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2001 MANIACS : FIELD OF SCREAMS (2010)

 

Titre français : 2001 Maniacs : Field of Screams
Titre original : 2001 Maniacs : Field of Screams
Réalisateur : Tim Sullivan
Scénariste : Chris Kobin, Tim Sullivan, Christopher Tuffin
Musique : Patrick Copeland, Clifford Allen Wagner
Année : 2010
Pays : Usa
Genre : Horreur, gore, fantômes et spectres
Interdiction : -16 ans
Avec : Bill Moseley, Lin Shaye, Christa Campbell, Andrea Leon, Ahmed Best, Asa Hope,…


L'HISTOIRE : Les spectres de Pleasant Valley, toujours ivres de vengeance, commencent à s'ennuyer car les touristes nordistes peinent à venir dans la région. Le maire George Buckman a alors la bonne idée de partir en territoire ennemi pour installer son campement et convier quelques brebis égarées à leur petite fête très spéciale…


MON AVISEn 1964, Herschell Gordon Lewis réalisait 2000 maniacs, certainement son meilleur film, à l'humour noir macabre à souhait et aux scénettes gore enjouées. En 2005, le jeune réalisateur Tim Sullivan décidait de rendre hommage aux déments de Pleasent Valley en livrant pour son premier long métrage une version actualisée et moderne du film de 1964. En confiant le rôle du maire à l'acteur Robert Englund, en ajoutant une bonne touche d'érotisme et en conservant la bonne ambiance festive et les effets gore à l'ancienne, son 2001 Maniacs avait remporté l'adhésion du public. En sera-t-il de même avec cette séquelle intitulée 2001 maniacs : Field of Screams, réalisée cinq ans plus tard ?

Premier changement notable : l'abandon de Robert Englund pour le rôle du maire portant un bandeau cache-œil aux couleurs du Sud. Le chef psychotique des spectres de Pleasent Valley est donc ici interprété par Bill Moseley, qui a l'air de s'être bien éclaté sur le tournage et qui nous offre une composition en roue libre bien dans l'esprit du spectacle proposé. La sculpturale Christa Campbell, déjà présente au casting du film de 2005, voit son rôle prendre de l'ampleur, ce qui devrait plaire à la gent masculine, la belle brune étant pourvue de charmes fort appréciables qu'elle n'hésite pas à dévoiler à la moindre occasion en compagnie de ses autres charmantes copines. L'érotisme tient une part importante dans cette séquelle, le réalisateur jouant encore une fois sur le tableau hétéro/homo, que ce soit entre filles ou garçons. Autre personnage qu'on prend plaisir à retrouver, celui de Granny Boone, toujours incarnée par une Lin Shaye survitaminée et diabolique quand il s'agit d'exterminer du nordiste !

Niveau gore, le film tient ses promesses et s'ouvre d'ailleurs sur un hommage à la séquence culte du tonneau garni de clous du film de 1964. Tronçonnage d'une jeune fille à la scie circulaire géante, cannibalisme, électrocution faisant exploser les yeux et autre petites séquences hautement sympathiques sont au menu des festivités organisées par nos spectres vengeurs. Bref, Tim Sullivan a concocté une recette à base de gore, de sexe, de rire et d'effroi pour satisfaire son public. Mais malgré cet aspect fear and fun bien en place, il faut pourtant admettre que la sauce a du mal à prendre au final. En effet, 2001 Maniacs : Field of Screams ennuie. Le côté théâtrale des acteurs, des répliques nuisent à son efficacité. Le rythme manque de tonicité et les enjeux du scénario sont bien trop faibles pour nous tenir en haleine. On se contente sagement d'attendre la prochaine scène gore noyée dans entre deux séquences de dialogues qui finissent par nous assommer. Si certains des jeux festifs proposés sont bien frappadingues, il manque pourtant un véritable vent de folie au film pour qu'il emporte tout sur son passage.

