Titre français : 8th Wonderland
Titre original : 8th Wonderland
Réalisateur : Nicolas Alberny, Jean Mach
Scénariste : Nicolas Alberny, Jean Mach
Musique : Nicolas Alberny
Scénariste : Nicolas Alberny, Jean Mach
Musique : Nicolas Alberny
Année : 2010
Pays : France
Genre : Anticipation
Interdiction : /
Pays : France
Genre : Anticipation
Interdiction : /
Avec : Matthew Géczy, Alain Azerot, Robert William Bradford, Eloïssa Florez...
L'HISTOIRE : Pourquoi subir les conséquences de décisions auxquelles nous n'avons pris aucune part ? C'est à cette principale question que tentent de répondre des millions de personnes dispersées aux quatre coins du globe et déçues de la manière dont celui-ci évolue et est gouverné. Toutes guidées par le même désir d'améliorer les choses et de ne plus subir l'actualité sans réagir, elles décident de s'unir et par le biais d'Internet, créent le premier pays virtuel : 8th Wonderland. Ainsi, petit à petit, plusieurs individus se joignent au projet et décident de prendre en main leur futur, de le transformer, sans chef et sans hiérarchie, mais seulement un représentant choisi par tous, David, porte-parole de 8th Wonderland face aux médias. Ainsi, chaque semaine, tous ses habitants votent par référendum une proposition différente, afin de résister contre l'ultra-capitalisme et de faire face à la cupidité des politiques, guidés par des intérêts financiers obscurs. Mais au fur et à mesure que l'événement prend de l'ampleur et que les actions de cette communauté virtuelle deviennent de plus en plus nombreuses et sujettes à questionnements au sein même de ses membres, leurs interventions de par le monde commencent à inquiéter les gouvernements, qui vont essayer d'agir. Mais comment peut-on combattre un pays qui n'existe pas ?
MON AVIS : Juste parce que c'est trop hallucinant pour ne pas vous le dire et qu'après j'ai peur de l'oublier, dans ce film où aucun acteur n'est connu, ce qui ne facilite pas l'empathie vous le conviendrez, on a quand même et ce, dans leur propre rôle : Amanda Lear, Julien Lepers et … Nikos Aliagas ! Si ça ce n'est pas du casting ma bonne dame ! Mais bon, comme je l'ai dit plus haut, l'identification est difficile, puisqu'aucun protagoniste majeur n'émerge et cette absence de personnage saillant peut rendre le film artificiel pour certains, autrement dit peu crédible, ce qui est dommage car les messages qu'il véhicule nous concernent tous tant ils sont d'actualité !
Plutôt que de subir les décisions de dirigeants politiques qui n'ont en tête que le pouvoir et faire des bénéfices, mais aussi afin de cesser d'accepter sans bouger les lois absurdes et souvent liberticides au nom de la mondialisation et du profit à tout va, il faut se révolter. Il faut arrêter d'être passif et lutter avec ses moyens propres. C'est ça la démocratie directe : réagir maintenant et en nombre. 8th Wonderland (le pays de la huitième merveille) devient ainsi le point de départ de la résistance de ceux qui ne veulent plus qu'on leur impose ce à quoi ils n'ont pas souscrit. 8th Wonderland, c'est un pays virtuel né sur Internet et qui regroupe des hommes et des femmes de nationalités différentes refusant d'accepter la logique du profit au détriment des peuples. Comment agissent-ils ? Eh bien comme un pays démocratique, en débattant et en votant des lois toutes les semaines, entérinées à la majorité. Ils militent également sous d'autres formes passives : conférences, connexions, concertations, échanges et solidarité, mais aussi de manière plus active par le biais de grèves, manifestations, happenings, luttes festives et autres actions directes plus musclées (notamment le fait d'armes de poser des distributeurs de préservatifs sur les colonnes de la Place Saint-pierre, en plein centre du Vatican !).
