Titre français : The Battery
Titre original : The Battery
Réalisateur : Jeremy Gardner
Scénariste : Jeremy Gardner
Musique : Ryan Winford
Année : 2012
Pays : Usa
Genre : Morts vivants
Interdiction : -12 ans
Pays : Usa
Genre : Morts vivants
Interdiction : -12 ans
Avec : Jeremy Gardner, Adam Cronheim, Niels Bolle, Alana O'Brien...
L'HISTOIRE : Survivants d'une catastrophe qui a dépeuplé la planète et transformé les individus en dangereux morts vivants, Ben et Mickey, deux ex-joueurs de baseball, tentent de survivre au jour le jour...
MON AVIS : Réalisé avec un budget d'environ 6000$ seulement, le film de Jeremy Gardner, qui est aussi scénariste, producteur et comédien dans The Battery, a bénéficié d'un bon bouche à oreille ainsi que de critiques plutôt élogieuses, en provenance des Etats-Unis ou lors des diverses projections dans différents festivals, et notamment au Toronto After Dark Film Festival où il est reparti en 2013 avec les prix du meilleur film, meilleur scénario et meilleure musique, rien que ça ! Petit film indépendant sans le sou donc, The Battery bénéficie en contrepartie de l'investissement et de l'énergie de son réalisateur multi-tâches, qui s'est lancé à bras le corps dans ce projet pour le mener à son terme. Il nous offre un road movie campagnard dans lequel les pérégrinations de deux joueurs de baseball composent l'essentiel du scénario.
Basé sur un concept proche de la saga The Walking Dead, c'est à dire les morts vivants représentent moins une menace que les humains eux-même, The Battery nous présente donc le parcours de Ben et Mickey, deux survivants qui passent leur temps à parcourir routes et chemins, coupant à travers bois car les morts vivants sont moins nombreux. La relation entre ces deux héros anti-héros est le gros point positif du film. Ben est le débrouillard du duo, celui sur qui on peut compter en qu'à d'attaque, celui sur qui incombe la tâche de survivre. Mickey est son antagoniste total. Trouillard, peureux, il se coupe du monde qui l'entoure grâce à son lecteur de CD portable, la musique diffusée via ses écouteurs lui offrant une barrière mentale face à la situation dramatique qui l'entoure. On apprendra par la suite qu'ils ne sont pas vraiment amis mais juste partenaire de jeu au baseball, l'un étant batteur, l'autre lanceur. D'où le titre ambigu du film, qui évoque autant les piles nécessaire au bon fonctionnement du lecteur de CD de Mickey que la paire qu'il faisait ensemble au baseball.
Passant tout leur temps ensemble, leur relation se transforme, évolue au fil du temps, Ben devenant une sorte de grand-frère protecteur. A ce niveau, les deux acteurs s'en sortent admirablement bien, parvenant à nous faire ressentir toute la complexité de leur duo mais également toute la lassitude, toute l'ingratitude de leur situation : n'ayant plus de chez eux, devant arpenter sans cesse les routes, ne pouvant se poser dans les maisons découvertes en chemin de peur d'être assaillis par les morts, n'ayant plus aucune relation avec d'autres personnes à part eux-même, n'entretenant plus de relation avec l'autre sexe. Les journées et les nuits sont longues, il n'y a rien à faire à part manger, dormir, combattre ou jouer un peu au baseball. Un quotidien peu enviable, monotone au possible, dont seule la présence d'un mort-vivant vient apporter un peu de nouveauté ou d'action.
Cette monotonie, cette langueur omniprésente, Jeremy Gardner nous en propose une bonne tranche tout au long du déroulement de The Battery. Forcément, vu le budget accordé au film, pas possible de refaire Zombie ou L'armée des Morts. Les amateurs de films de morts vivants en seront donc pour leur frais à ce niveau car ils n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent. Les très rares attaques de zombies finissent généralement en hors champ afin de pallier le manque d'argent et l'absence d'effets spéciaux. Quand Ben massacre un zombie à coup de batte de baseball, la scène est suggérée, ne montre rien. Idem quand Mickey doit se débrouiller pour en liquider un autre, la scène se déroule derrière une porte fermée et on découvre juste le résultat final. The Battery se focalise donc sur les deux protagonistes principaux et hormis leur relation, il faut bien avouer qu'il ne se passe vraiment pas grand chose dans le film. Certes, cela lui apporte une certaine crédibilité car si la situation devenait réelle, nulle doute que ça pourrait se passer ainsi et que les journées seraient looonnngguuueesss et inintéressantes. Malheureusement, sur 1h30 de film, ce manque flagrant d'action, cette absence réel d'enjeu scénaristique, a pour défaut de nous assoupir à notre tour, de nous faire sombrer dans une certaine torpeur que rien ne viendra vraiment dynamiser.
Très (trop ?) contemplatif, The Battery m'a souvent ennuyé et j'attendais le petit quelque chose qui allait faire passer le film à la vitesse supérieure. Mais rien n'est jamais vraiment venu. L'apparition d'un individu voulant voler la voiture de Ben et Mickey, puis de deux membres d'un autre groupe de survivants, a néanmoins apporté un petit souffle bienvenu et revigorant. Le final, transformant ce road movie en huis-clos dans une voiture, était lui aussi assez intéressant. Mais en fin de compte, on se dit que The Battery aurait certainement été mieux adapté à un format court ou moyen-métrage et aurait gagné en efficacité ce qu'il perdait en durée.
Heureusement que la bande originale du film se montre on ne peut plus capitale. Comme déjà dit, la musique est un élément essentiel de la vie de Mickey et on entend bien souvent ce qu'il écoute à travers son casque. Les musiques et chansons choisies sont particulièrement bien en place et parviennent souvent à nous transporter dans le monde de Ben et Mickey, créant une ambiance légère voire mélancolique qui sied parfaitement bien aux images qui défilent à l'écran.
Nanti de bonnes intentions, bien filmé, bien joué, comportant une scène rarement vu dans un film de zombie (je vous laisse la surprise, ça se passe entre Mickey et une zombie...) et possédant de bonnes idées, The Battery est un film indépendant qu'on a envie d'aimer, qu'on a envie de défendre pour remercier le réalisateur et son équipe de tous leurs efforts mais qui pèche à cause de son scénario étriqué, son manque d'enjeu narratif et sa durée trop longue pour un sujet aussi anémique. On pourrait même dire que la présence des zombies n'était en rien nécessaire car c'est bien les vivants qui sont ici les protagonistes principaux et qui tirent leur épingle du jeu. En tout cas, Jeremy Gardner est un réalisateur à suivre, et on lui souhaite de pouvoir s'exprimer à nouveau, avec un budget plus conséquent et surtout plus de choses à raconter.
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