100 TEARS (2007)


Titre français : 100 Tears
Titre original : 100 Tears
Réalisateur : Marcus Koch
Scénariste : Joe Davison
Musique : Kristian Day
Année : 2007
Pays : Usa
Genre : Horreur, Gore, Tueurs fous
Interdiction : -16 ans
Avec : Raine Brown, Joe Davison, Georgia Chris, Jack Amos, Jeff Dylan Graham...


L'HISTOIRE : Deux journalistes en mal d’articles à sensation décident de pondre un papier sur les tueurs en série. Bonne aubaine, un cinglé vient de massacrer l’ensemble des résidents d’un foyer de désintoxication. En se rendant sur les lieux, ils découvrent une petite fille qui a réussi à échapper au carnage et qui leur apprend que le meurtrier est déguisé en clown. En faisant des recherches sur internet, ils tombent sur des articles concernant "le tueur aux larmes", qui n’a jamais été arrêté…


MON AVISPetite production indépendante à faible budget, telle que les affectionne l’éditeur Uncut Movies, 100 Tears a donc l’honneur d’une sortie DVD française et nous met en présence d’un tueur psychopathe grimé en clown. Cette icône du cirque, appréciée par la (quasi) majorité des enfants, s’est déjà vue confronter maintes fois à l’univers du film d’horreur, où il incarne généralement le personnage maléfique qu’il ne faut surtout pas croiser. Parmi les films les plus connus le mettant en scène, on pourra citer entre autre le ClownHouse de Victor SalvaÇa de Tommy Lee Wallace, le très fun Killer Klowns from Outer Space de Stephen Chiodo, le très mauvais Un week-end en enfer de Bob Willems, Killjoy de Craig Ross Jr, Killjoy 2 de Tammi Sutton, le méconnu Fear of Clowns de Kevin Kangas, The Fun Park de Rick Walker ou bien encore le Burger Kill de Brendan Cowles par exemple. Bref, le clown attire les réalisateurs, surtout quand il agit en tant que tueur, son maquillage le rendant vite impressionnant et donc tout à fait désigné pour en faire un monstre sanguinaire au cinéma. La réalité a malheureusement fait que ce sympathique personnage soit vraiment devenu un tueur en série, en la personne du célèbre John Wayne Gacy, surnommé par les médias The Clown Killer, et qui tua 33 personnes qu’il enterra sous sa maison. Deux films furent réalisés sur lui : To catch a Killer d’Eric Till et Gacy de Clive Saunders. Il fut condamné à la peine capitale et exécuté par injection le 10 mai 1994.

100 Tears n’a rien à voir avec John Wayne Gacy. C’est une pure fiction, filmée par Marcus Koch, qui a comme antécédent cinématographique la réalisation de 3 segments d’une anthologie baptisée Snuff Perversions : bizarre cases of death en 99, ainsi que le film Rot, filmé la même année. Marcus Koch est surtout connu pour être un spécialiste des effets spéciaux et de maquillage, qui se fait d’ailleurs surnommer Oddtopsy Fx sur les tournages. Il a ainsi répandu quelques litres de sang sur des productions telles Nikos the Impaler, Citizen Toxie, Ghost Lake et a participé à bon nombre de films en ce début 2008. Il est donc logique que 100 Tears soit classé dans la catégorie barbaque et tripailles, le film étant bien généreux en terme de gore comme nous allons le voir ci-dessous.

Effectivement, du gore, des tripes et des meurtres sauvages, il y en a à foison dans 100 Tears. On pourrait d’ailleurs presque dire que c’est le principal intérêt du film, qui comporte de nombreux défauts, on en reparlera par la suite. En tout cas, point positif, on nous vend le film comme étant une œuvre gore, c’est bien ce qu’elle est, il n’y a pas tromperie sur la marchandise ! Les amateurs de tripailles auront donc à loisir de visionner des meurtres bien barbares, avec décapitations, éviscérations, démembrements de toutes sortes et j’en passe. Les FX sont assez réussis malgré le faible budget du film, et vous en donneront pour votre argent la plupart du temps. Parmi les meilleures scènes gores du film, on citera le massacre dans le centre de désintoxication, où les cadavres n’arrêtent pas de s’amonceler dans les couloirs, avec un passage assez jubilatoire nous présentant le meurtre d’une jeune fille en fauteuil roulant. C’est certes cruel mais le résultat est bien fun quand même ! Le final dans le repaire du clown tueur est lui aussi bien énergique et abonde en victimes massacrées. L’arme principale des carnages est de plus fortement originale, puisqu’il s’agit d’un simple hachoir mais de taille surdimensionnée, correspondant parfaitement avec le personnage du clown, qui fait toujours très comic et qu’on attend justement de voir avec des armes délirantes. Ce qui est le cas ici.