8th Wonderland c'est aussi le film inventif de Jean Mach et Nicolas Alberny, deux jeunes réalisateurs français quasi inconnus, parlant de l'outil Internet comme facteur de démocratie directe afin de lutter contre le système et de redonner le pouvoir de décision au peuple afin d'échanger et agir sur des sujets aussi importants que les lois, l'écologie, le nucléaire, les dictatures, la condition des femmes, le travail des enfants, les inégalités sociales et de revenus, etc. 8th Wonderland c'est également le long-métrage de deux cinéastes voulant nous alerter sur les dérives que le Web peut engendrer. En effet, comment ne pas voir certains activistes de 8th Wonderland comme des terroristes qui en refusant de se soumettre à la norme et acquérir un pouvoir de décision certain peuvent, par leurs actions directes, dévier vers le terrorisme lorsqu'ils vont trop loin pour assouvir leurs idées (cf. la scène avec le clochard et celle avec les avions bombardant l'Iran) ? Maîtrise-t-on vraiment toujours ce que l'on crée ? Pour changer le monde, faut-il obligatoirement en arriver au crime, aux actes terroristes et par là même, se faire remarquer des médias ? Toutes ces interrogations, le film nous les assène en pleine face en dénonçant intelligemment les dérivations d'un tel phénomène qu'à la fin on peine à maîtriser et il nous met également en garde sur l'extension non contrôlée d'un réseau informatique.
8th Wonderland semble donc être (tout du moins en apparence) le pays idéal sur Internet : sans frontières, sans hiérarchie, sans dieu ni maître ! Toutefois, à un moment donné apparaît John MCLane (hommage au Bruce Willis de Die Hard ?). Qui est-il vraiment ? Le webmaster introuvable de 8th Wonderland ? Un usurpateur agissant en son nom ou au nom d'un quelconque Etat afin de discréditer la nouvelle puissance informatique mondiale ? On ne le saura jamais, à moins que…
Seul film français avec L'autre monde à parler de l'influence et des méfaits du Net sur les individus, 8th Wonderland se rapprocherait cependant plus de V pour vendetta par son côté anarchiste et sa population qui se montre de plus en plus subversive en se rebellant face au gouvernement en place. Peut-être qu'au fond, pour reconstruire et partir sur de nouvelles bases, rien ne vaut mieux qu'une bonne révolution ou une petite guerre civile des familles ? Et si c'était cela la solution !?
Parlons maintenant des quelques petits soucis de cohérences de cette première œuvre innovante. Comment se fait-il que personne ne connaisse ou n'arrive à rentrer en contact avec le webmaster du site ? Comment est-ce possible encore qu'aucun hacker, aucun service secret n'ait pu entrer sur le site en crackant les codes de protection ? Et comment font certaines personnes pour rejoindre le chalet perdu en pleine montagne suisse sans être inquiétées le moins du monde ? Que de questions, et j'en oublie sûrement, qui viennent ternir notre compréhension mais en aucun cas diminuer notre intérêt pour ce long-métrage pour le moins créatif et ô combien d'actualité !
Ainsi, en créant des liens informatisés à travers le monde et par-delà les frontières, les cultures, nous pouvons influer sur les débats et les grandes questions que se pose le Nouvel ordre mondial, résister ainsi aux dirigeants sous l'emprise des intérêts financiers et de la géopolitique capitaliste. Mais après, cela ne se fait pas sans heurts si l'on veut vraiment changer les choses en place. C'est le message primordial que 8th Wonderland semble vouloir transmettre. Plutôt qu'un film-choc, on parlera d'un film-prise de conscience : tout cela existe et on peut changer le futur, à nous d'agir. Malgré quelques incohérences scénaristiques, un manque de moyens évident mais pas pénalisant et l'absence d'une tête d'affiche suscitant une certaine identification, le film tient néanmoins la corde car tellement réaliste et proche de nous qu'il ne peut que titiller notre lucidité et nous pousser à réagir. Alors inscrivez-vous sur www.8thwonderland.com !
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