Titre français : L'Agence
Titre original : The Adjustement Bureau
Réalisateur : George Nolfi
Scénariste : George Nolfi
Musique : Thomas Newman
Année : 2011
Pays : Usa
Genre : Science-fiction
Pays : Usa
Genre : Science-fiction
Interdiction : /
Avec : Matt Damon, Emily Blunt, Terence Stamp, Anthony Mackie, Michael Kelly...
L'HISTOIRE : A New York, David Norris, un jeune et prometteur politicien, récolte de nombreux suffrages avec un style très particulier qui le caractérise et le différencie des autres. Ayant néanmoins perdu sa dernière élection à cause de frasques de jeunesse, il prépare un discours dans les toilettes d’un hôtel au moment où il rencontre Elise Sellas, une ravissante ballerine avec laquelle le coup de foudre est immédiat. Mais la jeune femme disparaît alors que David est en train de discourir en public. Pensant qu’il ne reverra jamais la belle danseuse, il la rencontre un jour inopinément dans le bus alors qu'il se rend à son bureau. Ce même hasard le fait arriver dix minutes en avance à son travail et là, il voit ce qu’il ne devait pas : les membres de l'agence en action. Quelles sont alors les motivations des membres de cette agence et surtout, pourra-t-il vivre pleinement son histoire d’amour avec celle qui lui semble promise sans compromettre leurs plans ?
MON AVIS : Se voulant comme une parabole sur le libre-arbitre et sa place dans nos existences, L’Agence est adapté de la nouvelle Adjustment Team de Philip K. Dick. Mais si, vous savez l'écrivain américain spécialiste de science-fiction et des machinations en tous genres. Nombre de ses œuvres ont d'ailleurs inspiré des films tels que Blade Runner, Total Recall, Minority Report ou encore Paycheck. Bref, que du lourd ! Ici, on suit les tribulations d’un jeune politicien promis à un grand avenir de sénateur qui s’aperçoit que son destin ne lui appartient pas forcément et que dans le sort qu’on lui réserve, la femme de sa vie, rencontrée par pur hasard, n’y a pas de place. Afin de la revoir, il va devoir la poursuivre puis la retrouver à travers les rues de New York et ses réseaux souterrains, en essayant de déjouer les desseins des membres de l’agence...
A la réalisation, on trouve George Nolfi, notamment scénariste sur Ocean's Twelve et La Vengeance dans la Peau, nous proposant son premier long-métrage aux forts accents de Clones, Source Code, Inception et autres Matrix avec notamment sa réflexion sur le libre-arbitre. Mais ici, le film semble aller plus loin dans les questionnements en brassant divers thèmes allant de l’existence même de Dieu et la marge de manœuvre qu’il veut bien nous laisser (est-on maître de notre destin ou bien suit-on un plan prédéfini par d’autres ?) à la liberté de choisir entre l’intérêt personnel (ici la recherche de l’être aimé par-dessus tout) et l’intérêt commun (poursuivre une carrière politique en prenant de bonnes décisions pour les autres), douloureux choix cornélien que devra faire David Norris et ce, jusqu’à la fin du film.
Débutant comme un thriller fantastique qui voit notre héros découvrir l’existence d’une société secrète composée d’hommes chapeautés vêtus de noir chargés de veiller au respect de mystérieux plans et qui ne voient pas d’un très bon œil la rencontre de notre futur sénateur avec une jeune femme, L’Agence alterne les scènes de course-poursuite, de discussions entre différents protagonistes et de romance, ce qui déséquilibre carrément le film. En effet, une certaine inégalité dans le rythme se fait sentir, tantôt alerte dans sa partie science-fiction, tantôt longuet dans sa partie romance. L’Agence manque cruellement de scènes d’action pures qui auraient certainement trouvé leur place dans ce métrage pour dynamiser l'ensemble et lui donner autre chose que des allures de bluette sentimentale un peu superficielle. Car il faut bien le dire, le scénario est malin certes, puisqu’il donne à réfléchir autour de la destinée mais il a déjà été abordé maintes fois au cinéma. En effet, comment ne pas voir de forts relents de Matrix voire de Men in Black dans les membres de l'agence ? Ces derniers, habillés en costumes noirs comme les Observateurs dans la série Fringe, sont chargés de rectifier les plans prévus par une puissance supérieure (qui donc ?) dès lors qu’un grain de sable vient enrayer la belle mécanique des destins programmés. Ici, ils doivent réajuster le sort et faire en sorte que David ne revoie plus jamais Elise, et vous comme moi, connaissons la fin à l’avance, pas besoin d’être Dieu donc, pour anticiper comment se termine le film et c’est bien regrettable…
Reste alors des effets visuels si ce n’est extraordinaires, du moins intéressants et un très bon casting, avec en tête, un Matt Damon toujours aussi convaincant et en passe de devenir un des meilleurs acteurs de sa génération et la charmante Emily Blunt (Wolfman), apportant (enfin !) une touche de spontanéité et de fraîcheur au film. A leurs côtés, on retrouve le toujours très mystérieux Terence Stamp et John Slattery, autre gueule connue des cinéphiles avertis, en agents de réajustement aux motivations différentes. Mais n’est-ce pas un peu trop maigre comme amuse-bouche ?
Ainsi, L’Agence, film sur la maîtrise de notre destinée, par la très bonne interprétation de Matt Damon et Emily Blunt et le rythme plutôt dynamique de sa première partie, se laisse suivre sans trop de déplaisir mais, sur la longueur, il manque certainement d’épaisseur. Il est ainsi dommage que le scénariste (aussi réalisateur du métrage) n'ait pas profité du matériau de base conséquent de Philipp K. Dick et surtout qu’il ne nous ait pas gratifié d'un enjeu plus intéressant que la seule romance entre les deux personnages principaux qui bien qu'il soit louable, n'en est pas très original. Ça se laisse visionner certes, mais ça s’oublie aussi rapidement que ça a pris de temps pour le regarder. Du coup, on reste sur l'impression que l'on pouvait s’attendre à mieux…
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