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ASSASSINATION NATION (2018)

 

Titre français : Assassination Nation
Titre original : Assassination Nation
Réalisateur : Sam Levinson
Scénariste : Sam Levinson
Musique : Ian Hultquist
Année : 2018
Pays : Usa, Canada
Genre : Survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Odessa Young, Suki Waterhouse, Hari Nef, Abra, Bella Thorne, Bill Skarsgard...


L'HISTOIRE : Lily, Sarah, Bex et Em sont quatre amies qui vivent à Salem, une ville de 17 000 habitants aux Etats-Unis. Connectées H24 sur les réseaux sociaux, le nez toujours collé sur leurs téléphones portables à discuter de tout et de n’importe quoi, les quatre copines passent leur temps à faire la fête, draguer et se moquer des personnes qui les entourent. Mais un événement inattendu va perturber ce qui semble être leur équilibre sociétal : un mystérieux hackeur va pirater les millions de données informatiques confidentielles de l’ensemble des habitants de Salem, rendant alors publiques toutes les conversations et vidéos des gens. L’hystérie s’installe rapidement dans la ville et très vite, Lily et sa bande sont la cible d’une chasse à l’homme organisée par des citoyens révoltés, persuadés que les quatre lycéennes sont à l’origine de ce piratage généralisé...


MON AVISFils de Barry Levinson (Rain man, Sleepers, The Bay), Sam Levinson rencontre un premier succès critique avec son film Assassination Nation sorti en 2018. Un thriller pas comme les autres que nous livre là un réalisateur encore bien jeune dans le métier mais capable déjà de nous surprendre par l’originalité d’un scénario porté à l’écran de manière très punchy, le chef opérateur Marcell Rév, déjà à l’œuvre sur White dog et La lune de Jupiter, étant de la partie ici pour dynamiter et faire péter à la rétine le récit de Sam Levinson.

Dès le début, Assassination Nation se démarque de part une réalisation propre et peu commune. Avec ses faux airs de teen movie assez stylé (des split-screens joliment réalisés sous fond de musique djeun’s entraînante, des plans séquences maîtrisés...), le film montre rapidement les crocs avec notamment cette sorte de mise en garde sous forme de défilement épileptique de photos issues du récit qui va suivre? avec comme légendes des mots chocs  - tels violence, pédophilie, meurtre - qui se succèdent à un rythme saccadé, histoire de vous prévenir que nous serons loin ici de l’image d’une Amérique puritaine que certain(e)s pourraient peut-être encore avoir en tête.

Une voix off qui nous entraîne alors dans cet univers 2.0 pourrions-nous dire avec tous ces nouveaux mots que nos aînés ne maîtrisent pas et n’ont pour la plupart pas envie de connaître : les selfies, les sextos, les snapchats et autres réseaux sociaux en pagaille sont en effet le quotidien de notre joyeux quatuor, bien plus intéressé par ce qui se passe chez leurs amis qu’au sein même de leur foyer.

Car Assassination Nation, c’est avant tout une critique de notre société actuelle et de la jeunesse des années 2000-2010 notamment. Par ce scénario fort original, on nous met face à cette menace qui pèse sur cet univers virtuel qui s’est créé en même pas deux décennies et qui a pris aujourd’hui une ampleur démesurée. Le film vire rapidement dans une spirale infernale. Le côté teen movie façon Gaspar Noé du début, qui ne s’intéressait qu’à la sphère lycéenne, va rapidement se transformer en cauchemar pour toute une population.

Un hacker va en effet révéler des millions d’informations confidentielles provenant des téléphones et ordinateurs portables des milliers d’habitants que compte la ville de Salem. Il n’y a plus de secret, tout se sait : les bulles de confidentialité que représentaient les salons de chat privé et autres conversations à deux par SMS sont étalées sur la place publique.

Tout commence par le maire de la ville dont sont dévoilées sur les réseaux des photos choquantes sur lesquelles ce dernier, habillé en femme, se masturbe. La douleur est trop grande, le politicien se tire une balle en pleine tête devant ses concitoyens déchaînés. Puis c’est au tour du proviseur de voir ses photos intimes déballées au grand jour dont certaines laissent planer des soupçons de pédophilie. Un piratage qui s’intensifie progressivement, touchant d’abord des personnalités bien connues de la population de Salem. Nous nous rendons compte rapidement que le phénomène va se généraliser et que la menace qui pèse sur cette ville de 17 000 habitants n’est pas négligeable et pourrait avoir de lourdes répercussions.

Une angoisse bien retranscrite qui va crescendo (Lily va tomber sur le hackeur, les insultes vont fuser et à partir de cet instant la peur de voir ses infos dévoilées est bien palpable) jusqu’à ce moment où la totalité des informations confidentielles de toutes et tous est balancée sur la toile. L’hystérie atteint alors des sommets au sein d’une population qui va vouloir connaître coûte que coûte le coupable de ce hackage généralisé tout en punissant celles et ceux qui ont bousculé les mœurs par leurs comportements décriés dans la Bible ou tout simplement contraire à l’opinion commune. Trahisons, adultères, affaires de pédophilie, ou simples moqueries et cachotteries vont être révélées au grand jour et provoquer la colère des habitants de Salem, la haine voire même la vengeance de certain(e)s alors informé(e)s par notre hackeur.

Assassination Nation va alors tomber dans le survival pur et dur : nos quatre jeunes lycéennes vont rapidement être prises pour cibles (nous assistons alors à un home invasion en règle), la population étant persuadée qu’elles sont les responsables de cette piraterie informatique à grande échelle. Une chasse aux sorcières (le nom de la ville imaginaire où se déroule l’action n’est pas étranger à cela...) se met en place et cette dernière est sanglante et violente à souhait, impossible de ne pas penser par moments à la saga American Nightmare d’ailleurs.

Aucun doute qu’avec son second film, Sam Levinson jette un bon gros pavé dans la mare et s’attaque à cette Amérique patriarcale et joue quelque peu les conservateurs (Je déteste ce putain d’Internet lancera une personnalité de Salem) en dénonçant le progressisme et cette omniprésence d’Internet et des réseaux sociaux dans notre vie de tous les jours. Des outils virtuels qui ne font qu’attiser et vulgariser la violence ou encore populariser l’hypersexualité chez les jeunes, loin des valeurs traditionnelles que prône le conservatisme notamment.

