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BARRACUDA (1978)

 

Titre français : Barracuda
Titre original : Barracuda - The Lucifer Project
Réalisateur : Harry Kerwin
Scénariste : Harry Kerwin, Wayne Crawford
Musique : Klause Schulze
Année : 1978
Pays : Usa
Genre : Attaques animales
Interdiction : -12 ans
Avec : Wayne Crawford, Jason Evers, Roberta Leighton, Cliff Emmich...


L'HISTOIRE : Des plongeurs et des baigneurs se font agresser par des barracudas, gros poissons voraces dotés d'une mâchoire bien garnie en dents aiguisées. Un jeune chercheur pense que cette agressivité découle du déversement de produits chimiques dans les eaux par la société Jack Chemical Co...


MON AVIS 1978 fut une bonne année pour les films traitant d'attaques animales en milieu aquatique. Jeannot Szwarc donna une suite au terrifiant chef-d'oeuvre de Steven Spielberg avec Les Dents de la Mer 2ème partie, Joe Dante livrait une bande de gamins aux dents acérées de ses Piranhas et Henry Kerwin nous présentait un autre poisson vorace, le barracuda.

Petit cours sur le barracuda : parmi les 18 à 20 espèces de barracudas réparties dans les eaux tropicales et subtropicales, la plus grande est Sphyraena barracuda qui atteint plus de 2 mètres. C'est cette espèce qui est à l'origine des légendes qui accablent les barracudas. Il faut reconnaître que ce prédateur est impressionnant. Son corps profilé en forme de torpille, ses gros yeux et sa mâchoire armée d'une série impressionnante de dents n'ont rien pour rassurer. Le barracuda est un vorace et se montre d'une rapidité fulgurante. Il peut nager à près de 44 km/h. Le Sphyraena barracuda est au sommet de la chaîne alimentaire. Il ne craint personne à part les requins ! (merci à www.dinosoria.com)

Bref, une espèce rêvée à mettre en action dans un film ! Barracuda reprend tous les poncifs du genre, avec musique inquiétante et nombreuses prises de vue sous-marines avec plongeurs ou baigneurs qui se feront attaquer par les poissons. Malheureusement, le réalisateur ne prend pas le parti de faire un authentique film de terreur mais préfère intégrer ses attaques de barracudas au milieu d'une sombre histoire de pollution des eaux par une société de produits chimiques.

Le héros du film, Mike Canfield, interprété par le scénariste du film Wayne Crawford, est un expert du milieu aquatique et lutte contre la pollution des mers. Son enquête pour faire analyser les eaux se situant près de l'usine chimique vont le conduire à mettre à jour une diabolique machination, dont la population sert de cobaye. Les organisateurs de ces recherches n'avaient pas prévu que leur test allait se répercuter sur les barracudas. A l'aide du shérif de la ville et de sa fille, Mike Canfield va risquer sa vie pour essayer d'arrêter ces tests qui ont déjà causé la mort de plusieurs personnes.

L'intrigue principale traîne en longueur et le rythme du film s'en ressent. On attend patiemment de nouvelles attaques de barracudas pour dynamiser l'action. Des attaques classiques, en vue subjective ou avec la vision des poissons. On est quand même très loin des frissons procurés par Les Dents de la Mer ou même Piranhas. Le poisson en lui-même possède un bon charisme mais le traitement ne suit pas.

Les acteurs sont un peu fades et certains ne servent qu'à meubler le film, comme ces deux journalistes qui n'apportent pas grand chose à l'action. La romance entre Mike et la fille du shérif ne sert pas à grand chose non plus. On trouvera curieux la présence de ces hommes en noir qui semblent être les vrais dirigeants de ces expériences. Mais le final, totalement inattendu par contre et fort bien venu, nous donnera les explications nécessaires, même si on commençait à s'en douter, surtout si on est fan d'X-Files...

Néanmoins, Barracuda ne restera pas un grand classique du film d'attaque en mer. Trop lent, ne recentrant pas assez son action sur les poissons justement, et présentant une galerie de personnages trop sommaires et inintéressants. Aucune suite n'a d'ailleurs vu le jour, c'est un signe...




Stéphane ERBISTI

ARACHNOPHOBIE (1990)

 

Titre français : Arachnophobie
Titre original : Arachnophobia
Réalisateur : Frank Marshall
Scénariste : Don Jakoby, Al Williams, Wesley Strick
Musique : Trevor Jones
Année : 1990
Pays : Usa
Genre : Attaques animales
Interdiction : /
Avec : Jeff Daniels, Julian Sands, Harley Jane Kozak, John Goodman...


L'HISTOIRE : Le docteur Ross Jennings et sa famille viennent d’emménager dans une petite ville à la campagne, loin de la vie citadine de San Francisco. Alors que ces derniers rêvaient d’une petite bourgade tranquille, voilà que plusieurs habitants de leur nouvelle commune décèdent les uns derrière les autres sans réelles explications. Après diverses recherches, il semblerait que le coupable soit une araignée (ou des araignées) venue d’Amérique du Sud, amenée jusqu’ici suite à une expédition entreprise il y a quelques semaines de cela...


MON AVISRéalisé en 1990 par un Frank Marshall bien plus connu sous la casquette de producteur que de réalisateur, Arachnophobie est, comme son nom l’indique, un film traitant des araignées. Mais, à la différence de nombreux long-métrages portant sur nos vilaines bébêtes à huit pattes, le film de Frank Marshall apparaît bien plus réaliste. Exit les films d’araignées mutantes et autres arachnides surdimensionnés tels que l’on pouvait en voir dans des Tarantula, Earth versus the Spider ou plus récemment encore Arac Attackou Arachnid. Place à un film mettant en scène des araignées de tailles normales, permettant ainsi une immersion totale dans l’histoire : arachnophobes abstenez-vous, on vous aura prévenus !