Cette séquelle à 2001 Maniacs ne parvient donc pas à rivaliser avec son modèle. Les spectres de Pleasent Valley ont beau essayer de dynamiser le rythme du film, ça ne fonctionne qu'à moitié. Reste des FX assez bien réussis, des demoiselles plutôt charmantes, quelques coups de folie bien sentis et un Bill Moseley surjouant bien en place. Mais il y a trop de longueurs pour qu'on soit pleinement satisfait du résultat et qu'on ait envie de revisionner le film. On attend quand même le troisième chapitre des exactions de nos maniacs, qui sera réalisé en fonction des ventes de cette séquelle, en espérant que le résultat soit plus réussi, plus dynamique et encore plus fun.




Stéphane ERBISTI

2001 MANIACS (2005)

 

Titre français : 2001 Maniacs
Titre original : 2001 Maniacs
Réalisateur : Tim Sullivan
Scénariste : Chris Kobin, Tim Sullivan
Musique : Nathan Barr
Année : 2005
Pays : Usa
Genre : Horreur, gore, fantômes et spectres
Interdiction : -16 ans
Avec :  Robert Englund, Lin Shaye, Giuseppe Andrews, Jay Gillespie, Marla Malcolm…


L'HISTOIRE : Au lieu de se soucier des dissertations qu'ils ont à rendre comme punition, un groupe de jeunes étudiants fonce vers le Sud Américain pour rejoindre la Floride. Rencontrant furtivement un auto-stoppeur dégénéré et un inquiétant pompiste, les trois jeunes avortons prennent un raccourci et atterrissent dans la ville de Pleasant Valley, rapidement rejoint par un autre groupe de fêtards qu'ils avaient déjà rencontré auparavant. Une curieuse petite ville sudiste en pleine célébration, accueillant ainsi ses hôtes à bras ouverts…dommage que ces villageois soient des spectres assoiffés de vengeance et de chair humaine…


MON AVISPremière réalisation du jeune Tim Sullivan, ce 2001 Maniacs n'est pas une suite, contrairement à ce que laisse entendre le titre, mais une modernisation du vieillot (mais sympathique) film gore de Herschell Gordon Lewis, 2000 Maniacs, réalisé en 1964. Un remake nécessaire, diront certains. Ce Brigadoon de l'horreur méritait bien une remise à neuf permettant ici de souligner encore plus le gore et l'humour noir qui faisaient le charme du film de Lewis.

C'est donc râpé pour ceux s'attendant à la nouvelle vengeance des spectres, qui devait se dérouler en 2046. Dans ce remake nouvelle génération, les Sudistes timbrés reviennent tous les ans et non tous les 100 ans, ce qui leur permet de massacrer du Yankees en nombre plus conséquent. Le changement s'applique également aux protagonistes, cette fois huit et non six comme dans l'original, mais aussi plus jeunes et plus…actuels : Andersen, héros du film et romantique dans l'âme ; Cory, le puceau ; Nelson, l'obsédé ; Malcom & Leah, le black et l'asiatique adeptes des plaisirs SM ; Kat, l'allumeuse de service ; Ricky, le gay et enfin Joey, la gentille blonde. Bref, de bons gros stéréotypes…

Toujours plus psychopathes, nombreux et consanguins (voire même zoophiles) que jamais, les habitants de Pleasant Valley se trouvent deux leaders en la personne de la faussement charmante Mammy Boone et de l'inquiétant Maire Buckman, incarnés par Lin Shaye et Robert Englund, s'éclatant aussi bien l'un que l'autre. Si la soif de meurtre habite toujours autant les villageois sudistes, le cannibalisme vient se joindre à leurs principaux vices, puisque la fête se doit d'être conclue dans un barbecue saignant à souhait, et pleinement garni en chair humaine. 

Autant dire que les victimes sont carrément recyclées, puisque après avoir succombé à de terribles sévices, celles-ci sont démembrées et utilisées pour diverses activités. Et en parlant de sévices, rien de mieux qu'une bonne rasade de gore (le film de Lewis est donc dépassé…mais voilà une affaire qui ne se révèle pas bien dure !) avec de nouvelles morts juteuses à souhait : seul l'écartèlement chevalin est conservé, ce qui donne une exécution particulièrement douloureuse, bien plus que celle de l'original. Double décapitation, lavage d'estomac à l'acide sulfurique, empalement anal, visage rétamé à coups de pied de biche et autres joyeusetés sont à prévoir. Un vrai délice.

