Titre français : Antebellum
Titre original : Antebellum
Réalisateur : Gerard Bush, Christopher Renz
Scénariste : Gerard Bush, Christopher Renz
Musique : Roman GianArthur Irvin, Nate 'Rocket' Wonder
Année : 2020
Pays : Usa
Genre : Drame horrifique
Interdiction : -12 ans
Avec : Janelle Monáe, Eric Lange, Jena Malone, Jack Huston, Robert Aramayo...
L'HISTOIRE : Au temps de la guerre de Sécession. Une garnison sudiste a élu refuge dans une plantation de coton. Les soldats maltraitent les noirs, véritables esclaves n'ayant pour seul droit que celui d'obéir à l'homme blanc sous peine de sévices voire de mort. Parmi ces esclaves se trouve Eden, une jeune femme qui a déjà tenté de s'échapper et qui vit dans la maison du général sudiste. A notre époque, la romancière noire Veronica Henley, qui a publié divers ouvrages sur la condition des noires dans l'Amérique et milite pour une reconnaissance du peuple noir en tant qu'égal du peuple blanc, fait de fréquents cauchemars dans lesquels elle se retrouve dans ce monde effroyable en tant qu'Eden. Un monde dont elle doit percer les mystères avant qu'il ne soit trop tard...
MON AVIS : Tiens, un nouveau film de Jordan Peele ? Ah non. Pourtant, ça aurait clairement pu être lui le réalisateur d'Antebellum, film qui se rapproche de Get Out ou de Us dans sa thématique et l'emploi d'acteurs noirs en tant que vedettes principales et qui réserve également au public un twist scénaristique en fin de parcours. Les films à twist, j'aime beaucoup ça car je ne les trouve jamais et je me fais toujours avoir. Pas la. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai deviné le twist d'Antebellum. Pourtant, les deux réalisateurs / scénaristes, Gerard Bush et Christopher Renz, même s'ils ont disséminés des tas d'indices tout au long de la progression de l'histoire, ont bien bossé pour nous la cacher cette vérité, cette pirouette scénaristique et pour nous induire en erreur.
La première partie du film, se déroulant dans une plantation de coton en terre sudiste durant la guerre de Sécession, est très travaillée et particulièrement maîtrisée, nous présentant la face sombre de l'homme blanc, se croyant supérieur à l'homme noir, qu'il traite comme un vulgaire bout de viande. Le racisme, la haine du noir, est bien mis en avant ici, et le sort réservé aux rebelles n'est guère enviable. Certes, on n'échappe pas au côté manichéen puisque dans cette garnison sudiste, aucun blanc n'est bon. Qu'il soit Général ou simple soldat, les blancs sont des ordures prenant un malin plaisir à humilier, violenter, frapper, fouetter les noirs, qu'ils soient homme ou femme. Cette partie nous permet également de faire connaissance avec Eden, une jeune femme noir qui a tenté de s'échapper mais qui a été rattrapé. On s'attend à ce qu'Antebellum en fasse son personnage principal lorsque, sans prévenir, l'histoire bifurque à notre époque, où l'actrice Janelle Monáe, qui joue Eden, interprète un nouveau personnage, celui de Veronica Henley, autrice politisée qui lutte pour le droit des noirs en Amérique, principalement celui des femmes, contre le suprématisme blanc et la racisme ordinaire.
La juxtaposition d'image lors de cette transition d'époque assez abrupte nous mène à penser qu'Antebellum va nous la jouer fantôme du passé qui revient hanter l'héroïne ou personnalité réincarnée dans un nouveau corps (Eden dans Veronica donc) par exemple. Tout comme Veronica, victime de cauchemars mettant en scène Eden, le spectateur va devoir se creuser les méninges pour comprendre les rouages et les mécanismes du scénario tortueux du duo Gerard Bush / Christopher Renz et deviner là où ils veulent nous emmener. Un scénario assez malin et une idée astucieuse en fait. Sauf que cette fois, une fois l'histoire revenue au présent (et devenant par là même moins intéressante, avec ce restaurant entre copines qui s'éternisent entre autres), mon esprit a deviné le pot-aux-roses, que je ne vous dévoilerai pas bien sûr. Je vous rassure, deviner le twist ne gâche pas vraiment le film, qui est d'ailleurs plus un drame teinté de thriller qu'un film d'épouvante ou d'horreur, comme il nous a été vendu.
On peut même le classer dans les films politiques puisqu'il dénonce, comme déjà dit, le racisme toujours bien présent parmi une bonne frange de la population américaine, entre autres. L'idée même du film fait d'ailleurs froid dans le dos et pourrait se retrouver dans la rubrique faits divers malheureusement. Avec une belle mise en scène, des plans léchés et travaillés, une violence qui met souvent mal à l'aise et qui nous rappelle certaines séquences de Django Unchained, ce premier film de Gerard Bush / Christopher Renz se montre original sans toutefois être parfait. La partie du film se déroulant à notre époque peut apparaître parfois ennuyeuse même si elle est nécessaire pour amplifier la thématique du film. A noter une bonne interprétation de la charmante Jena Malone, qu'on se plaît à détester dans la peau de son personnage qui n'est malheureusement pas assez exploité à mon avis.
0 comments:
Enregistrer un commentaire