Malgré ses 1h40 et hormis une fin un brin exagérée et très prévisible, Arachnophobie ne semble pas long ni poussif à aucun moment, chose étonnante quand on se rend compte au final de la simplicité du scénario, bien trop rectiligne et commun. Un attrait dû sans aucun doute au fait que le film de Frank Marshall joue la carte de l’angoisse et du suspense à de nombreuses reprises. En effet, nous ne comptons plus le nombre de fois où nous frissonnons à l’idée de retrouver une araignée dans une tasse ou un paquet de céréales, sous un cadre ou au-dessus de la tête d’un personnage. 

Ces dernières, discrètes et rapides, se faufilent partout et iront jusqu’à envahir une maison entière pour le plus grand plaisir des arachnophobes, peut-être la scène la plus prenante ! Inutile de vous dire que les sursauts seront de coutume tout au long de ce film que vous risquez de visionner les dents serrées et les doigts de pieds croisés, tétanisés par le réalisme et l’angoisse suscités par Arachnophobie.

Une angoisse d’autant plus prenante que l’on s’amuse à mettre les personnages dans des situations où ces derniers sont totalement démunis face à nos arachnides : nous rencontrons ces araignées dans la douche, dans un sac de couchage ou pire encore dans les WC… De même, à plusieurs reprises le film joue avec nos nerfs en nous montrant une potentielle attaque d’araignée dont la victime sera sauvée in extremis sans même s’apercevoir qu’un danger les guettait.

Heureusement pour certain(e)s, Frank Marshall se permet quand-même quelques petites séquences où l’humour règne en maître, grâce notamment à des personnages comme le dératiseur / désinsectiseur (sorte de Cowboy au pays des arachnides, joué par le très bon John Goodman de la série à succès Roseanne), le dirigeant de la morgue et sa femme que l’on qualifiera de ventre sur pattes, ou encore le shérif, un ancien dernier de la classe froussard et idiot. Des passages aux dialogues et mises en situations amusantes, servis bien souvent sur une petite musique détendant l’atmosphère (parfois même jazzy) avant un nouvel éclat de nos monstres à huit pattes !

Le casting est également de bonne facture. A noter la présence de Jeff Daniels, impeccable en chef de file dans le rôle du nouveau médecin de la ville pour qui tout semble s’écrouler autour de lui : difficulté à trouver des patients suite au désistement de son collègue à prendre sa retraite, puis suspecté d’attirer la mort autour de lui en raison des décès prématurés des quelques patients qu’il avait et enfin confronté à ce dont il a le plus peur au monde : les araignées. On passera la sympathique critique de la police de bourgade ou encore les quelques moqueries envers le métier d’agent du traitement des nuisibles : deux personnages comme dit avant qui apportent un peu de détente, de relâchement des muscles crispés, à certains moments du film.

Comme dit avant, à la différence d’un Arac Attack ou d’un Spiders par exemple, Arachnophobie joue la carte du réalisme. Ainsi, pour se faire, de véritables araignées ont été utilisées. Certes, les espèces sont bien moins nombreuses que dans un Spiders 2 mais qu’importe : ce qui compte ici c’est l’immersion, le réalisme. Et à ce niveau, le contrat est parfaitement rempli : les araignées n’ont jamais été aussi bien rendues à l’écran, ça grouille sous nos pieds, ça se faufile dans les canalisations, ça se cache et attend le moment opportun pour attaquer, ça utilise sa soie pour descendre lentement et faire des toiles pour capturer ses proies…

Pas d’effets spéciaux superflus, le minimum est utilisé pour rendre le film le plus réel possible, mis à part un cadavre atrocement rongé et deux-trois effets visuels, pas de scènes sanglantes à l’horizon et c’est tant mieux !

Enfin, et voilà une chose qui mérite d’être dite pour finir cette critique de ce qui est pour moi le meilleur film d’araignées à ce jour, on ne pourra qu’apprécier la diversité des lieux dans lesquels nous retrouvons nos personnages. Commençant en pleine Amazonie (quel plaisir de voir nos arachnides dans un milieu forestier, chose si rare…), lors d’une expédition à la recherche de nouvelles espèces d’araignées, le film se poursuit ensuite dans une campagne bien moins hostile en l’apparence mais dans laquelle nous serons plongés dans une morgue, puis dans une grange sombre et poussiéreuse pour enfin finir dans une cave lugubre et humide. Bref, l’idéal pour passer un bon moment en compagnie de nos chères araignées !

Devant tant d’éloges faits tout au long de ma critique sur le film de Frank Marshall, inutile de vous mentionner que ce dernier demeure selon moi à ce jour LE film d’araignées à voir. Réaliste, prenant et très divertissant, Arachnophobie est le film que les arachnophobes se doivent de redouter le plus, à moins que ce dernier ne leur convienne pour une bonne thérapie ? Petit clin d’œil à une scène du film. Mais, à mon avis, arachnophobe tu es, arachnophobe tu demeureras en continuant à regarder ce type de films…

Effrayant et réaliste : voilà les deux mots qui qualifient à eux-seuls le film de Frank Marshall. A voir et à revoir si tu aimes mettre tes nerfs à rude épreuve.




David MAURICE

ARACHNID (2001)

 

Titre français : Arachnid
Titre original : Arachnid
Réalisateur : Jack Sholder
Scénariste : Mark Servi
Musique : Francesc Gener
Année : 2001
Pays : Espagne, Usa, Mexique
Genre : Attaques animales
Interdiction : -12 ans
Avec : Chris Potter, Alex Reid, José Sancho, Neus Asensi, Ravil Issyanov...