Mais le pire est que ce phénomène des réseaux sociaux qui a touché d’abord les jeunes s’est aujourd’hui généralisé chez les adultes. Des adultes qui se laissent prendre au jeu et, comme les jeunes, vivent logiquement mal l’exposition de leur vie privée au grand public, au point d’en oublier leurs mœurs traditionnelles et leur côté puritain quand la menace est mise à exécution. Rien à faire de la Justice : la douleur est trop grande et il est impensable de faire autrement que de se faire justice soi-même ! La ville sombre alors dans le chaos, à l’image de policiers eux-mêmes qui participent à cette chasse à l’homme organisée pour punir les coupables de cette trahison à grande échelle.

Et face à ces hackeurs de plus en plus expérimentés, Sam Levinson tente de montrer la dangerosité des réseaux sociaux et la sphère d’influence qui se créée tout autour, la fragilité même de cette sphère virtuelle dans laquelle nous sommes enfermé(e)s pour beaucoup d’entre nous pendant une partie de notre journée ou encore l’inquiétant rapidité à laquelle l’information circule, parfois fausse par ailleurs avec un petit clin d’œil dans cette chasse à l’homme à la dangerosité des fake news dont l’on nous abreuve régulièrement.

Assassination Nation : un thriller politico-social qui se termine en véritable survival sous fond de critique de la société actuelle. Une réalisation très soignée, un scénario original et des acteurs convaincants, que demander de plus ? Peut-être une dernière partie plus hargneuse encore ? Allez, on chipote...




David MAURICE

L’ARÈNE (2013)

 

Titre français : L'Arène
Titre original : Raze
Réalisateur : Josh C. Waller
Scénariste : Robert Beaucage
Musique : Frank Riggio
Année : 2013
Pays : Usa
Genre : Survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Zoë Bell, Rachel Nichols, Tracie Thoms, Rebecca Marshall, Bailey Anne Borders...


L'HISTOIRE : Des femmes se font enlevées et séquestrées par une organisation qui les obligent à se battre entre-elles, jusqu'à la mort, sous peine de tuer des membres de leur famille. Pour Sabrina, Cody, Phoebe, Jamie et quelques autres, la lutte pour la survie ne fait que commencer...


MON AVISPour son premier long métrage, Josh C. Waller nous offre un survival ultra violent dont la caractéristique principale est d'être interprété en quasi majorité par des femmes. La gent féminine est donc à l'honneur dans L'arène, et on retrouve des actrices telles Zoë Bell, Rachel Nichols (fans de l'actrice, attention, temps de présence à l'écran assez court pour cette dernière), Tracie Thoms, Rebecca Marshall ou Bailey Anne Borders entre autres. 

Un casting féminin qui va être mis à rude épreuve, nos demoiselles étant prisonnière d'une espèce de secte dirigée par un couple de gourou dont le but est de pousser les femmes à dépasser leurs limites, à puiser dans leur corps et leur mental la force nécessaire pour s'en sortir vivante. Pour ce faire, un argument de poids : chaque prisonnière vit avec la peur de voir un membre de leur famille, ou une personne qui leur est proche, se faire éliminer par cette curieuse organisation en cas de refus de se battre ou en cas de défaite. A chacune de voir jusqu'où elle est capable d'aller pour empêcher ça. 

Nos compétitrices de charme et de choc vont donc être amenées à se livrer bataille dans une arène de pierre, sous l’œil de caméras qui retransmettent les combats aux membres de l'organisation. Une fois le film terminé, on ne peut pas vraiment dire que L'arène bénéficie d'un scénario très recherché. Anémique nous vient même à l'esprit et on aurait aimé plus de précisions sur l'organisation, sur les gens présents lors des combats, sur le service d'ordre et leur chef, mais également sur les combattantes.

Certaines ont la chance d'avoir une histoire personnelle censée nous les faire prendre en affection mais pour la plupart, ce ne sont que de la chair à canon. On comprend que le concept est un peu à l'image du Hostel d'Eli Roth, la dimension spirituelle en plus. Le couple de gourou semble en effet avoir une sorte de mission divine à organiser ces combats et à faire prendre conscience aux combattantes de leur potentiel de femme forte. Mais on n'en saura pas vraiment plus. 

Petit aparté : les fans de Twin Peaks apprécieront de retrouver dans le rôle de l'épouse diabolique celle qui interprétait à l'époque la ravissante Audrey Horne, Sherilyn Fenn. Avec évidemment quelques années mais aussi quelques kilos en plus. Elle a néanmoins conservé son joli sourire et ses beaux yeux. Fin de l'aparté. 

Si on ne peut pas vraiment miser sur le scénario, que reste-t-il à L'arène pour nous convaincre ? Ses scènes de combats bien sûr ! C'est bien simple, on a souvent l'impression d'assister à la retransmission d'une soirée d'Ultimate Fighting, tant le réalisateur met un poing d'honneur à nous en donner pour notre argent à ce niveau. Et les actrices s'en donnent à cœur joie, s'investissant à 100% dans leurs rôles on ne peut plus physiques ! Coup de poing, coup de pied, coup de tête, coup de genou, pilonnage et fracassage de crâne contre les murs, les coups pleuvent à n'en plus finir et ça fait très mal. Les chorégraphies sont vraiment réussies et les combats sont très réalistes, la caméra à l'épaule renforçant leur côté ultra violent.

Comme dans un jeu vidéo style Mortal Kombat ou comme une version moderne de Bloodsport, on alterne les personnages qui se fightent jusqu'à la mort et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Ou qu'une dans le cas présent. Si on ressent un petit côté un peu répétitif parfois, vu le nombre de duel offert, on peut dire sans hésitation que Josh C. Waller n'y a pas été avec le dos de la cuillère et on en vient même à se demander à quoi sert un tel déferlement de violence brute. Zoë Bell tient le rôle principal ici (Sabrina) et n'y va pas de main morte non plus, l'enjeu étant sa fille qu'elle a placé dans un foyer d'accueil. Elle agit uniquement pour elle et ne prend aucun plaisir à exécuter ses compagnons d'infortune, ce qui n'est pas le cas de Phoebe, interprétée par Rebecca Marshall, qui, à contrario de toutes les autres, prend un plaisir malsain à se battre et à laminer ses rivales. 

