LA NUIT DES CHAUVES-SOURIS (1999)


Titre français : La Nuit des Chauves-Souris
Titre original : Bats
Réalisateur : Louis Morneau
Scénariste : John Logan
Musique : Graeme Revell
Année : 1999
Pays : Usa
Genre : Attaques animales
Interdiction : -12 ans
Avec Lou Diamond Phillips, Dina Meyer, Bob Gunton, Carlos Jacob...


L'HISTOIRE Deux jeunes ados sont retrouvés morts dans le Texas des suites d'une agression de chauves-souris. Sheila Capser, une experte dans le domaine des chiroptères, et son assistant Jimmy sont appelés en urgence pour venir enquêter sur cette attaque des plus inhabituelles. Arrivés sur les lieux, ils apprennent que des chauves-souris se sont échappées suite à des expériences scientifiques menées par le professeur Mc Cabe. Alors qu'elles étaient de simples chauves-souris frugivores, ce savant les a rendues omnivores et celles-ci sont à présent en liberté. Les heures sont comptées : il faut réagir vite face à ce fléau avant que ces bestioles génétiquement modifiées ne fassent de nos braves texans des festins nocturnes...


MON AVISAlors que le cinéma de genre nous propose moult films de crocodiles, de requins ou de serpents, il est déjà beaucoup plus rare de voir des longs métrages traitant des chauves-souris. En effet, mis à part quelques titres comme Morsures (1979), Fangs (2001), Vampire Bats (2005) ou encore The Roost (2006), les films mettant en scène nos petites bêtes ailées ne sont pas légion. Alors, quand l'un de ces petits films sort, il ne passe forcément pas inaperçu auprès des amateurs de films d'agressions animales.

Et ce La Nuit des Chauves-Souris en est la preuve même : remarqué en France grâce au Festival Fantastic'Arts de Gérardmer, le film fut cependant un échec au cinéma outre Atlantique mais refit surface rapidement dans les bacs, en VHS puis DVD. Bénéficiant d'une pochette très aguicheuse (lugubre à souhait avec cette maison isolée en pleine nuit autour de laquelle tournent des chauves-souris), le film n'est pas passé inaperçu dans les commerces et s'est même refait une jeunesse lors de la parution d'un DVD collector à prix plus qu'abordable en France. Quatre ans plus tard, en 2007, une suite verra même le jour sous le nom peu recherché mais très explicite Bats 2, la Nuit des Chauves-Souris 2.

Mais alors, que vaut réellement cette petite série B sur nos vilaines bébêtes génétiquement modifiées ? Voyons cela de suite dans cette chronique plus courte que d'habitude il est vrai...

Le moins que l'on puisse tout d'abord dire, c'est que le film de Louis Morneau (Retroaction, The Hitcher 2 : retour en Enfer, Une Virée en Enfer 2) ne s'embête pas à nous présenter un scénario des plus originaux, celui-ci pompant sans réfléchir sur du déjà vu, mais malheureusement pas dans ce qui se fait de mieux. Une histoire de bébêtes génétiquement modifiées par un scientifique désireux de faire avancer la science toujours plus loin et qui réussissent à se retrouver hors de leurs cages, provoquant ainsi la panique mais surtout la mort de nombreuses personnes. Heureusement, de valeureux experts en chiroptères (et là vous vous dites diable, qu'est-ce qu'il est cultivé ce David) vont venir à la rescousse de nos chers texans ! 

Partir de ce type de scénario n'est pas encore une mauvaise chose, même si une petite touche d'originalité n'aurait pas été de refus, encore faut-il cependant réussir à y camper quelques petites touches personnelles. Et là ce n'est pas gagner non plus : le film de Louis Morneau accumule les clichés à la vitesse de l'éclair. En effet, alors que le scénario est déjà l'exemple même de la banalité absolue, le reste suit la même direction : l'ensemble du casting regorge de clichés flagrants (la scientifique intello, l'assistant afro rigolo, le shérif courageux et dragueur, le vilain professeur tout méchant qui a créer les méchantes bébêtes, sans oublier l'Armée qui aime se mêler de tout) et le film se paye même des clins d'œil à certains films cultes, on pense notamment au film d'Hitchcock Les Oiseaux pour l'attaque des chauves-souris en pleine ville ou encore à Alien, le Huitième Passager pour la dernière partie du film, histoire de combler un scénario dépourvu d'originalité.