L'HISTOIRE : Au large de Guam, dans les Mariannes, une sorte de tornade se forme brusquement sur l'océan pacifique. Un pilote de l'US Air Force en vol d'essai se dirige vers le phénomène, perd le contrôle et s'éjecte tandis que son appareil explose contre un obstacle invisible. Parachuté dans une petite île isolée, il voit un extraterrestre translucide mourir entre les huit pattes d'un gros parasite. Un peu plus tard, des patients affectés de blessures et de troubles neurologiques étranges sont acheminés sur Guam. Une petite équipe formée d'une pilote, de scientifiques et de militaires se charge alors d'aller enquêter sur l'origine du problème. Mais à peine leur avion est-il parvenu à proximité de l'île qu'il tombe en panne, et c'est en atterrissage forcé qu'ils échouent sur la plage…


MON AVISPur film d'exploitation, Arachnid reste à l'image de son producteur Brian Yuzna, chez qui l'intérêt ne dépare jamais une certaine générosité. Tout en recourant à l'associationnisme de récupération, technique proprement Z consistant à compiler les éléments les plus croustillants de quelques grands succès du genre, il tient néanmoins à fournir un film de bonne facture : réalisateur solide, budget honorable, effets spéciaux relativement réussis - seuls les effets numériques sont médiocres, un problème récurrent pour la Fantastic Factory - au final ce qui aurait pu n'être qu'un pauvre nanar se hisse au niveau d'une modeste petite série B.

Pour cette histoire d'araignée géante venue de l'espace, et contrairement à ce que le titre semble indiquer, ce n'est pas vraiment l'arachnophobie qui est visée. Les petits spécimens sont plus hérissant que les gros, et les films qui ont été pillés pour la cause sont en fait Alien (l'équipe, le cocon), Predator (la provenance spatiale et la jungle) et Starship Troopers (la taille du monstre et son dard articulé) : traque et affrontement du grand ennemi, on est davantage dans le registre du suspens et de l'action que dans celui de la peur.

Le choix de Jack Sholder à la réalisation est significatif : pas un génie, mais quelqu'un sur qui on peut compter pour ficeler correctement un métrage alimentaire. Prises de vue et montage fluides, scènes d'action qui dissimulent assez habilement leur statisme, les événements sont prévisibles mais ont toujours un petit côté original qui les empêche de devenir pénibles. Les variantes monstrueuses qui précèdent la grande araignée sont de cet ordre, Sholder prenant même un plaisir manifeste à citer ce qui avait fait son succès avec Hidden : une séquence de régurgitation dont l'horreur ressort d'autant plus qu'elle est accueillie par les autres personnages avec un manque de réactivité qui frise la pure contemplation.

C'est qu'il y a quelque chose de vraiment bizarre dans Arachnid. L'araignée mutante, déjà, à l'air elle-même assez embarrassée par sa taille (il faut voir les précautions qu'elle prend pour descendre un toit sans faire de bruit, la pauvre !) et semble aussi agressive qu'effrayée. Mais de la même façon, les membres de l'équipe d'exploration, avec leurs pseudo tensions internes et leur singulière égalité d'humeur en toute circonstance, finissent souvent leurs échanges sur des regards blasés. Pas une hausse de ton, une curieuse indifférence. Bien sûr, on peut y voir un jeu médiocre et un manque de conviction. Mais le décalage qui en ressort constitue une curiosité assez troublante, et pimente paradoxalement par le vide un bon petit spectacle, honnête et sans prétention.




Stéphane JOLIVET

ALLIGATOR (1979)

 

Titre français : Alligator
Titre original : El Fiume del Grande Caimano
Titre alternatif : Le Dieu Alligator
Réalisateur : Sergio Martino
Scénariste : Cesare Frugoni, Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Mara Maryl
Musique : Stelvio Cipriani
Année : 1979
Pays : Italie
Genre : Attaques animales
Interdiction : -12 ans
Avec : Barbara Bach, Claudio Cassinelli, Mel Ferrer, Romano Puppo...


L'HISTOIRE : Un jeune photographe accompagne son modèle dans un luxueux hôtel construit en pleine forêt, dans un endroit pas très éloigné du lieu de vie des Kuma, la population locale. les Kuma aident Joshua, le propriétaire, à faire de son hôtel un paradis pour clients fortunés. Mais ce dernier ne peut empêcher la destruction du paysage pour implanter ses structures. Comme pour se venger de cette intrusion, un gigantesque caïman va venir semer la terreur et transformer le paradis artificiel en Enfer. Pour les Kuma, la bête monstrueuse est la réincarnation de leur dieu...


MON AVISLa même année que Le Continent des Hommes-Poissons, Sergio Martino réalise Alligator, ou plus exactement Il Fiume del Grande Caimano. Pourquoi le caïman du titre original s'est transformé en alligator, mystère ! Le nom était sûrement plus évocateur ? Mais en se penchant sur la question, on notera qu'il ne s'agit pas vraiment d'une grosse erreur puisque le caïman et l'alligator font tous deux parties de l'espèce des Alligatoridés. Cette leçon de zoologie étant terminée, parlons un peu du film lui-même. 

Les amateurs d'agressions animales seront peut-être un brin déçu qu'Alligator ne se focalise pas vraiment sur son monstre géant ni sur ses (rares) attaques mais plus sur les personnages et sur l'aspect film d'aventure exotique. A ce niveau, Sergio Martino nous offre un dépaysement de tous les instants, avec des paysages paradisiaques, dont une séquence se déroulant près d'une superbe cascade, des rites tribaux avec indigènes peinturlurés et tam-tam en folie (clin d'oeil à La Montagne du Dieu Cannibale qu'il réalisa en 1978), de la sensualité avec l'actrice Barbara Bach, un peu d'action et une critique de fond sur la menace que font peser les entreprises sur la nature, n'hésitant pas à déboiser ou à malmener l'environnement dans l'unique but de faire de l'argent, sans se soucier de la faune, de la flore ou des populations avoisinantes. 