On attend alors la confrontation Sabrina / Phoebe, qui s'annonce dantesque vu la rancœur que se porte les deux personnages. Encore plus badass sera la séquence finale, baptisée Sabrina contre tout le monde et qui se montre bien fun et sadique. 

Au final, L'arène est un film d'action qui ne fait pas dans la dentelle et qui n'est pas à mettre devant tous les yeux. Hormis cela, on reste un peu mitigé quand se met à défiler le générique de fin, ayant apprécié les nombreuses scènes bourrines tout en les trouvant un peu vaines en fait, la faute à un scénario trop étriqué, pas assez développé. En offrant plus de psychologie à ses personnages et en faisant preuve d'un peu plus d'originalité niveau histoire, nul doute que L'arène aurait gagné un point de plus. En tout cas, les amateurs de spectacle barbare apprécieront.


Stéphane ERBISTI

APOCALYPTO (2006)

 

Titre français : Apocalypto
Titre original : Apocalypto
Réalisateur : Mel Gibson
Scénariste : Mel Gibson, Fahrad Safinia
Musique : James Horner
Année : 2006
Pays : Usa, Mexique
Genre : Survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Rudy Youngblood, Raoul Trujillo, Dalia Hernandez, Jonathan Brewer...


L'HISTOIRE : Les chasseurs d'un paisible village Maya rentrent chez eux chargés de viande fraîche. Voilà un excellent prétexte pour faire la fête et c'est dans une ambiance des plus joyeuses que le village s'endort. Le lendemain matin, les villageois sont attaqués par les guerriers Mayas de la cité voisine en quête d'esclaves et de sacrifices humains. Beaucoup sont tués sur le champ, les enfants sont laissés à leur triste sort, femmes et vieillards serviront d'esclaves alors que les hommes forts sont réservés au sacrifice. Tous sont emmenés à l'autre bout de la forêt. Patte de jaguar, le fils du chef du village, a juste eu le temps de cacher sa femme enceinte et son fils dans un trou duquel ils ne peuvent sortir sans son aide. Il se doit donc à tout prix d'échapper à ses bourreaux pour les sauver...


MON AVISApocalypto a provoqué une énorme polémique bien avant sa sortie française en salle, tout ça parce que Mel Gibson avait réalisé le pas mauvais La Passion du Christ qui avait été taxé de film contenant des propos antisémites, mais aussi parce que les soit disant spécialistes du quotidien Le Monde critiquèrent le film sur le fond en rappelant (sic) que les Mayas étaient un peuple raffiné, qui connaissait les mathématiques, l'écriture, l'astronomie, ils déplorèrent une confusion avec les pratiques des Aztèques. Je ne vais pas me pencher sur La Passion du Christ puisque les deux films n'ont absolument rien à voir et qu'Apocalypto ne peut être critiqué du seul fait qu'il est fait par le même réalisateur, mais plutôt sur l'aspect historique du film. On a reproché aussi à ce dernier d'être trop violent, mais ça, c'est pas nous qui allons nous en plaindre. 

Il est intéressant de savoir que dans un souci d'exactitude, Mel Gibson et Fahrad Safinia se sont entourés d'une équipe d'historiens et d'archéologues dirigée par le Dr Richard Hansen, professeur à l'université de l'Idaho et recruté par l'Etat du Guatemala pour sauver le patrimoine précolombien du pays. Il a qualifié le film de fenêtre Maya ouverte sur le monde et a affirmé que, contrairement aux théories en vogue jusqu'en 1950, et aux clichés rousseauistes, les sacrifices humains n'étaient pas uniquement pratiqués par les Aztèques mais que tous les peuples méso-américains s'y adonnaient. En témoignent l'architecture Maya et les propos du lieutenant Cortes passant au large du Yucatan : Sur des autels se trouvaient d'affreuses idoles : cinq indiens sacrifiés étaient là, la poitrine ouverte, les bras et les jambes coupés. Les murs étaient couverts de sang. Voilà pour la petite leçon d'histoire.

Les spécialistes du journal Le Monde feraient donc bien de changer leurs livres d'histoire qui paraissent maintenant quelque peu dater, comme ça, ça évitera qu'un réalisateur tel que Mel Gibson refuse de venir faire la promo de son film en France, surtout lorsqu'il s'agit d'un film aussi passionnant.

Passons maintenant aux choses sérieuses. Apocalypto est un incroyable survival, viscéral au possible, sur fond historique exact d'une société décadente. A la base du projet, Mel Gibson voulait tout simplement faire un film de poursuite (il dit avoir été beaucoup marqué par La Proie Nue étant enfant) puis il a cherché un environnement historique inscrit dans l'imaginaire collectif. Le métrage est donc un survival des plus classiques dans sa structure : c'est-à-dire humiliation du héro, prise de conscience et vengeance, mais fait preuve d'une virtuosité inégalée dans sa réalisation.

Techniquement, c'est absolument irréprochable : les décors sont magnifiques que cela soit cette jungle organique dans laquelle évolue les personnages ou cette splendide et effrayante cité Maya, les maquillages sont époustouflants, chaque personnage étant unique par ses divers scarifications et piercings, les effets spéciaux tant plastiques que numériques sont vraiment bons (seul petit bémol l'attaque du jaguar) et leur utilisation vraiment harmonieuse. Mais le plus impressionnant reste ces mouvements de caméra absolument prodigieux qui magnifient et rendent vivante cette jungle parfois menaçante, parfois hospitalière. La caméra semble voler entre les arbres, on a probablement droit à des mouvements de caméra inédits, c'est ce qui donne toute son intensité à la longue course poursuite qui jalonne le film. Le tout est renforcé par un montage clair et intelligent qui ne se la joue jamais La mémoire dans la peau comme de nombreux réalisateurs ont tendance à le faire actuellement.