Le ton décomplexé du film permet d'apporter une touche sexy, absente de l'opus précédent, avec un défilé de bimbos (dont deux lesbiennes incestueuses affriolantes) et de jolis garçons louchant très fortement vers le cinoche de DeCoteau. Amusant.

Producteur et parrain du film, Eli Roth semble avoir grandement influencé Sullivan et n'hésite pas à retrouver son personnage de Justin (remember Cabin Fever dont le côté gore/potache n'est pas très éloigné de ce 2001 Maniacs) dans un caméo aussi surréaliste que sanguinolent ; même l'étrange Giuseppe Andrews (le sheriff très space du premier film de Roth) trouve sa place en gentleman démoniaque.

Une vraie bonne surprise et de l'horreur R-Rated so funny !!




Jérémie MARCHETTI

2000 MANIACS (1964)

 

Titre français : 2000 Maniacs
Titre original : Two Thousand Maniacs!
Réalisateur : Herschell Gordon Lewis
Scénariste : Herschell Gordon Lewis
Musique : Herschell Gordon Lewis, Larry Wellington
Année : 1964
Pays : Usa
Genre : Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : Connie Mason, Thomas Wood, Jeffery Allen, Ben Moore, Jerome Eden…


L'HISTOIRE : Des touristes nordistes prennent la route pour aller vers le sud des Etats-Unis. Ils arrivent dans une petite ville étrange, Pleasant Valley, où s'organise une grande fête. Le maire du village annonce aux six touristes qu'ils sont les invités d'honneur de leur célébration. En fait, les habitants de Pleasant Valley ont tous été massacrés pendant la Guerre de Sécession et réapparaissent pendant 24 heures tous les cent ans pour se venger, les touristes leur servant à assouvir leur vengeance. Ils organisent des jeux avec eux qui se révèlent vite meurtriers. Les survivants vont tenter de s'échapper de cette ville fantôme...


MON AVIS :  Après la révolution que fût Blood Feast l'année précédente dans le domaine du cinéma d'horreur, inventant le cinéma que l'on qualifiera de Gore, Herschell Gordon Lewis continua sur sa lancée avec son film suivant, au titre fort alléchant de 2000 Maniacs.

La première chose qui frappe à la vision du film est le soin apporté à la réalisation. Blood Feast relevait du plus pur amateurisme, tant au niveau de la réalisation justement, mais aussi du jeu des acteurs. Ce qui en faisait également tout le charme. Mais pour 2000 Maniacs, une réelle progression a eu lieu. Certes, ce n'est pas encore réalisé par Orson Welles et les acteurs n'auront sûrement pas de nominations aux Oscars pour ce film. Néanmoins, on a plus l'impression de voir un vrai film. Les séquences s'enchaînent bien, les acteurs se débrouillent mieux, celui interprétant le maire du village fait de son personnage un élément marquant du film. En clair, Lewis a beaucoup mieux maîtrisé son film, soigné sa photographie également. Il est vrai qu'il disposait d'un budget trois fois supérieur à celui de Blood Feast. Forcément, ça aide un peu !

Mais ces 2000 Maniacs me direz-vous ? Qu'en est-il exactement ? On sait que le film fût tourné à St Cloud, petite ville de Floride qui comptait 2000 habitants justement ! Une aubaine ! A la lecture du scénario, le cinéphile ne pourra que faire le rapprochement avec une comédie musicale fort célèbre de Vincente Minnelli, Brigadoon. Et pour cause, 2000 Maniacs étant sa version gore ! Comme dans le film de Minnelli, les habitants de Pleasant Valley sont donc des fantômes qui réapparaissent tous les cent ans mais pas pour les mêmes raisons. Une grande fête est donc célébrée et malheur aux touristes venant du Nord qui tomberont aux mains des habitants. Car qui dit fête dit jeux mais des jeux bien spéciaux ici, et ce sont ces jeux qui font tout l'intérêt du film de Lewis. Prétexte aux débordements gores, les attractions sont très inventives et dénotent d'un certain humour noir ! Par exemple, la scène où un homme est placé dans un tonneau dans lequel on plante des clous et que l'on fait dévaler ensuite sur une pente…le tout sous les acclamations des habitants en délire ! De grands gamins ces Maniacs, je vous le dit…

