Titre français : Battle Royale 2 - Requiem
Titre original : Batoru Rowaiaru 2 - Rekuiemu
Réalisateur : Kinji Fukasaku, Kenta Fukasaku
Scénariste : Kenta Fukusaku, Norio Kida, Koushun Takami
Musique : Masamichi Amano
Année : 2003
Pays : Japon
Genre : Survival
Interdiction : -12 ans
Pays : Japon
Genre : Survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Tatsuya Fujiwara, Aki Maeda, Shugo Oshinari, Natsuki Kato, Riki Takeuchi...
L'HISTOIRE : Trois ans se sont écoulés après le premier Battle Royale, les deux uniques survivants Shuya et Noriko sont aujourd'hui recherchés par les autorités. Menée par Shuya, une rébellion juvénile se tapit sur une île, afin de lutter contre les adultes. Le gouvernement japonais décide de créer une nouvelle session de la loi BR intitulée Battle Royale 2. Il décide d'y faire participer une classe de jeunes délinquants ayant pour but de neutraliser le groupuscule de Shuya...
MON AVIS : Oeuvre maîtrisée, à la fois pamphlétaire et ironique, Battle Royale premier du nom fut un film proche de la perfection. Suite à son succès inattendu, Kenji Fukusaku décida de prolonger ce film et d'en donner une suite. Malheureusement ce grand réalisateur japonais s'est éteint durant le tournage et c'est à son fils qu'il délègue la dure tache de prendre le relais.
Les 20 premières minutes du métrage s'apparentent à une forme de remake de l'original : présentation de la nouvelle classe à travers quelques portraits des élèves, dont la fille de Kitano (le professeur du premier), le passage du tunnel, l'arrivée du nouveau professeur, deux exécutions dont un collier qui explose afin de faire adhérer tout le monde au combat, et enfin les fameuses scènes des jets de sac dirons-nous (moins poilantes que dans le premier néanmoins).
Nouvelle édition oblige, les règles sont différentes, cette fois-ci le but n'est plus de s’entre-tuer mais de neutraliser toute la bande de Shuya qui s'est réfugiée sur une île, ce qui explique le choix de cette classe, composée de mauvais élèves, assez déglingués du ciboulot. Bonne trouvaille, c'est le collier qui est ici utilisé en binôme. Organisés par paire (un garçon et une fille) et numéro, si l'un des deux vient à mourir, l'autre meurt tout de suite après, son collier explosant. Une idée malsaine mais qui offre de nombreux intérêts malheureusement trop peu explorés dans le film.
Du point de vue de la réalisation, pas grand chose à en dire. D'une grande efficacité et fluidité, elle se veut maîtrisée, pas de hic de ce côté là. Il suffit de voir la séquence impressionnante du débarquement, qui renvoie directement à celle d'Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg.
Le film pêche surtout par son scénario rempli d'incohérences et de situations improbables. En effet comment des jeunes non expérimentés peuvent-ils survivre aussi longtemps face aux armées ultra entraînées japonaises (elles doivent être mauvaises me direz-vous), cette remarque se ressent énormément vers la fin du métrage où, à trois, ils résistent assez bien à toute une armada, Shuya se prenant bien 6 balles dans tout le film, il est drôle qu'il ne succombe pas à ses blessures.
Autre point qui tâche, les acteurs s'avèrent assez plats dans l'ensemble, et on peine à ressentir une quelconque émotion envers eux, d'ailleurs les scènes où certains avouent leur amour à d'autres ne marchent pas du tout, au contraire du premier épisode où lors de ces scènes l'émotion était vraiment forte.
Simplement deux personnages sortent du lot, Taku et la fille Kitano. Shuya déçoit énormément, alors que dans le premier il s'avérait pacifiste et timide, ici il apparaît comme un gourou qui prône la guerre. Bref pratiquement impossible de s'identifier à lui quand on connaît le personnage du premier film.
Le nouveau professeur joué par Riki Takeuchi (acteur chez le réalisateur Takashi Miike, on a pu le voir dans sa trilogie Dead or Alive), exagère beaucoup trop son jeu avec ses grosses grimaces. On est très loin d'un jeu à la Takeshi Kitano, qui fait ici une apparition très brève mais touchante.
Battle Royale 2 - Requiem est aussi un film jouant sur un sujet assez subversif et osé. Traitant allègrement du thème du terrorisme et de l'anti-américanisme, le discours du film se perd un peu par moments, obligeant toujours le spectateur à choisir un seul point de vue (ici tout est contre les Etats-Unis). Une volonté très louable mais mal employée. Néanmoins on ne peut enlever au fils de Fukusaku qu'il en a une sacrée paire, en parodiant en quelque sorte dès la séquence d'ouverture, le désastre des Twins Towers (n'oubliant pas que le film fut fait peu après les attentats du 11 septembre 2001), et en faisant un réquisitoire acerbe envers les Etats-Unis (le professeur écrivant tous les noms des pays ayant connu des bombardements américains, la fin étant un pied de nez osé).
On peut aussi se poser des questions par rapport au traitement du film : la partie remake du début (allant même jusqu'à utiliser la même musique) est-elle une critique de tous les remakes produits aux Etats-Unis en manque d'originalité ? La reprise presque à l'identique de la séquence d'Il faut sauvé le soldat Ryan est-elle vraiment un hommage au film ? Bref Kenta Fukusaku nous laissera perplexe avec son discours assez bizarre, prônant par moments la violence (il faut voir le degré de violence du film encore supérieur au premier) ou le pacifisme (voir la conclusion du film), en demi-teinte donc.
Inférieur de bout en bout au premier, Battle royale 2 s'avère tout de même un film intéressant, osé et en même temps fascinant. A voir maintenant le travail futur de Kenta Fukusaku pour pouvoir confirmer ses idées sur l'homme.
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