Le casting est particulièrement travaillé puisque Mel Gibson avait besoin de figures archétypales comme il les aime et ayant les caractéristiques à l'image, que le spectateur lambda se fait d'un Maya, ce qui est très étonnant. Ainsi, pour la première fois dans un film, natifs d'Amérique et hispaniques se partagent les rôles. La performance de l'acteur principal est sidérante : il fait preuve d'une telle énergie qu'il parvient à transmettre avec beaucoup de violence ses sentiments de haine ou d'amour au spectateur.

Quand au message du film, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Mel Gibson affirme : "Ça a à voir avec l'histoire humaine. C'est une sorte de légende mythique universelle, ramenée à un niveau que nous pouvons tous comprendre. Dans le film Patte de jaguar s'accomplit humainement. C'est tout ce que nous recevons, les expériences que nous faisons qui nous façonnent. C'est la famille de ce garçon, sa femme, son père, le conseil que lui donne son père : ne vis pas dans la peur, un excellent conseil. Le film parle de la peur. Nous avons exploré toutes les peurs primales que nous avons pu en deux heures.

Apocalypto est un grand film à ranger avec Les Chasses du Comte Zaroff, Rambo, Délivrance et Prédator qui sont pour moi, les plus grands survival. Il y a certes quelques imperfections mais la polémique me donne envie d'aimer le film plus encore...




Cédric FRETARD

AMERICAN WARRIOR 2 - LE CHASSEUR (1986)

 

Titre français : American Warrior 2 - Le Chasseur
Titre original : Avenging Force
Réalisateur : Sam Firstenberg
Scénariste James Booth
Musique : George S. Clinton
Année : 1986
Pays : Usa
Genre : Survival
Interdiction : -12 ans
Avec Michael Dudikoff, Steve James, James Booth, John P. Ryan...


L'HISTOIRE : Matt Hunter, ex-agent de la CIA, se rend à La Nouvelle Orléans afin de soutenir son ami, Larry Richards, premier candidat-sénateur noir de l’état. Mais celui-ci est menacé de mort par une puissante organisation terroriste d’extrême droite, le Pentangle, dont le sport favori consiste à organiser d’impitoyables chasses à l’homme dans les bayous. Pour venir en aide à son ami, Matt Hunter n’hésite pas à se lancer la poursuite des tueurs dans l’enfer des marais…


MON AVISBon, avant de commencer à vous donner mon avis sur ce film, il sera bon de rétablir un peu d'ordre dans la pagaille des titres VO / VF. En 1985, Sam Firstenberg réalise American Ninja, qui deviendra en France American Warrior. En 1986, il met en scène Avenging Force, film d'action qui n'a rien à voir avec son prédécesseur, si ce n'est ses deux stars principales, mais que la France rebaptisera American Warrior 2. Par contre, en 1987, il réalise American Ninja 2 : The Confrontation, qui deviendra en France Le Ninja Blanc et qui, lui, est donc la vraie suite d'American Warrior. C'est bon, vous avez tout suivi, tout compris ? En clair, American Warrior 2 n'est pas American Warrior 2 ! C'est tout simple quand même !

Maintenant que tout est clair, parlons donc d'American Warrior 2 ou d'Avenging Force si vous préférez. Comme dit au début de ce texte, il est réalisé par Sam Firstenberg, un polonais plutôt sympa qui a tâté du film de ninjas dès 1983 avec l'excellent Revenge of the Ninja puis avec le nanaresque mais ô combien sympathique Ninja 3 en 1984, tous deux avec l'ultra charismatique Shô Kosugi. Les Américains aimant les films de ninjas mais ne se retrouvant pas dans les acteurs asiatiques, Firstenberg a la bonne idée d'en réaliser un avec un acteur américain justement, Michael Dudikoff, qui deviendra rapidement un action héro des 80's, aux côté de Stallone, Schwarzenegger, Norris et autre Van Damme

Le duo Michael Dudikoff / Steve James de American Warrior ayant été particulièrement apprécié, les producteurs de la Cannon veulent les faire rapidement retournés ensemble. Sur la table traîne le scénario d'une séquelle à Invasion USA et comme Chuck Norris refuse d'y participer car il est déjà pris sur le tournage de Delta Force, Firstenberg, Dudikoff et James le récupère. Rédigé par le scénariste James Booth, l'histoire est immédiatement approuvée par Sam Firstenberg qui ne changera quasiment rien du tout tout au long du tournage, hormis la relation entre le personnage joué par Dudikoff et la jeune actrice Allison Gereighty : de père / fille dans le scénario, la relation deviendra frère / sœur du fait du jeune âge de Dudikoff dans le film. Point de ninja donc dans American Warrior 2

Ce qui ne l'empêche pas d'être un bon film d'action 80's, avec tout ce qu'il faut de castagnes et de courses poursuite. Les coups pleuvent et j'ai été surpris de la violence du film, je ne m'en souvenais plus. Impacts de balles qui provoquent de belles gerbes de sang et mise à mort d'enfants sont monnaie courante dans le film. Il sera même évoqué la prostitution enfantine. Il faut dire que les méchants dans American Warrior 2 font partie d'une organisation d'extrême droite dont le leader vénère Hitler ! Sympa ! 

Cerise sur le gâteau, les membres fondateurs font partie d'une association de chasseurs qui pourrait très bien rendre hommage au Comte Zaroff puisque la chasse à l'homme est le sport favori de cette dernière ! Ah ca y est, vous comprenez pourquoi ce film se retrouve sur Horreur.com !

Le début et la fin du film se déroule dans les marécages d'un bayou et nous offre une partie de chasse à l'homme des plus sympathiques, chaque chasseur étant masqué et porte des armes différentes, ce qui vient pimenter le tout. Michael Dudikoff et Steve James promènent le stature musclée dans ce climat de violence exacerbée et s'en sortent vraiment bien. Le film est bien rythmé et ne possède guère de temps morts. Sam Firstenberg se montre très à l'aise dans ce type d'actionner 80's, sa mise en scène est soignée, tout comme les décors et les séquences d'action. N'hésitez donc pas à plonger dans la boue avec Michael Dudikoff, plaisir garanti.