Alligator entretient également des similitudes avec Les Dents de la Mer, le gérant de l'hôtel (interprété par Mel Ferrer) refusant de croire à la présence d'un monstre mangeur d'hommes dans les eaux jouxtant son établissement, à la manière du maire d'Amity dans le classique de Steven Spielberg. Le tout sur un rythme alerte qui nous fait passer un bon moment devant notre écran. 

Hormis la présence de Barbara Bach, l'amateur éclairé reconnaîtra également Claudio Cassinelli dans le rôle du photographe et Richard Johnson dans le rôle d'un prêtre vivant reclus dans une caverne et s'amusant à sculpter des crâne de caïman géant. Ces trois acteurs étaient déjà présents au générique du Continent des Hommes-Poissons. On ne change pas une équipe qui gagne ! 

Parmi les hommes de main de Mel Ferrer se trouve également une tête bien connu des amateurs de ciné bis, puisqu'il s'agit de Bobby Rhodes, star dans Démons et Démons 2 de Lamberto Bava. Un casting au petit oignon donc, qui ne manque pas de charme et assure ce qu'il faut pour faire d'Alligator un spectacle on ne peut plus divertissant. 

Quant à notre monstre marin, ses attaques se montrent efficaces quand Sergio Martino ne le montre pas trop à l'écran. Les scènes où la caméra se fait subjective et incarne les yeux du saurien, nous faisant découvrir les fonds marins et les embarcations contenant de possibles victimes vu du dessous, sont les plus réussies. Par contre, quand on voit la bestiole de la tête à la queue, impossible de ne pas constater son aspect rigide et peu crédible. 

Mais qu'importe ces quelques effets spéciaux un peu à la ramasse. Alligator reste on ne peut plus plaisant à visionner et tire son épingle du jeu grâce à l'habileté de Sergio Martino et son talent à filmer de bonnes histoires.




Stéphane ERBISTI

ANACONDA 3 - L’HÉRITIER (2008)

 

Titre français : Anaconda 3 - L'Héritier
Titre original : Anaconda 3 - The Offspring
Réalisateur : Don E. Fauntleroy
Scénariste : Nicholas Davidoff, David C. Olson
Musique : Peter Meisner
Année : 2008
Pays : Usa, Roumanie
Genre : Attaques animales
Interdiction : /
Avec : Crystal Allen, David Hasselhoff, John Rhys-Davies, Patrick Regis...


L'HISTOIRE : Un groupe pharmaceutique est sur le point de créer un sérum dans le but de guérir des cancers et d'immuniser contre l'Alzheimer. Afin d'arriver à leurs fins, des tests ont été faits sur divers animaux dont des anacondas. Génétiquement modifiés, les serpents ont grossi à une vitesse folle et sont placés dans des vivariums sécurisés pour y être étudiés. Mais les deux reptiles réussissent à s'échapper du laboratoire et se réfugient dans la forêt avoisinante. Accompagnés d'Amanda, une brillante scientifique chargée du bien-être animalier et de la sécurité du personnel du laboratoire, des chasseurs sont alors lancés à la poursuite des deux bestioles, affamées et sur le point de pondre…


MON AVISAlors que les films d'attaques animales perdaient de la vitesse à la fin du 20ème siècle, un certain Anaconda vit le jour en 1997 dans les salles de cinéma. Surfant sur le film d'aventure, le long-métrage de Luis Llosa fit de nombreux heureux avec son serpent géant, vorace et vif menant la vie rude à un casting certes très hétérogène mais plutôt convaincant dans son ensemble. Un film qui relancera le genre et permettra à certains titres de tenter également leur chance au cinéma. Un petit succès tel que celui qu'a connu Anaconda implique forcément de nos jours une ou plusieurs suites, bien souvent inférieures au matériau original. Et Anaconda ne désobéit pas à la règle : une première suite verra le jour en 2004 (Anacondas - A la Poursuite de l'Orchidée de Sang) puis une deuxième en 2008 intitulée Anaconda 3 - l'Héritier. Une suite qui, quant à elle, mise bien plus sur l'action et les scènes sanglantes que ses prédécesseurs, au détriment de la qualité des effets spéciaux, bien moins réussis ici, et d'un scénario solide.

Car oui, ce qui dérange dans ce troisième volet de la saga, c'est ce scénario vu et revu, propre aux films d'agressions animales de bas étage. On prend un serpent génétiquement modifié et on le fait s'échapper d'un laboratoire pour qu'il aille manger du bonhomme dehors. Apparaissent alors nos chers mercenaires (le black courageux, le crétin, le réservé, le macho, la femme hargneuse… bref l'équipe de choc classique) qui vont aller traquer l'animal dans la plus grande discrétion car bien-entendu, il ne faut pas que les médias l'apprennent...

Rien de nouveau donc dans cette histoire d'animaux dangereux. Heureusement, notre réalisateur (qui au passage a été directeur de photographie sur les deux premiers Jeepers Creepers) a l'habitude des films d'action et va dynamiser un peu tout ça. Et en effet, force est de constater que l'on ne s'ennuie pas devant ce troisième opus très rythmé : notre serpent apparaît dès le début du film et commence déjà son carnage. Au bout d'une vingtaine de minutes, nous avons déjà un laboratoire dévasté et rempli de cadavres décapités, démembrés, boyaux à l'air… Bref, notre serpent ne fait pas dans la dentelle pour la plus grande joie du spectateur et nous sommes bien content que notre reptile aille se promener avec son copain dans la nature !