Niveau gore justement, le fan de Blood Feast pourra être légèrement déçu. Il faut bien le reconnaître, ça gicle moins ! Le sang est bien sûr présent mais de façon plus discrète, moins grand-guignol. Le spectateur des années 2000 trouvera même ce film très soft comparé à Evil Dead ou Braindead par exemple. Mais dans le contexte des années 60, les séquences d'horreurs des films d'Herschell Gordon Lewis étaient du domaine du jamais vu auparavant !

Malheureusement pour les spectateurs français, la version que l'on trouve en VHS présente un défaut de taille : la musique originale composée par Lewis et Larry Wellington a été remplacé par la partition de Fabio Frizzi pour L'Au-Delà de Lucio Fulci. Une pratique honteuse et d'une bêtise rare. Il faut donc visionner la version originale pour avoir la vraie musique du film. 

Longtemps interdit en France, disponible uniquement en VHS avant d'être enfin projeté lors d'un festival dans les années 80, 2000 Maniacs comblera les amateurs de gore 60's et les nostalgiques d'une époque révolue où l'on pouvait tout oser, tout montrer et où les réalisateurs n'aseptisaient pas leur film de peur d'être censuré ou de récolter un NC-17. Les autres trouveront sûrement le film moyen et ne comprendront pas le pourquoi d'une telle réputation. D'où la nécessité de replacer le film dans son contexte pour l'apprécier pleinement. Pour ma part, j'adore ce film, clairement une franche réussite de la part de H.G. Lewis.




Stéphane ERBISTI

2 EYES STARING (2010)

 

Titre français : 2 Eyes Staring
Titre original : Zwart Water
Réalisateur : Elbert Van Strien
Scénariste : Elbert Van Strien, Paulo Van Vliet
Musique : Maurits Overdulve, Han Otten
Année : 2010
Pays : Pays-Bas
Genre : Thriller, fantômes et spectres
Interdiction : -12 ans
Avec : Barry Atsma, Hadewych Minis, Isabelle Stokkel, Charlotte Arnoldy, Bart Slegers…


L'HISTOIRE : Paul, Christine et leur fille de neuf ans, Lisa, décident de quitter leur chère Hollande pour venir habiter en Belgique, dans une grande demeure laissée en héritage par la défunte mère de Christine dont cette dernière avait pourtant perdu le contact depuis de nombreuses années. Très vite après leur emménagement, la jeune Lisa commence à avoir d’étranges visions : un fantôme, qui s’avère être celui de la sœur jumelle de sa mère décédée quand Christine n’était encore qu’une fillette, lui rend visite de temps en temps, hantant ses nuits à l’abri des regards de ses parents. Quelque chose ne va pas chez Lisa, ses parents le sentent bien et commencent à sérieusement s’inquiéter pour leur fille dont le comportement devient de plus en plus étrange…


MON AVISLa Hollande n’est peut-être pas un grand grand pays en termes de cinéma fantastique reconnaissons-le mais a su ces dernières années nous offrir quelques bonnes petites choses, rappelez-vous notamment du complètement décalé The Human Centipede, des épisodes hilarants des New Kids ("New Kids Turbo et New Kids Nitro) ou encore plus récemment du très rafraîchissant The Pool (2014). Il est certain que, outre deux de ses plus grands artisans œuvrant dans le cinéma fantastique que sont Paul Verhoeven et Dick Maas, les Pays-Bas ont probablement encore bien d’autres surprises à nous offrir par la suite…

Et c’est notamment en 2011, lors du Festival international du film fantastique de Porto ou Fantasporto pour faire plus court, qu’un certain réalisateur hollandais Elbert Van Strien va nous présenter son film intitulé 2 Eyes Staring (ou Zwart Water, son titre original). Film qui, comme déjà une poignée de grands du genre avant lui à Fantasporto va remporter le Grand Prix du festival portugais cette année-là.