Ajoutez à cela des moments lourds et pompeux, des dialogues creux ainsi qu'un manque d'explications au final (mais comment se sont-ils retrouvés dans la nature nos vilains rats ailés ?) et vous obtenez là une série B d'agressions animales des plus communes, le genre de film que l'on regarde lors d'une fin de soirée quand il nous reste encore un peu de vivacité pour ne pas aller dormir tout de suite.

Vraiment dommage de constater un travail aussi bâclé, surtout quand on voit qui se trouve dans le casting principal du film : Lou Diamond Phillips dans le rôle du shérif, toujours aussi bon devant la caméra, et Dina Meyer qui, pour le coup, incarne un personnage sans trop de saveur mais réussit tout de même à apporter à celui-ci le minimum syndical. Ajoutons à ce duo de héros l'acteur Bob Gunton dans le rôle du scientifique à l'origine de l'apparition de ces chauves-souris sanguinaires et vous obtenez un casting plutôt soigné, bien loin des castings de la plupart des productions Corman traitant d'agressions animales. Ha oui, parce que je vous l'ai pas dit : Louis Morneau est issu de l'école Corman ! Les deux hommes se connaissent d'ailleurs très bien, Roger ayant permis à son élève de réaliser le médiocre Carnosaur 2.

Par ailleurs, on retiendra comme bon point le fait que le film regorge de scènes d'action, les chauves-souris étant particulièrement voraces. D'ailleurs, on retiendra surtout la scène de l'attaque des oiseaux en pleine ville avec tous ces gens qui courent partout, se réfugient dans les commerces de proximité, sous les voitures. Voilà certainement LE point positif du film : le rythme, malgré quelques séquences de dialogues lourdes et ennuyeuses, réussit à nous tenir en haleine grâce à ces nombreuses attaques de chauves-souris. On regrettera par contre la façon qu'a Louis Morneau de filmer les agressions en gros plans en secouant la caméra comme un allumé, (peut-être est-ce pour cacher l'esthétisme misérable des chauves-souris...

Car oui, parlons-en de nos chères vilaines bébêtes. Une grosse déception que celles-ci : véritables fruits du croisement entre un rat et un Ghoulie (si si !), nos chiroptères nous poussent plus à rire qu'à frissonner ! Et il faut les voir en train de ramper d'un pas décidé vers leurs victimes et ensuite attendre sagement jusqu'au moment fatidique où elles vous sautent dessus et vous plaquent au sol tel un Chabal voulant manger du All Black ! Tellement ridicule que c'en devient drôle ! Ah, et puis l'équipe des effets spéciaux vous laisse même le choix entre l'animatronique et la bébête numérique, aussi laide l'une que l'autre !

Par contre, soit dit en passant, ne vous attendez pas trop à des scènes sanguinolentes ou autres passages gores : à part un corps dévoré à la morgue et deux-trois morsures de chauves-souris (merci les studios KNB), il n'y a quasi rien à se mettre sous la dent.

Au final, ce La Nuit des Chauves-Souris déçoit énormément. Bourré de clichés jusqu'à la moelle, le film de Louis Morneau semble ne pas vouloir jouer la carte (même infime) de l'originalité et nous livre ici une histoire bateau dans laquelle on ne retiendra que les nombreuses attaques de chauves-souris qui permettent de donner un rythme plutôt énergique au long-métrage. Une série B à voir un soir de pluie quand il n'y a rien de bien intéressant dans le programme télé…

Dans les films de chauves-souris, au risque peut-être d'en choquer plus d'un, je vous conseille à la rigueur plutôt Fangs, ne serait-ce que pour son scénario plus original - même si là non plus, sans vouloir faire un jeu de mots, ça ne vole pas haut - ainsi que quelques-uns de ses personnages plus approfondis que dans le film de Louis Morneau.




David MAURICE

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