13 FANTÔMES (2001)

 

Titre français : 13 Fantômes
Titre original : 13 Ghosts
Réalisateur : Steve Beck
Scénariste : Neal Marshall Stevens, Richard d'Ovidio
Musique : John Frizzel
Année : 2001
Pays : Usa
Genre : Horreur, fantômes et spectres
Interdiction : -12 ans
Avec : Tony Shalhoub, Embeth Davitz, Matthew Lillard, Shannon Elizabeth...


L'HISTOIRE : Dans un cimetière de voitures, le milliardaire Cyrus Kriticos traque un fantôme, aidé par un voyant, Rafkin. L'affaire tourne mal et Cyrus trouve la mort. Hérite de sa demeure transparente (unique en son genre) son neveu Arthur Kriticos. Ce professeur d'université -récemment veuf- et sa petite famille prennent possession des lieux. Rafkin tente de prévenir les nouveaux propriétaires que la maison renferme de dangereux fantômes. Ces derniers sont retenus au piège par un mécanisme complexe, mais plus pour longtemps...


MON AVIS : Pour son deuxième film, la firme Dark Castle, parrainée par des producteurs de talent (Joël Silver, Robert Zemeckis) continue de puiser dans les œuvres de William Castle. Après La nuit de tous les mystères rebaptisée La maison de l'horreur, qui fût un joli succès commercial, le choix des producteurs s'est porté sur 13 Ghosts. Datant de 1960, le film original possédait un gimmick intéressant, comme savait si bien les concocter William Castle. Les spectateurs étaient ainsi équipés d'une paire de lunettes leur permettant de voir les fantômes, ceux-ci étant invisibles à l'œil nu. Plutôt que de faire un simple remake de ce film, les scénaristes ont mis en place une nouvelle histoire, et le fameux gimmick des lunettes, un temps envisagé, est finalement abandonné.

Trouver des qualités à 13 Fantômes relève de la gageure, tellement le film est raté sur quasiment tous les tableaux. De ce désastre presque intégral, on sauvera les fantômes (KNB toujours au top) qui ont une vraie personnalité. Regrettable que la réalisation énervante et montée comme un marteau piqueur, empêche pleinement d'en profiter. Dès la séquence d'introduction du film où l'on assiste à la mort de Cyrus lors de la capture d'un nouveau spectre, on sent vite la fatigue s'emparer de nous. Une histoire finalement hystérique et peu importe que le nombre de fantômes ne soit pas au nombre de 13 comme indiqué par le titre. Une seule envie gagne le spectateur le plus indulgent : que tout cela cesse le plus vite possible.

Les erreurs scénaristiques sont légions. Comment le clairvoyant Rafkin (interprété par un Matthew Lillard plus horripilant que jamais, fallait le faire !) arrive t-il à pénétrer dans une bâtisse alors que celle-ci s'est refermée sur ses habitants ? Les personnages sont soit fades, soit caricaturaux. Shannon Elizabeth (American Pie) se contente de promener sa jolie frimousse. A aucun moment, Steve Beck, qui en est à sa première réalisation, ne tire ses acteurs vers le haut. Appelé sur 13 Fantômes du fait de sa connaissance des effets spéciaux, Beck (qui a bossé chez ILM) démontre, comme ses autres collègues (John Bruno sur Virus, Michael Lantieri sur Komodo, Robert Kurtzman sur Wishmaster, Phil Tippett sur Starship Troopers 2) que le métier de réalisateur ne s'improvise pas du jour au lendemain.

Le décor qui se veut original et qui est rempli de signes cabalistiques, plus pour faire joli que véritablement utile, ne contribue pas à flanquer la trouille. Un amer constat qui démontre qu'un décor moderne sied mal aux histoires de fantômes. Les amateurs de meurtres un peu sanglant ne devront pas rater le découpage en deux d'un avocat.

Sans véritable histoire que de faire étalage des progrès des effets spéciaux, 13 Fantômes souffre de l'incapacité du débutant Steve Beck à prendre en main un projet aussi lourd. Le final finit d'enterrer le film avec une chute démontrant le pouvoir triomphant de l'amour au-delà de la mort. Une incongruité (une de plus) dans un film dit d'épouvante.


Gérald GIACOMINI

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