Il est cependant assez dommage que le film subisse une sacrée perte d'énergie dans son dernier tournant : la fin est assez molle et ennuyeuse, avec trop de traque silencieuse où il ne se passe rien et où le spectateur n'a même pas droit à un petit frisson gratuit. On aurait préféré une fin bien plus dynamique comme l'était celle du premier volet avec sa course au serpent dans la vieille bâtisse, les pièges tendus etc…

L'énergie dégagée durant tout le film nous faisait oublier ce manque de scénario pourtant si évident mais une fois l'action absente, le film redevient bien triste et sans intérêt, comme le témoigne cette fin totalement en inadéquation avec les 70 premières minutes du film.

Comme dit avant, le casting est des plus stéréotypés : d'un côté nous avons nos chers scientifiques craintifs, apeurés et qui semblent avoir le fond de culotte bien souillé, et en face nous avons nos mercenaires, nos chasseurs de serpents, qui n'ont peur de rien et tirent sur tout ce qui bouge mais très peu sur les serpents finalement. Entre ces deux mondes, nous avons une jeune scientifique brillante et courageuse (comme dans 90% de ce type de production et bien-entendu elle est canon…) qui veut à tout prix avertir la population environnante et arrêter nos deux reptiles en liberté tandis que, agissant dans l'ombre, nous avons le gros méchant millionnaire qui souhaite que l'on règle cette affaire sans ameuter les foules, quitte à y perdre deux-trois gars au passage.

Dans ce casting, nous retrouvons ce bon vieux David Hasselhoff qui a laissé tomber les blondes à forte poitrine en bikini pour venir jouer le chasseur antipathique et grande gueule et entraîner son groupe de mercenaires dans une traque au serpent de 18m de long. A ses côtés, on retrouve une jeune actrice quasi méconnue, Crystal Allen, dans le rôle d'Amanda, une scientifique très professionnelle dans son travail qui, étrangement, manie très bien les arts martiaux pour quelqu'un de son statut. Ajoutons également au casting une tête bien connue : John Rhys-Davies qui nous fait l'honneur de venir interpréter le méchant millionnaire très proche de ses sous et hypocrite.

Et les effets spéciaux qu'en est-il ? Hé bien notre serpent a pris un léger coup de vieux par rapport aux volets précédents, même si celui-ci reste tout à fait convenable face aux reptiles rencontrés dans d'autres productions du même genre. Alors que les gros plans sur la tête des serpents sont plutôt réussis, on déplore par contre ce côté peu réaliste dans leurs mouvements. Quand ils rampent, on a l'impression qu'ils flottent, et je ne parle pas des séquences où ils gobent une victime : le corps ne se dilate même pas…

Notons également deux choses nouvelles : la première (plutôt sympathique) est la présence d'un dard en bout de queue permettant de transpercer les proies, tandis que la deuxième (ridicule quant à elle) est cette curieuse habitude qu'ont les serpents de crier.

Mais ce qui marque surtout dans cet opus, c'est cet aspect très sanglant. Et là, le spectateur en aura pour son argent : décapitations, membres arrachés, poitrines transpercées, gobage de corps entiers, constrictions, jets d'acide en pleine figure, geysers de sang. Tout semble mis en place pour contrer les effets d'un scénario raté et trop ordinaire. Mais, alors que les maquillages sanguinolents et les prothèses sont bien réalisés, les trucages numériques, quant à eux, sont bien trop souvent mal faits, avec des geysers de sang numérisés ou encore les transpercements de poitrines qui sont de qualité très moyenne.

Au final, ce troisième opus de la saga se tourne plus volontiers vers le film d'action que le film d'aventure, laissant place à des scènes de fusillades et à des passages assez sanglants, au détriment d'un bon scénario, d'un casting réussi et d'un serpent aussi bien réalisé que dans les opus précédents. Reste toutefois un divertissement honnête où l'action et le gore permettent de faire oublier les grosses lacunes de ce troisième épisode. Comme quoi les cache-misères ça peut servir !




David MAURICE

ANACONDAS - A LA POURSUITE DE L’ORCHIDÉE DE SANG (2003)

 

Titre français : Anacondas - A la Poursuite de l'Orchidée de Sang
Titre original : Anacondas - The Hunt for the Blood Orchid
Réalisateur : Dwight H. Little
Scénariste : Hans Bauer, Jim Cash, Jack Epps Jr, John Claflin, Daniel Zelman, 
Michael Miner, Edward Neumeier
Musique : Nerida Tyson-Chew
Année : 2003
Pays : Usa, Australie
Genre : Attaques animales
Interdiction : /
Avec : Johnny Messner, KaDee Strickland, Matthew Marsden, Nicholas Gonzalez...


L'HISTOIRE : Des scientifiques sont envoyés en Indonénie pour recueillir des spécimens de l'orchidée de sang, une plante susceptible d'allonger la durée de la vie, annoncée même comme la version médicale de la Fontaine de Jouvence. L'expédition ne se passe pas comme prévue, peu aidée par la saison des pluies. Pendant ce temps, les relations entre les membres de l'expédition deviennent tendues, face à des choix impliquant plusieurs trajets...


MON AVIS : 1997: bureau de la productrice Vernah Harrah. Wouah ! Vous avez-vu ? Notre crétin de film de serpent géant cartonne au box-office. Il faut vite faire une séquelle ! Vernah Harrah: Ok, à condition d'avoir un scénario en béton.