Stéphane ERBISTI

AMERICAN NIGHTMARE 5 - SANS LIMITES (2021)


Titre français : American Nightmare 5 - Sans Limites
Titre original : The Forever Purge
Réalisateur : Everardo Gout
Scénariste James DeMonaco
Musique : The Newton Brothers
Année : 2021
Pays : Usa, Mexique
Genre : Survival, anticipation
Interdiction : -12 ans
Avec Ana de la Reguera, Tenoch Huerta, Josh Lucas, Leven Rambin...


L'HISTOIRE : Adela et son mari Juan habitent au Texas, où Juan travaille dans le ranch de la très aisée famille Tucker. Juan gagne l’estime du patriarche Caleb Tucker, ce qui déclenche la jalousie de Dylan, son fils. La matinée suivant le déchaînement nocturne de violence annuelle, un groupe masqué attaque la famille Tucker, dont la femme de Dylan, et sa sœur, forçant les deux familles à s’unir et organiser une riposte alors que le pays entier sombre dans la spirale du chaos et que les États-Unis se désagrègent petit à petit autour d’eux...


MON AVIS Cinquième volet d'une saga de très bonne qualité, American Nightmare 5 - Sans Limites est réalisé par Everardo Gout, toujours sous la supervision du créateur de la franchise, James DeMonaco, qui signe ici le scénario, comme ce fût le cas pour American Nightmare 4

La fameuse purge, qui prenait la forme d'un huis-clos assez tendu dans le premier chapitre et qui se propageait au dehors au fur et à mesure que sortaient les suites prend encore une nouvelle ampleur ici puisque l'action se déroule cette fois au Texas et, petite nouveautés, ne va pas s'arrêter avec le retentissement de la sirène matinale faisant office de fin des hostilités. D'où le Sans Limites accolé au titre principal ! 

Cette saga a toujours eu un fond politique, dénonçant des inégalités et ce cinquième chapitre n'échappe pas à la règle, avec, cette fois, une virulente critique de la politique de Donald Trump et de son fameux mur anti-migrant qu'il a voulu construire à la frontière mexicaine. Tout comme le jeu vidéo Far Cry 5 a fait polémique auprès des suprémacistes blancs américains, American Nightmare 5 ne devrait pas non plus s'attirer la bénédiction de ces derniers. Le film se focalise donc sur les rivalités et animosités qui règnent entre le peuple américain et les migrants mexicains, à travers l'histoire de Adela et de son mari Juan, qui, au début du film, traversent clandestinement la frontière pour venir aux USA pour échapper aux narco-trafiquants. 

Embauchés dans le ranch de la famille Tucker, les deux héros trouvent rapidement leur place, Adela (Ana de la Reguera) en tant que chef cuisinière et Juan (Tenoch Huerta) en tant que cowboy. De quoi réveiller la jalousie de Dylan (Josh Lucas), le fils de monsieur Tucker, qui ne porte pas vraiment les Mexicains dans son cœur. On se dit que ce dernier va profiter de la nuit de la purge pour faire le ménage et s'en prendre à Adela et Juan. Mais le scénario se montre bien plus malin que ça et va s'orienter dans une direction inattendue. 

Barricadé dans son ranch, Dylan et sa famille attendent patiemment la fin de la purge. Adela et Juan, quant à eux, ont reçu une prime de la part de monsieur Tucker pour pouvoir se réfugier dans un bunker protégé par des mercenaires. Une fois la nuit de terreur et de violence terminée, c'est le retour à la vie normale. Sauf qu'il va y avoir un couac. Les suprémacistes blancs ont décidé que la purge ne s'arrêterait pas et ils vont donc poursuivre leur exaction, mettant le Texas puis l'ensemble des Etats-Unis à feu et à sang. On pense bien sûr à l'intrusion dans le capitole de ces fous furieux refusant de se contraindre à l'ordre public.

Et c'est là que l'originalité du scénario se fait ressentir : la famille Tucker va devoir s'allier avec les Mexicains pour tenter de survivre. Exit les rancœurs, la jalousie, la haine. Dylan et Juan, ensemble face à une même menace. Un joli message de fraternité et un véritable pamphlet politique sont donc à mettre au crédit de cet épisode 5, qui parvient donc à renouveler le concept initié en 2013. Bien sûr, tout film de la saga se doit de nous montrer les violences urbaines et des tarés se baladant avec des masques sur le visage. American Nightmare 5 remplit ce cahier des charges avec des affrontements réalistes et une milice d'extrême-droite circulant dans des véhicules blindés et dispatchant un message enregistré proclamant que les vrais américains traqueront sans répit les migrants. Effrayant. 

Le film joue même avec les codes du film post-apocalyptique dans sa dernière partie, notamment en utilisant le décor désertique mexicain et en filmant ladite milice pourchasser nos héros, qui vont devoir répondre par la force pour s'en sortir. L'originalité du film vient également du fait que cette fois, l'action est présentée en plein jour dans sa majeure partie. Les ultimes images font froid dans le dos et montrent bien quelle dérive pourrait arriver si une telle nuit de la purge existait réellement. Résultat : on ne dirait pas non à un sixième volet.



Stéphane ERBISTI

AMERICAN NIGHTMARE 4 - LES ORIGINES (2018)

 

Titre français : American Nightmare 4 - Les Origines
Titre original : The First Purge
Réalisateur : Gerard McMurray
Scénariste James DeMonaco
Musique : Kevin Lax
Année : 2018
Pays : Usa, Chine, Japon
Genre : Survival, anticipation
Interdiction : -12 ans
Avec Y'lan Noel, Lex Scott Davis, Joivan Wade, Mugga, Rotimi Paul...


L'HISTOIRE : Pour faire passer le taux de criminalité en-dessous de 1% le reste de l’année, les Nouveaux Pères Fondateurs testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit dans une ville isolée. Mais lorsque l’agressivité des tyrans rencontre la rage de communautés marginalisées, le phénomène va s’étendre au-delà des frontières de la ville test jusqu’à atteindre la nation entière...


