exemple. D'autres événements étranges se produisent et le passé de la maison semble prendre le dessus sur la réalité.
Si Norman Bates est évoqué lors de la séquence introductive, il laisse rapidement la place à Alex West, jeune enfant interné dans le même asile psychiatrique que Norman, ce dernier devenant son meilleur ami. Interprété par Bud Cort, Alex est un personnage attachant, qui voue une admiration sans borne envers Norman, conserve précieusement l'urne funéraire contenant ses cendres et décide de redonner éclat et santé au motel Bates en sa mémoire. Pour l'aider, on trouvera une jeune fille délurée interprétée par la non moins déjantée Lori Petty. L'actrice apporte sa fraîcheur et sa bonne humeur au film et joue la carte de l'humour de manière très décontractée. Car il ne faut pas s'attendre à des scènes de suspense ou de meurtres dans Bates Motel. Format télé oblige, il n'y a quasiment pas de violence et si l'atmosphère est parfois un peu inquiétante, l'ensemble reste tout à fait grand public et ne fera même pas frémir les enfants.
Pendant une bonne heure, on navigue donc au côté d'Alex West qui fait des mains et des pieds auprès des banquiers et autres chef de chantier pour redonner du cachet à son héritage et faire à nouveau marcher la rentabilité du motel. Rien de bien mémorable à se mettre sous la dent mais quand on sait que c'est le pilote d'une série-télévisée, ça passe tout de suite mieux et on se laisse prendre par la main, le spectacle n'étant pas extraordinaire mais pas non plus catastrophique, les touches d'humour et les références faisant le job. Et puis arrive les 30 dernières minutes.
Et là, on ne comprend plus trop ce qui se passe. Enfin, si on sait que c'est l'épisode pilote d'une future série-télévisée et quelle était son but (proposer des histoires fantastiques dans l'univers du motel Bates), on finit par comprendre le concept qui aurait du être celui des prochains épisodes. En effet, voilà que débarque la première cliente suite à la réouverture du motel. Une jeune femme qui vient louer une chambre dans le seul but d'être tranquille pour se suicider, sa vie étant un échec. Au moment du passage à l'acte intervient une jeune fille qui tente de lui redonner espoir et l'invite à faire la fête avec la dizaine de ses amis qui viennent de s'installer au motel. L'histoire dévie donc vers une autre intrigue, dans laquelle on trouve toujours le personnage d'Alex West et dont on comprend que ce dernier aurait été l'hôte qui viendra nous présenter les histoires et accueillir les personnages dans les prochains épisodes de la série si celle-ci avait perduré.
Cette seconde intrigue verse ouvertement dans le fantastique façon Quatrième Dimension et une fois terminée, on revient au sein du motel Bates pour le dernier coup de théâtre que n'aurait pas renié un épisode de Scooby-Doo. L'épisode se termine par Alex West nous invitant à revenir dans son motel. Je ne sais pas si cette hypothétique série allait être de qualité et si l'idée de base allait pouvoir la démarquer de la concurrence en la matière, sans que ça devienne une copie des Contes de la Crypte par exemple. On ne le saura jamais mais voilà, cet épisode pilote n'est pas aussi mauvais qu'on veut nous le faire croire, surtout si on le prend pour ce qu'il est vraiment. Après, c'est sûr qu'il ne soutient pas la comparaison avec l'excellente série de 2013.
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