Titre français : Audrey Rose
Titre original : Audrey Rose
Réalisateur : Robert Wise
Scénariste : Frank de Felitta
Musique : Michael Small
Année : 1977
Pays : Usa
Genre : Possession
Interdiction : -16 ans
Avec : Anthony Hopkins, Marsha Mason, John Beck, Susan Swift, Norman Lloyd...
L'HISTOIRE : Janice et Bill Templeton ont une petite fille prénommée Ivy. C'est bientôt son anniversaire. Depuis quelques temps, Janice Templeton remarque qu'un étrange individu suit les déplacements de sa fille, attendant devant l'école, prenant le même bus, téléphonant pour savoir si la petite va bien quand elle manque l'école. L'individu propose un rendez-vous aux parents pour leur expliquer ses intentions. Il s'agit en fait du docteur Hoover, qui a perdu sa femme et sa fille Audrey Rose dans un accident de voiture, Audrey Rose étant morte brûlée vive dans le véhicule, deux minutes avant la naissance d'Ivy. Pour Hoover, qui fait des recherches depuis onze ans, l'âme de sa fille Audrey Rose s'est réincarnée dans le corps d'Ivy. Une théorie que ne veulent pas entendre les parents d'Ivy jusqu'au soir où, alors qu'elle fait un nouveau cauchemar, Ivy touche les carreaux de sa fenêtre et se brûle les mains. Seul Hoover, en appelant Ivy par le prénom d'Audrey Rose, parvient à calmer la jeune fille. Pour Hoover, Ivy revit l'accident de sa fille et il veut aider son âme à retrouver le repos...
MON AVIS : Robert Wise nous avait déjà donné un grand classique du cinéma fantastique en réalisant en 1963 le terrifiant La Maison du Diable, maître-étalon du film de maison hantée. Il renoue avec le fantastique en 1977 avec Audrey Rose, film très intéressant qu'on classera par commodité dans le registre du film de possession mais qui s'en éloigne tout de même puisqu'ici, il s'agit du thème de la réincarnation. Un sujet vraiment très peu abordé dans le cinéma et dont le film de Wise est sûrement l'oeuvre la plus maîtrisée et terrifiante sur le sujet.
La réincarnation est un sujet passionnant. Lorsque nous mourrons, notre enveloppe physique meurt également et se désagrège lentement. Mais notre âme ? Que devient-elle ? Va-t-elle rejoindre le Paradis, l'Enfer ? Ou va t-elle se retrouver dans un autre corps afin de vivre une nouvelle vie ? D'après le personnage du docteur Hoover, 700 millions d'Indiens croient en cette réincarnation de l'âme. C'est pour cela qu'il ne sont pas tristes à la mort de l'un des leurs. Cette croyance leur donne du courage puisque le défunt va pouvoir vivre une nouvelle vie. A ce sujet, le film est tiré du livre écrit par Frank de Felitta, l'hallucinante histoire d'Audrey Rose, qu'il a lui-même transformé en scénario de film, et qui est apparemment basé sur une histoire réelle.
Déjà dans La Maison du Diable, Robert Wise avait préféré jouer la carte de la suggestion plutôt que de tout montrer. Il en va de même dans Audrey Rose, dans lequel le réalisateur filme avec retenue, sans jouer de la surenchère, ce qui aurait vite fait de rapprocher son film de L'exorciste. En effet, on fera vite la comparaison avec le film de William Friedkin, même si dans celui-ci, il est question de possession et non de réincarnation. Mais le fait que la victime soit une jeune fille d'une douzaine d'années et qu'elle ait des crises très brutales augmentent la tentation de faire concorder les deux films.
Audrey Rose contient son petit lot de scènes chocs, qui font froid dans le dos et laissent une empreinte dans l'esprit du spectateur bien après le générique de fin. Des scènes identiques, où la jeune actrice incarnant Ivy se met à hurler, à courir dans sa chambre comme si elle tentait de s'échapper de quelque chose, posant ses mains sur les vitres de sa fenêtre et appelant son père au secours. Le spectateur fera aussitôt le rapprochement avec l'accident d'Audrey Rose, ce qui provoquera en lui un réel sentiment de malaise. La jeune actrice se révèle particulièrement convaincante dans ces scènes malgré son jeune âge.
La première heure du film est vraiment très bien soutenue, nous fait réfléchir à cette question de la réincarnation, nous fait partager l'émotion du père d'Audrey Rose et des parents d'Ivy qui se montrent impuissant face à ces crises nerveuses. La tension baisse un peu dans une seconde partie qui nous entraîne dans un tribunal, le père d'Ivy ayant porté plainte contre Hoover. On assiste donc au plaidoyer des avocats et cela a un peu moins d'intérêt si ce n'est d’approfondir les sentiments de la mère d'Ivy sur cette douloureuse expérience, superbement interprétée par Marsha Mason.
Après cette accalmie, Wise nous redonne une bonne suée avec une séance d'hypnose régressive destinée à prouver les dires de l'avocat. Une séquence finale tétanisante, qui nous laissera les mains moites dans notre canapé. Comme quoi, il n'y a pas toujours besoin d'avoir recours à des effets spéciaux pour provoquer du stress.
On ne peut oublier de féliciter, comme d'habitude, la prestation d'Anthony Hopkins, toujours impeccable. On retrouvera aussi une tête familière en la personne du père d'Ivy, puisque joué par John Beck, le coéquipier de Jonathan dans le Rollerball de 1975.
Pour qui s’intéresse à la réincarnation, je ne peux que conseiller la vision d'Audrey Rose, véritable bijou de tension. Bien après la fin du film, je me posais encore des questions sur ce sujet, preuve que le film est intelligent et ne se contente pas d'en mettre plein la vue. Robert Wise est un excellent réalisateur et il le prouve à nouveau avec ce film.
0 comments:
Enregistrer un commentaire