Autre originalité concernant notre psychopathe clownesque, il ne parle jamais, n’émet aucun son. C’est une machine à massacrer façon Jason Voorhees, ne faisant (quasiment) aucun compromis, ne reculant jamais lorsqu’il faut jouer du hachoir. En plus, notre clown tueur ne fait pas que tuer froidement, il s’amuse parfois à ligoter et à torturer ses victimes avant de leur porter le coup fatal. En somme, il rentre dans la catégorie du tueur typique des slasher movies, monolithique, imposant et efficace, comme peuvent l’être Jason ou Michael Myers par exemple. Il a également une vraie motivation pour agir de la sorte, même si sa vengeance est un peu exagérée puisque la plupart de ses victimes n’ont rien à voir avec l’affaire qui le préoccupe. Elles n’avaient qu’à pas se trouver sur son chemin, me direz-vous…

On a donc un tueur efficace, des meurtres sanglants et abondants. Qu’est-ce qui cloche alors ? Qu’est-ce qui fait que 100 Tears n’est pas une petite bombe du cinéma gore indépendant ? Simple. Comme souvent dans ce type de productions à faible budget, le jeu d’acteurs ne s’avère pas toujours très convaincant et il y a à plusieurs reprises quelques longueurs qui viennent plomber le rythme du film, ce qui fait qu’on se retrouve avec une œuvre en demi-teinte, sauvage et sanglante, mais également un peu poussive et répétitive. Les longueurs sont principalement dues aux séquences mettant en scène nos deux journalistes semi-professionnels, qui n’en finissent plus de papoter pour ne rien dire et se lancent quelques vannes bien foireuses. Une bonne partie du film nous présente l’enquête qu’ils vont mener afin de découvrir l’identité du clown tueur, les amenant à rencontrer des personnages insolites, comme Drago le nain, qui semble en savoir plus qu’il ne le dit sur cette affaire. Malheureusement, l’enquête en elle-même n’est pas très passionnante, se révèle trop emplie de bavardages et se traîne en longueur, nous privant des visions gores qu’on est venu chercher. Ce n’est pas qu’on s’ennuie mais on se contente de suivre passivement les pérégrinations de nos deux pseudo Sherlock Holmes, tout en espérant que le clown tueur va vite revenir à l’écran pour dézinguer d’autres innocentes victimes. C’est vraiment le côté négatif du film, qui reste très satisfaisant dans son ensemble mais qui aurait nettement gagné à raccourcir ces séquences afin de gagner en rythme, quitte à voir sa durée finale être diminuée.

Si notre duo de détectives du dimanche ne se montre effectivement pas toujours au top en ce qui concerne leur jeu d’acteurs, on aura par contre la bonne surprise de retrouver l’actrice Raine Brown, déjà vue en actrice principale dans le très gore Barricade de Timo Rose, également disponible chez nos amis d’Uncut Movies. Raine incarne une bien étrange jeune fille, qui n’aura de cesse de nous surprendre et de dégager une aura assez perverse. Le final du film nous en apprendra plus sur elle et on appréciera le fait que ce n’est pas qu’un personnage placé là par hasard, comme on en avait l’impression lors de ses premières apparitions à l’écran.

Pour son second long-métrage en tant que réalisateur, Marcus Koch nous livre un film inégal mais qui a le mérite d’exister et de ne pas être avare en matière de gore. Le personnage du clown tueur est bien fun et l’actrice Raine Brown vient rehausser l’intérêt du film, qui sera néanmoins réservé aux fanas de débordements sanglants et aux spectateurs avertis. On pourra parfois user de la touche avance rapide pour zapper quelques passages pas très intéressants (ce que je n’ai bien sûr pas fait pour cette chronique !) et se recentrer sur l’élément pour lequel on a mis le DVD dans son lecteur, à savoir les nombreuses scènes de massacres. Et encore une fois, sur ce point, 100 Tears ne fait pas dans la dentelle, se montre généreux et s’avère finalement un très honnête film gore qui saura satisfaire les amateurs pas trop exigeants en ce qui concerne la teneur du scénario et le jeu d’acteurs. 




Stéphane ERBISTI

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