MON AVIS Après une trilogie débutée en 2013 et poursuivit en 2014 et 2016 sous l'égide du réalisateur James DeMonaco qui dirige les trois opus, voici qu'un quatrième volet voit le jour en 2018. DeMonaco cède sa place de réalisateur à Gerard McMurray mais reste présent en tant que scénariste. Le titre original, tout comme le titre français, ne joue pas sur l’ambiguïté. Ce quatrième chapitre va nous dévoiler les origines de la purge, comment cette idée folle de permettre à la population de commettre n'importe quel méfait durant une nuit entière, sans se soucier des conséquences ou de la loi, en vu d'éradiquer la violence quotidienne le reste de l'année, a vu le jour. Ou comment un simple test est devenu une norme dans une société enclin à la violence, au racisme, à la lutte des classes. 

Car American Nightmare 4 - Les Origines n'est pas autre chose que la représentation (un peu trop caricaturale) de l'éternel luttes des classes. Les minorités, les pauvres, les délaissés sont clairement identifiés comme étant responsable de la décadence de l'Amérique par un gouvernement nouvellement promu dont les fiers représentants se sont baptisés Les Nouveaux Pères Fondateurs. Pour tester la théorie d'une psychologue qui pense que laisser la violence s'exprimer au cours d'une nuit permettra d'endiguer cette même violence le reste de l'année, le gouvernement choisit une petite ville insulaire de Staten Island, représentative de la pauvreté et lieu multiculturel ou chacun essaye de s'en sortir comme il peut. 

Le réalisateur du film étant noir, Gerard McMurray laisse donc s'exprimer ce qu'il pense de l'Amérique voulue par Trump à travers son film et se focalise sur la population latino et noire. Il apparaît clairement que pour Les Nouveaux Pères Fondateurs, le but de cette première purge est de débuter une sorte de nettoyage ethnique visant à faire de la population blanche la grande gagnante au final. Une manœuvre politique inavouable, qu'on cache derrière le terme d'expérimentation pour faire passer la pilule. 

Assez radical dans son propos, American Nightmare 4 ne fait que mettre en lumière les tares de notre société actuelle, rongée par le racisme et l'inégalité sociale. Le réalisateur ne lésine pas sur les attaques frontales, la purge étant clairement soutenue par le NRA, le KKK et autres fascistes suprémacistes de tout bord. Si on peut trouver que l'approche de Gerard McMurray est un peu trop clichée et manichéenne (en quasi majorité et à quelques exceptions près, les gentils du film sont les gens de couleurs, les blancs sont les méchants venant purger et sont habillés soit en militaires soit carrément en officier SS pour ce qui est du chef des mercenaires engagés par le gouvernement pour accentuer la purge), il n'empêche que sa vision n'est pas très éloignée de la réalité des mœurs des USA et cela donne à réfléchir. 

Si la première partie du film se montre assez tranquille, nous laissant le temps de faire connaissance avec les protagonistes principaux (un caïd de la drogue, un jeune un peu perdu, une femme qui veut s'en sortir, un psychopathe du nom de Skeletor...) qui sont interprétés par un casting de qualité, une fois la purge démarré, le film accentue petit à petit son rythme pour finir par dériver du thriller horrifique au pur film d'action. Le héros, tel Bruce Willis ou Sylvester Stallone, va se retrouver seul contre tous dans un immeuble imposant, mitraillant à tout va. Un peu exagéré honnêtement, on se croirait presque dans The Raid vers la fin, mais bon, c'est du cinéma de divertissement. 

Etant donné qu'il s'agit de la première purge de l'histoire, les débuts se font à tâtons, jusqu'au premier meurtre qui va faire s'embrasser la ville. Bien malin, Gerard McMurray choisit de ne pas faire de la population des psychopathes en puissance, la grande majorité se déclarant contre la purge. Le gouvernement se voit donc contraint d'avoir recours à des mercenaires pour déclencher les hostilités. En clair, la purge est née sur un mensonge et sur une malhonnêteté du gouvernement. 

Niveau violence, American Nightmare 4 - Les Origines est dans la bonne moyenne des autres films de la saga, ni plus, ni moins. Une violence assez brutale tout de même, avec des effets spéciaux réussis. Les fameux masques qui ont marqués les épisodes précédents ne sont pas encore de sortie même s'il y en a quelques-uns. Logique vu que c'est les origines de la purge. Bref, un prequel de qualité qui viendra sans souci rejoindre les trois autres chapitres de cette saga intéressante, jusqu'au prochain épisode. A noter que le film est sorti le 4 juillet aux USA (et ailleurs), tout un symbole...




Stéphane ERBISTI

AMERICAN NIGHTMARE 3 - ELECTIONS (2016)

 

Titre français : American Nightmare 3 - Elections
Titre original : The Purge 3 - Election Year
Réalisateur : James DeMonaco
Scénariste James DeMonaco
Musique : Nathan Whitehead
Année : 2016
Pays : Usa, France
Genre : Survival, anticipation
Interdiction : -12 ans
Avec Frank Grillo, Elizabeth Mitchell, Mykelti Williamson, Edwin Hodge...


L'HISTOIRE : Charlie Roan, une sénatrice américaine ayant perdue toute sa famille lors d'une purge, se lance dans la course à l'élection présidentielle en proposant l'arrêt total de la Purge annuelle comme cheval de bataille. Ses opposants, constitués des Nouveaux Pères Fondateurs et d'une partie de la population, décident alors de profiter d'une nouvelle édition de cette nuit où tous les crimes sont permis pour la traquer et la tuer. Elle pourra néanmoins compter sur son fidèle garde du corps, Léo Barnes, ainsi que sur une poignée de rebelles anti-purge très bien organisée et férocement armée pour lui prêter main forte et assurer sa survie...


MON AVISTroisième chapitre de cette saga réalisée par James DeMonaco, American Nightmare 3 - Elections va encore plus loin dans l'aspect politique de cette fable pas si futuriste que ça et qui, vu les événements actuels, notamment l'élection de qui vous savez aux USA, pourrait bien devenir plus concrète malheureusement. 

Certes, le nouveau président de la première puissance mondiale n'en est pas encore à imposer un décret permettant de pouvoir éradiquer les pauvres et les étrangers lors d'une nuit où tout crime est légal mais avouons que les conjectures et le climat nauséabond de ces dernières années n'incitent pas à l'euphorie. Espérons donc que la trilogie The Purge ne soit pas prémonitoire et reste avant tout un simple divertissement cinématographique. 