Six ans plus tard, nous apprenons qu'une suite au film de Luis Llosa était mise en chantier. Une suite sans vedettes (exit Jennifer Lopez et Ice Cube) et un budget inférieur alloué. Ce qui n'inquiète pas l'homme chargé de diriger cet Anaconda 2, à savoir ce sous-doué de Dwight H.Little (le passable Halloween 4 mais aussi le miraculé Le fantôme de l'opéra - une très sympathique série B gore avec Robert Englund). Direction l'Asie du Sud-est où se situe l'action du film. Peu importe finalement les contre-vérités géographiques émises par ce scénario à de nombreuses mains - 7 scénaristes ! Qu'est-ce qu'on rigole ! - dont le fait que l'espèce des anacondas n'existe pas à Bornéo. Fort heureusement, le public n'y connait absolument rien.

Ce n'est pas une raison pour bâcler l'ensemble de cet Anaconda 2, devenu entre temps Anacondas - A la Poursuite de l'Orchidée de Sang. On a quand même droit à un scénario fainéant et beaucoup trop gentil pour faire durer le suspense. A se demander si le politiquement correct n'a pas encore frappé. Les acteurs sont bien sûr adéquats à leurs rôles et font clones de ceux du précédent film : on a le black de service, le traître (suspense !), deux femmes un peu cloches (la brune et la blonde), un singe débrouillard mais peu courageux... Nos amis, les anacondas, sont néanmoins assez impressionnants, surtout lorsqu'ils ne bougent pas trop vite. Car les effets spéciaux numériques sont une véritable catastrophe, faisant penser à ces productions Z, type Nu Image et UFO (Python).

Plus orienté aventures que véritablement horreur, on peut se laisser guider au fil du flot d'une histoire convenue, bénéficiant de beaux décors, malheureusement, jamais mis en valeur du fait d'une photo anonyme. La musique est aussi beaucoup trop en retrait. On apprend aussi l'existence de la fameuse orchidée du titre, que les anacondas ingurgitent, ce qui expliquent leur grosseur démesurée. Plus drôle, les gros serpents organisent une partouze géante en pleine jungle. C'est qu'ils sont chauds nos amis à sang froid.

C'est surtout sur la durée que le film ne tient pas la route, tout n'étant pas négatif. En effet, quelques plans inquiétants ne sont pas sans rappeler des passages des Dents de la mer avec attaque subjective. Les images du serpent se faufilant dans l'eau avant de choisir sa proie sont également plutôt réussies. Autre passage à mettre au crédit du réalisateur : des rescapés qui passent par une grotte plongée dans l'obscurité. L'un des uniques moments qui peuvent faire flipper les spectateurs les plus endurants.

Par contre, gros coup de gueule envers le choix des victimes : nos anacondas optent pour des victimes masculines - délaissant les femmes - et laisse tranquille le singe qui s'en sort. Des ficelles scénaristiques que l'on croyait appartenir à une époque révolue...




Gérald GIACOMINI

ANACONDA (1997)

 

Titre français : Anaconda
Titre original : Anaconda
Réalisateur : Luis Llosa
Scénariste John Mandel, Mark Haskel Smith
Musique : Randy Edelman, Ice Cube
Année : 1997
Pays : Usa, Brésil, Pérou
Genre : Attaques animales
Interdiction : /
Avec Jennifer Lopez, Ice Cube, Jon Voight, Eric Stoltz, Jonathan Hyde...


L'HISTOIRE Un anthropologue et son équipe de tournage partent dans la forêt amazonienne pour réaliser un documentaire sur une tribu primitive. Ils vont rencontrer sur leur route un ancien prêtre reconverti en chasseur de serpents qu'ils vont accueillir à bord de leur bateau. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que cet homme, mystérieux et peu chaleureux, est en fait en train de traquer un anaconda gigantesque qui a élu domicile dans la région. Très vite, le braconnier va prendre le contrôle du bateau afin de capturer le reptile qui les a pris à présent en chasse. L'horreur commence pour nos amis de la nature qui vont tenter de survivre à ce qui est certainement le plus gros serpent jamais vu auparavant…


MON AVISLes films mettant en scène des animaux dangereux sont monnaie courante dans les films de genre, que ce soit des araignée), des requins, des crocodiles ou autres chiens, rats, chauve-souris et j'en passe. Les films de serpents ne font pas exception à la règle, à la seule différence que les bons films de cette catégorie se comptent malheureusement sur les doigts d'une main. Anaconda fait partie de l'un des cinq doigts de la main : un très bon petit film à l'ambiance très jungle, parsemé d'action et au casting alléchant.

Réalisé par un quasi inconnu Luis Llosa, qui avait donné un certain Sniper quatre années auparavant, Anaconda demeure une référence dans son domaine. Faisant partie des gros films hollywoodiens de cette année 1997, celui-ci nous propose un casting très intéressant qui fonctionne à merveille. Figure en effet dans le haut du panier le génial Jon Voight dans le rôle d'un braconnier très viril, inquiétant, sournois et rusé. Un être fourbe qui n'hésitera pas à éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route et qui fera tout pour capturer cette immense bestiole qui sévit dans les parages, quitte à utiliser ses sauveteurs comme appâts. Un rôle époustouflant que nous sert ici un Jon Voight en grande forme, de loin le personnage le plus intéressant du film de Luis Llosa. A ses côtés, on retrouve la très jolie Jennifer Lopez que l'on ne présente plus musicalement parlant mais dont la filmographie possède toutefois quelques bons films (Money Train, U-Turn, The Cell). Toujours dans le domaine de la musique, le rappeur Ice Cube, vu dans Ghosts of Mars, participe également au casting - tout en donnant une petite participation à la bande originale - en jouant le rôle d'un cameraman aux méthodes expéditives, refusant recevoir des ordres. On finira ce casting de stars avec les présences d'Eric Stoltz (La Mouche 2), Jonathan Hyde (Jumanji) et le beau Owen Wilson (Hantise) qui reste malgré tout plus à l'aise dans les comédies américaines, bien loin ici de son grand ami Ben Stiller.

