DOMINIQUE - LES YEUX DE L’ÉPOUVANTE (1979)

 

Titre français : Dominique - Les Yeux de l'épouvante
Titre original : Dominique
Réalisateur : Michael Anderson
Scénariste :  Edward Abraham, Valerie Abraham, Harold Lawlor
Musique : David Whitaker
Année : 1979
Pays : Angleterre
Genre : Thriller, film de machination
Interdiction : -12 ans
Avec : Cliff Robertson, Jean Simmons, Jenny Agutter, Simon Ward, Ron Moody...


L'HISTOIRE À peine remise d’une grave chute, Dominique Ballard, femme d’un riche homme d’affaires, commence à être victime d’étranges et angoissantes visions. Est-elle en train de perdre la tête comme son mari le pense ? Est-elle victime d’une machination ? La demeure du couple est-elle réellement hantée ?


MON AVIS : Si vous êtes amateurs des thrillers psychologiques de la firme anglaise Hammer, tels Hurler de PeurParanoïaqueManiacMeurtre par Procuration ou Fanatique, alors vous devriez appréciez le film de Michael AndersonDominique - Les Yeux de l'épouvante

Réalisé en 1979, et produit par un ancien de la firme AmicusDominique joue donc dans la catégorie du thriller et du film de machination. Une de ses grandes forces est son casting, qui nous permet de passer un bon moment en compagnie de Cliff Robertson, qui joue le mari peu sympathique David Ballard, de Jean Simmons qui interprète la pauvre Dominique Ballard, de la charmante Jenny Agutter qui joue la demi-soeur de Dominique et du bien connu blondinet Simon Ward, que les fans de cinéma de genre auront reconnu sans mal bien puisqu'ils ont pu l'admirer dans Le Retour de Frankenstein (1969), dans Dracula et ses Femmes Vampires (1974) ou dans Holocauste 2000 (1977) entre autres.

Les trente premières minutes de Dominique nous font irrémédiablement penser au classique du film de machination Hantise de George Cukor, dans lequel la sublime Ingrid Bergman subissait la torture psychologique de Charles Boyer qui tentait de la faire passer pour folle. On pense être dans le même cas de figure ici, malgré quelques doutes possibles. Il faut dire que Dominique Ballard entend des voix, à la mémoire qui flanche, ne se souvient pas de ce qu'elle a fait la veille, et ce, depuis une chute dans les escaliers qui semble avoir laissée des séquelles. Et on ne peut pas vraiment dire qu'elle reçoit de la compassion de la part de son mari, homme d'affaire sérieux et assez froid, qui ne la ménage pas vraiment, fait chambre à part et semble plus préoccupé par les soucis financiers de sa compagnie. Chaque nuit devient cauchemardesque pour la pauvre Dominique, qui tente de trouver de l'aide auprès de Tony, un chauffeur nouvellement embauché, mais sans succès. Des nuits de terreur qui pousse la pauvre femme à se suicider par pendaison. 

Fin de l'histoire pourrait-on dire ? Mais non puisque nous n'en sommes donc qu'à trente minutes de film approximativement. Et c'est maintenant que Dominique va se montrer des plus intrigants. Le sourire qui se dessine sur le visage de son mari après l'enterrement de sa femme ne laisse guère planer de doute quand au responsable du drame. Seulement voilà, c'est désormais à son tour d'être victime de visions angoissantes, spectrales, et d'être témoin d'événements troublants, comme ce piano qui se met à jouer tout seul ou ces bruits qui dérangent ses nuits et font peu à peu vaciller sa santé mentale. 

Le spectateur tente de démêler l'affaire, se questionne sans cesse (fantôme revanchard ? vengeance d'un(e) ami(e) de sa défunte épouse ? nouvelle manipulation ? autre ?) et se laisse bercer par le rythme lancinant et atmosphérique qui se dégage des images, dont certaines sont d'une réelle beauté picturale. Le travail sur les éclairages et le jeu de couleurs est assez admirables dans Dominique et les amateurs de Mario Bava ne seront pas dépaysés. Oui, je sais que c'est très cliché de citer Bava dès qu'on a de belles images mais très honnêtement, Dominique aurait très bien pu être inséré dans son film à sketches Les Trois Visages de la Peur s'il avait été au format court-métrage, tant l'ambiance et la composition visuelle n'auraient pas dépareillé. 

Certes, Dominique possède donc un rythme très posé, qui ne cède jamais à l'action débridée. Mais c'est justement par ce rythme contemplatif que le spectateur est immergé au sein de l'histoire - qui s'imprègne parfois des codes du film d'épouvante d'antan - et qu'il est happé par ce qui se déroule devant ses yeux et qu'il y trouve de l'intérêt. Assez hypnotique au final, Dominique - Les Yeux de l'épouvante (pourquoi ce sous-titre pour la sortie française ? Le prénom seul n'était pas assez vendeur ?) possède de belles qualités et vous embarquera sans difficulté dans ses nombreux retournements de situations qui en font son originalité. A noter que le film est basé sur une nouvelle de Harold Lawlor.


Stéphane ERBISTI


Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS




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