Un divertissement efficace qui plus est, et ce n'est pas ce troisième chapitre qui viendra inverser la tendance. On retrouve avec plaisir l'acteur héros du second volet, Frank Grillo, devenu garde du corps d'une sénatrice désireuse d'éradiquer la purge annuelle de la constitution. Autre figure présente cette fois dans les trois volets de la saga, l'acteur noir Edwin Hodge, qui, de proie dans American Nightmare, devient membre d'un gang de rebelles anti-purge dans American Nightmare 2 - Anarchy puis carrément chasseur et révolutionnaire dans American Nightmare 3 - Elections. Ces deux héros, au but différent (l'un veut juste que la sénatrice reste vivante, l'autre veut faire une action commando en éradiquant certain membre des Nouveaux Pères Fondateurs) vont bien sûr se rencontrer au cours de l'histoire et vivre ensemble une nuit infernale et ultra-violente. 

D'autres personnages secondaires viendront rejoindre le duo, comme Joe Dixon, propriétaire d'une petite épicerie prise à partie par un trio de jeunes filles totalement déjantées et psychotiques (pour ce qui sera l'une des meilleures séquences du film), Marcos, un jeune Mexicain ami de Joe Dixon qui lui viendra en aide ou Laney Rucker, une jeune femme qui n'hésite pas à aller tenter d'aider les victimes des purgeurs à bord de son camion. Des purgeurs qui débarquent cette fois de tous les pays, attirés par cette promesse de pouvoir éradiquer quiconque sans craindre la justice ! 

Une des bonnes idées du film d'ailleurs, à savoir de jouer sur le tourisme mortuaire en pleine expansion dans le pays ! Comme à l'accoutumée, les purgeurs sont bien souvent affublés de masques d'Halloween et de tenues criardes, à l'image de celui portant le masque, vêtement et haut de forme d'Abraham Lincoln ! 

Bénéficiant d'un soin visuel permanent, American Nightmare 3 - Elections se montre plus ambitieux que les deux précédents volets en terme de mise en scène mais aussi de violence, plus frontale. Les meurtres et les combats aux armes à feu font du dégât et le sang gicle à foison. On se croirait à certain moment dans un bon vieux film de Charles Bronson, surtout que le méchant star du film est une saloperie de gros néo-nazi embauché pour faire le sale boulot des Nouveaux Pères Fondateurs, à savoir capturer la sénatrice et éradiquer tous ceux qui se mettront en travers de sa mission. 

Sans temps morts, cette nouvelle nuit de la mort est généreuse en action et en violence et devrait contenter les fans de la saga. Les autres apprécieront sont côté série B bien bourrin qui n'omet pas de faire réfléchir. Pour ma part, même si j'ai apprécié le spectacle, j'ai trouvé ce troisième épisode un peu en deçà du second, qui reste mon préféré. Il clôture en tout cas une trilogie qui n'a pas besoin d'un quatrième épisode, James DeMonaco ayant, à mon sens, dit tout ce qu'il avait à dire sur le sujet.


Stéphane ERBISTI

AMERICAN NIGHTMARE 2 - ANARCHY (2014)

 

Titre français : American Nightmare 2 - Anarchy
Titre original : The Purge 2 - Anarchy
Réalisateur : James DeMonaco
Scénariste James DeMonaco
Musique : Nathan Whitehead
Année : 2014
Pays : Usa, France
Genre : Survival, anticipation
Interdiction : -12 ans
Avec Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zach Gilford, Kiele Sanchez, Zoë Soul...


L'HISTOIRE : Leo, un homme sombre et énigmatique, brigadier de police, est hanté par la disparition de son fils. S'armant d'un arsenal offensif et défensif, cet homme possédé est résolu à se purger de ses démons. Eva, une mère célibataire tentant tant bien que mal de joindre les deux bouts, et sa fille adolescente Cali vivent dans un quartier défavorisé et n'ont pas les moyens de s'offrir une bonne protection. Quand une poignée de purgeurs masqués pénètrent chez elles et les capturent, elles n'ont d'autre choix que de s'en remettre à leur libérateur fortuit, Leo...


MON AVISChangement radical de style pour American Nightmare 2 - Anarchy, toujours réalisé et scénarisé par James DeMarco. Là où le premier volet était un huis clos teinté de survival, se déroulant dans l'enceinte d'une unique maison, cette suite nous propose une transposition du sujet original, à savoir le droit de purge légalement accordé par le gouvernement durant 12h, mais vécu cette fois au dehors, dans les rues. Le huis clos oppressif devient alors une gigantesque partie de chasse à l'homme dans les rues de Los Angeles. Des rues mises à feu et à sang par les purgeurs, allant du simple adepte de la gâchette en manque d'émotions fortes à de véritables gangs organisés et surarmés. Une nouvelle nuit de cauchemar pour ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir se protéger, les principales victimes restant, comme à l'accoutumé, les miséreux, les sans-abris. Éradiquer la pauvreté dans les rues comme solution au chômage et à la criminalité, telle est le but ultime de la purge annuelle. Mais étant donné qu'il n'y a aucune règle, les purgeurs peuvent également devenir les victimes de cette barbarie urbaine. 

En nous faisant suivre le destin croisé d'un homme en quête de vengeance, d'un couple au bord du divorce et d'une mère et de sa fille, qui vont se rencontrer suite à des événements inattendus et vivre ensemble cette nuit de la purge, devenant les proies des purgeurs, American Nightmare 2 - Anarchy m'a fait penser par certains aspects au culte Les Guerriers de la Nuit de Walter Hill, car nos héros vont devoir aller d'un point A à un point B en tentant de circuler à travers la ville tout en évitant les différents gangs ou factions de tueurs à la bestialité sans limite. Des gangs dont certains portent bien sûr des masques terrifiants, nous rappelant les peintures de guerre ou le look de ceux qui traquaient les Warriors. 