Une pléiade de stars n'est souvent pas bon signe pour un film mais Anaconda est la preuve que les contre-exemples existent. En effet, le casting fonctionne admirablement, chaque joueur apportant sa pierre à l'édifice, même les seconds rôles, comme le matelot peu hospitalier de notre petit groupe d'amis, apportent du réalisme et de la vivacité au long-métrage.

Parlons à présent de l'histoire à proprement parlée. Même si celle-ci tient dans un mouchoir de poche, elle demeure toutefois efficace et divertissante et c'est tout ce que bien souvent l'on demande à un blockbuster hollywoodien ! Niveau rythme, pas de fausse note non plus : aucun temps mort n'est à signaler, l'action sachant se montrer quand il le faut et les séquences plus calmes servant de pauses avant une nouvelle attaque de bestioles sont les bienvenues pour en connaitre un peu plus sur chacun de nos personnages, notamment sur la tension qui va crescendo entre l'équipage du bateau et le braconnier qui se montre de plus en plus envahissant sur le navire. Notons également une introduction fort alléchante mettant en scène ce cher Danny Trejo (Une Nuit en Enfer) aux prises avec ce que l'on pense bien-entendu être notre mystérieux anaconda.

Comme tout bon film de Los Angeles qui se respecte, l'action est bien maintenue et nous livre des attaques d'animaux en tout genre (guêpe, phacochère, serpents) et des scènes de combats sur le pont du bateau menées tambours battants par nos deux costauds Jon Voight et Ice CubeLa scène finale s'avère également très dynamique et termine le film de Luis Llosa sur une bonne note.

Parlons à présent de l'aspect visuel de Anaconda Comme vous vous en doutez certainement, exit le bruit des pots d'échappement, des sirènes de police et autres joyeusetés qui reflètent l'urbanisme et la mondialisation. Bienvenue en Amazonie : ses fleuves et leurs affluents, ses rivières, ses arbres humides à perte de vue, ses marécages, ses animaux sauvages… Comme bon nombre de films à l'esprit très jungle (les films de cannibales ou tout simplement les films d'aventure), nous avons droit à des paysages de toute beauté, mêlant adroitement les éléments naturels pour donner vie à des cadres remarquables comme celui de la petite cascade ou encore cette sorte de crique où jaillissent de l'eau des arbres par centaines et où nos amis découvrent le bateau qui s'est fait attaqué lors de la scène d'introduction du film.

Bien entendu, que serait un film de serpents sans ses reptiles rampants? Et là encore c'est un sans faute de la part de notre réalisateur. Le serpent est impressionnant tout en gardant des dimensions assez raisonnables,  nous n'avons pas droit à un truc de 5m de diamètre comme certains films nous en font part. Vif, rusé et en proie à un appétit féroce, notre anaconda est un redoutable adversaire pour nos amis qui ne s'attendaient certainement pas à rencontrer une bête de cette taille. L'équipe des effets visuels à fait du très bon travail sur l'aspect physique du serpent et sur sa façon de se mouvoir : d'ailleurs, on notera cette excellente séquence dans le combat final où l'anaconda poursuit notre pauvre Jennifer Lopez tout en nous mettant dans la peau de l'animal, avec la caméra qui ondule tout en s'inclinant, on se croirait réellement dans la peau du serpent.

Les attaques de ce dernier sont bien rendues à l'écran et sont assez nombreuses tout au long du film. Même si celles-ci se finissent toujours de la même façon - le serpent enroule sa queue autour du corps de sa victime pour le comprimer - on prend toujours un plaisir sadique à voir la victime souffrir sous la puissance du reptile. Par ailleurs, le réalisateur n'hésite pas à mettre un peu de piment pour éviter de copier-coller chaque scène d'attaque du serpent : on retiendra particulièrement cette scène où l'anaconda dégurgite sa victime, rongée par les enzymes stomacales, qu'il avait quelques secondes auparavant avalée lentement de la tête aux pieds ! cette séquence est montrée de l'intérieur de la bête pour rendre la chose un peu moins ordinaire.

Enfin, finissons comme il se doit par les effets sonores et la musique du film. Film de jungle oblige, nous avons droit à une ambiance typique de ces grands espaces verts qui s'étendent à perte de vue : cris d'animaux, sifflements d'oiseaux, bruits de l'eau et du moteur du bateau, bruit du vent contre les feuilles des arbres. A cela s'ajoute une musique composée par Randy Edelman et qui s'avère assez variée, mêlant symphonies de violons, tambours et flûtes de paon : tous les éléments sont donc là pour recréer cette ambiance amazonienne. Ice Cube profitera par ailleurs d'une séquence de détente pour nos amis sur le pont du bateau pour nous passer un morceau de rap confectionné spécialement pour le film et qui tranche radicalement avec le reste des musiques du film.

Au final, Anaconda est une bonne surprise, certes très hollywoodienne mais ô combien divertissante. Un serpent bien réalisé et non avare en termes d'attaques, un casting alléchant et bien orchestré, des paysages de toute beauté… Que demander de plus pour passer une agréable soirée sans prise de tête ?




David MAURICE

ALERTE AU CROCODILE (2006)

 

Titre français : Alerte au Crocodile
Titre original : Zwei Zum Fressen Gern
Titre alternatif : Crocodile Alert
Réalisateur : Simon X. Rost
Scénariste Derek Meister
Musique : Andy Groll
Année : 2006
Pays : Allemagne
Genre : Attaques animales
Interdiction : /
Avec Christian Tramitz, Dirk Bach, Doreen Jacobi, Brigitte Harrer...