Et pourtant, comme d’autres Grands Prix décernés à Fantasporto, 2 Eyes Staring n’est pas exempt de défaut, loin de là même. Mais n’est-ce justement pas cela parfois l’un des charmes des festivals : faire découvrir des petits films sans grande prétention et les récompenser à leur juste valeur ? C’est même un grand classique dirons-nous de voir un film peu médiatisé, voire quasi dans l’impossibilité à priori de rivaliser avec les grosses montures, remporter le Grand Prix d’un festival…

En fait, si 2 Eyes Staring peut se féliciter de cette reconnaissance à Porto, c’est bien grâce à son scénario. Original et intelligent, ce dernier saura notamment nous surprendre dans un dénouement final offert sous la forme de deux twists bien menés et sans réelle fausse note.

Un scénario qui se plait à tromper son public durant un bon moment du film. Nous pensons en effet être confrontés par moments à un énième film de maison hantée, une histoire de fantôme vengeur (nous nous y trompons même en pensant que nous avons peut-être devant nous ce qui pourrait être la réponse néerlandaise aux films de fantômes asiatiques), voire plus tard à un vulgaire film de possession, pour finalement déboucher sur un drame familial teinté de psychologie. Un thriller mêlant plutôt habilement les codes de la psychiatrie et de la schizophrénie qui, sans chercher à nous en balancer plein les mirettes (les effets spéciaux ne sont pas vraiment à l’honneur ici, seul le maquillage du fantôme de la fillette retiendra notre attention), va par tous les moyens tenter de sortir des sentiers battus pour nous livrer autre chose qu’un vulgaire film d’enfants maléfiques vu et revu.

Ajoutons à cela une ambiance appropriée à ce genre de film censé être quelque peu angoissant tout de même : une musique collant parfaitement à la narration, un isolement certain de notre petite famille perdue dans cette vieille et grande bâtisse, la découverte de certains endroits (un peu cliché mais bon…) tels que la cave ou le grenier où nous n’aimons que trop peu aller habituellement (parcourir les longs couloirs sombres de cette grande demeure, descendre seul à la cave où semble se réfugier notre fantôme : un mélange de déjà-vu mais qui nous émoustille toujours un peu), sans oublier les fameux jump-scares (faisant plus ou moins mouche soyons honnêtes…).

Une ambiance bien retranscrite ici mais qui peine toutefois à véritablement faire peur. Nous frissonnons effectivement un peu par moments devant 2 Eyes Staring admettons-le mais pour ce qui est des poils qui se dressent nous pouvons passer notre chemin.

En fait, l’un des principaux problèmes du film d’Elbert Van Strien est sa dynamique. Très lent dans sa première partie, nous suivons de ce fait avec parfois un peu d’ennui cette histoire visiblement centrée sur le personnage de Lisa. Et justement, là encore notre film ne parvient pas à happer entièrement le spectateur en raison d’un casting peu racoleur. Pas suffisamment développés, pas intéressants pour deux sous, les protagonistes de 2 Eyes Staring ne sont franchement pas mis en valeur.

Notons notamment un personnage de Lisa en demi-teinte : alors que nous apprécions la manière dont la solitude et la détresse de cette fillette sont retranscrites (elle fait presque autant de peine que le malheureux Oskar dans Morse), nous ne pouvons que déplorer son manque d’expression dans son jeu, certes, de jeune actrice. Heureusement, notre petite Lisa saura bien plus nous convaincre dans une seconde partie de film, tout comme sa mère (moyennement convaincante jusque là) qui nous gratifiera là d’une bien meilleure interprétation (sans pour autant crier au génie).

Doté d’un scénario intelligent et franchement original mais également d’une ambiance réussie (décors, musique et éléments surnaturels), 2 Eyes Staring aurait cependant mérité un bien meilleur traitement que celui-là. Englué dans sa première partie par un rythme lent, entaché par un casting bien banal et dépourvu de véritables scènes de frissons, le film d’Elbert Van Strien parvient finalement à se hisser non pas sans difficulté sur la partie haute de l’iceberg grâce à un scénario habile et fort intéressant.