A motos, sur un skateboard, dans des camions, avec des fusils-mitrailleurs, des armes blanches et même des lance-flammes, l'attirail des purgeurs nous ramènent même vers les films post-apocalyptiques d'antan, à la différence que le sable et le désert ont fait place au milieu urbain, au béton, au bitume. Sans temps morts, la nuit de l'horreur ne laissera aucun répit à nos cinq protagonistes principaux, qui vont devoir sortir les crocs pour tenter de rester en vie. Comme dans le premier épisode, la critique sociale a la part belle et l’opposition riche / pauvre est peut-être encore plus percutante ici puisque dans American Nightmare 2 - Anarchy, les riches payent les pauvres pour qu'ils se laissent massacrer par eux ou payent les purgeurs pour qu'on leur amène des victimes, faisant faire le sale boulot par d'autres et évitant par la même occasion le moindre risque d'y laisser sa vie. Glauque. 

L'argent peut tout acheter et les pulsions les plus sombres de la nature humaine peuvent se déchaîner. James DeMonaco dérive même vers la saga Hostel lors d'un retournement de situation inattendu que je vous laisse découvrir si vous n'avez pas vu le film. Plus rythmé, plus dynamique que American Nightmare, ce second opus opte donc pour une approche différente et évite la simple redite en changeant le lieu de l'action. La violence est bien au rendez-vous et si les fans de gore seront déçus de ne pas en voir plus, les autres apprécieront cette nouvelle nuit des masques divertissante et bien mise en scène, correctement interprétée et qui n'ennuie jamais.




Stéphane ERBISTI

AMERICAN NIGHTMARE (2013)

 

Titre français : American Nightmare
Titre original : The Purge
Réalisateur : James DeMonaco
Scénariste James DeMonaco
Musique : Nathan Whitehead
Année : 2013
Pays : Usa, France
Genre : Survival, anticipation
Interdiction : -16 ans
Avec Ethan Hawke, Lena Headey, Max Burkholder, Rhys Wakefield, Edwin Hodge...


L'HISTOIRE : Dans un futur proche, les États-Unis ont adopté un nouveau système politique obligeant une purge annuelle afin d'annihiler le taux de criminalité qui grandit de jour en jour ainsi que le niveau élevé du taux de chômage. Et le pire c'est que ça marche, en effet l’Amérique ne s’est jamais aussi bien portée tant économiquement que socialement. Mais qu'est-ce que la purge ? C'est simplement une nuit de douze heures, une fois par an, où il est possible de tuer et de faire du mal à qui l'on veut dans le but de décharger ses pulsions de destructions et de se défouler et où aucun service d'aide médicale ni policière n'ont le droit d'intervenir...


MON AVISLe film débute sur la présentation d'une famille bourgeoise vivant dans un lotissement de maisons individuelles friquées. Le père tient une boîte spécialisée dans la vente d'alarmes ultra sophistiquées ayant le vent en poupe. Cet homme ainsi que sa famille se préparent à vivre cloîtrés dans leur demeure durant cette fameuse nuit de la purge, seulement des événements vont faire basculer leur nuit dans un cauchemar profond.

Ahhh les joies de la traduction. Connu sous son nom original depuis un petit paquet de mois, American Nightmare cache en fait The Purge. À l'évocation de ce titre, on peut se poser trois questions : The Purge est-il un film d'horreur ? The Purge en est-elle une ? The Purge est-elle l'histoire d'un mec constipé coincé sur ses toilettes durant une heure et demi ? Heureusement la réponse est non à ces trois questions. Ce film mal vendu n'est pas un film d'horreur mais plutôt un thriller d'anticipation à suspense mêlant survival et action. Ce n'est pas un chef d’œuvre mais il n'en demeure pas moins qu'on passe un bon moment devant son écran. Et enfin ici, pas de problème gastrique.

Après son expérience sur Sinister, Ethan Hawke s'associe à la même maison de production ainsi qu'au réalisateur James DeMonaco pour signer cette bande. Mais alors quel est verdict ? Disons que je n'y allais pas confiant et qu'au final je fus surpris par quelques petites qualités inattendues. 

Tout d'abord le scénario, plus malin qu'il n'en a l'air, présente un double niveau de lecture qui peut faire froid dans le dos. En effet, dès le départ, si la famille se prépare à se protéger, certains voisins, eux, se préparent à l'éradication de masse civile. Oui, grâce à ce postulat original, le réalisateur installe le doute et la méfiance partout. Ici tout le monde peut durant cette nuit être à la fois bourreau et victime. Les personnages sont croqués certes un peu de manière artificielle, mais les caractères de ceux-ci sont assez marqués pour qu'on s'y attache.

Le film a aussi un léger côté politiquement incorrect tout à fait bienvenue. L'Amérique que l'on rencontre ici est à la fois fascinante et terrifiante car elle justifie ses génocides urbains en se galvanisant de leur réussite économique. Flippant, d'autant plus que cela est dépeint de façon très réaliste. Le film démarre fort avec cette ambiance délétère où la folie des hommes est au service de leurs réussites.

Puis, le film se vautre dans le survival plus classique, là où on aurait préféré plus d'ampleur, néanmoins la tension persiste et on s'immerge auprès de cette famille et du cauchemar qu'elle vit. Mais bon, ne soyons pas dupes, de nombreux clichés demeurent. Puis avec un tel sujet, un énorme regret revient à la charge dans notre esprit : pourquoi un si bon concept scénaristique se limite-t-il à faire du survival ultra balisé ? Dommage car si cette nuit de purge avait été filmée en pleine ville avec des enjeux plus fédérateurs et originaux cela aurait sans aucun doute plus intéressant.

Seulement voilà, à la vision du film, force est de constater qu'on ne peut s'empêcher de se dire que le scénariste à jouer un peu la carte de la facilité alors qu'un tel concept aurait pu être exploité avec plus d'ambitions.

American Nightmare reste malgré tout un film fort sympathique qui, si il est un peu facile, réserve de bons moments bien nerveux, riches en suspense et en action, le tout dans une ambiance froide et faussement lisse qui possède en plus un deuxième niveau de lecture tout à fait effrayant. En ces temps où l'originalité se meurt, il est donc fort agréable de regarder American Nightmare.

C'est drôle mais je suis en train de me dire que faire un film sur un mec constipé coincé sur ses chiottes pendant une heure et demi pourrait être très original et pourquoi pas intéressant. Avis aux scénaristes...


Romain DESHAYES