L'HISTOIRE : Des contrebandiers, menant un trafic d'animaux vivants, introduisent en Allemagne un crocodile. Mais les transactions avec leurs partenaires échouent et le dangereux animal se retrouve en liberté dans le Danube. Quelques jours plus tard, Anne, une charmante médecin légiste, découvre dans les égouts de la ville une biche tuée par le saurien. Elle se confie à Benoît, un journaliste, qui lui conseille de s'adresser à un spécialiste. Elle le trouve en la personne de Mitch, un macho incapable de s'occuper de sa fille en pleine crise d'adolescence. Malgré leurs caractères très opposés, Anne, Mitch et Benoît décident de faire équipe...


MON AVISDans la grande famille du film horrifique mettant en scène un animal dangereux, deux espèces se taillent la part du lion : le requin et le crocodile. Pas une année ne s’écoule sans que ces créatures ne fassent le bonheur des amateurs, dans des films souvent fauchés et qui se contentent généralement de reprendre encore et toujours les mêmes recettes avant de terminer dans les bacs à 1 euro de nos magasins. Ainsi, si le shark movie reste le genre le plus prolifique, le croco-movie a envahi nos écrans ces derniers temps, avec comme porte-drapeau récents des films comme Solitaire, Black Water, Primeval ou encore Lake Placid 2. C’est donc dans un marché déjà bien rempli que débarque ce Alerte au Crocodile, DTV allemand avec un synopsis qui ne laisse rien imaginer de très original.

Forcément, tout cela ne laisse rien envisager de bon : les séries B animalières flirtent souvent avec la nullité totale, réussissant au mieux à nous amuser devant leur médiocrité. Et pourtant, surprise : Alerte au Crocodile va effectivement nous amuser, mais ce sera de façon totalement volontaire ! En effet, le film va s’amuser ici avec les codes du genre et appuyer très fortement sur les clichés. Au premier rang, on trouve donc le scénario, qui va reprendre les grandes lignes que l’on peut retrouver dans de nombreux films : ici, l’introduction d’une créature hostile au sein d’un environnement qui ne lui est pas familier et qui la met en contact avec une population insouciante. Un aspect qui fera par exemple penser à Piranhas par exemple. Le crocodile se retrouve ainsi très loin de chez lui, puisqu’il débarque dans le Danube, s’aventurant dans les eaux du fleuve autant que dans les égouts (un clin d’œil à la légende urbaine selon laquelle des alligators vivraient dans les égouts de certaines grandes villes américaines ?).

Mais surtout, là où le film joue à fond le jeu de la caricature, c’est au niveau des personnages. Le personnage principal, Mitch, renvoie directement à Crocodile Dundee : la maturité décontractée, charmeur, un brin macho... Il est en conflit avec sa fille adolescente, dont il n’a pas le temps de s’occuper vraiment, trouvant néanmoins le moyen d’interférer avec sa vie amoureuse. L’actrice principale campe quant à elle un médecin légiste, Anne, réduite aux tâches les plus ingrates pour espérer progresser dans la hiérarchie un jour. D’apparence plutôt froide, on s’apercevra rapidement qu’elle a un tempérament complètement différent. Evidemment, selon les lois de la parodie, les deux personnages se chercheront constamment pendant le film, se tournant autour, flirtant rapidement avant de s’envoyer balader. L’art et la manière de tourner en dérision la tendance régulière qu’ont les films du genre à mettre en couple les deux héros que tout opposait pourtant au départ. A côté de ces personnages, on retrouve les méchants, évidemment bien caricaturaux et prêts à tout pour arriver à leurs fins, souvent maladroits, souvent un peu ridicules aussi. Enfin, citons le personnage de Benoit, journaliste homosexuel qui s’enverrait bien Mitch et qui réunit tous les stéréotypes de la plus folle des folles.

Autour de ces personnages, le film va surtout jouer la carte de l’humour (comment pourrait-il en être autrement). Evidemment, la relation entre Anne et Mitch est au centre, avec quelques gags récurrents (la main aux fesses) et quelques situations cocasses. On pensera notamment à la scène où Mitch doit intervenir auprès de Anne qui vient de se faire mordre par un serpent. La relation entre le père et sa fille réserve également quelques passages assez amusants. Le tout ne vole pas toujours très haut, mais tous ces gags réguliers permettent de passer un bon moment. Je regrette simplement la présence du personnage homosexuel, qui devient rapidement irritant.

Il ne faudrait pas en oublier le crocodile. Et c’est sans doute là que vient le défaut majeur du film à mes yeux. S’il est étonnamment bien fait, aussi bien dans sa version numérique que dans sa version mécanique, il brille surtout par sa frustrante paresse. En effet, les attaques se font très rares pendant le film, les victimes se concentrant principalement dans les dernières minutes. La volonté de faire une parodie accessible à toute la famille prend ainsi le pas sur le côté horrifique et, même si le film est plutôt rythmé, on regrettera cette timidité du saurien. D’autant que les paysages sont vraiment sublimes, le Danube n’ayant vraiment rien à envier aux lacs nord-américains habituellement théâtre des péripéties crocodiliennes.

Finalement, Alerte au crocodile est une bonne surprise. Alors que l’on pouvait s’attendre à un énième nanar animalier, on se retrouve avec une gentille parodie du genre, préférant l’humour à l’horreur. Aussi, on suivra plus les personnages que le crocodile, ce qui en décevra peut-être plus d’un notamment au vu du faible nombre d’attaques. Evidemment, le tout ne vole pas forcément très haut, mais on s’amusera régulièrement devant le film, sauf que pour une fois, c’est complètement volontaire !




Steeve RAOULT