David MAURICE

13 FANTÔMES (2001)

 

Titre français : 13 Fantômes
Titre original : 13 Ghosts
Réalisateur : Steve Beck
Scénariste : Neal Marshall Stevens, Richard d'Ovidio
Musique : John Frizzel
Année : 2001
Pays : Usa
Genre : Horreur, fantômes et spectres
Interdiction : -12 ans
Avec : Tony Shalhoub, Embeth Davitz, Matthew Lillard, Shannon Elizabeth...


L'HISTOIRE : Dans un cimetière de voitures, le milliardaire Cyrus Kriticos traque un fantôme, aidé par un voyant, Rafkin. L'affaire tourne mal et Cyrus trouve la mort. Hérite de sa demeure transparente (unique en son genre) son neveu Arthur Kriticos. Ce professeur d'université -récemment veuf- et sa petite famille prennent possession des lieux. Rafkin tente de prévenir les nouveaux propriétaires que la maison renferme de dangereux fantômes. Ces derniers sont retenus au piège par un mécanisme complexe, mais plus pour longtemps...


MON AVIS : Pour son deuxième film, la firme Dark Castle, parrainée par des producteurs de talent (Joël Silver, Robert Zemeckis) continue de puiser dans les œuvres de William Castle. Après La nuit de tous les mystères rebaptisée La maison de l'horreur, qui fût un joli succès commercial, le choix des producteurs s'est porté sur 13 Ghosts. Datant de 1960, le film original possédait un gimmick intéressant, comme savait si bien les concocter William Castle. Les spectateurs étaient ainsi équipés d'une paire de lunettes leur permettant de voir les fantômes, ceux-ci étant invisibles à l'œil nu. Plutôt que de faire un simple remake de ce film, les scénaristes ont mis en place une nouvelle histoire, et le fameux gimmick des lunettes, un temps envisagé, est finalement abandonné.

Trouver des qualités à 13 Fantômes relève de la gageure, tellement le film est raté sur quasiment tous les tableaux. De ce désastre presque intégral, on sauvera les fantômes (KNB toujours au top) qui ont une vraie personnalité. Regrettable que la réalisation énervante et montée comme un marteau piqueur, empêche pleinement d'en profiter. Dès la séquence d'introduction du film où l'on assiste à la mort de Cyrus lors de la capture d'un nouveau spectre, on sent vite la fatigue s'emparer de nous. Une histoire finalement hystérique et peu importe que le nombre de fantômes ne soit pas au nombre de 13 comme indiqué par le titre. Une seule envie gagne le spectateur le plus indulgent : que tout cela cesse le plus vite possible.

Les erreurs scénaristiques sont légions. Comment le clairvoyant Rafkin (interprété par un Matthew Lillard plus horripilant que jamais, fallait le faire !) arrive t-il à pénétrer dans une bâtisse alors que celle-ci s'est refermée sur ses habitants ? Les personnages sont soit fades, soit caricaturaux. Shannon Elizabeth (American Pie) se contente de promener sa jolie frimousse. A aucun moment, Steve Beck, qui en est à sa première réalisation, ne tire ses acteurs vers le haut. Appelé sur 13 Fantômes du fait de sa connaissance des effets spéciaux, Beck (qui a bossé chez ILM) démontre, comme ses autres collègues (John Bruno sur Virus, Michael Lantieri sur Komodo, Robert Kurtzman sur Wishmaster, Phil Tippett sur Starship Troopers 2) que le métier de réalisateur ne s'improvise pas du jour au lendemain.

Le décor qui se veut original et qui est rempli de signes cabalistiques, plus pour faire joli que véritablement utile, ne contribue pas à flanquer la trouille. Un amer constat qui démontre qu'un décor moderne sied mal aux histoires de fantômes. Les amateurs de meurtres un peu sanglant ne devront pas rater le découpage en deux d'un avocat.

Sans véritable histoire que de faire étalage des progrès des effets spéciaux, 13 Fantômes souffre de l'incapacité du débutant Steve Beck à prendre en main un projet aussi lourd. Le final finit d'enterrer le film avec une chute démontrant le pouvoir triomphant de l'amour au-delà de la mort. Une incongruité (une de plus) dans un film dit d'épouvante.


Gérald GIACOMINI